par Claude Benoît
Jeune Cinéma n°58, novembre 1971
Sorties les mercredis 8 septembre 1971 et 13 septembre 2023
* Cf. "Jean-Pierre Mocky, une contestation politique obstinée" (1971), Jeune Cinéma n°58, novembre 1971.
* Cf. aussi "Monologue d’un solitaire", Jeune Cinéma n°58, novembre 1971.
À propos de la bande originale du film :
L’une des nombreuses raisons qui font aimer L’Albatros à la folie, c’est qu’à plusieurs reprises, la voix ample et grave de Léo Ferré s’élève majestueusement pour souligner la richesse et la force des images pensées par Jean-Pierre Mocky.
Alors, superbement, la grandeur anarchiste de l’un et la courageuse révolte de l’autre s’unissent en une communion où l’intelligence et la beauté triomphent de la bêtise et de la laideur dominantes.
Le thème monocorde et pessimiste de Solo (1) - Vincent Cabral y était un perdant - fait place, dans L’Albatros, à un prodigieux chant incantatoire que vient reprendre, en écho, une douce et harmonieuse voix féminine. Pour Léo Ferré, la révolte et l’amour sont plus forts que la mort.
Sur le même disque, la valse de la jeune fille du bal rappelle l’importance que Stef Tassel attache au visage d’une adolescente, entrevu l’espace d’un instant, et qu’il grave cependant dans sa mémoire. Ce visage est le symbole de l’innocence qu’il a perdue, un soir, dans un commissariat et qu’il ne retrouvera jamais plus.
Un disque précieux comme le film.
Claude Benoît
Jeune Cinéma n°58, novembre 1971
1. "Solo", Jeune Cinéma n°45, mars 1970
* L’Albatros. Réal : Jean-Pierre Mocky ; sc : J.P.M., Claude Veillot & Raphaël Delpard ; ph : Marcel Weiss ; mont : Marie-Louise Barberot, Françoise Merville, Annie Baronnet &Martine Baraqué ; dial : Claude Veillot ; mu : Léo Ferré ; déc : Jacques Flament, Jacques Dor. Int : Jean-Pierre Mocky, Marion Game, André Le Gall, Paul Muller, René-Jacques Chauffard, Francis Terzian, Jean-Marie Richier, Marcel Pérès, Michel Delahaye, Dominique Zardi (France, 1971, 92 mn).