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Perron, Tangui éd. (livre)
L’Écran rouge. Syndicalisme et cinéma (2018)
publié le dimanche 14 août 2022

par Robert Grélier
Jeune Cinéma n°390, septembe 2018

Tangui Perron, éd., L’Écran rouge. Syndicalisme et cinéma. De Gabin à Belmondo, Ivry, éd. de L’Atelier, 2018.


 


Raconter l’histoire du cinéma français de 1934 à 1958, à travers le prisme des luttes syndicales a été sans aucun doute le postulat de l’historien Tangui Perron.
Malgré l’appel à dix-sept rédacteurs pour diversifier l’éclairage, l’ouvrage n’échappe pas aux répétitions. Comme si pour cette étude originale on affirmait que la défense du cinéma français et sa fameuse "exception culturelle" n’étaient dues qu’aux luttes syndicales et politiques. Conflits après conflits, grèves après grèves, manifestations après manifestations furent créés le statut du CNC, l’avance sur recettes, le statut des intermittents et les conventions collectives .

Au fil de l’histoire, découpée en quatre parties - un long Front populaire (1934-1939), la guerre et ses galeries (1939-1944), de beaux lendemains ? (1944-1947), et la défense du cinéma français (1948-1958) -, sont brossés différents portraits, tous vus sous l’angle des luttes professionnelles et syndicales.
Des oubliés ou inconnus comme Marguerite Houllé, Claude Iberia, Michèle Firk, Robert (de) Jarville, Boris Peskine, Jacques Lemare, Charles Chezeau, Georges Dukson, aux notoriétés comme Danielle Darrieux, Simone Signoret, Gérard Philipe, Jean-Paul Belmondo, Jean-Paul Le Chanois, Jean Grémillon et Henri Alekan.

Tangui Perron est à la fois le rédacteur en chef qui rassemble documents et informations jusqu’ici dispersés, et un auteur qui compose l’Histoire. S’il se contente parfois de recopier une source, il s’engage par ailleurs dans une création toute personnelle.
De ce fait, L’Écran rouge est une mine de renseignements qui mêle à la fois la culture cinéphilique à l’histoire sociale, l’imaginaire prolétarien à la politique.
Démonstratif, l’ouvrage collectif tient à affirmer l’originalité du cinéma français. Aussi bien son rayonnement international que son exceptionnel système de financement. Deux institutions parallèles à l’industrie cinématographique, le Festival de Cannes et l’Idhec / Femis renforcent le prestige du cinéma français à l’étranger.

Dans une phrase, Tangui Perron synthétise L’Écran rouge  : "Le mouvement ouvrier n’a pas à rougir de sa participation à la vie du cinéma." C’est bien de cela qu’il s’agit en 240 pages.

Robert Grélier
Jeune Cinéma n°390, septembe 2018


Tangui Perron, éd., L’Écran rouge. Syndicalisme et cinéma - De Gabin à Belmondo, préface de Costa-Gavras, postface de Philippe Martinez, Ivry, éd. de L’Atelier, 2018, 240 p.



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