home > Films > Burning Days (2021)
Burning Days (2021)
de Emin Alper
publié le mercredi 26 avril 2023

par Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma n°416, été 2022

Sélection officielle Un certain regard au Festival de Cannes 2022

Sortie le mercredi 26 avril 2023


 


Le film commence sur une vision effrayante. Imre, un jeune procureur, fraîchement muté, visite un nouveau doline qui vient de se former, un immense gouffre cylindrique de dizaine de milliers de m3, surgi dans le contexte de l’épuisement de la nappe phréatique.


 


 


 

Dans cette petite ville fictive d’Anatolie, son installation dans une vieille maison, se fait dans une atmopsphère oppressante. Sous ses fenêtres, une foule d’hommes en liesse lynche un gros sanglier, stimulés par les coups de feux tirés par des notables en voiture. Le procureur met fermement les choses au point avec les meneurs qui plaident la tradition : On ne tire pas en ville, même en l’air.


 


 

Plus tard, comme il n’y plus d’eau chez lui, il va se baigner au lac, où il est rejoint par un motard troublant, mais civilisé, qui l’incite à la prudence. C’est Murat, le propriétaire du journal local, un opposant qui met en cause la gestion de la pénurie d’eau par le maire.


 


 


 

Après hésitation, Imre se rend quand même à l’invitation à dîner du maire. Il y retrouve la bande de chasseurs. La soirée tourne mal, il est drogué, une jeune femme est violée. S’ensuit une intrigue à suspense, entremêlant la détermination et les doutes du procureur, ainsi que son interrogation sur les dangers de sa persévérance à poursuivre l’enquête.


 


 


 

Emin Alper est professeur d’histoire à l’Université d’Istanbul. Depuis 2012, il a réalisé 4 longs métrages, tous remarqués en festivals. À part Frenzy (2015) qui se passe en ville, ils ont tous pour thème la Turquie profonde. On retrouve dans Burning Days des syndromes populistes familiers, et on n’est pas choqué de voir attribuée à des intellectuels venus de la capitale une mission civilisatrice des régions.


 


 

On pourrait reprocher au scénario d’insinuer que les couches populaires ne produisent pas de leader apte à capter en leur sein des courants modernistes. Mais l’ambivalence de chacun des personnages du film évite tout manichéisme et semble garantir des jugements nuancés.

Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma n°416, été 2022


Burning Days (Kurak Günler). Réal, sc : Emin Alper ; ph : Christos Karamanis ; mont : Eytan Ipeker & Özcan Vardar ; mu : Stefan Will. Int : Ekin Koç, Selahattin Pasali, Hatice Aslan, Erol Babaoglu, Selin Yeninci (Turquie-France-Allemagne, 2021, 128 mn).



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts