Gangster tendance voyou, obligé de rester à Alger car condamné-recherché en France, Omar la Fraise (Reda Kateb), flanqué d’un acolyte dans la même situation (Benoît Magimel) qui n’a rien à faire dans le scénario et encore moins dans le film, s’éclate dans une série de bagarres d’une violence sanglante (et meurtrière à l’occasion), sans y comprendre plus que le spectateur, c’est-à-dire, là encore, rien.

Seule une mini intrigue amoureuse fadasse retient un moment l’attention, parce que la fille est jolie.

Cette histoire nulle et ces personnages itou croisent parfois le contexte intéressant des bandes de gamins déjà délinquants qui œuvrent dans les quartiers grouillants de la ville, sciuscias accompagnés des plus jeunes d’entre eux et en particulier d’une adorable poupée Barbie de cinq à six ans, qui n’a comme seul rôle que d’être là.

Pour emballer le tout, une mise en scène rentre-dedans souligne et surligne n’importe quoi, bien soutenue par un montage brillant qui maintient un bon rythme permettant au film d’être regardé sans trop de déplaisir.

On aurait souhaité un regard sur l’Algérie d’aujourd’hui, mais Elias Belkeddar ne fait que recopier les schémas de nos médiocres films de divertissement nationaux.

René Prédal
Jeune Cinéma n°423, été 2023

Omar la Fraise. Réal, sc : Elias Belkeddar ; sc : Thomas Bidegain & Jérôme Pierrat ; ph : André Chemetoff ; mont : Simon Jacquet ; mu : Sofiane Saïdi. Int : Reda Kateb, Benoît Magimel, Meriem Amiar (France, 2023, 92 mn).