home > Personnalités > Birkin, Jane (1946-2023)
Birkin, Jane (1946-2023)
Brève
publié le lundi 17 juillet 2023

Journal de Solomon Roth (lundi 17 juillet 2023)
Jeune Cinéma en ligne directe


 


Lundi 17 juillet 2023

 

Jane Birkin (1946-2023) est morte hier, dimanche 16 juillet 2023, chez elle, dans son sommeil semble-t-il.


 

On l’avait découverte dans Blow up de Michelangelo Antonioni (1966). Et peut-être que la jeune fille blonde qui jouait avec une autre jeune fille brune, Gillian Hills, sous le regard de David Hemmings, dans une scène illustrative mais sans importance pour le récit, était restée gravée dans nos mémoires, comme l’incarnation de ces années d’insouciance uniques dans l’histoire du monde.


 


 

Après, dans sa vie, il y avait eu Serge Gainsbourg, et, tout en restant elle-même, elle était devenue sa chose et la propriété de tous.


 


 

On sait tout d’elle, sa vie, ses amours, ses filles, ses engagements politiques. On connaît ses films, ses rôles petits ou grands, ses chansons, ses voyages.
C’était une femme publique, très aimée, qui, gentiment, nous racontait ses affaires privées. Elle finissait par ressembler à la girl next door loin de la star qu’elle aurait pu être.


 

Et puis, il y a eu deux films qui ont complété le portrait et ont fixé l’image.

* Jane B. par Agnès V. de Agnès Varda (1988).


 

* Jane par Charlotte de Charlotte Gainsbourg (2021)


 

Alors c’est une très proche qui vient de nous quitter, et la mort de cette éternelle jeune fille nous semble prématurée, c’est comme un deuil personnel, celui d’une époque.

Les hommages se multiplient.
Celui de Brigitte Bardot, écrit à la main, tient une place particulière. Il est sympathique, en apparence, et ressemble à l’époque de Don Juan 1973, quand elles furent réunies par Vadim. Mais si on le lit attentivement, on détecte quelques idées qui vont absolument à l’encontre de celles de Jane Birkin, et de ses engagements. Que veut dire "ce qui reste de la France", ainsi dit, maintenant, à une "immigrée" bien intégrée ?


 


 

On sait tout d’elle, mais bien sûr, on ne sait rien d’elle. Les aveux, les confidences, les révélations, tous les récits qui embellisent les existences font pâle figure à côté des vécus secrets. Ainsi va toute chair, celle qui se déchire et succombe, alors que l’âme, réputée immortelle elle, demeure à jamais énigmatique et ténébreuse.

Sur France Culture.



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts