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Anatomie d’une chute (2023)
de Justine Triet
publié le mercredi 23 août 2023

par Gérard Camy
Jeune Cinéma n°423, été 2023

Sélection officielle en compétiion du Festival de Cannes 2023
Palme d’or

Sortie le mercredi 23 août 2023


 


La carrière de Justine Triet est intimement liée au Festival de Cannes puisque ses quatre longs métrages s’y sont retrouvés : La Bataille de Solférino (2013) chez Acid, Victoria (2016) à la Semaine de la Critique (1), Sibyl (2019) et Anatomie d’une Chute (2023) en compétition.


 

Sandra, écrivaine d’origine allemande, Samuel, professeur et écrivain transi, et Daniel, leur fils malvoyant de 11 ans, vivent dans un chalet isolé des Alpes françaises. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour décès suspect est ouverte. Sandra, présente lors du drame, est bientôt inculpée, malgré le doute : accident, suicide ou homicide ?


 


 


 

Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère qui s’avère une dissection du couple. Le scénario, diabolique, écrit par Justine Triet avec son compagnon, le réalisateur Arthur Harari, nous offre le suspense d’une véritable intrigue policière, mais constitue avant tout une ambitieuse et pénétrante réflexion, à la fois psychologique, politique, et sexuelle, sur l’opposition des ego, le désir, la frustration, la jalousie qui sabordent les relations et l’intimité dans un couple.


 


 


 

Le procès de Sandra (Sandra Hüller, fascinante, solaire et mystérieuse) révèle, devant son fils meurtri, émouvant et lucide, les méandres secrets de son intimité avec son compagnon, avant qu’il ne trouve la mort. Mais Anatomie d’une chute, à côté de cette introspection, entend aussi étudier cliniquement le cours d’un procès face à un cas aussi complexe que ce possible homicide conjugal et interroger la notion même de "vérité". Est-il possible de l’atteindre ?


 


 


 

Une mise en scène remarquable, des acteurs impressionnants - Antoine Reinartz en avocat général est hallucinant -, un suspense impénétrable, une atmosphère étouffante, une ambiguïté vénéneuse… Une Palme d’or bien méritée.

Gérard Camy
Jeune Cinéma n°423, été 2023

1. "Victoria", Jeune Cinéma n°374, été 2016.


Anatomie d’une chute. Réal : Justine Triet ; sc : J.T. & Arthur Harari ; ph : Simon Beaufils ; mont : Laurent Sénéchal. Int : Sandra Hüller, Samuel Theis, Milo Graner, Swann Arlaud, Antoine Reinartz, Camille Rutherford, Sophie Fillières, Anne Roger (France, 2023, 151 mn).



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