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Santosh (2024)
de Sandhuya Suri
publié le mercredi 17 juillet 2024

par Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma n°430, été 2024

Sélection officielle Un certain regard du Festival de Cannes 2024

Sortie le mercredi 17 juillet 2024


 


Son mari a été tué en service, au cours d’une manif à Nehrat, dans le Nord de l’Inde : Santosh (Shahana Goswami) n’en sait pas beaucoup plus mais elle bénéficie d’un droit récent, sous réserve de ses aptitudes, celui d’hériter de son poste, alors que sa belle famille, qu’elle aurait pu traditionnellement rejoindre, ne tient pas à l’accueillir, considérant son dévouement domestique comme insuffisant. Elle intègre donc la police, dans cette région du Taj Mahal, moulée dans un uniforme impeccable, quasi sexy, passant sans transition d’un statut de dépendance familiale à celui de responsable du maintien de l’ordre.


 


 


 

D’emblée elle se voit confier une enquête difficile sur l’assassinat d’une jeune intouchable, dont la disparition signalée par son père n’avait pas intéressé ses nouveaux collègues, sous la direction de Sharma (Sunita Rajwar), une inspectrice mûre et protectrice mais peut-être pas assez directive vis-à-vis d’une débutante.


 


 


 

Santosh réussit un coup de maître en pinçant le garçon qui avait adressé des SMS à la victime le jour même de sa disparition. L’ainée l’encourage, la soutient et l’observe dans ses initiatives. Mais pour elle, ce n’est qu’un dossier parmi d’autres, et l’institution s’accommode d’un certain pourcentage de bavures et dérapages, surtout vis-à-vis des castes "inférieures". Légitime défense, légitime revanche…


 


 


 

Le film entremêle la représentation de comportements spontanés, presque marrants par leur caractère familier, et les sous-entendus d’un épisode social dramatique. On devine qu’il y a quelques soupapes permettant de comprendre une certaine tolérance à la violence des mœurs.


 


 


 

C’est un film de sons et de regards. Derrière les yeux attentifs de Santosh, on perçoit un travail d’analyse intense : elle scrute, creuse et interprète les indices. Elle se blinde, elle tiendra. On aimerait juste que cette première mission l’amène à s’interroger sur l’enchaînement de ses propres comportements condamnables. Et là, son regard perçant n’indique pas vraiment qu’elle cerne bien sa part de responsabilité...

Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma n°430, été 2024


Santosh. Réal, sc : Sandhuya Suri ; ph : Lennert Hillege ; mont : Maxime Pozzi-Garcia ; mu : Luisa Gerstein, cost : Bhagyashree Dattatreya Rajurkar. Int : Shahana Goswami, Sunita Rajwar, Prashant Kumar, Nawal Shukla, Pratibha Awasthi, Shashi Beniwal, Sanjay Bishnoi (Inde, 2024, 120 mn).



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