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Roman de Jim (le) (2024)
de Arnaud & Jean-Marie Larrieu
publié le mercredi 14 août 2024

par Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma en ligne directe

Sélection officielle Cannes Première du Festival de Cannes 2024

Sortie le mercredi 14 août 2024


 


Aymeric (Karim Leklou) sort de prison. Il a 25 ans, il devrait savoir se défendre. Il hésite sur la suite, observe, prend des photos : il y a toujours un brin de résignation dans le regard des photographes. Florence, une ancienne collègue avenante du supermarché qu’il reconnait à peine, l’alpague, lui raconte aussitôt que c’est d’un gars indisponible qu’elle est enceinte. Ça les arrange bien l’un et l’autre de s’entraider.


 


 


 

Aymeric se base, provisoirement puis durablement, dans sa petite maison de Saint-Claude, dans le Haut Jura, qui a toujours besoin de bricolage. Monique, la mère de Florence, les accompagne quand Jim naît et grandit avec eux, déjà musicien. Une famille.
Aymeric s’attache profondément au petit garçon.


 


 


 


 

Mais resurgit le géniteur, Christophe, qui vient de perdre femme et enfants dans un accident : le pauvre, il a bien besoin de réconfort. Il séjourne un temps avec eux. Peu à peu, Aymeric est rétrogradé au statut de parrain. Puis Christophe finit par embarquer Florence et Jim au Canada.


 


 


 

Jim, d’abord enthousiaste à l’idée du grand voyage, est perturbé, désespéré même, quand il comprend que l’exil va le le priver de son père de cœur et de sa grand-mère. Sa mère lui raconte qu’Aymeric a renoncé à venir le voir et à lui écrire. Le partage des charges dans son enfance n’ouvrait à Aymeric aucun droit ni à aucune concertation. De son côté, il retrouve une compagne top, Sarah Giraudeau, décidément, la meilleure. La vie continue, le vieux chagrin d’Aymeric est contenu, quand ce passé resurgit...


 


 

Le Roman de Jim est un beau mélo, presque un conte, sympathique, apaisant, ça pourrait être une BD. On a pourtant un sentiment d’inaccomplissement. Cela tient notamment aux paysages et aux scènes de montagne qui sont faibles, ce qui est rare dans le cinéma des frères Larrieu. Et puis les personnages sont inégaux. Florence (Lætitia Dosch), crédible au début, devient quasiment inaudible tant elle nie le père adoptif, et Christophe (Bertrand Belin), le père biologique, fait quasiment de la figuration, même si la solidité avérée de leur lien atteste de la profondeur de leur histoire.


 


 

En revanche, Aymeric est un sage, et les frères Larrieu, moyennant une amnistie générale, se hasardent avec bonheur à soutenir un point de vue masculin dans la compétition des genres développée par les scénarios de notre époque.


 


 

Avec ce film, Arnaud & Jean-Marie Larrieu sont de retour à Cannes, reprenant leur idée de situation amoureuse utopique qui faisait le sel de Peindre ou faire l’amour, (2005), leur seul film vraiment accompli et audacieux.

Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma en ligne directe


Le Roman de Jim. Réal, sc, dial : Arnaud & Jean-Marie Larrieu ; sc : A.L., J.-M.L. & Antoine Jaccoud, d’après le roman de Pierric Bailly (2021) ; ph : Irina Lubtchansky ; mont : Annette Dutertre ; mu : Shane Copin & Bertrand Belin ; déc : Brigitte Brassard ; cost : Judith de Luze. Int : Karim Leklou, Lætitia Dosch, Sara Giraudeau, Bertrand Belin, Noée Abita, Andranic Manet, Eol Personne (France, 2024, 101 mn).



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