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Un monde violent (2024)
de Maxime Caperan
publié le mercredi 29 janvier 2025

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 29 janvier 2025


 


Double diplômé de la Fémis, en écriture de scénario et en développement de séries, Maxime Caperan s’est fait connaître avec deux courts métrages, Les Guerriers (2015) avec Kacey Mottet-Klein et Constantin Vidal, présenté au Festival de Brest, et Pornstar (2021), qu’il coréalise avec Thomas Finkielkraut, pour Arte. Dans le cadre aussi de son activité documentaire, il a créé et mis en place les Ateliers du Regard, ateliers d’initiation et d’éveil pour des lycéens de Bamako. Un monde violent est donc son premier long métrage de fiction et il y fait preuve d’un sens certain de la mise en scène, même si le thème, dans le style polar, n’est pas vraiment neuf - il est vrai que, de nos jours, il devient assez difficile d’innover.


 

Le film met en scène la violence actuelle de notre société, souvent liée au lucre et à la rivalité, et n’épargne rien au spectateur. Deux frères, dont un sorti récemment de prison, commettent un hold-up avec la complicité d’une femme éprise, qu’on découvrira plus tard lésée et manipulée par l’aîné des deux. Le titre évoque le chef-d’œuvre de Clint Eastwood, Un monde parfait (1993), surtout pour les images de la fin qui se basent sur le principe de rédemption, le grand frère préférant se faire arrêter par la police - et sans doute condamner - pour sauver son petit frère blessé.


 


 

Malgré quelques facilités, Un monde violent laisse augurer une belle carrière au réalisateur, qui montre un réel sens du casting. Les personnages interprétés par Kacey Mottet Klein, Félix Maritaud, Olivia Côte et Bonnie Duvauchelle sont criants de vérité et parviennent parfaitement à faire ressentir le désespoir des laissés pour compte d’un monde contemporain gavé de consommation.


 


 

Il en va de même pour la lumière crépusculaire due à Eva Sehet, qui avait déjà signé la photo des courts métrages du réalisateur, et la musique de Gaspard Claus ajoute au suspense d’un thriller qui se laisse regarder, même s’il ne propose pas une nouvelle interprétation du genre, l’ombre de Jean-Pierre Melville continue à planer sur cette nouvelle génération.


 


 

Le scénario fait la part belle à la description de la violence, ici un hold-up qui tourne mal, mais son réalisateur a cherché à aller plus loin. Ainsi, il déclare avoir voulu, avec son coscénariste Thomas Finkielkraut, donner l’impression d’un film simple avec une intrigue qui tient en une phrase, tout en essayant de l’élargir par le sous-texte : deux frères tuent un homme et vont devoir en assumer la culpabilité, source de division entre eux. L’objectif était, pour lui, de maintenir une tension croissante en gardant des espaces où déployer ses thématiques. Il semble y être en partie parvenu.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe


Un monde violent. Réal : Maxime Caperan ; sc : M.C. & Thomas Finkielkraut ; ph : Eva Sehet ; mont : Alexandre Donot ; mu : Gaspar Claus. Int : Kacey Mottet-Klein, Félix Maritaud, Olivia Côte, Bonnie Duvauchelle, Éric Caravaca, Yannick Choirat (France, 2024, 120 mn).



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