home > Au fil du temps > Salut les câblés ! (2014-2022) > Salut les câblés ! (2015) > Semaine télé du 21 au 27 novembre 2015
Semaine télé du 21 au 27 novembre 2015
Salut les câblés !
publié le samedi 21 novembre 2015

Samedi 21 novembre 2015

20.40 : L’Idéaliste de Francis Ford Coppola (1997), OCS Choc
Certes, à cette date, Coppola était déjà dans sa phase descendante. Mais le roman de John Grisham a suffisamment d’intérêt pour que son adaptation "straight" vaille la peine d’être regardée. Et il y a Matt Damon, presque à ses débuts.

20.45 : Jeanne au bûcher de Roberto Rossellini (1954), Classic
Dans le film de Victor Fleming (1948), la trentaine bien sonnée d’Ingrid Bergman avait déjà du mal à passer. Au seuil de la quarantaine, c’est presque la mère de Jeanne d’Arc qu’elle incarne. Il faudra attendre trois années et la version de Preminger pour trouver une Jeanne pertinente sous l’aspect de Jean Seberg. On peut tout de même regarder le film de Rossellini, car il est très court et permet de voir sans changer de chaîne le film suivant, excellent, lui.

21.55 : Baby Boy Frankie d’Allen Baron (1961), Classic
Déjà recommandé en avril, mais on le recommandera à chaque fois qu’il passera. Dommage que Baron n’ait tourné ensuite que pour la télévision, car ce petit film, fait avec presque rien, est une perle, noire & blanche.

22.20 : Paï de Niki Caro (2002), Famiz
Y a pas que Jane Campion dans le cinéma néo-zélandais et ce n’est pas parce que le film est programmé par cette chaîne familiale qu’il faut le négliger. C’est un film d’enfant, d’ado plutôt, mais qui s’adresse à chacun. La filmographie sur les Maoris n’est pas si longue. On préfère le titre québécois : La Légende des baleines.

22.40 : Mon idole de Guillaume Canet (2002), Premier
Le premier long métrage signé par l’acteur, et, comme souvent, le plus intéressant. Il n’avait pas encore la maîtrise froide à l’œuvre dans ses polars suivants, mais on pouvait sentir déjà qu’il ne s’agissait pas d’un cinéaste occasionnel. Outre les vedettes, Berléand, Canet, il y avait là quelques visages qu’on allait voir ensuite très souvent - Diane Kruger, Jean-Paul Rouve, Laurent Laffitte, Gilles Lellouche.

Dimanche 22 novembre 2015

20.40 : La Folle Mission du docteur Schaefer de Theodore J. Flicker (1967), Paramount Channel
On ne se souvient pas d’avoir vu sortir le film. Le premier titre de Flicker, The Troublemaker, avait eu un petit succès, fort mérité, dans les cinémas d"art & essai du temps. Alors, un à-priori favorable - ne serait-ce que pour James Coburn, entre Flint l’espion et Mallory, le dynamiteur de Leone, en psychanalyste du Président.

20.45 : Chut… chut… chère Charlotte de Robert Aldrich (1964), Classic
Le film ne fut pas très bien reçu à l’époque, même par les amateurs du cinéaste, accusé de grossir le trait et d’exploiter le succès de son précédent Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?. En réalité, Aldrich a su utiliser pleinement ses stars sur le déclin, Bette Davis et Olivia de Havilland, et son film demeure un des meilleurs de sa période intermédiaire.

22.40 : La Lune dans le caniveau de Jean-Jacques Beineix (1983), Club
Le film avait fait un flop retentissant à Cannes et ailleurs, de façon peut-être aussi injustifiée que le succès offert à Diva. David Goodis nous avait semblé alors parfaitement trahi par les effets visuels, couleurs, décors interprétation. Qu’en est-il aujourd’hui ? En trente ans, le temps a-t-il joué en faveur du film ? À vérifier.

00.15 : Messaline de Carmine Gallone (1951), France 3
On attendait la Messaline de Vittorio Cottafavi, mais Patrick Brion nous sort de sa poche secrète la Messaline de Gallone. Pas sûr que l’on gagne au change, Maria Felix n’étant pas celle que l’on imaginait dans le rôle (à la différence de Belinda Lee). Mais le film est quasi inconnu, alors pourquoi pas ? Et puis, Gallone, parmi sa centaine de films, en a tourné quelques-uns pas indifférents.

Lundi 23 novembre 2015

20.40 : La Grande Illusion de Jean Renoir (1937), OCS Géants
À force de l’avoir vu tant et tant, on finirait par l’oublier. Son ambiguïté est toute renoirienne, le numéro d’acteurs est toujours aussi réjouissant, malgré les quelques (petits) effets trop visibles, le géranium de Stroheim ou le pipeau de Fresnay. Mais c’est du patrimoine, désormais entré dans nos gènes.

20.45 : Indigènes de Rachid Bouchareb (2006), France O
Le sujet était inédit - la guerre faite par les Algériens mobilisés en 1943 dans les troupes qui allaient libérer l’Italie puis la France -, Bouchareb s’en est bien sorti, sans manichéisme ni héroïsation de ses personnages.

20.45 : Lulu, femme nue de Solveig Anspach (2013), Club
Le dernier film distribué de la réalisatrice disparue il y a peu (en attendant son ultime, L’Effet aquatique). Tout à fait dans l’esprit de ses précédents, avec la même justesse et la même habileté à créer des situations incongrues, même si la BD d’origine d’Étienne Davodeau, était déjà de qualité. Karin Viard n’est plus à découvrir, mais Bouli Lanners continue à nous étonner - et Corinne Masiero, donc !

20.50 : Le Comte de Monte Cristo de Claude Autant-Lara (1961), Gulli
On a un peu honte, mais Edmond Dantès fait partie de nos héros de cœur et toutes les versions de ses aventures vengeresses nous ont toujours fait vibrer. On ne connaît pas les adaptations américaines, italiennes ou mexicaines, mais les Françaises sont toutes réussies, tant qu’elles respectent les épisodes imaginés par Dumas. Ici, Louis Jourdan est très bien, comme le furent Pierre Richard-Willm (1943), Pierre Brasseur (1948), Jean Marais (1954) et même Depardieu (1998).

20.55 : Jude de Michael Winterbottom (1996), Arte
Les romans de Thomas Hardy sont d’une telle richesse et d’une telle puissance que même les scénaristes les plus malivoles ne parviennent pas à les amoindrir. Tess de Marshall Neilan (1924) est superbe, Loin de la foule déchaînée (1967) est un des plus beaux films de John Schlesinger et Jude nous a fait découvrir Winterbottom. Celui-ci a beaucoup tourné depuis, parfois trop, mais ses premiers films, Go Now, I Want You demeurent intacts. Et son adaptation de Tristram Shandy, Tournage dans un jardin anglais (2005) est un chef-d’œuvre. On peut donc accompagner Christopher Eccleston et Kate Winslet dans leur traversée du Wessex.

22.50 : I Want You de Michael Winterbottom (1998), Arte
On peut achever une soirée sur la chaîne après l’avoir aussi bien commencée à l’ombre de Thomas Hardy. On n’avait pas repéré Rachel Weisz dans Beauté volée de Bertolucci, on l’a découverte grâce à ce film de Winterbottom (comme il nous a fait découvrir Gina McKee dans Wonderland).

00.15 : Régénération de Raoul Walsh (1915), Arte
Le plus ancien film conservé de Walsh. Court (65 mn) mais remarquable. Toute la partie dans les docks de New York, tournée sur place, avec les gens du lieu, est extraordinaire.

Mardi 24 novembre 2015

20.40 : Le Parrain de Francis Ford Coppola (1972), TCM
On peut sans dommage en reprendre une giclée de temps en temps, même si la deuxième partie est sans doute plus forte. Mais là, il y a Brando, qui parvient à nous faite accepter cette célébration de la pègre la plus redoutable de l’Histoire du 20e siècle.

20.40 : Archimède le clochard de Gilles Grangier (1959), OCS Géants
"The times they are a-changin’ " : qui aurait alors considéré Grangier comme autre chose qu’un fabricant se serait déconsidéré. L’argument rassemble tous les clichés du moment, chez Gabin commence à percer les grimaces qui envahiront une bonne partie de ses films des décennies suivantes, etc. Mais le scénario est dû à Albert Valentin - personnage fort étonnant -, les dialogues sont d’Audiard, et il y a un paquet d’excentriques, Blier, Carette, Roquevert, Cowl, Frankeur, Decomble, Maillan, qui donnent au film son caractère d’objet historique.

20.45 : Casse-tête chinois de Cédric Klapisch (2013), Émotion
La suite - la fin ? - des aventures de la génération Erasmus. Ils ont tous vieilli, Romain Duris, Audrey Tautou, même Kelly Reilly et Cécile de France (mais si bien !), mais on les regarde encore avec sympathie, comme tout ce que fait Klapisch.

20.45 : L’Attaque de la malle-poste d’Henry Hathaway (1951), Classic
Hathaway n’a jamais signé de mauvais film et souvent fait de très bons. Comme celui-ci, "petit" western à huis clos de toute beauté, scénarisé par Dudley Nichols. Tyrone Power et Susan Hayward sont de la partie, mais également une belle poignée de sales gueules, Jack Elam, George Tobias, Jeff Corey.

22.45 : Mange tes morts de Jean-Charles Hue (2014), Club
Docu, fiction, docu-fiction ? On peine à démêler le vrai du joué et même du surjoué. Mais le coup de projecteur sur le milieu gitan est intéressant, même si on peut ne pas être fasciné par la violence de ce petit monde et le regard un peu complaisant qui l’accompagne.

Mercredi 25 novembre 2015

20.40 : Les Collines de la terreur de Michael Winner (1971), TCM
S’il n’y avait qu’un film à conserver de l’hommage à Charles Bronson qui s’étire interminablement au long de ce mois sur la chaîne, ce serait peut-être celui-ci. Winner connaît son travail et n’a pas encore sombré dans le film de justicier individuel qui fera le succès de Bronson. Mais on peut préférer le film qui suit sur TCM, Bronco Apache, d’Aldrich, un chef-d’œuvre, avec Burt Lancaster, d’une autre stature que Charles ex-Buchinski.

20.45 : Switch de Frédéric Schoendoerffer (2011), Frisson
Bon scénario ou comment se méfier d’un échange d’appartement. Schoendoerffer, fils de, mais bien plus intéressant que son père, mène sa barque avec le sens du suspense qu’on a pu apprécier dans Agents secrets ou Braquo. Cantona nous réjouit toujours.

20.45 : Hôtel du Nord de Marcel Carné (1938), Classic
Même commentaire que pour La Grande Illusion : c’est fabriqué, ça véhicule tous les clichés d’époque, c’est dialogué à l’épate. Et pourtant, ça fonctionne toujours : il suffit d’y mettre un œil et le reste suit. Car tout est faux (surtout si l’on aime le roman d’Eugène Dabit) et tout est admirable. Ou comment mettre en place une mythologie, définitivement indémodable.

22.10 : The Canyons de Paul Schrader (2013), OCS City
Avouons-le : nous n’avons pas été l’un des 16 574 spectateurs qui ont vu le film à sa sortie en mars 2014. Sans doute parce qu’on avait un peu oublié son auteur, dont on continue à penser qu’il n’a jamais fait mieux que Blue Collar, son premier film en 1978. Mais Bret Easton Ellis au scénario, Lindsay Lohan, quoique star vacillante, sur l’image, et un financement par "crowdfunding", rendent la chose regardable, quitte à le regretter ensuite.

Jeudi 26 novembre 2015

20.40 : Le Lauréat de Mike Nichols (1967), TCM
Ce n’est pas vraiment la soirée des découvertes, toutes les chaînes programmant des titres déjà projetés depuis moins de six mois. Alors, pourquoi ne pas se laisser aller, une fois de plus, aux aventures de Dustin Hoffman le jeunot avec la si séduisante Anne Bancroft, mère mûrissante - dans la réalité, l’un avait déjà 30 ans et l’autre seulement 36. Et un coup de Mrs. Robinson sur le vinyl d’époque…

20.40 : L’Aigle et le vautour de Lewis R. Foster (1950), Paramount Channel
Foster est un petit-maître qui a signé au détour des années 50 qualques films exotiques (Hong Kong, L’Or de la Nouvelle-Guinée, Tropic Zone), toujours avec Rhonda Fleming (ce qui déjà justifie leur vision) accompagnée de John Payne (comme ici) ou de Ronald Reagan. Tous très agréables et enlevés. Qu’il s’agisse là d’un western ne change pas la donne : c’est du cousu main, à l’ancienne.

20.40 : Tess de Roman Polanski (1979), OCS Géants
Deux adaptations de Thomas Hardy dans la même semaine, c’est le bonheur. On connaît certains amateurs pour lequels il s’agit du plus beau film du monde. Sans aller jusque-là, reconnaissons à Polanski d’avoir accompli un beau travail.

22.25 : La Vallée de Barbet Schroeder (1972), Club
Oh, les beaux jours ! Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon et Valérie Lagrange au fin fond de la Papouasie, Nestor Almendros à la caméra et Pink Floyd sur la bande son. Presque aussi daté que More (1969), et aussi planant.

23.30 : Isabella Rossellini’s Green Porno Live de Jody Shapiro & Isabella Rossellini (2008), Sundance Channel
Cela fait plusieurs fois que l’on voit ce titre annoncé sans avoir songé à aller voir de plus près la chose - que peut bien signifier ce "porno vert" ? Renseignement pris, il s’agirait d’une série documentaire sur les comportements sexuels des animaux. On comprend que l’heure soit choisie pour que les enfants y échappent. Mais, déception, les animaux espionnés sont la libellule, la mante religieuse, l’escargot, le lombric, l’araignée et autres répugnantes bestioles. Pour raffinés seulement.

Vendredi 27 novembre 2015

20.40 : Danger Immédiat de Phillip Noyce (1994), OCS Choc
La soirée est consacrée à ce réalisateur australien pas suffisamment estimé, très bon fabricant de thriller et de suspense (voir Calme blanc). Il n’a pas tout réussi (The Saint, par exemple), mais ses films paranoïaques autour de la CIA, avec Harrison Ford, comme celui-ci et celui d’après (23.00 : Jeux de guerre, 1992) résonnent un peu comme ceux de Pakula. Plaisir garanti.

20.40 : Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot (1953), OCS Géants
La Nouvelle Vague fit de Clouzot un réalisateur à abattre, parmi d’autres. On aimerait que les films signés par la troupe aux dents longues de 1960 aient aussi bien vieilli que cette magnifique odyssée de camions-suicides dans la jungle vénézuélienne (en réalité la bambouseraie d’Anduze, dans le Gard). Mais autant que la course des camions, c’est la longue recréation du village qui retient l’attention : il n’y a guère d’autres films français aussi justes dans la description quasi simenonienne d’un pays perdu, digne de 45° à l’ombre ou du Coup de vague. Encore un film patrimonial, mais qui s’en plaindra ?

20.45 : Allonsanfan de Paolo & Vittorio Taviani (1973), Club
Marcello Mastroianni en révolutionnaire fatigué, qui trahit ses camarades de complot, les Frères sublimes, et choisit de rejoindre sa classe d’origine ; on ne racontera pas la fin. Le film fait la suture entre Saint Michel avait un coq et Padre padrone, au cœur de la période la plus politique des deux frères. Réflexion désabusée sur l’impasse de la révolution ou analyse sans œillères de la trahison, on en discutera après la séance.

20.45 : Les Casse-pieds de Jean Dréville (1948), Classic
On a du mal à imaginer aujourd’hui le succès populaire du film, qui dura plusieurs années. Noël-Noël - qui s’en souvient ? - était une vedette nationale, au même titre que Saint-Granier ou Robert Lamoureux. Succession de gentilles saynètes (parfois très réussies), le film est une pièce muséale pour découvrir ce qui constituait le portrait d’une époque. Yves Robert en fit un remake, Le Bal des casse-pieds, adapté à la société de 1992, mais moins intéressant.

22.35 : La Cité des femmes de Federico Fellini (1979), Club
Heureusement, Federico a tourné ensuite E la nave va…. Car cette plongée dans l’univers féminin est une petite chose, malgré les moyens déployés, fort déplaisante, vision fantasmatique totalement dépassée du matriarcat, même pas sauvée par un Marcello lui aussi dépassé. À voir pour le croire.

Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts