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Semaine télé du 28 novembre au 4 décembre 2015
Salut les câblés !
publié le vendredi 27 novembre 2015

Samedi 28 novembre 2015

20.40 : En toute bonne foi de Richard Pearce (1992), Paramount Channel
Le film est-il sorti ici ? On ne s’en souvient pas. Le réalisateur n’a pas de réputation, mais Liam Neeson, Steve Martin et Debra Winger + un sujet sur la bonne parole des escrocs prédicateurs, on peut y jeter un œil.

20.40 : Les Anciens de St-Loup de Georges Lampin (1950), OCS Géants
Déjà passé, mais la semaine du 15 août, donc devant certainement peu de spectateurs. Tous ceux qui aiment Pierre Véry (scénario d’après son roman), les acteurs français d’après-guerre, Blier, Reggiani, Périer, Larquey, et la grisaille un peu nostalgique, seront servis.

20.45 : Les Années sandwich de Pierre Boutron (1988), Club
L’auteur a tourné beaucoup plus de téléfilms (25, souvent excellents) que de films (4, toujours remarquables). Raison de plus pour ne pas rater le film de ce soir, pas fréquent, avec ses jeunes pleins d’avenir, Thomas Langmann et Clovis Cornillac.

20.45 : La vie est à nous de Jean Renoir (1936), Classic
Un classique du cinéma militant, commandité par le PCF pour les législatives de mai 36 : du sentiment à la pochette, des meetings avec des dirigeants entrés dans l’Histoire, Duclos, Thorez, des chœurs prolétariens, des saynètes édifiantes avec des comédiens engagés. Renoir a signé, mais beaucoup d’autres ont fait le boulot, Becker, Brunius, Le Chanois, Cartier-Bresson. Un instant d’Histoire.

21.50 : Une nuit à Casablanca d’Archie Mayo (1946), Classic
Lorsque l’on connaît par cœur le film de Curtiz, on goûte pleinement sa parodie. Les trois frères Marx s’y donnent à plein, mais on perçoit comme une fatigue. Ce n’est pas encore le chant du cygne, qui viendra trois ans plus tard, avec Love Happy, mais l’innocence est un peu perdue. Onze ans après Une nuit à l’Opéra, le monde a changé.

Dimanche 29 novembre 2015

20.45 : Avant l’hiver de Philippe Claudel (2013), Émotion
Écrivain et cinéaste ou cinéaste et écrivain ? On pencherait vers la première hypothèse. Ses films sont plus attachants par leur scénario que par leur mise en forme, classique et de bon ton. Mais Claudel sait utiliser les acteurs, particulièrement ici Kristin Scott-Thomas et Leïla Bekhti.

20.45 : L’Empire des sens de Nagisa Oshima (1975), Club
Que d’histoires à l’époque, que de remous, que de censeurs effarouchés. On a pourtant vu plus explicite depuis. Mais rarement un film s’est autant situé au-delà du scandale, dans la zone délimitée par Georges Bataille, dont on n’a jamais retrouvé l’équivalent à l’écran (et surtout pas dans les adaptations directes de son œuvre, tel l’éprouvant Ma mère de Christophe Honoré).

20.50 : French Cancan de Jean Renoir (1954), Gulli
Un Montmartre reconstitué parfaitement faux, des personnages en deux dimensions, un petit monde illusoire ; on peut imaginer ce que le Renoir des années 30 aurait pu faire avec ça. Restent le sourire de Françoise Arnoul et la chanson de Van Parys. Et c’est tout de même le dernier film supportable de l’auteur.

22.25 : L’Empire de la passion de Nagisa Oshima (1978), Club
L’autre volet du diptyque, dont le souvenir est moins éblouissant, mais qui complète parfaitement la soirée.

23.00 : Les Rescapés du futur de Richard T. Heffron (1976), OCS Géants
Ou Mondwest, seconde partie. Le film de Michael Crichton avait été un tel succès (mérité) en 1973 que la suite s’imposait. Heffron n’a jamais beaucoup brillé (rappelons-nous la seconde partie de La Révolution française), mais le sujet est fort - et il y a Yul Brynner.

00.20 : La Vengeance de l’Aigle noir de Riccardo Freda (1951), France 3
On sait la tendresse de Patrick Brion pour les petits-maîtres. Ce soir, c’est le cher Freda qui est au pinacle. Plutôt que La Vengeance, on aurait aimé revoir d’abord L’Aigle noir, la première aventure (1946) de Rossano Brazzi dans le rôle du prince Doubrovski, le héros de Pouchkine. Mais c’est très entraînant également, du vrai cinoche.

Lundi 30 novembre 2015

Encore une soirée sans grande imagination de la part des programmateurs des diverses chaînes Ciné+ : Les Garçons et Guillaume, à table !, Mon idole, Grand Central, Wadjda, Le Crabe-tambour, tout cela a déjà été vue et revu ces dernières semaines aux mêmes heures. Du coup, on peut se rabattre sur

20.40 : L’Ultime Attaque de Douglas Hickox (1979), TCM
On ne l’a pas vu, mais justement ! Le réalisateur a signé quelques petits films d’horreur bien venus, Théâtre de sang, La Cible hurlante, on peut donc lui accorder quelques instants, même si la guerre contre les Zoulous sort de son créneau habituel. Burt Lancaster et Peter O’Toole ensemble, on est prêt à embarquer avec eux.

20.55 : Alexandre le bienheureux d’Yves Robert (1967), Chérie 25
Ou l’éloge de la paresse, bien plus fort que Paul Lafargue. Philippe Noiret, dans son lit, gardant à portée de main, grâce à un système de poulies fort bien conçu, tout ce qui lui permet de vivre sans bouger, est longtemps demeuré une délicieuse incarnation du plaisir de vivre.

01.00 : Avec les compliments de Charlie de Stuart Rosenberg (1979), TCM
Ultime film de la rétrospective Charles Bronson sur la chaîne. Il était temps. On regardera, ne serait-ce que pour dire adieu à l’acteur le plus immobile de l’histoire, auprès de qui même Alan Ladd semble surjouer. Et puis, parce que Rosenberg est un excellent réalisateur, qui a signé quelques mémorables épisodes télé des Incorruptibles, au tout début des années 60.

Mardi 1er décembre 2015

20.40 : Le Parrain 2 de Francis Ford Coppola (1974), TCM
C’est sans doute le meilleur film de FFC, parfait, dans le détail et dans l’amplitude de la vision. On persiste à penser que le film manque de réflexion sur son sujet et que cette chronique de l’ascension d’un caïd de la pègre est trop admirative pour être bien honnête. Mais quel spectacle…

20.40 : La Croisée des destins de George Cukor (1956), OCS Géants
Ah, Ava Gardner et Stewart Granger, en attente à la jonction de Bhowani, au moment où l’Inde va basculer. Sentiments personnels exacerbés et population grouillante. Cukor prouve que la comédie de mœurs n’était pas la seule musique qu’il savait interpréter.

20.45 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard (1974), Famiz
Audiard réalisateur fut l’épouvantail de la critique, il y a quarante ans et quelque. On ne pouvait descendre plus bas dans le grossier, le vulgaire et le brossage du poil populaire. En réalité, ses films tiennent bien mieux la distance que bien des produits (sur)estimés à l’époque. Comme celui-ci, célébration du voyageur de commerce, complètement barge. C’est fichu n’importe comment, mais les acteurs (presque tout le cinéma français) s’en donnent à cœur joie et c’est désormais un régal.

20.45 : El Perdido de Robert Aldrich (1961), Classic
Le Dernier Crépuscule précisait le titre anglais, bien mieux adapté. Aldrich était grand. Dalton Trumbo lui a mijoté un superbe scénario (d’après un roman de Howard Rigsby) et Ernest Laszlo une photo aussi magnifique que d’habitude. Et Kirk Douglas et Dorothy Malone permettent d’oublier que Rock Hudson est du voyage.

22.10 : Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard (1970), Famiz
Même commentaire que pour le film de 20.45. Ni cormoran ni jonques, évidemment, ce serait trop facile.

22.10 : Des abeilles et des hommes de Markus Imhoof (2012), OCS City
La COP 21 est un bon prétexte pour programmer des documentaires d’intervention. On ne connaît pas Watermark (Jennifer Balchwal, 2013), proposé à 20.40 sur la chaîne, mais ce film-ci, sur nos amies les abeilles, est passionnant.

00.00 : Metropolis de Fritz Lang (1927), TCM
Quelle version ? Les 145 minutes annoncées laissent penser qu’il s’agit de la version plus que complète, avec les bobines récupérées à Buenos Aires sur une copie 16 mm. De toutes façons, ça ne change pas la beauté du film ni l’ambiguïté (pour ne pas dire pire) de son sens profond. Remarque :Fritz Lang est à l’honneur pendant tout le mois de décembre 2015, sur TCM.

Mercredi 2 décembre 2015

20.40 : New Mexico de Sam Peckinpah (1961), TCM
L’auteur préférait que sa filmographie commence avec Coups de feu dans la sierra, tourné juste après. Les producteurs lui voulaient déjà du mal, comme tout au long de sa carrière. Mais méfions-nous, la "director’s cut" n’est pas toujours synonyme de produit réussi. En l’état, ce premier western est déjà fort plaisant, et Maureen O’Hara telle qu’en elle-même.

20.40 : Le Salaire de la violence de Phil Karlson (1958), OCS Géants
Décidément, c’est la tendance western qui domine la soirée. Karlson n’était pas un spécialiste comme le sera Peckinpah, mais un excellent artisan, capable de réussir dans tous les genres qu’on lui imposait, polar ou film guerrier. L’affrontement Tab Hunter-Van Heflin vaut le déplacement.

20.45 : L’Arnaqueur de Robert Rossen (1961), Classic
Certes, on l’a tous vu, mais jamais le suspens lié aux déplacements de la boule de billard n’avait été aussi bien montré. Et Newman est parfait - il le sera moins dans la suite concoctée vingt-cinq après par Scorsese (La Couleur de l’argent), alors profitons-en.

20.55 : M le Maudit de Fritz Lang (1931), Arte
Osons l’affirmer : Lang n’a jamais mieux fait ensuite, quoiqu’on en ait dit partout. Pas un plan inutile, pas un cadrage qui ne soit inoubliable, pas un effet sonore qui ne soit travaillé au petit point. Vu dix fois, le film reste inaltérable. Dans le palais du roi de la montagne, siffloté par Peter Lorre, une musique terrfiante.

23.40 : Nimitz, retour vers l’enfer de Don Taylor (1980), OCS Géants
On ne peut pas dire que les films précédents de l’ex-acteur Don Taylor nous aient enthousiasmé. Ni Les Évadés de la planète des singes ni L’Île du docteur Moreau (1976) ne nous avaient laissé de plaisants souvenirs. Et soudain, surgit cet étonnant film sur le paradoxe temporel, de ce porte-avions nucléaire de 1980 qui se retrouve brusquement en décembre 1941, à la veille de Pearl Harbor. On ne dévoilera pas la fin, astucieuse.

Jeudi 3 décembre 2015

20.40 : Une promesse de Patrice Leconte (2013), OCS Max
Lorsque Leconte s’en donne la peine, il sait jouer juste et fort - ou tout en délicatesse, comme dans cette adaptation de Stefan Zweig. Le film ne souffre pas de ses acteurs anglais.

20.45 : Le Huitième Jour de Jaco Van Dormaël (1995), Numéro 23
Quatre films en 25 ans, on ne peut pas dire que l’auteur nous submerge. On peut le regretter. Le sujet est fort et casse-gueule - les rapports entre un adulte désespéré et un trisomique en fugue. Mais JVD s’en sort très bien, grâce à sa direction d’acteurs, Daniel Auteuil en tête. Dommage que le cinéaste soit si mal considéré par la critique française, car tous ses films sont remarquables.

20.45 : Zulu de Jérôme Salles (2013), Premier
Une surprise, que les premiers films de Salles ne laissaient pas prévoir. Il faut dire que le roman de Caryl Férey est sacrément costaud. Encore fallait-il réussir à faire sentir aussi justement l’atmosphère de l’Afrique du Sud et les rapports entre flics blancs et noirs.

20.45 : Le Mur invisible d’Elia Kazan (1947), Classic
Un des premiers films, avec Feux croisés de Dmytryk, à aborder le problème de l’antisémitisme aux USA. Comme Wallraff "deviendra" Turc dans l’Allemagne des années 80, le journaliste Gregory Peck se fait passer pour Juif. Fatale erreur. Le film demeure un brin démonstratif - mais Kazan n’a jamais fait dans la litote.

23.10 : La Censure à Hollywood de Clara & Julia Kuperberg (2015), OCS Géants
Pas vu, mais le sujet - le code Hays et ses effets - est essentiel.

Vendredi 4 décembre 2015

20.40 : Le Flambeur de Karel Reisz (1974), Paramount Channel
Un film très peu souvent présenté. Reisz n’avait plus tourné depuis Isadora (1968) et ne tournera plus avant Les Guerriers de l’enfer (1978). Entre les deux, il signe ce beau film sur l’addiction - scénario de James Toback -, avec un James Caan habité par son personnage.

20.40 : Une nuit à l’Opéra de Sam Wood (1935), OCS Géants
Le plus célèbre des films des Marx, mais pas le meilleur, les chansonnettes sirupeuses alourdissant sérieusement le tempo. On est loin du délire sec de Soupe au canard. Wood n’est pas McCarey. Il n’empêche que la cabine emplie jusqu’au plafond reste un des plans emblématiques de la folie marxienne.

20.45 : Les Nuits de la pleine Lune d’Éric Rohmer (1984), Club
Les "comédies et proverbes" n’ont jamais été notre tasse de thé, mais on s’est peu à peu habitué au procédé et à l’artifice induit : les créatures de Rohmer atteignent rarement le milieu de l’échelle de la crédibilité, ne sont que des marionnettes verbeuses manipulées par le maître. Et pourtant, on finit par regretter cette élégance de langage, ces raideurs de comportement, tout ce petit monde d’idées longuement énoncées, ces sentiments délabyrinthés en miroir. On les mélange, ces comédies et proverbes, L’Amie de mon ami ou La Femme de l’aviateur. Mais c’était le bon temps.

21.00 : L’Ennemi sans visage de Maurice Cammage & Robert-Paul Dagan (1946), Polar
Un bon exemple de ce qu’était le film policier français de l’immédiat après-guerre : beaucoup d’acteurs, un lieu clos, une enquête, pas mal de clichés et de convention. Le film de commissariat n’était pas encore de saison : Clouzot (Quai des Orfèvres) et Maurice de Canonge (Un flic) allait lancer la mode l’année suivante. Ici, nous sommes encore chez l’inspecteur Wens, de Steeman (avec Frank Villard dans le rôle, pas si mal) et si l’ennemi n’a pas de visage, la journaliste a celui de Louise Carletti et c’est heureux.

22.20 : La Folle Histoire des Marx Brothers de Hugues de Rosière (2015), OCS Géants
On ne connaît ni le film ni son auteur, mais, évidemment, on ne peut pas laisser passer un doc sur un tel sujet.

22.25 : Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974), Club
L’ancêtre, côté Texas, du genre "cinq-étudiants-australiens-s’enfoncent-dans-le-bush-et-vont-subir-d’affreuses-épreuves", et le meilleur, évidemment.

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