Samedi 12 décembre 2015
20.40 : Le Prix du danger d’Yves Boisset (1983), OCS Géants
Il y a trente ans, le film nous avait semblé un peu appuyé, dans ses intentions et ses effets. Mais la télé a depuis si bien colonisé la réalité qu’il est certainement instructif de vérifier si l’adaptation de la nouvelle de Robert Sheckley était justement prémonitoire.
20.45 : Backstage d’Emmanuelle Bercot (2005), Émotion
Après le succès de son récent La Tête haute, il est bon de revoir ce film - dix ans déjà -, pas si bien accueilli, alors qu’il le méritait largement, ne serait-ce que pour Emmanuelle Seigner, remarquable.
20.45 : Lautrec de Roger Planchon (1998), Club
Pas seulement talentueux homme de théâtre, Planchon a signé quelques films notables, dont un Louis, enfant-roi qui nous a laissé de bons souvenirs. Celui-ci est trop rare pour qu’on le laisse passer.
20.55 : Downton Abbey, saison 6, épisodes 3 et 4, TMC
Carson and Mrs. Hughes finiront-ils par se marier au château, l’hôpital du village va-t-il passer sous la coupe de la ville de York, lady Edith saura-t-elle maîtriser son rédacteur en chef ? Affaire à suivre…
22.10 : La Cinquième Victime de Fritz Lang (1956), TCM
Peut-être le meilleur film urbain de Lang de la décennie, avec Règlement de comptes. Le scénario, certes, la photo noir & blanc d’Ernest Laszlo, mais aussi Rhonda Fleming et George Sanders.
22.40 : Mes chères études d’Emmanuelle Bercot (2010), Émotion
On complète la soirée découverte de la cinéaste par ce téléfilm inconnu - le sujet semble préfigurer "Jeune et jolie" d’Ozon, mais la présence de Déborah François est une garantie d’intérêt.
Dimanche 13 décembre 2015
Soirée d’élections, donc les chaînes n’ont joué ni l’aventure ni la découverte…
20.45 : Chasse à l’homme de Fritz Lang (1941), Classic
Walter Pidgeon n’est pas un acteur très emballant, mais le scénario de Dudley Nichols est bien ficelé, et George Sanders endosse avec un plaisir contagieux les habits du méchant nazi.
22.30 : Hijacking de Tobias Lindholm (2012), Club
Un suspense danois - et pourquoi pas ? Les romans et films scandinaves cultivent en ce moment une belle noirceur et font preuve d’une habileté tout à fait savoureuse (cf. Occupied, la série norvégienne sur Arte).
00.00 : Les Misérables : l’évadé du bagne de Riccardo Freda (1947), France 3
La suite des mésaventures de M. Madeleine, poursuivi par l’ignoble Javert. On connaît ça par cœur, le couvent du Petit Picpus, les barricades de 1832, la fuite dans les égouts, mais on ne s’en lassera jamais, même avec Gino Cervi.
Lundi 14 décembre 2015
20.40 : Les Tribulations d’une caissière de Pierre Rambaldi (2010), OCS Max
Un premier film, au titre pas très alléchant, un peu maladroit, mais qui vaut d’être regardé. Des films à point de vue social, le cinéma français n’en fourmille pas. Et les amateurs de Déborah François seront à la fête.
20.45 : Ida de Pawel Pawlikowski (2013), Club
Le succès inattendu de l’année 2014 - mais tous les spectateurs de son précédent My Summer of Love (et auparavant de Transit Palace) n’ont pas été surpris. Pawlikowski tourne hélas bien trop peu - cinq films en quinze ans.
20.45 : L’Affaire Cicéron de Joseph L. Mankiewicz (1952), Classic
Un régal, comme (presque) tous les films de JLM. Le scénario repose sur des faits réels, mais est passionnant comme un roman d’Eric Ambler. James Mason et Danielle Darrieux sont impeccables, comme d’habitude.
22.05 : Cours sans te retourner de Pepe Danquart (2013), Club
Sortie le 24 décembre dernier, cette histoire d’un ado qui s’échappe du ghetto de Varsovie n’était pas vraiment un conte de Noël ni une friandise d’entre réveillons. Il est temps de le regarder avec des yeux plus ouverts.
22.25 : Nu parmi les loups de Frank Beyer (1962), Arte
Film inconnu, comme la presque totalité du cinéma d’Allemagne de l’Est durant la guerre froide. Le sujet - un enfant juif caché dans le camp de Buchenwald - est plus qu’intéressant, même s’il n’est sans doute pas traité comme le récent Fils de Saul.
00.00 : Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang (1955), TCM
Ceux qui ne connaissent pas encore les aventures de John Mohune y trouveront bien du plaisir. Les autres, qui les ont vues dix fois, presque autant. Et toujours George Sanders !
Mardi 15 décembre 2015
20.40 : Hot Spot de Dennis Hopper (1990), TCM
Je t’attends au tournant fut le premier roman de Charles Williams traduit dans la Série Noire, bien avant Fantasia chez les ploucs. Il dut attendre 37 ans pour être adapté, mais le résultat en vaut la peine. Hopper a su mettre en valeur la veine sinistre de l’auteur. Classique mais de bon ton.
20.40 : Ivanhoé de Richard Thorpe (1952), OCS Géants
Soirée cinoche sur la chaîne, puisque, après ce chef-d’œuvre du film médiéval, on aura droit aux Chevaliers de la Table ronde (à 22.25), du même Thorpe. Ici, entre la blonde (Joan Fontaine) et la brune (Liz Taylor), Robert Taylor hésite, le benêt. Celui que l’on préfère, c’est évidemment George Sanders, délectable (et détestable) sire de Bois-Guibert
20.45 : Coups de feu dans la sierra de Sam Peckinpah (1962), Classic
Et si c’était le meilleur western de Peckinpah ? Sans affèteries, sans distorsions, classique, mais tout de même suffisamment neuf pour nous avoir épaté à l’époque. Le duo de vétérans Randolph Scott-Joel McCrea vaut son tonneau de salsepareille.
23.45 : THX 1138 de George Lucas (1971), TCM
Si Lucas s’était arrêté de tourner après ce premier film, sa place dans l’histoire du cinéma de science-fiction aurait déjà été assurée. Il a fait plus grand, plus fort, plus riche depuis ; il n’empêche que le souvenir de Robert Duvall et Donald Pleasence dans leur enfer aseptisé demeure intact.
Mercredi 16 décembre 2015
20.40 : Vera Cruz de Robert Aldrich (1954), TCM
À force de programmer des films d’Aldrich, la chaîne devait y arriver, à nous montrer cette perle, le plus réjouissant western du gros Bob, encore plus magnifique que Bronco Apache - et pourtant… L’affrontement complice des deux géants, Lancaster et Cooper, la recréation de la cour de Maximilien, les combats, tout est éblouissant. Pour cette fois, il n’y a pas George Sanders, mais George Macready est un méchant de bonne catégorie.
20.40 : La Ritournelle de Marc Fitoussi (2014), OCS City
Curieuse soirée thématique sur la chaîne, celle des femmes qui disparaissent de chez elles. On conçoit qu’Isabelle Huppert en ait assez de traire ses vaches et choisisse la fuite. Mais que Catherine Deneuve (Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot (2013), à 22.20), quitte également son restaurant pour courir les routes est plus surprenant. Quelle époque !
20.45 : Attila Marcel de Sylvain Chomet (2013), Émotion
Les amateurs des films d’animation de Chomet ne sont pas allés voir son premier film "réel". C’est dommage, car il en vaut la peine, même si l’histoire coince parfois un peu. Bernadette Lafont et Hélène Vincent, les deux tantes du héros, Guillaume Gouix, sont fort réussies ; un salut spécial à Anne Le Ny, voisine baba, concocteuse de tisanes miraculeuses.
00.05 : Furie de Fritz Lang (1936), TCM
Pour son premier film américain, Lang réalise un film "à l’allemande", dans lequel sa méfiance du collectif est aussi manifeste que dans Metropolis ou M le maudit. La mise en scène du lynchage et celle du procès "sauvé" par le cinéma sont de toute beauté.
Jeudi 17 décembre 2015
20.45 : Melancholia de Lars von Trier (2011), Émotion
Déjà recommandé, mais c’était le 31 décembre dernier et il y avait certainement mieux à faire ce soir-là que d’attendre l’Apocalypse, même en compagnie de Kirsten Dunst et de Charlotte Gainsbourg. On doit se rattraper.
20.45 : Viva Zapata ! d’Elia Kazan (1952), Classic
Beau film, lorsque l’on croyait encore que Kazan sympathisait avec les idéaux révolutionnaires. Brando est parfait, comme il le fut presque toute la décennie, et longtemps après.
20.50 : L’Assassinat du père Noël de Christian-Jaque (1941), Gulli
Il y a bien longtemps que l’on n’a pas savouré cette jolie adaptation du roman de Pierre Véry. De la neige, du mystère, de la poésie - c’est du Véry tout pur. Et quel générique, derrière Harry Baur et Raymond Rouleau : tous les seconds plans du cinéma français sont là, y compris Gildès et Sinoël, les complices des films des frères Prévert.
22.30 : Le Majordome de Lee Daniels (2013), Premier
Forrest Whittaker en majordome de la West Wing de la Maison-Blanche. On croit rêver. Mais l’histoire est, paraît-il, authentique. En tout cas, c’est le seul film américain, à notre connaissance, où l’on voit défiler cinq présidents, d’Eisenhower à Reagan (une médaille à John Cusack, qui fait un Nixon crédible).
01.15 : Le Mariage de minuit de Mario Soldati (1941), Classic
C’est bien tard et c’est dommage. Mais en cherchant bien sur la grille, Piccolo mondo antico doit certainement passer à une heure décente. Sinon, comment admirer la jeune Alida Valli ? Soldati était un auteur tous supports, aussi brillant écrivain que fin analyste au cinéma. Il serait temps que quelque historien s’y intéresse.
Vendredi 18 décembre 2015
L’approche des fêtes se fait sentir d’habitude par un afllux, dans la programmation, de comédies musicales classiques. Pour l’instant, ni The Bandwagon ni Singin" in the Rain à l’horizon, mais, ce soir, Michel Sardou (Paris 1ère) et Johnny Halliday (TV5). Help !
20.40 : Un jour au cirque d’Edward Buzzell (1939), OCS Géants
Le problème des frères Marx, c’est qu’ils sont rarement tombés dans les mains d’un réalisateur capable, sinon de les contrôler, au moins d’être en phase avec leur délire (deux exceptions : McLeod et McCarey). Quand il s’agit de William Seiter ou d’Edward Buzzell, comme ici, on se trouve devant une simple captation - mais c’est déjà ça et c’est beaucoup. Pour la sixième et avant-dernière fois, Margaret Dumont est le souffre-douleur de Groucho. Quel plaisir…
20.45 : Bright Star de Jane Campion (2009), Émotion
On l’avait déjà noté, mais c’était le 5 octobre 2014. Il y a donc prescription. Et de toutes façons, les amours de Keats et de Fanny Brawne peuvent être vues plusieurs fois sans que l’éblouissement ne se ternisse.
21.00 : Gamera contre Guiron de Noraki Yuasa (1969), Ciné FX
La chaîne nous offre depuis quelques temps, à des heures peu ouvrables (mais en VO), une série des films de monstres japonais des années 60. Godzilla, l’ancêtre, étant retraité, c’est Gamera, immense tortue bipède et volante, elle aussi réveillée par les explosions nucléaires, qui mène la danse. La semaine dernière, Gamera affrontait Barugon, puis Gyaos, puis Viras. Ce soir, il affronte Guiron. Et il n’est pas au bout de ses peines : restent Zigra et quelques autres.
22.10 : Chercheurs d’or d’Edward Buzzell (1940), OCS Géants
Quelques grands moments : Groucho chantant Lydia, the Tattoed Lady accompagné par Harpo à l’harmonica, les wagons désossés, un par un, pour alimenter la locomotive. L’Ouest, le faux, aussi improbable que dans My Little Chickadee, avec Fields et Mae West.
00.25 : Docteur Mabuse de Fritz Lang (1922), TCM
En voiture pour les 260 minutes, puisque les deux épisodes, Dr. Mabuse et Mabuse, le joueur (titres français) sont présentés en continuité. À chaque instant, il s’y passe quelque chose, pour reprendre une réclame ancienne. Rudolph Klein-Rogge est impressionnant, comme il le sera, dix ans plus tard, dans Le Testament…