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Bologne 2016 au jour le jour
Brèves
publié le dimanche 11 septembre 2016

Il cinema ritrovato, 30e édition, Bologne (25 juin-2 juillet 2016).


 


Samedi 25 juin 2016

 

À Bologne, la Cineteca di Bologna, une des plus importantes cinémathèques européennes, accueille depuis jeudi dernier, la prestigieuse International Federation of Film Archives (FIAF), pour son 72e congrès (23-28 juin 2016). La dernière fois, c’était en 1994.

Née en 1938, la FIAF a une longue histoire.

C’est aujourd’hui que commence Il cinema ritrovato 2016, 30e édition, le festival que nous offre, chaque année, la cinémathèque de Bologne (25 juin-2 juillet 2016), et qui, en 2016, s’entrelace avec la FIAF.

Bologne, en ce début d’été, semble être le centre du monde. Le festival Il cinema ritrovato fête son 30 anniversaire, et, comme l’univers, il semble être en expansion.

Un programme d’enfer, personne ne peut tout voir, on doit choisir, et c’est toujours douloureux. Cinq salles, des projections depuis le matin. 500 films, un voyage dans 120 ans de cinéma, 19 sections, avec des invités prestigieux, stars et chercheurs, et des spectateurs de toutes sortes, cinéphiles patentés et grands amateurs.
À la fin du jour, la grande projection populaire est ouverte à tous, sur la piazza Maggiore.

On a retrouvé un programme d’il y a 19 ans.


 

En 1997, c’était tranquille, le programme tenait sur une page.
57 longs métrages dans deux salles de cinéma, le cinéma Lumière et le cinéma Fulgor, et dans quelques autres lieux de la ville, avec une seule soirée sur la piazza Maggiore. Les temps changent, personne sur Terre - ou presque - ne l’ignore plus.

Aujourd’hui, on choisit de rester à la Cineteca, salle Mastroianni (et Auditorium).


 

* À 14h30 : Programme Lumière.
Une expo Lumière, petite sœur de celle créée au Grand Palais à Paris en 2015 par Thierry Frémaux & Jacques Gerber est proposée pendant de longs mois (25 juin 2016-22 janvier 2017), dans un nouveau lieu : sottopasso di Piazza Re Enzo.

* À 15h30 : Bily Raj de Carl Lamac (1924).

ou

* À 16h00 : Bertrand Tavernier présente son Voyage à travers le cinéma français, 1ère partie (Auditorium).

* À 18h30 : Peau de pêche de J. Benoit-Lévy & Marie Epstein (1929).

Faites votre programme.

Ne vous perdez pas : les lieux du festival.

Cineteca di Bologna, cinéma Lumière (salle Mastroianni et salle Scorsese, via Azzo Gardino, Bologna.



Dimanche 26 juin 2016

 

À Bologne.

* À 12 h00 : La leçon de cinéma de Bertrand Tavernier à propos de son Voyage à travers le cinéma français, entreprise géante dont on n’a vu que la première partie à Cannes. Auditorium.

* À 14h30 : Shooting Stars de Anthony Asquith (1927). Salle Mastroianni.
Une merveille.


 


 

ou

* À 14h30 : Who’s Crazy de Thomas White & Allan Zion, ce dernier étant régulièrement oublié dans les annonces (1965). Salle Scorsese.
Pour ne pas rater Ornette Coleman et le Living Theatre.


 


 


 


 

* À 17h30 : Vingarne de Mauritz Stiller (1916). Salle Mastroianni.


 

Et le soir, on reste dehors, il ne devrait pas y avoir d’orage.

Sur la piazza Maggiore :

* À 21h45 : One-Eyed Jacks (La Vengeance aux deux visages) de Marlon Brando (1961).

Brando en réalisateur, il n’est pas mal non plus.


 

Sur la piazzeta Pasolini :

* À 22h15 : Stella Dallas de Henry King (1925).



Lundi 27 juin 2016

 

À Bologne, voilà tout le programme d’aujourd’hui lundi.

Il faut bien choisir.

* À 11h00 : King of Jazz de John Murray Anderson (1930). Cinéma Jolly.


 

* À 18h30 : Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949), pour un dernier coucou à la Courcel. Cinéma Jolly.


 

Le reste du temps, salle Mastroianni.

Ce soir, Piazza Maggiore :

* À 21h45 : Valmont de Miloš Forman (1989).

L’année du Singe à Bologne :

C’est un crève-cœur : cette année 2016, le dos de San Petronio est invisible.

On sait bien qu’il faut faire quelques réfections de temps en temps, et la façade de San Petronio a été masquée par des échafaudages pendant plusieurs années, avant de réapparaître toute belle toute propre en 2015.
Mais le dos tout couturé de San Petronio est un tel chef d’œuvre, une ouverture sur le rêve si prégnante, que toute atteinte qui lui est faite ressemble à un coup de poignard dans le dos.


 


 

On préfère les échafaudages brut de décoffrage - le travail des humains - aux pathétiques publicités - ce nuage parasite et toxique.
On leur préfère même les murs rouges tagués et graffés, partout dans la ville, qu’on a renoncé à effacer : on retrouve les mêmes d’une année sur l’autre.
C’est dire combien la pub est insupportable.


 

Une des solutions adoptées à Venise pour les palais, et parfois à Paris, c’est la façade en trompe-l’œil pendant les travaux, avec un sponsor discret, en bas à droite.
Mais l’élégance, par les temps qui courent, elle se fait de plus en plus rare.



Mardi 28 juin 2016

 

À Bologne, le programme complet de ce mardi.

Focus sur :

* À 14h30 : Flesh and the Devil de Clarence Brown (1926).
Avec Gabriel Thibaudeau au piano.

En entier on line.

Une petite idée dès à présent :


 

Ce soir, sur la Piazza Maggiore

* À 21h45 : The Band Wagon (Tous en scène) de Vincente Minnelli (1953).

On l’a vu 75 fois. Mais pas dans ces conditions-là.

Allez, on s’en remet quelques scènes, pour patienter.

Dancing in the dark


 

Le polar noir.


 

Avec une fixette sur la séquence surréaliste.


 



Mercredi 29 juin 2016

 

À Bologne, hier mardi 28 juin 2016, on n’était pas aussi heureux que d’habitude.

D’abord, à la Cineteca, c’était presque l’émeute, l’après-midi.
Des queues jamais vues pour les deux salles Mastroianni (films muets) et Scorsese (films parlant). Les habitués, pas préparés, n’ont pas pu trouver de place. Un quart d’heure avant le début des films, tout était plein y compris, par terre, dans les travées.
Et dans le délicieux et frais petit hall de toujours, succédant au silence apaisant, un brouhaha épuisant.

Alors pourquoi ça, et pourquoi hier ?

Des films pas plus extraordinaires que d’habitude, un jour de semaine comme un autre, pas de grande star internationale... Personne ne sait si c’était spécial à ce mardi-là (et pourquoi) ou si c’était le premier jour d’un changement qualitatif du Ritrovato, pour ses trente ans.
À la Cineteca, on nous rassure en nous disant que c’est pour cela qu’on ouvre une cinquième salle.
Dans la ville, on dit qu’il y a plus de touristes cette année.

Mais n’en déplaise à Durkheim, on sait encore si peu de choses sur les mouvements sociaux, et on continue à évacuer la question démographique pourtant centrale, comme le déplorait déjà Pierre Naville, dans sa deuxième vie post-surréaliste.

Et notre cher festival, s’il devient aussi dur à vivre que Cannes ou Lyon-Lumière dans une permanente lutte pour une place et des attentes sans fin, on sent qu’il pourrait être défiguré.

Consolation avec une bonne lecture :

* Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes. Postface de Yves Cochet (Seuil, 2015).

Merci Gilles !


 

Deuxième déception, hier mardi 28 juin 2016 : The Band Wagon sur la piazza Maggiore.

C’était la copie 35 mm venant de la collection personnelle de Scorsese, présentée par un Ian Christie émerveillé de cette chance.
Nous y sommes allés en rêvant de mieux distinguer les arbres de Central Park et les éléments fondamentaux des scènes surréalistes de l’antichambre du cabaret.

Tintin.

La version présentée était la même que celle qu’on trouve en ligne, un peu terne et plutôt floue sur les détails (cf. Journal de Hushpuppy, hier, mardi.
Et pour ce qui concerne la table de dissection, on a dû se rabattre sur celle de l’Archiginnasio sans parapluie ni machine à coudre. Les temps de disette commenceraient-ils ?


 

Peut-être aussi qu’on a pris de mauvaises habitudes avec les restaurations, les 4 K, et autres moderneries.
Quoiqu’il en soit, nous aurons peut-être plus de chance aujourd’hui, et prudemment, nous arriversons plus tôt.

Programme général de ce mercredi.

Notre choix :

* À 16h15 : Telle est la vie (So ist das Leben) de Carl Junghans (1929).
Un hommage à Valeska Gert, présenté par Volker Schlöndorff. Salle Mastroainni.

* À 18h00 : La Maternelle de Marie Epstein & Jean-Benoît Lévy (1933). Salle Mastroianni.

Pour ceux qui ne sont pas à Bologne, le film est en ligne.

Et pour notre plaisir, Marie Epstein la gracieuse.


 

Ce soir, Piazza Maggiore, à 21h45, un cinéconcert avec l’Orchestre du Teatro Comunale di Bologna dirigé par Timothy Brock qui devrait faire consensus.

* The High Sign de Buster Keaton (1921).

* Cops de Buster Keaton (1922).

* The Kid de Charles Chaplin (1921).



Jeudi 30 juin 2016

 

À Bologne

Programme complet de giovedi.

Ce soir, Piazza Maggiore

* À 21h45 : L’Albero degli Zoccoli de Ermanno Olmi (1978).

Ou alors, plutôt la délicieuse Piazzetta Pasolini.


 


 

* À 22h15 : Cœur fidèle de Jean Epstein (1923).
Accompagnement au piano de Gabriel Thibaudeau.


 



Vendredi 1er juillet 2016

 

À Bologne tout le programme de venerdi.

* À 12h00 : Distribution des prix du DVD et du Blu-ray, 13e édition. Auditorium.

Le jury :
Président : Paolo Mereghetti.
Lorenzo Codelli, Alexander Horwath, Lucien Logette, Mark McElhatten, Jonathan Rosenbaum. Mark McElhatten, absent de Bologne cette année, est toujours membre actif du jury.

Suspense.
En attendant le communiqué officiel, voyez les finalistes.


 

Et voici le palmarès.


* À 14h30 : A Woman of the World de Mal StClair (1925), avec Pola Negri. Salle Mastroianni.

* À 15h30 : Muriel ou le Temps d’un retour de Alain Resnais (1963). Cinéma Arlecchino.

* À 18h15 : Le Double Amour de Jean Epstein (1925). Salle Mastroianni.

Piazza Maggiore

* À 21H45 : Quai des orfèvres de Henri-Georges Clouzot (1947).



Samedi 2 juillet 2016

 

Ce soir, à Bologne, sur la piaza Maggiore, dans la nuit chaude, au pied de San Petronio, c’est le dernière séance du cinema ritrovato.

Tandis que Kris Kristofferson entonne son petit country paresseux, Help Me Make it Through the Night et que commence Fat City, s’élèvent les hurlements des supporters italiens devant les télés de la ville. Aux dernières nouvelles : l’Allemagne bat l’Italie aux tirs au but (1-1, 6-5) et se qualifie en demi-finale.

À Bologne, le programme de toute la journée.

Pour la dernière journée du festival 2016, on va honorer Peter von Bagh (1943-2014) qui nous a quittés beaucoup trop tôt.

* À 17H30 : Peter von Bagh de Tapio Piirainen (2016).
Présentaion de Anna von Bagh avec Tapio Piirainen et Liselott Forsman.

Piazza Maggiore

* À 21h45 : Fat City de John Huston (1972).


 

Piazzetta Pasolini

* À 22h15 : Gran finale. Il Cinema Ritrovato compie trent’anni
Un programme raffiné ccompagné au piano par Daniele Furlati.
Réservation obligatoire.



Dimanche 3 juillet 2016

 

Week-end meurtrier.

Vendredi 1er juillet 2016 : le poète Yves Bonnefoy (1923-2016) est mort.

Samedi 2 juillet 2016 : l’homme politique Michel Rocard (1930-2016) est mort et le Prix Nobel de la Paix Élie Wiesel (1928-2016) est mort.

Dimanche 3 juillet 2016 : le cinéaste Michael Cimino (1939-2016) est mort.

Ainsi va toute chair.


 

D’ailleurs, ce matin, au moins 75 morts dans un attentat à Bagdad revendiqué par Daech.


 

Ainsi va le monde.


Arriverderci Cineteca di Bologna !


 

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