home > Films > Mr Robot (2015)
Mr Robot (2015)
Série de Sam Esmail
publié le mardi 20 septembre 2016

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Hushpuppy (Mardi 20 septembre 2016)


 


Mardi 20 septembre 2016

 

On a vu, hier, comme tout le monde, les deux premiers épisodes de la série-événement (quel monde merveilleux, où il y a tout le temps des événements !) Mr Robot de Sam Esmail (2015).


 

On n’a pas compris tous les détails des opérations, on n’est pas (encore) de ces geeks pointus qu’on rêverait d’être, ou au moins de fréquenter.


 


 

On a noté une vague ressemblance entre Elliot Alderson et Igor, entre le jeune et captivant Rami Malek et le vieux Marty Feldman (1934-1982), dans Frankenstein Jr. (1974). Peut-être une certaine étrangeté, cet air de famille qui traîne dans les marges et dans les décalages de toutes sortes.


 


 

En bons lecteur de Antoine Bello et en anticapitaliste primaire, on était content de constater que quelques lieux communs élémentaires soient énoncés clairement dans une série à succès.

On s’est trouvé conforté dans l’idée qu’on se fait du monde désormais.
Les éléments habituels qui ont déclenché les précédentes crises, le jeu, la spéculation, le mensonge, l’escroquerie sont dépassés, et la main invisible est atteinte de la maladie de Dupuytren.
La crise finale qui vient, inévitable, sera doute un collapse provoqué tout bêtement par quelque hacker allumé (et non pas, hélas, par des justiciers de l’Ouest sauvage, ayant connaissance du bien et du mal, et bien outillés).
Contrairement aux bonnes vieilles guerres d’autrefois, le sang humain ne coulera qu’après, en répliques et en contrepoints.
Quant aux révolutions de l’ancien monde, force nous est de retenir les leçons de l’histoire : elles sont toujours trahies.


 

Ensuite, on a suivi le débat médiatique : "Est-ce une série révolutionnaire", "qui s’inscrit dans l’air du temps" et qui décrit "les travers de la société occidentale" ?

On s’est marré à "l’air du temps" et à "travers". Sont mignons.

Et on s’est demandé ce que voulait dire exactement, pour les médias installés, "un spectacle révolutionnaire" : un spectacle avant-gardiste dans sa conception et sa réalisation (faut dire que la voix off, c’est vachement moderne) ou un spectacle pouvant entraîner une révolution (ce serait une première) ?
Ou les deux.
Respectent rien à la télé, ni le spectacle, ni la révolution.


 

Conclusion : on suivra la série avec attention et sans doute en se régalant.
Et on se redira, éperdus d’admiration, que, décidément, le système manie toujours l’arme de la récupération avec un talent inouï (et qu’on aimerait qu’il sache aussi bien s’occuper du recyclage).
Normal en tout cas, qu’il ait finalement mondialement triomphé. Pour l’instant.


 



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts