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À la poursuite de Protéa (1995)
par Francis Lacassin
publié le vendredi 16 décembre 2016

À Sylvie, l’Antiboise

Francis Lacassin
À la poursuite de Protéa, réalisation Belle Ville, 1995, p. 30. (1)


 

Protéa disparut en mars 1919. (1)
Francis Lacassin n’était pas du genre à laisser les gens disparaître.
Il partit à sa recherche... et la retrouva à Antibes.

Cf. aussi Josette Andriot (1861-1942)



 

[...] Josette Andriot séjournait également au Cap d’Antibes, villa "Les Broussailles".

À cette époque sans doute, elle fit la connaissance d’un céramiste, Jean-Marie Leclerc. Ils se marieront à Vallauris, le 13 mai 1924. Seconde union plus heureuse mais aussi éphémère en raison du décès de son mari.

Peut-être en nostalgie du passé, Josette se retrouve à la tête d’un cinéma, au quartier du Rouet à Antibes.

L’avènement du parlant en 1929 et les investissements coûteux qu’il exige l’amènent à changer de rôle ou plutôt de métier. Elle ouvre une pension de famille, "Le Scarabée", chemin du Croûton, entre Antibes et Juan-les-Pins. Elle a dû se résigner à ce rôle d’aubergiste jusqu’en 1936.


 

Cette année-là, elle épouse à Paris, le 13 octobre, un nouveau Belge.
Un ancien industriel du textile, Paul-Jules Henri Legros, qui a fait fortune dans le coton. Les Legros restent fidèles à Antibes et habitent la villa "La Concorde", au quartier de la Garoupe. Juste à temps pour y recevoir la visite de Lucien Andriot venu à la pêche aux souvenirs.

Cette visite réveille sans doute la magie du cinéma qui sommeille en elle. C’est en tout cas, à l’initiative de son épouse que Legros investit le produit d’un héritage dans l’activité des studios de la Victorine à Nice.


 

La retraitée de l’aventure occupe ses loisirs à lire, à jouer aux échecs. Elle pratiquera jusqu’à la fin la bicyclette et la natation.
Cette verdeur ne l’empêchera pas de mourrir prématurément dans l’appartement où elle s’était installée au 13 avenue Robert Soleau.

Le 13 mai 1942, à 16h30, Josette Andriot est allée rejoindre Protéa, elle était âgée de cinquante-six ans.

Francis Lacassin,

À la poursuite de Protéa, réalisation Belle Ville, 1995, p. 30.

1. Josette Andriot (1886-1942) fut Protéa (de 1909 à 1919), espionne superbe et créature de Victorin Jasset et de quelques autres aux Laboratoires Éclair. Précurseure puis contemporaine de la créature de Louis Feuillade, Irma Vep-Musidora (1915-1916).
Le 6 mars 1919, elle annonça qu’elle ne faisait plus partie de la maison Éclair mais qu’elle préparait une autre série sensationnelle.
Et puis, elle disparut.


 

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