Dans l’Utah, aux États-Unis, on a rétabli les pelotons d’exécution pour les condamnés à mort.
L’Utah, vous savez, c’est ce pays dont le désert est d’une beauté inimaginable.
C’est aussi là que Thelma et Louise, cernées par les flics, à qui on dit que "tout refus d’obéissance sera considéré comme une agression", préfèrent se balancer dans le vide.
Bref dans l’Utah, la peine de mort est constitutionnelle.
Instruit par les à-coups récents dans l’Oklahoma, le 29 avril 2014, sur le malheureux Clayton D. Lockett qui avait bénéficié d’une agonie atroce d’une demi-heure, faute d’injection létale adaptée, le Sénat de l’Utah a sans doute pensé que c’était plus humain.
Ils ont pas tort, pour être humain, c’est humain, les gros flingues.
Certains trouvent que le peloton d’exécution, c’est barbare.
Dans l’Utah, on leur rétorque que c’est parce qu’ils sont contre la peine de mort. Certes.
Et ils savent pas la recette des injections létales, aux USA, elles marchent mal, peut-être faute de mécénat pour la recherche. Alors que peuvent-ils faire ?
On réfléchit à ce qu’on préfèrerait : guillotine, gaz, peloton, corde… On sait plus trop, on a du mal à choisir.
On pense à Fortino Sámano, le lieutenant de Zapata, sa classe, son cigare, son sourire sarcastique, en 1917, sur la photo de Agustin-Victor Casasola.
On pense aux fusillés "pour l’exemple".
On pense à Losey.
On pense à Kubrick.
Ça a tout de même plus de gueule, un vrai peloton bien visible, dans la pompe militaire, c’est plus digne et plus viril que ces opérations à la sauvette, au bout du couloir, avec un poison plus ou moins au point (un truc de gonzesses), devant un parterre de happy few curieux, plus ou moins légitimes, planqués derrière une vitre.
Non, c’est vrai, ça se discute.
Peut-être même que ça pourrait devenir un honneur, dans ce monde, d’être "passé par les armes", mais proprement.
On se demande.