Journal de Old Gringo (mars 2015)
Mars 2015
publié le mardi 31 mars 2015


 

MARS 2015

 



Mardi 31 mars 2015

 

Aujourd’hui, commence le Panorama des cinéma du Maghreb et du Moyen Orient (PCMMO), 10e édition (31 mars-19 avril 2015).

Bande-annonce officielle PCMMO 10e édition from Panorama MMO on Vimeo.


 

Pour la soirée d’ouverture, ce soir, à Saint-Denis, un documentaire en avant-première : No Land’s Song (2014) de l’Iranien Ayat Najafi, lauréat du festival de Montréal 2014) en sa présence et avec l’équipe et les protagonistes du film.

L’Écran, 20h.

Programme de ces deux décades.

Le PCMMO, on peut le suivre à Saint-Denis (L’Écran), à Aubervilliers (Studio), à Saint-Ouen (Espace 1789), à La Courneuve (L’Étoile), à Romainville (au Trianon), au Blanc-Mesnil (Louis Daquin).

Mais aussi à Paris, au Louxor, à L’Entrepôt, à l’nstitut du monde arabe, et à l’Institut des cultures d’Islam.


Et puis, à Toulouse, on peut pousser un peu plus loin vers l’Est, et passer la soirée à Singapour, pour voir une sélection des court métrages de la jeune génération.

La soirée est proposée en collaboration de The Substation et présentée par le jeune réalisateur Royston Tan, qui a déjà une quinzaine de titres à son actif, et notamment Pohpiah, sketch du film collectif international, Nan fang lai xin (2013).

La soirée se déroulera en présence de l’ambassadeur de Singapour en France, Monsieur Tan York Chor, et sera suivie d’une rencontre avec Royston Tan et Vincent Queck (Substation).


ABC cinéma, 21h00



Lundi 30 mars 2015

 

Dans le cadre du festival Terra di cinema, festival du nouveau cinéma italien (20 mars-7 avril 2015), le cinéma La Clef vous propose, en avant-première, Leopardi (Il giovane faveloso) de Mario Martone (2014), en sa présence.

Le film, superbe, ne sortira que le mercredi 8 avril 2015, et vous le verriez sans Mario Martone, un grand artiste qui préfère le théâtre et se fait rare au cinéma, et Naples à Paris. En 1999, Jeune Cinéma l’avait interviewé.

Donc ne ratez pas cette soirée !


Si vous vivez à Toulouse, une autre proposition :

Ce soir, à l’ABC, le film mythique de Sydney Pollack, On achève bien les chevaux (1969).

Dans le cadre du Marathon des mots, qui fête ses dix ans, la soirée commencera par une lecture d’extraits du roman de Horace Mc Coy (1935) par Boris Terral.

On avait découvert ce comédien dans Pédale douce, en 1996.

Depuis lors, il a beaucoup tourné, notamment pour la télévision.
Ce n’est pas rien de l’écouter lire Mc Coy et accompagner le Pollack de la Grande Dépression.



Samedi 28 mars 2015

 

À Marseille, aujourd’hui, de 14h à minuit, Vidéodrome 2 ouvre son nouvel espace Cours Julien.

Destination : "Un lieu de diffusion cinématographique alternative".
Mais encore ?
Ben, plus qu’un vidéoclub.
Un vidéo-club + une salle de projection + une librairie + un bistrot.

En fait si on pose la question, c’est juste pour en arriver au bistrot, parce qu’en réalité, le seul mot "alternatif" a fait déjà tilt.


 

Au départ, en 2001, il y avait Emmanuel Vigne, qui louait et vendait des films.
Et puis, il organisait des projections nomades dans des salles de projection partenaires (Polygone Étoilé, Montévideo, Les Grands Bains Douches, etc.).

"Projections nomades", rien que ces termes, ça fait rêver à Rüdiger Vogler et Wenders, ou aux cinémas itinérants d’autrefois.

Bon, quand Vigne a pris la direction du Méliès à Port-de-Bouc, les salariés - tous réalisateurs ou comédiens - ont décidé de prendre la relève et ont créé une Scop (Société coopérative et participative).

Naissance de Videodrome 2, qui est porté par la société coopérative de production DCA (Diffusion Cinématographique Alternative) et l’association Solaris.
La programmation et la diffusion (qui n’a pas vocation à être lucrative) s’élaborent avec d’autres associations culturelles locales et internationales (Goethe Institut, Images de Ville, Les Rencontres Internationales des Cinémas Arabes etc.).


 

L’histoire est toute simple, de celles qu’on aime et dont on voudrait qu’elles se développent. Car il doit être être possible de sortir du "circuit conventionnel", qui est d’une violence inouïe, pour les créateurs, et pour les cinéphiles.
Cf. les conditions de production et de diffusion que Jeune Cinéma (et d’autres) dénoncent depuis longtemps, qui ne vont pas en s’adoucissant, et qui ont découragé plus d’un talent.

L’avenir est sans doute dans la VOD, on verra, mais ça fabriquera des hikikomori.

Il faut des lieux de rencontres réels, pour conjurer la tentation de l’échappée virtuelle.
On sait de quoi on parle, à Jeune Cinéma, nous qui avons choisi de fréquenter plutôt des personnages et le moins possible de personnes.
C’est un choix dangereux. Faites ce que nous vous disons, mais pas ce que nous faisons : rassemblez-vous, retrouvez-vous !

Bref, ce soir allez donc inaugurer Vidéodrome 2, avec, au programme, de la musique et du ciné, etc.
Et prenez-y vos habitudes.

Le catalogue est en ligne.

Et on s’abonne !


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 28 mars au 3 avril 2015.



Vendredi 27 mars 2015

 

Après avoir couru au Grand Palais, et pris son temps, une fois à l’intérieur (cf. infra, le 22 et 26 mars 2015), on peut considérer une autre actualité : celle de Richard III, roi d’Angleterre, dernier roi de la maison d’York, mort en 1485.

Si vous étiez en Angleterre, vous avez peut-être eu la chance d’assister hier, 26 mars 2015, à ses funérailles royales et néanmoins tardives, dans la cathédrale de Leicester.
Benedict Cumberbatch (alias Sherlock Holmes), son descendant, y a lu un poème.
Au moins, avez-vous peut-être assisté aux cérémonies qui les ont précédées pendant cinq jours.

On avait retrouvé le squelette de Richard en 2012, par hasard, sous un parking.
Avec les machines modernes, on avait pu lui donner un âge (une petite trentaine), avec une scoliose et des blessures mortelles à la tête reçues à la bataille de Bosworth contre Henri Tudor.

Nous, les vrais corps, en sang et en os, on s’en fout un peu, sauf, parfois, dans les films gore.

Ce sont les personnages, les images, les silhouettes, les fantômes, qui nous consolent du genre humain réel, nous l’avons répété via Ma’ Joad et Old Gringo.

Donc, c’est le Richard III de Shakespeare qui nous plaît, lui et ses avatars cinématographiques, souvent dans des films d’acteurs d’ailleurs, comme si une telle créature ne pouvait être qu’un rôle de composition.

On avait beaucoup aimé le Richard III de Richard Loncraine (1995) transposé dans les années 30. C’était Ian Mc Kellen qui voyait venir l’hiver de son discontent, mécontentement ou déplaisir, whatever.


 

On n’oubliait pas, pour autant, les autres Richard :

* Laurence Olivier, vu par lui-même en 1956, en version straight.

* Al Pacino, dans Looking for Richard (1996), toujours vu par lui-même.

* Richard Dreyfuss, en folle perdue dans The Goodbye Girl de Herbert Ross (1977).

* Sans compter Peter Cook, dans le premer épisode de la série Black Adder de Richard Curtis et Rowan Atkinson qui change un peu la version historique et transforme le méchant en gentil (1983-1989). Pas étonnant que notre notre british band favorite, qui ne respecte rien (Stephen Fry, Miranda Richardson ou Hugh Laurie en King George IV of the United Kingdom) les ait rejoints à la 3e saison.

Aux origines du cinéma, il y a aussi, dans nos mémoires :

* William V. Ranous (vu par lui-même et Stuart Blackton (1908) qu’on n’a jamais vu.

ou bien

* Frederick Warde vu par André Calmettes et James Keane (1912), qu’on a pu voir à Bologne (Il cinema ritrovato). Ennio Morricone lui rajouté une musique en 1998.

Et on ira voir Lars Eidinger en personnage vivant, créé et mis en scène par Thomas Ostermeier le 7 février 2015 à la Schaubühne de Berlin.
Ce sera à l’Opéra-Théâtre d’Avignon, réaménagé de façon à ressembler au théâtre du Globe à Londres.

Avignon (4-25 juillet 2015), 69e édition, première saison de Olivier Py.


 


Aujourd’hui, à Lyon, commence Quais du polar (27-29 mars 2015), 11e édition
Le festival, né en 2005, est entièrement gratuit (sauf les projections de films dans les cinémas et musées partenaires).

Regardez le programme.
Si vous ne le connaissez pas encore, regardez son passé :

Parallèlement, à l’Institut Lumière, une sélection de polars classiques sont présentée par les invités de Quais du polar :

Ce soir, vendredi 27 mars 2015

* À 20h30 : Leonardo Padura présente Chinatown de Roman Polanski (1974).

Demain après-midi, samedi 28 mars 2015

* À 14h30 : Benjamin Whitmer présente Seuls sont les indomptés (Lonely Are the Brave) de David Miller (1962).

* À 17h00 : Elizabeth George présente Mystic River de Clint Eastwood (2003).

Dimanche 29 mars 2015

* À 14h30 : Paco Ignacio Taibo II présente  La Soif du mal  (Touch of Evil) de Orson Welles (1958).

* À 16h45 : Ian Manook présente  The Big Lebowski de Joel & Ethan Coen (1998).

* À 19h15 : Avec un bonus proposé par Bertrand Tavernier, Pour toi, j’ai tué de Robert Siodmak (1949).



Jeudi 26 mars 2015

 

Lumière ! le cinéma inventé


 

Au Grand Palais, pour le 120e anniversaire du cinéma, c’est l’expo de l’année.

Opening-night ce soir.
Et demain, tout le monde pourra aller voir ça de plus près (27 mars-14 juin 2015).

Auguste et Louis Lumière, et leur invention à avenir radieux, font l’honneur aux Parisiens de remonter dans la capitale, sortant un peu de leur superbe château de Monplaisir à Lyon.


 

Certes, ils venaient de temps en temps (cf. infra Journal Old Gringo de dimanche 22 mars 2015). Mais cette fois, c’est en grande pompe.

En attendant, dégustez cette superbe bande annonce, en 4 K.

 


 


Sinon, bonne nouvelle : les Russes rigolent.


 

On s’en doutait un peu, même si ça a dû être, parfois, sous cape ou jaune.
Sans être sûr que ce soit des mêmes rires que les nôtres, ou en tout cas, au même degré. Quoique. Le second degré, et les suivants ayant été mis en doute, ça se complique. Écoutez un peu les Anglais : on n’est pas toujours branché, malgré une évidente bonne volonté.
Voilà, en tout cas, une occasion de vérifier le type de branchement avec l’humour russe. Par ces temps-ci, ça peut servir.

Le Grand Action présente "Quand les Russes rient", le premier festival du film russe consacré à l’humour russe (26-30 mars 2015).

Vingt grandes comédies de 1950 à 2012, dix courts-métrages récents en compétition, une séance pour enfants, une table ronde "L’humour russe existe-t-il ?", ainsi qu’un hommage spécial à l’actrice russe Inna Tchourikova.

Grand Action, 5 rue des Écoles, 75005 Paris.
tel 01 43 54 47 62.


Enfin, le grand Wajda réapparaît.

Après L’Homme du marbre (1977) et L’Homme de fer (1981), Andrzej Wajda clôt sa trilogie sur l’histoire de la Pologne, avec un film sur Lech Walesa, L’Homme du peuple (2013), avec Robert Wieckiewicz, Agnieszka Grochowska et Zbigniew Zamachowski.


 

Wajda l’avait annoncé déjà en 2009. Cf. sa vie, son œuvre.
Pour revoir quelques uns de ses films, à l’aise à la maison, la meilleure adresse : UniversCiné, le site ami de JC.

Le film a été sélectionné à Venise 2013 (hors compétition), et on a pu le voir en France en décembre 2013, en avril puis en novembre 2014. De façon assez discrète.

Le DVD de L’Homme du peuple sort aujourd’hui.


 



Mercredi 25 mars 2015

 

Dans l’Utah, aux États-Unis, on a rétabli les pelotons d’exécution pour les condamnés à mort.
L’Utah, vous savez, c’est ce pays dont le désert est d’une beauté inimaginable.


 

C’est aussi là que Thelma et Louise, cernées par les flics, à qui on dit que "tout refus d’obéissance sera considéré comme une agression", préfèrent se balancer dans le vide.

Bref dans l’Utah, la peine de mort est constitutionnelle.

Instruit par les à-coups récents dans l’Oklahoma, le 29 avril 2014, sur le malheureux Clayton D. Lockett qui avait bénéficié d’une agonie atroce d’une demi-heure, faute d’injection létale adaptée, le Sénat de l’Utah a sans doute pensé que c’était plus humain.
Ils ont pas tort, pour être humain, c’est humain, les gros flingues.

Certains trouvent que le peloton d’exécution, c’est barbare.
Dans l’Utah, on leur rétorque que c’est parce qu’ils sont contre la peine de mort. Certes.

Et ils savent pas la recette des injections létales, aux USA, elles marchent mal, peut-être faute de mécénat pour la recherche. Alors que peuvent-ils faire ?
On réfléchit à ce qu’on préfèrerait : guillotine, gaz, peloton, corde… On sait plus trop, on a du mal à choisir.

On pense à Fortino Sámano, le lieutenant de Zapata, sa classe, son cigare, son sourire sarcastique, en 1917, sur la photo de Agustin-Victor Casasola.


 

On pense aux fusillés "pour l’exemple".
On pense à Losey.


 

On pense à Kubrick.


 


 

Ça a tout de même plus de gueule, un vrai peloton bien visible, dans la pompe militaire, c’est plus digne et plus viril que ces opérations à la sauvette, au bout du couloir, avec un poison plus ou moins au point (un truc de gonzesses), devant un parterre de happy few curieux, plus ou moins légitimes, planqués derrière une vitre.

Non, c’est vrai, ça se discute.
Peut-être même que ça pourrait devenir un honneur, dans ce monde, d’être "passé par les armes", mais proprement.
On se demande.


Les sorties sur les grands écrans.

* L’Homme des foules de Cao Guimaraes et Marcelo Gomes (2013).

* La Sapienza de Eugène Green (2014).

NB : Avec, ce soir à 20h00, une séance exceptionnelle au MK2 Beaubourg, en présence de l’équipe du film : Eugène Green, Christelle Prot Landman, Martine de Clermont-Tonnerre, Raphaël O’Byrne, Valérie Loiseleux.


 

* À trois on y va de Jerôme Bonnell (2015).

* Un amour (roman) de Richard Copans (2014).

Les ressorties en versions restaurées.

On tient beaucoup à ces deux films de Bo Widerberg (1930-1997) qui réapparaissent, en magnifique noir et blanc, témoignant de la Nouvelle Vague suédoise.

Jeune Cinéma a beaucoup aimé Bo Widerberg.

* Entretiens et articles généraux, cf. n°57 & n°158, où on été traités Le Péché suédois (1963) et Amour 65 (1965).

* Critique de ses films : cf. Elvira Madigan (1967), JC 24 ; Adalen 31 (1969), JC 40 ; Joe Hill (1971), JC 56 & JC 59 ; Le Quartier du corbeau (1963), JC 69 & JC 73 ; Tom Foot (1974), JC 87 ; L’Homme sur le toit (1976), JC 104 ; Le Chemin du serpent (1986), JC 182.

Cf. le cinéma de Bo Widerberg.

Et la conférence de presse, à Cannes, en 1971, à propos de Joe Hill

* Le Quartier du corbeau de Bo Widerberg (1963), première salve de la trilogie politique : Elvira Madigan (1967), Adalen 31 (1969) et Joe Hill (1971).


Bande annonce de Le quartier du corbeau par malavidafilms
 

* Amour 65 de Bo Wideberg (1965)


AMOUR 65 - Bande-annonce VO par CoteCine
 


C’est aujourd’hui, mercredi 25 mars 2015, que commence la 7e édition du Festival International du Film Policier de Beaune (25-29 mars 2015).

Au programme, quelques hommages : John Mc Tiernan, génie des effets spéciaux, Bertrand Tavernier, qu’on ne présente plus, Claude Brasseur et ses 90 films au compteur.

Avec un coup de projecteur sur le polar coréen : des déjà classiques comme Memories of murder de Bong Joon-ho (2004), The Chaser de Na Hong-jin (2007), ou des récents, comme Sea Fog - Les Clandestins de Sung Bo-shim (2014).

Et avec Danièle Thompson, présidente du jury.

Elle succède à Claude Chabrol (2009), Olivier Marchal (2010), Régis Wargnier (2011), Jean-Loup Dabadie (2012), Pierre Jolivet (2013) et Cédric Klapisch (2014).

Demandez le programme complet !

À propos, le n°18 de Temps noir est sorti.
Nous vous rappelons que Temps noir fait partie des sites amis de Jeune Cinéma.


 



Mardi 24 mars 2015

 

D’abord, n’oubliez pas le rendez-vous habituel à CinéCaro :
Ça marche depuis octobre 2014, CinéCaro, à la fois cinéma de quartier et ciné-club, à l’identique, à l’ancienne, comme autrefois, et c’est super.


 

Ce soir

* À 19h30 : Syngué sabour. Pierre de patience, de Atiq Rahimi avec la toujours sublime Golshifteh Farahani (Afghanistan, 2013), en présence du réalisateur.
C’est une adaptation du roman de Jean-Claude Carrière (Goncourt en 2008).

Carreau du temple, 4 rue Eugène-Spuller, 75003 Paris.


 


Et puis, Bon Anniversaire ! à Lawrence Ferlinghetti (né le le 24 mars 1919), le dernier survivant de la Beat Generation, l’éditeur, le libraire.
On ne le dira jamais assez (cf. les statistiques) : les livres, ça conserve. Autant que la peinture. En tout cas, plus que le rock, par exemple. Pour les ordi, on n’a pas encore assez de recul.

Ferlinghetti était aussi un poète, un peu éclipsé par ses amis du devant de la scène. On trouve ses poèmes sur Internet, sur le site PoemHunter.com.
La Quatrième Personne du singulier (Her, en anglais) est son seul livre édité en France, par Maurice Nadeau, en 1961, chez Julliard (collection Lettres Nouvelles).
On le trouve encore chez tous les bons libraires d’occasion.

On aime se souvenir de sa librairie à lui, la City Lights Bookstore, à San Francisco.
Et de lui, toujours poète.

Pity The Nation
D’après 
Khalil Gibran (1883-1931)



Pity the nation whose people are sheep

And whose shepherds mislead them
 

Pity the nation whose leaders are liars

Whose sages are silenced

And whose bigots haunt the airwaves

 

Pity the nation that raises not its voice

Except to praise conquerers

And acclaim the bully as hero

And aims to rule the world

By force and by torture
 

Pity the nation that knows

No other language but its own

And no other culture but its own

 

Pity the nation whose breath is money

And sleeps the sleep of the too well fed

 

Pity the nation oh pity the people

Who allow their rights to erode

And their freedoms to be washed away
 

My country, tears of thee

Sweet land of liberty !



 


Enfin, on vous l’a annoncé le 14 mars 2015 (cf. infra), mais c’est pas mal de le rappeler en précisant le programme : La semaine de Bobines et Parchemins 2015 IIe et son Moyen Âge au féminin, avec les collaborateurs de Jeune Cinéma à la manœuvre, avec quelques autres "savants" de bon aloi.

À partir de ce soir, les films passent au cinéma Desperado au Quartier latin (ex-Action-Écoles), à 20h.

* Mardi 24 mars 2015 : Jeanne d’Arc de Luc Besson (1999) avec Sophie Cassagnes-Brouquet et Jean-Max Méjean.

* Mercredi 25 mars 2015 : Le Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson (1962) avec Laurent Vissière et Vincent Amiel.

* Jeudi 26 mars 2015 : Le Moine et la sorcière de Suzanne Schiffman (1987), précédé de Bisclavret de Émilie Mercier (2011), court métrage d’animation, avec Émilie Mercier et Laurent Albaret.

* Vendredi 27 mars 2015 : La Passion Béatrice de Bertrand Tavernier (1987) avec Didier Lett et Bernard Nave.

* Samedi 28 mars 2015 : La Source de Ingmar Bergman (1960), avec Jean-Claude Schmitt et Patrick Saffar.

* Dimanche 29 mars 2015 : La Papesse Jeanne de Sönke Wortmann (2009) avec Geneviève Bührer-Thierry.

Et puis, parce qu’il y a pas que le ciné dans la vie, il y a les à-côtés des projos :

* Samedi 28 mars 2015 : une rencontre, une discussion et des signatures à la librairie de BD Aaapoum Bapoum. avec quelques auteurs Valérie Mangin, Jeanne Puchol, Christophe Hittinger, William Blanc et Adrien Genoudet.

* Dimanche 29 mars 2015 : pour finir en beauté, une balade dans le Paris médiéval avec Julie Pilorget et Léa Hermenault (RV sur le parvis de l’église Saint-Gervais à 15h).



Lundi 23 mars 2015

 

Pensez-y dès aujourd’hui : Le volume 3 de Acteurs et actrices du cinéma français paraît demain 24 mars 2015.

Les "complétistes" de haut-vol savent de quoi il est question : ils possèdent déjà les deux premiers tomes, et tous les autres de la collection dirigée par Armel De Lorme.
On vous redonne le mail et le site. de L’@ide-Mémoire, Encyclopédie du cinéma français.
D’ailleurs, vous le savez, il figure parmi les amis de Jeune Cinéma.


Le palmarès des courts métrages de Itinérances 2015, à Alès (20-29 mars 2015) a été annoncé :

* Grand prix du jury : De bonnes sensations de Benoit Rambourg.

* Prix spécial du jury : Discipline de Christophe M. Saber.

* Mention spéciale du jury : Marthe de Anne-Claire Jaulin.

* Prix Bernadette Lafont ex-aequo : Christelle Reboul pour Maîtresse de Ollivier Briand ; Denis Eyriey pour De bonnes sensations de Benoit Rambourg.

* Prix de la musique originale : Marc Parazon pour De bonnes sensations de Benoit Rambourg.

* Prix du public : Discipline de Christophe M. Saber.

* Prix du jury jeune : Les Frémissements du thé de Marc Fouchard



Dimanche 22 mars 2015

 

Chacun a ses propres dates privées fétiches.
Celles qui continuent à crever le cœur malgré les années, et celles dont, maintenant, on se fout, comme Brassens pour le 22 septembre, mais qu’on n’oublie pas pour autant.
Il y a aussi les dates publiques, communes à une société, ou à une génération, inscrites sur des rues de hasard.
Ça donne des plaques et des commémorations, pour faire croire à une vraie citoyenneté, qui se débine.


 

Il y a aussi les dates qui doublonnent, comme pour donner du grain à moudre au numérologues, par exemple, les deux 11 septembre. Ou quelques 13 mai.

Des 22 mars mémorables, il y en a des tas.

Par exemple, nos grand-mères parisiennes se souvenaient du bombardement de la Gare Saint-Lazare, en 1915. Les grand-pères, eux, ne s’en souvenaient pas, ils étaient au front (sauf les "embusqués" évidemment).

Nous, des 22 mars, dans nos mémoires vives, nous en avons deux principaux.

* Le premier appartient à la génération des soixante-huitards, Nanterre, Cohn-Bendit, les dortoirs des filles, enragés, et ce qui a suivi. C’est rabâché, éventé, hélas.


 

* Le second est plus secret, qu’on ressort puis qu’on oublie, qui, pourtant, a changé le monde : l’acte de naissance du cinéma.

Le 22 mars 1895, c’était un vendredi.

Dans les locaux de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, au 44 rue de Rennes, à Paris, les deux Lyonnais, Auguste & Louis Lumière étaient venus faire une conférence, devant leurs pairs, chercheurs et industriels.
Sur leur principale préoccupation de l’époque : "La photographie en couleurs".


 

Après l’intervention, comme une curiosité n’ayant rien à voir avec le sujet traité, ils offrirent aux invités une petite surprise.
Ce n’était pas un film, le terme n’était pas encore inventé.
C’était plutôt une série de "vues animées", que Louis avait enregistrées, trois jours plus tôt, le 19 mars 1895, à Lyon, rue Saint-Victor, avec les ouvriers de l’usine.


 

Ces 50 secondes d’images, sans titre - ce n’est que plus tard qu’elles deviendront La Sortie des usines Lumière (version 1, celle du printemps) - enthousiasmèrent les professionnels.
Elles deviendront historiques : première projection du Cinématographe Lumière devant des spectateurs. Et, comme cadeau à des invités, des amateurs, elles demeurent l’acte de naissance du cinéma comme art.

Précisions de l’historien de Jeune Cinéma  : Il y a eu (au moins) trois versions tournées de La Sortie des usines Lumière.
La première a donc été tournée le 19 mars 2015. C’est le printemps, il y a une cheval et une carriole.
La deuxième, c’est l’été, les hommes sont en bras de chemises et il n’y a pas de cheval.
La troisième, en automne, il y a de nouveau un cheval, et le chien ne va pas du même côté.

Sur Internet, circulent souvent des version hybrides et trafiquées. Ne pas s’y fier, bien sûr, chercher des sources sûres. Il est vraisemblable que cette année 2015 de commémoration va nous offrir quelques références labelisées.
Mais aussi apprécier les fakes et ne jamais cracher sur le faux, qui peut être génial, ni sur les mises en scène des sincérités, qui sont le B A BA de la création.


 

Le 28 décembre 1895, il y aura une autre "première projection" historique, parce que payante (1,02 franc, paraît-il, donc un peu plus cher de 1 centime, toutes choses égales d’ailleurs, qu’à Ulm et à Chaillot).

Elle aura lieu au Salon indien, dans le sous-sol du Grand Café de l’hôtel Scribe à Paris, au 14 boulevard des Capucines.


 

Pour une trentaine de spectateurs, avec un vrai programme de dix "courts métrages", comme on dit maintenant : La Sortie des usines Lumière à Lyon, Le Petit Espiègle (L’Arroseur arrosé), Le Repas de bébé, La Voltige, La Pêche aux poissons rouges, Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon, Le Saut à la couverture, Les Forgerons, La Place des Cordeliers à Lyon, La Mer (Baignade en mer.)

C’est cette séance qui inaugura vraiment la partie "industrie" de cet art, qui eut deux naissances, la divine et la sociale.
Le Salon indien n’existe plus. Aujourd’hui, boulevard des Capucines, ça s’appelle le Café Lumière.

Mais les deux autres lieux de mémoire sont toujours visibles :

* Le Hangar du premier film à Lyon. Tout beau tout propre, plein de lumières désormais. On y a gardé quelques graffitis d’époque. Et les fantômes s’y sentent à leur aise.


 

* La salle du 44 rue de Rennes à Paris. L’adresse eut d’autres heures de gloire, quand elle abrita par exemple les réunions du Collège de sociologie de Georges Bataille (1937-1939), ou celles des intellos des années 60-70. Ah cette porte qu’on franchissait, tous rebelles, à l’époque !


 

Désormais le 44 s’appelle le 4 place St-Germain-des-prés et se consacre… à l’industrie, comme sa naissance, en 1801, l’y engageait.


 

On peut voir des signes partout.
C’est merveilleux de voir des signes partout.
On se sent moins seul dans l’univers.

La double naissance du cinéma, artistique et capitaliste, est en train d’engendrer, insidieusement, dans sa production comme dans sa réception, un nouveau genre, polymorphe, pas encore stabilisé.
Qui vivra verra ! disait-on autrefois.


 

Bonus : La Voltige (1895).


 

PS fort à propos : C’est le Printemps du Cinéma, 16e édition (22-24 mars 2015). Trois jours de cinéma à un tarif exceptionnel de 3,50€, partout en France.



Samedi 21 mars 2015

 

Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 21 au 27 mars 2015.


Pour faire des découvertes, il faut toujours quitter l’autoroute et prendre les chemins de traverse.
Ailleurs et autrement que dans les cinémas, ou les nombreux festivals et cycles hyper-visibles, qu’on fréquente comme tout le monde et, généralement, dans la solitude, on peut voir des films formidables, des trésors inconnus, très rares, oubliés, jamais sortis, ratés lors d’un trop bref passage.

On peut aussi faire des rencontres.
Il faut aller voir dans les ciné-clubs de quartier, les centres culturels de Paris, les musées... Hier nous vous parlions du musée Guimet, pour l’Asie.

Aujourd’hui, c’est le musée Dapper, pour l’Afrique.

À 14h30, on y fête Angela Davis, avec un documentaire de Shola Lynch, Free Angela, (2012), qui "se déguste comme un thriller politique".

Le film est suivi d’une rencontre animée par le journaliste et anthropologue Brice Ahounou.


Trailer - "Free Angela and All Political... par fifdhgeneve
 



Vendredi 20 mars 2015

 

À tous ceux qui ont des affinités avec l’Asie (et à tous les autres) : il faut absolument suivre la programmation du musée Guimet.
De plus l’entrée est libre, et tous les moyens d’aller au cinéma gratuitement nous sont très chers.

C’est ainsi que ces derniers jours, le 21e Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul était à Paris, au musée Guimet.

Ce soir :

* À 20h30 : Kurai Kurai, Tales on the Wind de Marjoleine Boonstra (Kirghiztan, 2014) avec sous-titres anglais.


 

Le film est inédit, et a reçu le prix Émile-Guimet.

Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Réservation indispensable, par téléphone : 
01 40 73 88 18 ou par mail


Créteil 2015, ce week-end (20, 21 et 22 mars 2015), le FIFF rend un hommage à Jacqueline Audry (1908-1977), qui fit ses classes auprès de Pabst, Ophüls et Delannoy, pour ensuite continuer sur son propre chemin.

Pour cet hommage, quatre films sont programmés :

* Les Malheurs de Sophie (1946)

* Gigi (1949)

* Mitsou (1956)

* Le Secret du chevalier d’Éon (1959)

Jeune Cinéma a parlé de Gigi (1949) et de Fruits amers (1967).

On pourra compléter, à la maison, avec Olivia (Pit of Loneliness) (1951), avec Edwige Feuillère, Simone Simon, Danièle Delorme et Philippe Noiret en silhouette, d’après le roman de Dorothy Bussy.


Cosmométéo à l’ordre du jour.

L’éclipse totale de soleil de ce vendredi 20 mars 2015 est la dernière visible en Europe avant août 2026. Il s’agit de la conjonction soleil-lune qui se produit à 29° des poissons, à 9h36 heure sidérale (10h36 heure locale en France).

En fait, elle sera partielle. des promesses, toujours des promesses...


 

De plus, ce matin, couverture nuageuse telle que c’est à peine si la ville s’est obscurcie.

Comme de coutume, on s’échappe du réel décevant, et on tente un inventaire des films avec éclipse.

Une fois mis à part L’Éclipse de Antonioni (1962), on pense surtout à un autre film, très charmant, sélection de Un certain regard de Cannes 1999 et Grand Prix de Sundance : Judy Berlin de Eric Mendelsohn.
Qu’est-il devenu, Eric, dans la foule des reines d’un jour ?

La marée du siècle, c’est pour demain, samedi 21 mars 2015 : coefficient 119. Au Mont-Saint-Michel et à Saint-Malo, on attend des vagues de 13 à 14 m.

Ah oui, puis aussi, c’est le printemps.
On est censé ressembler aux plantes, et revivre, et tout ça.
On va faire de son mieux.
Mais c’est pas toujours évident de faire la plante, quand on est un humain, mortel et tueur.
Ça dépend comment on le voit, le printemps.


 


 


Aujourd’hui commence le festival Itinérances à Alès (20-20 mars 2015), 33e édition, avec une très riche programmation

Ce soir, l’ouverture se fait, au Cratère, à partir de 18h30, avec trois films en avant-première. Zoltan Mayer et Pierre Jolivet seront présents.

* Voyage en Chine de Zoltan Mayer (2015), avec Yolande Moreau, Qu Jing Jing, Lin Dong Fu.

* Jamais de la vie de Pierre Jolivet (2014), avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Marc Zinga.

* The Dark Valley de Andreas Prochaska (2014), avec Sam Riley,Paula Beer,Tobias Moretti.

Nous retenons l’hommage croisé à François de Roubaix, le musicien (1939-1975) et à Robert Enrico, le cinéaste (1931-2001), tous les deux morts trop tôt.

Allez, en souvenir d’eux deux, on se fait un petit plaisir honteux et démodé.

Pourquoi honteux ?
Bonne question. Mais comme le temps passe, hein !


 



Jeudi 19 mars 2015

 

Prologue

En mai 2014, à Cannes, nous avons oublié un film, qui pourtant nous avait attiré l’œil : Spartacus & Cassandra de Ioanis Nuguet, sélectionné par ACID, section que nous suivons pourtant avec le plus grand intérêt.

Il y a tant à faire, à Cannes, nous avons des explications, mais pas d’excuses.

Ce qui nous ravit, pourtant, aujourd’hui, c’est que ce premier film, fragile et superbe, sorti en février 2015, soit encore à l’affiche en mars.
Cela nous rappelle Les Virtuoses de Mark Herman, en 1996.
La critique l’avait oublié, le public lui avait fait un tabac, et le film s’était épanoui dans la ville, survivant à l’impitoyable couperet de l’élimination en première semaine.

Quel bonheur de voir rappelée cette évidence que les critiques (et autres médias) ne sont que des porte-voix, surfaces et, souvent mouches du coche, des profonds mouvements sociaux. Nous croulons sous les infos et nous ne savons rien.


 


Aujourd’hui, commence le Cinéma du Réel 2015 (19-29 mars 2015).


 

Dix jours de réel dans nos vies de plus en plus irréelles, ça ne peut que nous faire du bien. Toujours via des écrans, certes.
Mais bon, sur la question des "machines", entre "nous" et "le réel", on est loin d’avoir tout pensé, et il y aura sans doute de plus en plus à penser.
Et le Réel de Beaubourg nous oblige à prendre le temps de regarder ce qui devrait nous regarder.

Un programme énorme, comme d’habitude, où on ne sait où donner de la tête et où on est toujours obligé de sélectionner sévèrement. Pour s’y retrouver.

Tout est tentant. Voici les zooms de Jeune Cinéma :

* Robert Gardner (1925-2014).

Cet hommage, organisé avec le MNAM et la BNF, à l’anthropologue-poète et documentariste expérimental, disparu l’an dernier est un must. Le Musée du Quai Branly lui avait déjà rendu hommage, il y a quelques temps, de son vivant, et New York le connaissait bien. Mais nous non.

Avec une table ronde, samedi 28 mars 2015, à 12h, avec Alice Leroy, cet ses invités : Pip Chodorov, Robert Fenz, Keith Griffiths, André S. Labarthe, Gina Leibreicht & Marie Losier.

* L’histoire du cinéma grec (1924-2012), en collaboration avec la Cinémathèque de Grèce.

Douze films qui seront présentés par Maria Komninou, cinéaste et directrice de la programmation.

* Et évidemment le cycle sur les vampires, on peut pas résister.

D’ailleurs ça commence dès ce soir, les vampires.

Programme de ce soir, jeudi 19 mars 2015 :

* Ouverture du cycle Shelly Silver, 18h30, en Petite Salle

* Ouverture du cycle Vampires du cinéma, 20h45 en Cinéma 2

* Ouverture du cycle Haskell Wexler, 21h00, Petite Salle

Il y a aussi l’ouverture des "séances spéciales", avec Austerlitz de Stan Neumann à 20h30, Cinéma 1. Mais, ce soir, c’est sur invitation. Et nous ne nous adressons pas aux happy few, qui, par définition, savent déjà tout.


Aujourd’hui commence aussi Cinelatino (né en 1989), le festival historique du cinéma latino-américain en Europe (19-29 mars 2015).


 

Cette 27e édition a le don d’ubiquité.

* À Toulouse : Dans plus de 80 salles de la région Midi-Pyrénées. Avec des rencontres, des expos, des apéros, et une "fiesta", samedi 21 mars 2015, à partir de 19h.

* À Paris, les 18, 19, 23 et 29 mars 2015 : Au Louxor - Palais du cinéma, à la Cinémathèque de Bercy, et au Studio d’Aubervilliers.

Le catalogue est en ligne.



Mercredi 18 mars 2015

 

La Cinémathèque française inaugure, et pendant deux mois, le grand coup de projecteur que Paris fait, en 2015, sur le Brésil. Elle sera suivie par le Salon du livre seulement pour quelques jours.
Désormais, c’est souvent le cinéma qui commence et les livres qui suivent.

Au programme, Le cinéma brésilien en 100 films, avec comme invité d’honneur, Carlos Diegues (18 mars-18 mai 2015).

Avec quelques autres (Glauber Rocha, Pereira dos Santos ou Pedro de Andrade), Diegues fut l’auteur-phare de ce qu’on a appelé le Cinema novo, dans les années 50 et 60, il est bon de le rappeler aux plus jeunes.
Ce mouvement, parvenu en France, fascina les cinéphiles, comme l’avait fait le néo-réalisme italien d’après la guerre. Et, à coup sûr, il influença la Nouvelle Vague.

Mais, au Brésil, il n’y a pas que le Cinema novo.

Pour avoir une idée d’ensemble de cette cinématographie brésilienne méconnue, il y aura, samedi prochain, le 21 mars 2015, à 15h, une rencontre avec des cinéastes et des critiques brésiliens pour un Panorama du cinéma brésilien de ses débuts à nos jours.

Ce programme, concocté par Bercy (le ciné, pas la finance), donne l’occasion de balayer tout le reste du cinéma brésilien : des premiers muets (Humberto Mauro, Mario Peixoto, Adalberto Kemeny et Rudolf Rex Lustig, etc.) aux contemporains, avec même des avant-premières (Marcelo Gomes et Cao Guimarães, Gabriel Mascaro, Cláudio Marques et Marília Hughes Guerreiro, etc.).

Avec une section spéciale "avant-garde" (cinéma direct et cinéma expérimental) : Dellani Lima, Affonso Uchoa, Clarissa Campolina, Gabriel Mascaro.
Sans compter les courts métrages, si rarement sur le devant de la scène.

L’hommage à Diegues commence ce soir avec Bye Bye Brésil (1979).

Faites votre programme.


Les sorties sur les grands écrans

* Un sort pour éloigner les ténèbres de Ben Rivers & Ben Russell (2013).

* L’Antiquaire de François Margolin (2014).

* Gente de Bien de Franco Lolli (2014).
cf. Jeune Cinéma n°364, hiver 2015.

* Big Eyes de Tim Burton (2015).

* Anton Tchekhov - 1890 de René Féret (2015).

Et les ressorties en versions restaurées

Nagisa Oshima est de nouveau à la mode.
Après la sortie de Shonen (Le Petit Garçon, 1969), le 4 mars 2015, voilà trois nouvelles ressorties (les films les plus connus), dans les cinémas, pour une petite révision :

* La Pendaison (Koshikei) de Nagisa Oshima (1968).

* La Cérémonie (Gishiki) de Nagisa Oshima (1971).

* Furyo (Senjō no merī kurisumasu) de Nagisa Oshima (1983).

Mais, pour les Parisiens, qu’ils aillent plutôt à la Cinémathèque à Bercy, où la programmation Hommage à Oshima est autrement riche, avec des raretés à découvrir (4 mars-2 mai 2015).



Mardi 17 mars 2015

 

Demain mercredi, attention, patrimoine !

Ivan le Terrible de Sergei Eisenstein (1944) ressort en version restaurée sur grand écran.


 


 

La première idée, c’est qu’il faut absolument aller le voir, ou le revoir, réécouter la musique de Prokofiev, revoir la gueule de Tcherkassov, repérer Poudovkine qui joue un mendiant, on ne sait où, l’a-t-on jamais su.


 


 

Et y emmener ses enfants, ceux qui sont "en âge", ceux qu’il faut former à l’histoire du vrai cinéma. Ça leur apprendrait aussi l’intérêt du slow, dans la vie comme en politique.


 


 

La deuxième idée, c’est : "Ouh ! là ! là !, ça dure 3 h10 min, ça va pas le faire !"


 


 

Alors là, pas de souci, Gérard Courant a trouvé à la fois l’appât (pour y aller) et la solution (pour ne pas y aller).
Dans le cadre de sa grande œuvre, le Cinématon, il a produit deux "compressions" pas mal du tout, bien plus vivantes que celles de César.

Ivan le Terrible, part 1 version fast


 

Ivan le Terrible, part 2 version fast


 

Et si c’est quand même trop long, un tuyau : le surgissement de la couleur apparaît au bout de 2 minutes 22, dans la part 2.

De toute façon, le film entier, dans une belle version naturelle, est aussi sur Internet en russe, sous-titré anglais, gratuit et légal.
Staline avait censuré la 2e partie du film, parce qu’il se sentait visé.
Mais on sait bien que tout ça c’est du passé, et que ça ne peut plus arriver de nos jours.

* Ivan le Terrible, part 1 version slow

* Ivan le Terrible, part 2 version slow

Ça s’appelle le cinéma à trois vitesses.

La bonne nouvelle, c’est que deux propositions sur trois sont gratuites, et qu’on n’a pas besoin de courir.
En combien de minutes, déjà, Anna, Samy et Claude avaient ’fait" le Louvre ?


Et puis, tiens, pour changer de pays, en l’honneur de la St Patrick, ce soir, un petit coup de chapeau aux Molly Maguires de Martin Ritt (1970).


 



Lundi 16 mars 2015

 

À Lyon, c’est parti pour la 4e édition de la Geek Week (16-22 mars 2015)


 

Avec des tas de trucs "déjantés-décalés-distanciés" : jeux de rôles drôles, quiz, discussions avec ou sans troll, tournois, soirées nanar, dragons et donjons, héros, vidéos, rétro lan, et même un brunch Geek le dimanche comme il se doit.
Premier degré interdit.


 

Flash Forward : Appel à films de science-fiction.

Vous avez jusqu’au 15 juin 2015 pour réaliser un chef d’œuvre de court métrage science-fiction (toutes catégories de SF) qu’on ne manquera pas de sélectionner, puisque ce sera un chef-d’œuvre, pour les Intergalactiques (19-25 octobre 2015)

Cette semaine est aussi une occasion, pour les non-initiés, de découvrir tous les lieux geek de la bonne ville de Lyon, sérieuse, érudite et bourgeoise. Et cinéphile.
Mais aussi la ville des traboules aux multiples surprises.


 

Les villes les plus rationnelles ont toujours des tas de sous-sols, de placards à trésors et à macchabés, d’entrées et sorties dérobées. Lyon, l’air de rien, la première.


 

Nous pensons évidemment à la petite librairie, à l’abri des toutes connections, omnisciente, du camarade Orwell. Il doit bien y en avoir une à Lyon.
À vous de la trouver, ô geeks de compétition !



Dimanche 15 mars 2015

 

Daevid Allen est mort le 13 mars 2015 (1938-2015).
Il est surtout connu pour son groupe Gong.
Et on connaît un peu ses dessins.
Mais nous préférons ses années précédentes.


 


 


 

En 1960, c’est un beatnik australien qui zone à Paris, vend le New York Herald Tribune comme qui vous savez (mais pas sur les Champs-Él.), dessine, joue de la guitare, et tape l’incruste dans les clubs de jazz grâce à Terry Riley.

Il fait un petit tour en Angleterre, où il est hébergé par les parents de Robert Wyatt. Il y fonde alors les Soft Machine, avec Wyatt, Mike Ratledge et Kevin Ayers, en 1966.

En juillet 1967, le groupe fait une tournée française.
Alors, forcément, en juillet, ils sont à Saint-Tropez, pour le festival de la Libre expression.
C’est là que Jean-Jacques Lebel et Allan Zion créent Le Désir attrapé par la queue de Picasso (1941). À propos de Zion, quelques extensions d’informations sur le site de JC.
Toute la bande est là, Rita Renoir, Laszlo Szabo, Taylor Mead, Jacques Seiler, Ultra Violet...
Jacques Sansouhl y fait le régisseur. Sur Jacques, cf. Journal de Old Gringo du 5 février 2015.
Les Soft Machine accompagnent l’œuvre de leur musique planante.
Tous se font serrer par les flics.

Pour des histoires stupides de papiers pas en règle, Allen ne peut retourner en Angleterre avec ses potes.
Obligé de rester en France, où il "fait 68", il fonde le groupe Gong en 1970, et vit sa vie d’artiste et de musicien, forcément nomade : Baléares, tournées en Europe, vie en communautés, tendance tibétaine à New York, puis retour au pays, l’Australie. Une vie moderne, quoi, à la Ulysse, tendance Homère et du Bellay.

Tout ça pour dire qu’il n’a jamais enregistré en studio d’album "Soft Machine", enfin ceux qui nous tiennent à cœur, les trois premiers, avec Wyatt, alors que c’est lui qui a pourtant choisi le nom du groupe, après avoir rencontré Burroughs, on ne sait plus exactement quand.

En 2004, tard dans sa vie, il s’est souvenu de ce premier passé, et a enregistré, avec un de ses groupes, University of Errors, un hommage au premier album studio "The Soft Machine" (ce premier album qui a été suivi par "Volume Two" et "Third", etc.), auxquels il n’a pas participé. Remembrances des ses années 60, avec quelques-uns des premiers titres : Save Yourself, That’s How Much I Need You Now, Hope for Happiness, et "quelques autres".

Cela aura été comme un dernier clin d’œil à sa première jeunesse, avant de refuser les ultimes - et inutiles - traitements de son cancer, maladie du siècle.

On ne sait pas exactement quels "quelques autres", manque d’infos.
Il nous est doux de croire qu’il y avait aussi A Certain Kind.
Avec à la guitare, une fusion fondu enchaîné entre lui, Daevid Allen et Kevin Ayers (1944-2013).
La mémoire est douce, elle fusionne les temps au lieu de les cliver, c’est sa vertu principale, celle qui permet de vieillir.


 



Samedi 14 mars 2015

 

Pour commencer, une invitation de Henri Béhar, pour fêter la sortie du n° 35 de la revue Mélusine, genre proposition qui ne se refuse pas, entrée libre les mains dans les poches, à la Halle Saint-Pierre d’abord, au Musée de l’érotisme ensuite, avec des trucs à tous les étages. Difficile de résister, surtout avec un pot de l’amitié dans le sous-sol !


 


Ensuite l’annonce d’une décade parfaite :

Du 14 au 29 mars 2015, c’est la 3e édition de Bobines et parchemins.
Un festival pas comme les autres, consacré au Moyen Âge.


 

Jeune Cinéma figure parmi les "partenaires", au même titre que le CNRS Histoire, le Crous, la Sorbonne, et quelques autres. C’est bête, mais on biche et ça nous rajeunit !

Au cinéma Desperado, c’est gratuit si on vient en costume médiéval.
C’est bête, mais ça nous fait rire, frustrés de carnavals que nous sommes, depuis que nous ne fréquentons plus autant Bakhtine.

Au programme, des films très éclectiques sur l’idée que se font les cinéastes contemporains - mâles en majorité, mais bon, c’est pas un reproche - des femmes du Moyen-Âge.
Cela donnera lieu à quelques discussions et débats avec les spécialistes et les auteurs de BD, triés sur le volet et sympas, et qui en savent long.

Et tout ça, dans des endroits super, cinés, bar et librairie, tout ce qu’on aime fréquenter et là où on se sent bien.

Ça commence doucement, aujourd’hui, ce samedi 14 mars 2015, à Aulnay-sous-Bois au cinéma Jacques-Prévert.

* À 14h00 : Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (1997)

* À 18h30 : Ivanhoé de Robert Thorpe (1952) avec, pour discuter, Julie Pilorget et Yohann Chanoir.

Jeudi 19 mars 2015, pour préparer la suite, il ne faut pas rater, si possible et où qu’on soit, à 16h30, l’émission, "Radio Goliards" sur Radio Libertaire (89.4 FM), avec Didier Lett et Julie Pilorget, et animée par William Blanc.

Et puis, vendredi 20 mars 2015, on va au bar La Cantada, alias Cabaret du néant, à Paris, pour voir, à 20h, Conan le barbare de John Milius (1982) avec, pour discuter, Florent Fourcart.


 

À partir du mardi 24 mars 2015, et jusqu’au 29 mars (toujours 2015), les choses deviendront plus sérieuses, ce sera tous les soirs, au Desperado au Quartier latin (ex-Action-Écoles), à 20h00.
On vous détaillera ça, mardi 24 mars 2015.
Mais regardez d’ores et déjà le programme et retenez vos dates.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 14 au 20 mars 2015.



Vendredi 13 mars 2015

 

C’est aujourd’hui que commence la 37e édition du Festival international de films de femmes, et cela pour dix jours (13-22 mars 2015).

Nous pourrions l’appeler FIFF, mais c’est un sigle qui recouvre également le FIFF de Fribourg (né en 1980), et le FIFF de Namur (né en 1986).
Nous, nous avons toujours dit "Créteil", comme on dit Berlin, Cannes ou Pesaro.

Le festival de Créteil est né en 1979, créé par Jackie Buet et Élisabeth Tréhard, dans une période où le féminisme français connaissait une crise de croissance.

Jeune Cinéma n’a jamais été à Sceaux (aux Gémeaux), où le festival a connu ses premières années, de 1979 à 1984. Ça s’appelait alors tout simplement "Films de femmes". La revue n’a commencé à suivre ce festival différent qu’en 1985, quand il s’est installé à la Maison des arts et de la culture de Créteil (MAC), en 1985, il y a donc trente ans.
Pourtant, on ne peut pas dire que Jeune Cinéma n’était pas féministe. Si la revue avait été créée et était dirigée par un homme, Jean Delmas, elle était essentiellement animée par des femmes, et plus qu’en parité, les deux plus remuantes étant Ginette Gervais et Andrée Tournès. Bref.

Au programme 2015, un hommage à Helma Sanders-Brahms (1940-2014).
Comme en 1985, puisque les femmes avaient inauguré leur installation à Créteil, avec Helma.
Jackie Buet est toujours là, fidèle au poste, avec un édito revigorant.

Cette année, zoom sur la relation Nature-Culture.
Et un programme toujours aussi excitant.

* La traditionnelle compétition avec les deux jurys (documentaire et fiction).

* Les sections parallèles (Turbulences climatiques, Écritures, Réalisatrices équitables, Hommages, Femmes/Genres/cinéma).

* L’auto-portrait : Béatrice Dalle.
 
Nous retenons tout spécialement, les 20, 21 et 22 mars 2015, l’hommage à Jacqueline Audry (1908-1977), qui fit ses classes auprès de Pabst, Ophüls et Delannoy, pour ensuite continuer sur son propre chemin.
Nous y reviendrons.



Jeudi 12 mars 2015

 

Bon anniversaire à notre clochard céleste préféré : Jack Kerouac (1922-1969), né le 12 mars.

Son roman, Sur la route, est devenu un "texte quasi sacré", un modèle de vie, pour toute une génération, celle qui s’est révélée nomade, planante et musicienne, et est partie sur les routes du monde, en charter, à pied, en voiture. Les voyageurs d’aujourd’hui ne peuvent plus même imaginer les parfums et les dérives de ces voyages-là. Kérouac, mort à St Petersburg, Forida, pas si loin que ça de Lowell, Mass., son point de départ, aurait eu 93 ans aujourd’hui.

Lui, et ceux qui l’ont imité, ont rejoint la légende plus vaste encore des "aventuriers" - chacun ayant ses spécialités, ceux du monde réel, de Marco Polo à Alexandra David-Néel ou Isabelle Eberhardt, comme ceux des gouffres intérieurs, Michaux, Huxley, Jean de la Croix ou Timothy Leary.

Pour l’anniversaire de sa mort, Walter Salles a fait de son roman un film attachant (sélection officielle du festival de Cannes), On the Road (2012).


 

Tiens à propos de femmes et de voyages, on vous renvoie au Quai Branly.


Acrimed, l’observatoire des médias, reçoit Michel Ciment (Positif) et Alex Masson, ce soir à 19h00. Entrée libre et gratuite.

Le sujet, "La critique de cinéma entre crise et mutation", est d’actualité, en un temps où la confusion entre promotion et analyse se confirme et s’approfondit, au moins dans les médias dominants, ceux qui font l’opinion.
Sans parler de l’intervention des innombrables blogs du Net.
La "critique" pourrait perdre son statut, son "autorité" et sa raison d’être, face aux mouvements sociaux (et médiatiques), ne dépendant que d’eux-mêmes (ou des dieux), puissants et misérables, donc. Peut-être que la face du monde n’en serait pas changée. Les horizontaux du Net, eux, pensent que que les féodalités - verticales - seraient ébranlées.

C’est l’occasion de vous brancher sur la filmographie "médias", un remarquable work in progress d’Acrimed.

Bourse du travail de Paris, 3 rue du Château-d’Eau, 75010 Paris.


On peut aussi changer d’air, de temps en temps, en sautant par dessus les machines et en retournant vers le vivant.
Le lieu de ce resourcement : le théâtre.

À la Cartoucherie de Vincennes, on doit commencer à voir les bourgeons pointer leur nez. C’est là qu’on a envie d’aller faire un tour.

Aujourd’hui et demain commencent deux spectacles, à l’affiche pendant un petit mois, au théâtre de La Tempête, qui nous transportent en Afrique.

* Tête d’or de Paul Claudel (1889), mise en scène de Jean-Claude Fall.

Alors oui, c’est du Claudel.
Mais faut pas croire tout le mal qu’on dit de lui.
C’est aussi un poète suffisamment puissant pour s’autoriser parfois des trivialités sans qu’elles dénotent. C’est aussi un homme qui en sait long.
Par exemple Le Pain dur est une remarquable analyse marxiste. Si, si.
Et puis quand il écrit Tête d’or, il a 20 ans, il est encore frais, et capable de passion. Il a déjà fricoté avec Dieu, derrière son pilier, à Notre-Dame (Noël 1886), mais en ligne directe. Il est encore mystique, pas encore papiste.

C’est aussi du Fall, et là, on est sur des terrains politiques plus sûrs.
Tête d’or est un héros intemporel et apatride. On le dit rimbaldien ou shakespearien. En faire un héros africain est tout à fait légitime.

* Boesman et Lena de Athol Fugard (1969), mise en scène de Philippe Adrien.

Athol Fugard, l’Afrikaner militant anti-apartheid ne pouvait que séduire Philippe Adrien, curieux de tout, des grands classiques qu’il revisite sans complexe (Molière, Marivaux, Brecht, Tchekhov), aux grands "marginaux", qu’il fréquente en pair (Jarry, Witkiewicz, Bataille, Cami, Copi, Vitrac), sans compter Kafka qui appartient aux deux catégories.

Adrien, patron du théâtre de La Tempête, est un agitateur, et un grand "animateur" de la Cartoucherie de Vincennes, avec ses voisins (Le Soleil de Mnouchkine ou L’Aquarium de l’ex-trio Benoît, Bezace, Nichet).
On n’a pas oublié "l’opération Bourdieu", commencée avec la parution de La Misère du monde, en 1995, qui a connu quatre éditions, renouvelant ainsi la notion et la pratique du théâtre engagé d’autrefois.

En 2000, John Berry avait fait un film de la pièce.

Théâtre de La Tempête, Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris.


Et pendant ce temps à Toulouse : Mauvais Sang de Léos Carax (1986).


 



Mercredi 11 mars 2015

 

Ce soir seulement, une soirée proposée par le Maghreb films, pour parler des femmes un autre jour que le 8 mars, et d’une autre façon, en entrée libre.

* À 19h30 : À la recherche du mari de ma femme de Mohamed Abderrahmane Tazi (Maroc, 1993) ; suivi du court métrage Uzzu de Sonia Ahnou (Algérie, 2011), et d’extraits de Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania (Tunisie, 2014).

Les projections seront suivies d’une rencontre avec Fatma Oussedik, sociologue et professeur à l’université d’Alger, et membre du réseau "Wassila", collectif pour le droit des femmes), animé par Mouloud Mimoun.


 


 

Maison de la Tunisie, 45 A boulevard Jourdan, 75014 Paris.


Et puis, grâce à LunaPark Films, une rareté, un film maudit, tourné en mai 68, enfin exhumé qu’il ne faut pas rater (11-15 mars 2015) :

* À 19h50 : La Femme bourreau (1968), précédé de Tristesse des anthropophages (1966) de Jean-Denis Bonan, avec Claude Merlin et Solange Pradel, en copies restaurées.
En présence de Jean-Denis Bonan et de Claude Merlin.


 

Cinéma L’Entrepôt, 7 rue Francis-de-Pressensé, 75014 Paris.


Les sorties de la semaine sur les grands écrans

* Le Dernier Coup de marteau de Alix Delaporte (2014).

* Selma de Ava Duvernay (2015), avec de Glory, couronné aux Oscars 2015, qui nous plaît tant, du gospel au rap.
 


 

* À tout jamais (Tot altijd) de Nic Balthazar (2012, mais plus que jamais d’actualité).
Ne pas confondre avec le À tout jamais (Ever After) de Andy Tennant (USA, 1998).


 

* White Shadow de Noaz Deshe (2015).
C’est un des tout premiers film de Tanzanie, Prix du meilleur premier film à La Mostra de Venise en 2013, et récompensé aussi au festival de Sundance.
Rencontre avec Noaz Desche et les comédiens principaux vendredi 13 et mardi 17 mars 2015, dans un de nos cinémas préférés : La Clef.


 

* À la folie, documentaire de Wang Bing (2015).

Les ressorties en versions restaurées

* Faust (Faust - Eine deutsche Volkssage) de Friedrich Wilhelm Murnau (1926).

Si vous le ratez, le film est sur Internet, gratuit et légal, mais c’est tellement moins bien que sur un grand écran.


 


 

* Prima della rivoluzione de Bernardo Bertolucci (1964).


Pendant ce temps à Toulouse : Ivan le Terrible de Sergei Eisenstein, comme vous ne l’avez jamais vu, en version restaurée, étincelante, toujours en deux parties, 1. noir et blanc (1943), 2. couleurs (1946).


 


 


 



Mardi 10 mars 2015

 


 

C’est aujourd’hui que commence la discussion parlementaire à propos de la proposition de la loi Claeys-Léonetti (qui doit remplacer la loi Léonetti de 2005, insuffisante, mal connue, pas appliquée) sur "la fin de vie".
Selon les sondages, les Français sont largement favorables à l’euthanasie.
Normal : qui veut mourir dans d’horribles souffrances, ou comme un légume qui pourrit ?

"Mieux vaut souffrir que mourir, c’est la devise des hommes", disait La Fontaine.
De son temps, l’espérance de vie était de 26 ans.


 

Il est temps que nos sociétés modernes regardent la mort en face, comme elles étaient obligées de le faire avant les considérables progrès de la médecine, pourtant dérisoires à l’aune de l’éternité des souffrances.
La mort, cet événement majeur de la vie, comme la naissance, demande surtout beaucoup d’attention et beaucoup de soins. Elle demande aussi la liberté, chaque corps n’appartient qu’à lui seul.


 

Les progrès que font la médecine d’une part - et ceux que peuvent faire la loi d’autre part - ne devraient avoir qu’un seul but : apprivoiser et adoucir la condition des mortels, afin de les libérer.

Aujourd’hui, les associations se mobilisent donc, comme d’autres le faisaient autrefois pour la contraception et l’avortement. Le projet de loi, en effet, continue à être largement insuffisant. Et personne ne comprend en quoi les Suisses ou les Belges seraient si différents des Français.


 

Après, chacun se fait, de toute façon, son propre récit intime, à partir de ses propres images.
Le suicide - le seul problème philosophique sérieux - il vaut mieux l’éviter.
Mais, si on n’a pas trouvé mieux, autant que ça se fasse dans la douceur et la solidarité, plutôt que dans l’angoisse et la solitude.

Peut-être que LA mort n’existe pas, et qu’il n’y a que DES morts, polymorphes.

Aparté terre-à-terre : JC décline toute responsabilité devant les pubs qui précèdent les liens. Elles sont aléatoires, intempestives, incontrôlables, mortelles.


 

Quoiqu’il en soit, nous, nous continuerons à chercher des idées chez les artistes.

Pour l’Oncle Archibald de Brassens, par exemple, elle ne semble pas si féroce.

Dylan, tout bleu, s’en prend un dernier pour la route, avant de la rejoindre, "in the valley below".


 

* Filmographie de Jeune Cinéma. Pour ce qui concerne le point de vue des médecins, nous vous y renvoyons à trois épisodes de la série Dr House (2004-2012), finement exprimés.

* Miele de Valeria Golino (2013)

* Le Moment et la manière de Anne Kunvari (2014)



Lundi 9 mars 2015

 

Cette nuit, à 3h12 heure sidérale, donc le lundi 9 mars 2015, Solar Impulse 2 (SI2 pour les intimes) a décollé d’Abou Dhabi, vers l’Est, pour un tour du monde, à l’énergie solaire, en 266 jours (dont 25 jours de vol effecif).
Après treize ans de recherche, les pilotes, André Borschberg et Bertrand Piccard, passent à l’action.
Ils sont des visionnaires, cette race dont on manque cruellement chez les politiques.

SI2, quelle merveille !


 


Bon, le 8 mars est passé, elles ont eu leur petit cadeau, les femmes.
On va pouvoir recommencer à les battre tous les matins. Elles savent pourquoi.

Prolongation :
On pensait hier, avec affection, à Phoolan Devi.

Aujourd’hui, nous qui sommes si pacifistes, nous pensons avec la même affection aux Amazones, avec un petit faible pour Penthésilée, la reine guerrière, aimée par Kleist (1877-1811), Gracq (1010-2007), et André Engel (né en 1946), qui, en 1981, la mit sur une scène, avec ses chiens.

La reconnaissance mutuelle de deux ennemis, Achille et Penthésilée, leur amour fou, immédiat, impossible - c’est quand même ce qui constitue nos rêves, nous autres Occidentaux. Au point que nous ne voulons pas savoir lequel a finalement tué l’autre en premier, ni qui a raison, Kleist ou Diodore de Sicile.


 


Sans transition, on passe à tout autre chose, tout aussi international, mais plus paisible.

Du 9 au 15 mars 2015, c’est la 2e édition de la Semaine des cinémas étrangers à Paris, organisée par la FICEP, avec pour thème, cette année, l’humour.
En 2014, la première édition avait été consacrée à L’amour en temps de guerre (11-15 mars 2014, 16 pays, 16 films).

La FICEP ?
C’est le Forum des instituts culturels étrangers à Paris, créé en 2002, à l’initative du Centre culturel canadien. Paris est la capitale qui réunit le plus grand nombre d’instituts culturels étrangers. Ils se sont réunis au sein d’une association unique au monde, de l’Amérique latine en passant par la Méditerranée, l’Europe, la Russie, l’Asie, l’Extrême et le Moyen Orient.
 
Pendant une semaine, c’est l’occasion d’aller voir du pays et de connaître des humours différents, histoire de voir si ça marche, s’il faut faire un effort pour rire, ou si on reste hermétique.

C’est l’humour belge, qui fait l’ouverture, avec L’Iceberg de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, en présence du duo Abel et Gordon (2005, 74 mn), ce soir, lundi 9 mars 2015, à 20 h, au Centre Wallonie-Bruxelles.


 

La clôture se fera le dimanche 15 mars 2015 avec Blind Dates du Géorgien Levan Koguashvili (2013, 99 mn), en avant-première, au cinéma Les Sept Parnassiens à 20h.


 

Entre les deux : le jeudi 12 mars 2015, au Goethe-Institut, à 18h, une table ronde "L’humour au cinéma" (avec Fabien Baumann, Emmanuel Dreux, et Pierre Eisenreich), suivie d’une session de courts métrages "Rions tout court", et, à 20h30, du film de Gabriel Abrantes, Pan pleure pas (2014, 75 mn).

Et surtout, pendant toute la semaine, 18 films de 18 pays.
Programme complet


Et pendant ce temps, à Toulouse, Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway (1982), en couleurs, tout le temps ou presque.


 


 



Dimanche 8 mars 2015

 

Alors, donc, 8 mars, aujourd’hui, c’est la Journée des femmes, partout dans le monde. Allons-y.

Les deux grands moments qui ont permis le bond en avant de la condition des femmes en Occident, c’est la généralisation des méthodes de contraception et la légalisation de l’avortement d’une part, le droit de vote d’autre part.

Sur ces deux points, la France s’est montrée, obstinément, rétrograde, au long des décennies.
Encore aujourd’hui, on est loin du compte alors même qu’on continue à donner aux femmes une journée par an, que tant de gens appellent encore "Journée de LA femme", cette entité abstraite accommodable à toutes les sauces.

Et puis, sur la Terre, il n’y a pas que l’Occident.

Et tant d’autres choses sont nécessaires à la dignité et à la liberté des femmes.
La question essentielle et universelle du viol par exemple, qui devrait être capitale.

On pense avec admiration à la légendaire Phoolan Devi qui s’est défendue toute seule.
On se souvient du film terrible qu’a tiré de cette histoire Shekhar Kapur, La Reine des Bandits (1994).


 

On observe la pratique du viol, qui loin de régresser où que ce soit, semble parfois devenir de plus en plus courante et cynique, socialement justifiée et revendiquée même, un peu partout dans le monde.

À l’inverse, la foule peut impunément lyncher les violeurs (Nagaland, Inde, mars 2015).

Le lynchage, comme mode de justice ou de régulation, c’est pas mal non plus, dans le genre régression sauvage.
La foule, toujours informe, est sauvage.
Les hommes, seuls ou "en réunion", le sont-ils toujours, on veut dire, "au naturel" ?

On pense au film de Robert Mulligan, Du silence et des ombres ( To Kill a Mockingbird ) (1962).

On élargit l’affaire, on pense à Fury de Fritz Lang (1936).
On pense aux pogroms.
La haine des femmes ne serait qu’une spécificité parmi les innombrables saloperies du genre humain ?

On pense aussi à cette rigolade : sur la Terre, il y a un déficit de femmes de 85 millions de femme (105 garçons pour 100 filles). Pourquoi ? C’est qu’en Asie, on se débarrasse volontiers des petites filles. Tant pis pour les futurs mâles adultes qui n’auront personne à battre tous les matins.

En fait, la lutte des femmes pour leur survie (ou pour leur simple dignité) est un des éléments majeurs de tout progrès de civilisation, pour tous les sexes et tous les genres. Nos "valeurs droitdel’hommistes", occidentales, considèrent que la diplomatie est un progrès de l’humanité par rapport à la guerre. Et c’est vrai que, malgré notre considération pour toutes les autres cultures, nous ne sommes pas prêts à relativiser ces valeurs.

En ce 8 mars 2015, honneur donc à celles (zet ceux) qui font le boulot !

Les grandes anciennes sacrément audacieuses

* Honneur à Lady Godiva (circa 1040)


 

* Honneur à Olympe de Gouges (1748-1793)


 

* Honneur aux suffragettes (1903)


 

* Honneur aux féministes historiques (1971)
Je ne suis pas féministe, mais… de Florence & Sylvie Tissot (2015), portrait de Christine Delphy.

Je ne suis pas féministe, mais... from Les mots sont importants on Vimeo.


 

Consultez son agenda à l’occasion de la sortie du DVD.

Et puis tiens, dans la foulée, deux souvenirs :

L’Hymne des femmes, paroles et musique par la Cie Jolie Môme.

Et une manif ancienne de 1971

* Honneur aux Femen (2008)


 

* Honneur, enfin, aux petites nouvelles pleines d’énergie et de joie (2015)


Et pendant ce temps, à Toulouse, Mortelle Randonnée de Claude Miller (1983).


 



Samedi 7 mars 2015

 

Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 7 au 13 mars 2015.


Une proposition : tout un samedi au Musée Dapper, avec Frantz Fanon.

On a un peu oublié le Martiniquais Frantz Fanon (1925-1961), mort si jeune.


 

Le Musée Dapper lui rend hommage, 90 ans après sa naissance, dans le cadre de la 4e édition de Mahogany March proposée par Léonora Miano (6-8 mars 2015).

Fanon, psychiatre et philosophe, a surtout été connu comme militant de l’indépendance de l’Algérie, pour son invention de la notion de ’tiers-monde", et pour sa réflexion sur les psychologies tordues des colons et des colonisés.
L’été 1961, il avait rencontré Sartre à Rome et cela avait été un coup de foudre réciproque.
Peau noire, masques blancs (1952), mal reçu au moment de sa sortie, et son dernier ouvrage, Les Damnés de la Terre (1961, préfacé par Sartre, étaient les deux best-sellers des livres volés, chez Maspéro, par les futurs soixante-huitards (enfin pas tous, sens moral ou trouille...).


 

Il est mort d’une leucémie, le 6 décembre 1961. S’il avait vécu, il aurait vu l’indépendance de l’Algérie.
Plus tard, il aurait sans doute trouvé une autre place naturelle dans la généalogie de l’ethnopsychiatrie, quelque part entre Georges Devereux (1908-1985) et Tobie Nathan (né en 1948).

Voici le programme de cette journée en entrée libre :

* À 10.00 : Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, documentaire de Isaac Julien. (1995).

* À 11.00 : "Lecture contemporaine de Fanon", par le Collectif Cases rebelles.

* À 14.30 : "Frantz Fanon, guerrier silex", conférence de Christiane Chaulet Achour.

* À 16.00 : Frantz Fanon, une vie, un combat, une œuvre, documentaire de Cheikh Djemaï (2001).

Réservation au Musée Dapper : 01 45 00 91 75 ou par mail.

* Bonus I. de JC : Un entretien avec Cheikh Djemaï.

* Bonus II de JC :
Frantz Fanon, An introduction  : part 1 & part 2


Et pendant ce temps, à Toulouse : Les Petites Marguerites de Vera Chytilova (1966), en noir et blanc ET en couleurs.


 


 


 



Vendredi 6 mars 2015

 

Pleins feux sur la Cinémathèque de Toulouse, avec la 9e édition du Festival Zoom arrière (6-14 mars 2015).

Le programme est d’enfer :

* La redécouverte de l’œuvre de Friedrich Ermler.

* Les films de la propagande de guerre soviétique (1939-1946).

Et surtout

* Pleins feux sur la couleur ! en présence du cinéaste Peter Greenaway (du 9 au 11 mars 2015, avec quatre rencontres et six films) et du chef opérateur Pierre Lhomme (6 et 7 mars 2015, avec quatre de ses films).


 

La couleur n’est pas évidente, et on ne s’en étonne pas assez.

Pourtant, on sait bien que, dans la vraie vie, elle n’est pas la même pour chacun, comme si la couleur était une notion subjective.
Elle n’est pas non plus la même ni le jour ni la nuit, ni sur la banquise ni à "la lumière de l’âtre".
La lumière ou la physiologie en sont des éléments majeurs.
Mais aussi la société et l’éducation des sens qu’elle a prodiguée.

Par exemple, on sait que les femmes occidentales perçoivent plus de nuances que les hommes, habituées qu’elles sont, dès l’enfance, des territoires de l’habillement ou des étoffes.

Dans certaines tribus africaines, on a pu décompter des centaines de mots pour définir les couleurs de peau noire, différences invisibles pour les blancs.

Nous n’épiloguerons pas sur le vert et le rouge de Natalie Kalmus, qui continuent à nous en mettre plein les mirettes, même dans les versions de films non restaurés.
Ni sur le noir et blanc sublime des polars américains, pluvieux, nocturnes et restaurés, qui nous permettent tous les vagabondages imaginaires, alors même qu’on ne saura jamais la couleur exacte des cheveux de la vamp.

On peut même avouer avoir vu, à l’Institut Lumière (certes il y a lontemps), I Walk the Line de John Frankenheimer (1970), en version rose, et, mon dieu, ça allait. Johnny Cash et Gregory Peck, roses, n’y étaient sans doute pas pour rien.
Sans parler de quelques versions vertes ou sanguinolentes des télés en fin de vie, que nous avons endurées sans colère, dans l’absolue nécessité de voir une rareté et faute de pouvoir y remédier immédiatement.

Aujourd’hui, quand sort un film nouveau en noir et blanc, il arrive qu’on s’extasie sur son étrange beauté. Mais que nous dit réellement, ce noir et blanc inhabituel, à nous qui croyons voir en couleurs le monde et les écrans ?

Le sens de la vue n’est pas autonome, il correspond tout le temps avec les autres sens, les souvenirs, bref le reste du corps.
Nos regards sont tout puissants, car nos cerveaux rectifient d’eux-mêmes, non pas en fonction du réel objectif, mais plutôt en fonction de nos désirs.

Bref, il y a beaucoup à dire, à penser, à tester, et la Cinémathèque de Toulouse nous propose de faire quelques TP jouissifs avec un calendrier très serré, pendant 10 jours.

Deux premiers rendez-vous ce soir :

* À 19h00 : Vernissage de l’expo "De la couleur au noir et blanc"

* À 21h00 : Un débris de l’empire de Friedrich Ermler (1929), accompagné au piano par Hakim Bentchouala-Golobitch.


 



Jeudi 5 mars 2015

 

Ce soir, nous vous proposons une soirée transversale, entre littérature et cinéma, avec immersion berlinoise.

Nous sommes plus des consommateurs que des spectateurs de cinéma (malgré toutes les mauvaises connotations attenantes aux uns et aux autres).
Le cinéma nous nourrit, nous phagocyte, nous éduque, nous forme, depuis toujours et pour toujours, enfin le temps qui nous reste.
Et nous autres lecteurs-consommateurs, on le sait : un film sans fil directeur préconçu, on le digère mal. Pas d’impro pour le ciné.

On va pas vous refaire le coup de "Un bon film, c’est trois choses : 1. Une bonne histoire ; 2. Une bonne histoire, etc." Le cinéma suppose de l’écrit préalable, même pour un film fait exclusivement d’images.
Inversement, il y a les illustres précédents : de Tolstoï à Faulkner, de Stendhal à Chandler, de Lampedusa à Philip K. Dick, et jusqu’à nos jours, de leur vivant ou de façon posthume, en collaborant ou malgré eux, les écrivains ont dû se confronter aux images et aux visions des autres.

Nous autres, du côté de la "réception", nous ne devons donc jamais abandonner l’écrit, la "littérature" et ce qu’elle devient (roman, poésie, et autres chroniques, fragments ou scénarios). L’écrit demeure le port (et le phare ?) du cinéphile navigateur.

Alors voilà le programme de la soirée :

* À 17h00 : on tire un bord du côté de la littérature, et on va écouter Alain Lance nous parler de Berlin et de l’Allemagne coupée en deux, vue par trois écrivains allemands, de trois générations : Christa Wolf (1929-2011), Volker Braun (né en 1939) et Ingo Schulze (né en 1962).

Ils ont tous tâté du cinéma et ont pignon sur rue sur IMDB.
Leurs regards sur Berlin est acéré.

Espace Georges Bernanos, 4 rue du Havre, 75009 Paris.

De retour à la maison, on revoit une merveille de film : Berlin, Symphonie d’une grande ville (1927) de Walther Ruttmann (60 mn). C’est gratuit sur Internet.

Les mises en perspective historiques sont apaisantes, puisque les humains n’apprennent rien de l’histoire, qui elle-même ne repasse pas les plats.
On est sûr que l’avenir sera différent.


 

Suggestion d’accompagnement musical de ce muet capital : Ernst Busch qui, en 1927, n’avait que de bonnes fréquentations (Eisler, Brecht, Toller).

* Solidarität, par exemple,
Pas d’incompatibilté avec Kuhle Wampe de Slatan Dudow (1932).
Pour une simple audition, sans images : une meilleure version.

ou d’autres :

* Der Heimliche Aufmarsch

* Das Lied vom Klassenfeind



Mercredi 4 mars 2015

 

Les sorties sur les grands écrans

* Le Grand Musée de Johannes Holzhausen (2014).

* Tokyo Fiancée de Stefan Liberski (2014).

Et les ressorties en versions restaurées :

* La Nuit des morts-vivants de Georges A. Romero (1968).

* Le Petit Garçon (Shonen) de Nagisa Oshima (1969)


Et puis il y a la Bretagne.

À Vannes, on a de la veine : l’association Cinécran propose les Rencontres du cinéma européen, 14e édition (4-10 mars 2015).

Cette année, c’est le cinéma scandinave qui est à l’honneur.

Le programme fait la part belle au cinéma suédois avec un hommage à Bo Widerberg, et une solide sélection de courts métrages de Anna Zackrisson, Gunhild Enger, Åsa Blanck, Johan Palmgren, Jenifer Malmqvist, Jens Choong, Sascha Fühlscher.

Le programme n’oublie ni la Norvège, ni l’Islande, ni le Danemark, avec une programmation étourdissante qui va des anciens, classiques (Ingmar Bergman) ou méconnus (Erich Lochen), jusqu’aux contemporains (Roy Andersson, Erik Skjoldbjærg), aux jeunes (Fredrik Edfeldt, Sofia Norlin), et aux petits nouveaux (John Hellberg, Gabriela Pichler), en passant par la fameuse série télé danoise Borgen, créée par Adam Price, Jeppe Gjervig Gram et Tobias Lindholm qui a fait un tabac entre 2010 et 2013.

Il y a une bonne demi-douzaine de films tout neufs, par exemple le dernier Bent Hamer, 1001 grammes.

Mais franchement, revoir Les Fraises sauvages, un des plus beaux films du monde, c’est un vrai cadeau. Bienheureux ceux qui ne l’ont pas encore vu et qui vont le découvrir !

Feuilletez le catalogue.
Rien que ça et déjà on se régale, même si est loin de Vannes.

Après ces éloges, une petite remarque : on a mal lu, ou il manque la Finlande ?
Peut-être qu’elle ne fait pas partie de la Scandinavie.


À Paris, le Festival international du film indien s’installe aux mêmes dates (4-10 mars 2015), au Gaumont Champs-Élysées.

Ça s’appelle Extravagant India ! Rien que le titre, ça fait envie.

C’est la 2e édition, la première avait eu lieu en 2013, où on avait pu découvrir The Lunchbox de Ritesh Batra (Prix du meilleur long métrage, 500 000 spectateurs en France), Ugly de Anurag Kashyap, et Kumbh Mela de Pan Nalin.

Il faut jamais rater les débuts d’un festival.
Imaginez comment on peut rouler les mécaniques, ensuite, en disant : "Moi, j’y étais".
Par exemple : "Le 21 septembre 1946, j’y étais, au Palais des festivals à Cannes".
Ou bien : "J’ai vu Les Cœurs verts de Luntz à Hyères en 1966", ou "Moi, c’était L’Homme au crâne rasé de Delvaux à Pesaro en 1966".

Évidemment, une telle rodomontade ne rajeunit pas son auteur. Mais il est prudent de préparer sa vieillesse sociale dans les salons, quand on ne pourra plus galoper dans la nature en fête.


À Paris, on peut aussi réviser ses classiques : Les Misérables de Henri Fescourt (1925), en version intégrale et restaurée, à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.

Ce fut un tel succès au Théâtre national de Toulouse, en décembre 2014, qu’on a pensé qu’il n’y avait pas de raison que les Parisiens n’en profitent pas eux aussi.
En quatre épisodes, le temps de devenir accro devant ce chef-d’œuvre (4-17 mars 2015).


À Paris, toujours, au super cinéma La Clef, une super idée : Les monteurs s’affichent ("Nous les avons montés, les avez-vous vus ?") (4-8 mars 2015).

Neuf films présentés par leurs monteurs, en présence des réalisateurs.

Inutile de faire appel aux théoriciens (Eisenstein, Koulechov ou Balazs, au hasard) pour réaffirmer que tous les films, fictions ou documentaires, plus ou moins, dépendent du montage.
Question de rythme, question de sens, question de grâce.
Et pour constater que les monteurs n’ont pas souvent la parole, ni la visibilité qu’ils méritent.
On a beau répéter qu’un film, c’est un travail collectif, les hiérarchies commandent.


 



Lundi 2 mars 2015

 

bobdylan.com via la Columbia Marketing nous envoie The Night We Call It A Day. On partage volontiers.


 


C’est l’anniversaire de Lou Reed (1942-2013)

Ce soir, à 20h00, on lui fait une fête à la Maison de la poésie, à lui "qui a traversé trois quarts de siècle comme un bloc d’antimatière" et aurait aujourd’hui 73 ans.
Les hôtes de cette fête : Bernard Comment son éditeur, Rodolphe Burger, Sarah Murcia, Emily Loizeau.

Lou Reed nous a accompagnés toute notre vie.
Au début, dans les 60’, il nous a emmenés, avec le Velvet et Warhol, sur les "mauvais" chemins.
Quoique... Est-ce que les chemins sauvages sont mauvais ? Et est-ce que le "sauvage" français est l’antonyme de l’anglais straight ? ... Mais nous nous égarons.

Bien plus tard, il nous a remmenés vers nos habituelles bonnes fréquentations, Edgar Poe, avec son album The Raven (2003).

Tout cela en passant de temps en temps sur nos écrans : par exemple dans Brooklyn Boogie de Paul Auster (1996) ou dans The Soul of a Man de Wim Wenders (2004).

Et ça lui fait un crédit historique définitif.


 


Musique toujours, et là, impossible de faire l’impasse : David Bowie est en Une de tous les médias, avec l’arrivée, enfin à Paris, de l’exposition itinérante, depuis 2013, de ses petites affaires (après Londres, Berlin, Toronto, Chicago et Saõ Paulo).

David Bowie est un peu plus jeune que Lou Reed (né en 1947) et il est toujours vivant.
On aime Bowie.
On ne sera pas original en mettant en ligne notre cher Major Tom, en train de planer dans l’éther infanchissable grâce aux molécules appropriées. Sur le Net, on préfère la vidéo en concert, où il a trouvé sa gueule d’extra-terrestre, où il est beau oui comme Bowie, et où il nous file la chair de poule.


 

La version originale de 1969 est pas mal non plus. En 1972, en France, l’album "Space Oddity", il fallait l’acheter en import chez Raoul Vidal (deux fois plus cher).

Et puis, forcément, on repense au film de Bertolucci, où, en 2012, dans Io e Te (Moi et Toi), le tube resurgissait après une sorte de traversée du désert : Tea Falco et Jacopo Olmo Antinori se mettaient à chanter Space Oddity à tue-tête en voletant dans leur cave-prison.
Les paroles de la version italienne sont, paraît-il, disons, "différentes".
Et impossible de se rappeler quelle est la version de la bande-son dans le film,

L’exposition est à la Philharmonie de Paris jusqu’au 31 mai 2015.



Dimanche 1er mars 2015

 

Ce matin, petite fixette sur Dimitri Kirsanoff (1899-1957), allez savoir pourquoi.

Peut-être à cause du chant obsédant des Berceaux qui nous trotte dans la tête (Plaisir des amateurs en ligne 13).

On va relire les textes de Nicole Gabriel sur Ménimontant (1926) et de Alain Virmaux sur le livre de Christophe Trebuil, L’Œuvre singulière de Dimitri Kirsanoff.

Puis, on se passe le délicieux original, Les Berceaux de Kirsanoff (1935), sous-titres russes.

Et dans la foulée La Fontaine d’Aréthuse (1936).

Rien de tel qu’un ou deux petit(s) quasi-muet(s), deux "cinéphonies", avant d’aller affronter le boucan de la ville (même le dimanche).



Voyage dans le temps.

 


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