Journal de Old Gringo (juillet 2015)
Juillet 2015
publié le vendredi 31 juillet 2015


 

JUILLET 2015

 



Vendredi 31 juillet 2015

 

Un week-end déstabilisé s’annonce, ça s’agite dans tous les sens, les larges masses, en manque de manifs, choisissent de se retrouver toutes ensemble, sur la "route du soleil", devenue un autoroute bondé.

La Nationale Sept, c’est terminé depuis un sacré bail, ma petite Lisette.
Les routes, c’est comme les civilisations, et comme tout ce qui un début : ça a une fin. Tenez, au hasard, la route de Kathmandou ou la 66, c’est plus du tout ce que c’était ! Mais on s’égare.

Il y a ceux "qui ne partent pas en vacances", qu’on plaint généralement beaucoup à la télé. Eux, ils pensent sans doute que c’est pas de ça qu’ils se plaindraient le plus, si on leur demandait leur avis. Parmi eux, on plaint surtout les Parisiens.
D’accord, Paris, c’est sale et pollué. Mais c’est la ville la plus convoitée du monde.

Mille choses à faire, à voir. Jamais le temps pendant l’année.
Mille étrangers à rencontrer, qui ne demandent qu’à être accueillis.
Mille histoires d’amour à vivre. Et quelques selfies follement originaux ad hoc.

 

Parmi ces mille choses à faire, il y Piaf à la BNF.
C’est depuis le 14 avril 2015, et on est sûr que vous n’y avez pas été.

C’est tellement bien, pourtant, Piaf.
On l’écoute, on a des frissons, on pleure, on chante avec elle, on se l’approprie.
Et nos vies ressemblent toutes à l’Hymne à l’amour.

Piaf, c’est aussi important que l’Internationale.
C’est le peuple dans une même ferveur.

Et ça, c’est pour tout le monde.
Même ceux qui ont honte de l’avouer.
Même ceux qui croient que les émotions empêchent de faire la révolution.
C’est pas les chansons populaires qui l’empêchent, la révolution, on peut vous l’assurer.
Elles ne sont pas des opiums, elles sont des réveils.


 

D’ailleurs, Piaf, même les punks l’ont reconnue.

Alors, on reste à Paris, et on va à la BNF, Quai François Mauriac, 75013 Paris, avant le 23 août 2015.



Mercredi 29 juillet 2015

 

Les sorties sur les grands écrans

Très recommandé :

* Port au Prince, dimanche 4 janvier de François Marthouret (2013).

Charmant premier film :

* Les Chaises musicales de Marie Belhomme (2015) texte dans JC

Très discuté :

* Les Mille et une nuits de Miguel Gomes (2015).

Et aussi les ressorties en versions restaurées :

* The Rose de Mark Rydell (1979).


 

Et bien sûr :

* A Touch of Zen de King Hu (1970).


 


* Et puis, il y a évidemment le cas du Petit Prince de Mark Osborne (2015), sélection officielle du festival de Cannes 2015.

Ce livre était peut-être charmant, à l’origine. Rappelons qu’il date de 1943.

Et puis il est devenu un succès interplanétaire, et Saint-Ex est devenu un saint.

NDLR : Tous les saints (comme tous les anges d’ailleurs) sont, par définition, des agents doubles, puisque intermédiaires entre les dieux et les humains (qui ne valent pas grand chose).

Les adaptations phonographiques, musicales, théâtrales, cinématographiques se sont multipliées. Même Stanley Donen s’y est mis en 1974.

Que cette bluette soit devenue une leçon de philosophie universelle portée aux nues cosmiques "à l’usage des nuls", que cette philosophie se soit épanouie sur les mugs, t.shirts et autres innombrables produits dérivés, a eu pour principal résultat de l’éventer de ses charmes d’origine, qui se sont révélés, somme toute, assez fragiles.

En 2015, Mark Osborne en fait un film d’animation de plus.


 

On a apprécié le clin d’œil initial du scénario : la création de "l’Académie Werth".
En effet, Le Petit Prince est dédicacé à Léon Werth, cher à nos cœurs, qui était à l’opposé même de l’idée d’académie et de contrainte.
Et l’idée de la perspective moderne est pertinente.

Dans cette nouvelle version "animation" du livre, le scénario est bien peu inventif, qui recycle une kyrielle de situations devenues des clichés : la société grise des adultes, le conditionnement dès l’enfance, la puissance de la marginalité, la force du rêve, la révolte contre l’ordre établi, le syndrome de Peter Pan, etc., avec, en plus, le petit prince, tarte à la crème exaspérante avec sa poésie à deux centimes.

On peut essayer de l’oublier et savourer la réelle beauté du graphisme et de l’animation.
S’il n’y avait pas la partie désertique - passage obligé de l’adaptation - avec l’insupportable blondinet du titre, ce serait même très bien, l’inventivité du dessin effaçant la convention de l’histoire.

Nous sommes parfaitement conscients que ce point de vue est iconoclaste.
Les icônes sont faites pour être déboulonnées.



Mardi 28 juillet 2015

 

Sept raisons de célébrer, ce 28 juillet, l’anniversaire de Marcel Duchamp (1887-1968) selon Artnet.


 


Ce soir, c’est à Marseille qu’il faut être : au café-cinéma Vidéodrome 2, c’est les rendez-vous de Polly Magoo.

Ce soir à 20h30, carte blanche à la cinéaste autrichienne Nikki Schuster. On sait encore peu de choses sur elle : elle est née en Autriche en 1974, elle vit et travaille à Berlin et dans ses films d’animation, elle allie la technique stop-motion avec l’ordinateur 2D.

 Il est urgent de la découvrir.


 

Elle propose une superbe soirée d’avant-garde :

D’abord, en avant-programme :

* Darkroom de Billy Roisz (2014) sur une bande son de Dieter Kovasic et Peter Kutin. Le film a été sélectionné en compétition à la Berlinale 2014.

Puis ses derniers films :

* Microphonia (2010)
.

* Parasit (2013)
.

* Absent (2015).

Ainsi que le cycle de ses Recyclers  :

* Paris Recyclers (2011)
.

* Buenos aires Recyclers (2011)
.

* Berlin Recyclers (2012)
.

* Taipei Recyclers (2014)

.


 



Lundi 27 juillet 2015

 

C’est aussi le 9 thermidor de l’An II (1794), jour de l’arrestation de Robespierre. Ce qui mit fin à la Terreur.

Il pleuvait un peu comme aujourd’hui.
Henriot, le responsable de la Garde nationale avait bu.
Saint-Just n’avait que 27 ans. Il lui aurait peut être fallu quelques années de plus.


 

Ces trois journées (8-10 thermidor An II / 27-29 juillet 1794) n’ont sans doute pas encore inspiré toutes les interprétations en réserve.

* Abel Gance, dans son Napoléon (1927), en donne sa version.

* Andrzej Wajda, dans son Danton (1983), en donne la sienne.

* La Révolution française (1989), film "dantoniste", se termine sur l’exécution de Robespierre.
Robert Enrico se charge de la première partie : Les Années lumière (1789-1792), et Richard T. Heffron, de la deuxième partie, Les Années terribles (1792-1794).


 

Comme le rappelle l’Encyclopœdia Universalis : "Robespierre a succombé devant une coalition hétéroclite".
Contrairement aux journées du 10 août 1792 et du 2 juin 1793, le peuple n’eut aucune part dans cet événement,
Sa chute est le résultat d’une conspiration politicienne et marque la fin des espoirs d’égalité, dont le rétablisement du suffrage censitaire n’est qu’un des aspects.

Robespierre ne voulait évidemment pas "faire" dictateur. (1)
Mais n’est-ce pas le sort de toutes les révolutions : la trahison des idéaux ?

1. Sur Thermidor, on ne vous conseille pas Le Livre noir (Reign of Terror et The Black Book) de Anthony Mann (1949). Sauf, comme curiosité pour les "complétistes".
En pleine période anti-communiste, Mann ne rechigne devant aucun sacrifice anachronique : Robespierre projette de devenir "dictateur", présente les symptômes panaoïaques de Staline, et son bureau ressemble au cachot de La Balue. Il est aussi question de "blasklitser", Madeleine s’appelle Madelon, et dans les estaminets, on danse en java, sur deux airs alternés sans répit : Ah ça ira et La Carmagnole, chantés avec l’accent américain.


Le livre noir - trailer par apparitor
 


Il fait frais, il fait mauvais, y a plus de saisons.
Ne nous inquiétons pas, le soleil reviendra.
En tout cas, pour encore quelques temps.


 



Samedi 25 juillet 2015

 

On a apris hier après-midi, la mort de Pierre Cottrell (1945-2015).
Il était un ami d’enfance et un voisin parisien.

Il reste et restera un personnage présent et passé de nos imaginaires, à peu près au même titre que Julian Beck ou Bob Dylan, une des balises de notre temps.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 25 au 31 juillet 2015.


Et, comme chaque dernier samedi du mois, avant d’aller faire vos emplettes, en ville ou en ligne, ou avant d’aller faire vos emprunts dans votre médiathèque juste avant qu’elle ferme pour travaux, consultez la sélection DVD du mois de Jeune Cinéma.

Mieux : consultez, d’une façon générale, la rubrique DVD-Blu-Ray, à l’état naissant.

En fait, le fin du fin, ce serait de trouver les coffrets, DVD et Blu-Ray qui ont été élus par les DVD Awards de Bologne 2015.

Et tout particulièrement le grand Prix que nous ne saurions trop vous recommander.


 

Walerian Borowczyk : short films and animation
(Pologne-France / 1959-1975), Arrow Films.



Vendredi 24 juillet 2015

 

Chaque Biennale de Venise nous offre l’occasion unique de revoir l’Arsenale, et de réanimer notre amour inconditionnel pour lui.

En 2015, l’Arsenale de "All The World’s Futures" nous a séduits d’un bout à l’autre.

Tout au bout, il y a les deux Phœnix, le mâle et la femelle, de Xu Bing (2012-2013), qui occupent les deux bassins.
Ils avaient été exposés à la Cathédrale de St John The Divine, à New York en 2014.

Mais, à l’Arsenale, lieu laïc, les deux bêtes métaphysiques prennent toute leur dimension : Pas de rédemption, mais renaissance des cendres.


 


 


 


 

Et, puis, à l’autre bout, dans le couloir de sortie, il y a les magnifiques tapisseries de Ibrahim Mahama, né au Ghana en 1987 : Out of Bounds (2014-2015), à partir des sacs de jute qui ont voyagé dans les cales des bateaux. Comme les esclaves.


 


 


 


 


 


Sinon, le Festival international de films de femmes (FIFF, Créteil) nous annonce que les inscriptions 2016 sont ouvertes.

La 38e édition du festival se déroulera du 18 au 27 mars 2016.

Les inscriptions sont donc, dès maintenant, ouvertes et vous pouvez envoyer vos nouveaux projets avant le 30 novembre 2015.

Règlement et formulaire d’inscription en ligne.



Jeudi 23 juillet 2015

 

Bon anniversaire à toi, Hubert J. Selby (1928-2004).
87 ans, tu les fais pas.

Un seul réalisateur a osé adapter Last Exit to Brooklyn (1964) : un Allemand, Uli Edel, en 1989.
Tu expliques ça très bien.

C’est grâce à toi qu’on a connu Brooklyn, il y a cinquante ans, et que, plus tard, on y est allé, sur tes traces.


 


Et voilà que Jolie Môme, qui a 32 ans, prend ses quartiers d’été dans sa base de repli à Saint-Amant-Roche-Savine, au cœur de la belle Auvergne. Elle ne rentrera à Saint-Denis que le 17 octobre 2015.

Donc on va tous voir son mini festival 10e édition La Belle Rouge 2015 à Saint-Amant-Roche-Savine du 23 au 26 juillet 2015.


 

Faites votre programme (il y a des forfaits de 3 jours)



Mercredi 22 juillet 2015

 

C’est ce soir, à la tombée de la nuit, que le Cinéma en plein air de La Villette recommence, c’est la 25e édition.


 

En 2015, le titre : "Home cinéma"

Et le thème, évidemment, "la maison".


 

Close, hantée, refuge, "dans la prairie" ou "de famille", domicile avec adresse ou sans, elle est le lieu de tous les possibles, de tous les imaginaires, et de tous les renversements.

Ce soir, ça commence par The Ghost Writer de Roman Polanski (2010).
Tout le programme est épatant, et s’il fait beau, on peut y être tous les soirs jusqu’au 23 août 2015.

Faites votre programme.

Et profitez-en pour découvrir aussi les courts métrages de La Villette avec deux propositions :

* les mercredis, jeudis, vendredis et dimanches : Villette sur Courts.
Cette année, c’est Vent moderne de Xavier Veilhan (2015).

* les samedis : Premiers pas.
Les courts métrages de réalisateurs qui viennent de sortir leur premier long métrage.

* 25 juillet 2015 : Nouilles de Maryline Canto (1988)
.
* 1er août 2015 : Deweneti de Dyana Gaye (2006)
.
* 8 août 2015 : Paris Shanghai de Thomas Cailley (2011).
* 15 août 2015 : Le Naufragé de Guillaume Brac (2012)

* 22 août 2015 : Le meilleur ami de l’homme de Vincent Mariette (2010)

L’entrée est libre.
Mais si on veut un transat ou une couverture, c’est en location, à partir de 19h30.

Cinéma en plein air, Prairie du Triangle, 75019 Paris.


Les sorties sur les grands écrans :

* Des Apaches de Nassim Amaouche (2014).
Nous n’avons pas oublié le très grand charme de son premier film, Adieu Gary (2009), au ton inimitable.


 

* While We’re Young de Noah Baumbach (2015).
Le réalisateur de Frances Ha.

Et les ressorties en versions restaurées :

* Les Oiseaux (The Birds) de Alfred Hitchcock (1963).

* Falstaff de Orson Welles (1965).

Et, à la Cinémathèque de Bercy :

* La rétrospective Ingrid Bergman.

* Le cycle John Flynn.



Mardi 21 juillet 2015

 

Ce soir, 21 juillet 2015, dans la douceur de l’été parisien (quand il veut bien), emboîtons le pas du Moine bleu dans son labyrinthe du Wild Side.

* Première étape, Jugenstil, au Caire, en janvier 2015.

* Détour par Kostas Kallergis (Athènes) et Ruine (Montreuil).

* Et retour au réel trouble.

Car c’est un soir à se perdre.


Dimanche soir, nous avons revu Good Morning Vietnam de Barry Levinson (1987) sur Arte.

La bande son n’est pas si formidable que dans notre souvenir.
Robin Williams, s’il y joue de son registre rire-larmes avec son talent habituel, s’essoufle un peu.
La construction aussi, laisse à désirer, pas très rigoureuse, probablement masquée à l’époque par le fond pacifiste très fort.

Mais il y a une scène absolument fantastique, qui, à elle seule, sauve toute l’œuvre : Le Vietnam martyrisé sur fond sonore suave, Armstrong qui chante What a Wonderful World !

Alors, on a été chercher sur Internet la séquence pour vous la rappeler.

Et on a trouvé plusieurs vidéos, où Armstrong entrait en scène, et y chantait son tube, les images du spectacle étant illustrées par des images du film en plans insert.
Des vidéos pleines de bonne volonté, travaillées, montées.
Et qui détournaient le propos et l’émotion.

Le "spectacle" brut de la scène et la star qui masquent le réel et le vivant : tout est dit sur cette société.

Heureusement, on a aussi retrouvé la séquence du film, sans image de Satchmo, son corps et son savoir-faire de scène, mais avec sa voix et sa chanson en surplomb et en contrepoint, infiniment plus efficace.
C’est si vite fait de riper et de se tromper de sujet.


 


Good morning Vietnam était suivi d’un documentaire allemand, Give Peace A Chance - La pop peut-elle sauver le monde ? de Birgit Herdlitschke (2015).

Si vous l’avez manqué, vous pouvez le voir sur Arte lundi prochain, le 27 juillet 2015 à 8h55. Et d’ici là, jusqu’au 26 juillet 2015, sur Arte Replay.

C’est une petite histoire de la chanson "engagée", avec une question récurrente : À quoi ça sert, une chanson ?

On est toujours heureux de revisiter cette illusion de notre belle génération, et ses quelques acmés, dont Woodstock, et ils sont toujours nos favoris, ceux qui y ont cru (Give Peace a Chance). Ou n’y ont pas cru (No Future).
Et intéressés aussi par l’observation de l’évolution des causes au long des décennies, sans pour autant qu’elles soient réglées : l’antiracisme, la paix, la justice, l’homosexualité, l’écologie aujourd’hui.

La curiosité de ce documentaire, c’est, en fait, ce point de vue allemand tout en disproportions et un peu bric-à-brac.
Axé seulement USA-Allemagne, le film déroule beaucoup de lieux communs, trop de Lennon (mais après tout c’est le titre du film) et trop de Dylan (venant du film de Scorsese), mais pas de Français ni d’Anglais, des groupes et des noms inconnus qu’on ne découvre pas pour autant, et une Nina Hagen qui passe à la vitesse de la lumière.
Avec, toutefois, une piste intéressante, mais pas développée : Sans parole ni mélodie, le seul rythme, comme engagement de rue, pourrait suffire à la révolte puis au changement (la techno, la Love Parade).

Et une conclusion qu’on aimerait plus explicite : On a chanté autrefois pour la paix (les primitifs), on a ensuite chanté le désespoir (les Punks), on chante maintenant pour la guerre (Le Rap).

En résumé, après avoir vu toutes ces semaines les sales bobines des puissants en costumes-cravates abusant de leur pouvoir, ça a fait plaisir de voir "les bons Allemands".

Et puis, c’est vachement marrant de voir Joseph Beuys chanter avec entrain.


 


Rebond : À propos, vous connaissez Fauve, le groupe ?
Ça s’appelle, le Rap, le Slam ou le Spoken Word.
Ou, comme autrefois, le Sprechgesang (chant parlé) chez Schönberg et Berg.

Olivier Varlet nous a branchés sur Vieux Frères partie 2.


 

Mais on en a d’autres dans nos petits papiers.


Sinon, Paris-Plages a commencé hier. À peu près au même moment, le temps est devenu très variable.


 



Samedi 18 juillet 2015

 

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Nelson Mandela (1918-2013) et c’est le VIe Mandela Day, en français, la Journée internationale Nelson Mandela, proclamée par l’Unesco en novembre 2009.
La première célébration a eu lieu le 18 juillet 2010.

Mandela a consacré 67 ans de sa vie à lutter contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Et il a gagné.

L’apartheid a été aboli le 30 juin 1991, et Mandela, après 27 ans de prison, est devenu Président de la République d’Afrique du Sud, entre 1994 et 1999.

C’est si rare une lutte si inégale, si persévérante, et qui finit par un happy ending, que cette fête est sans doute un des plus légitimes qui soient.

Chaque 18 juillet, chaque "citoyen du monde" est donc censé consacrer 67 minutes de son temps à une action qui soit de la même nature que la lutte de Mandela : pour la paix, pour la justice, pour l’égalité et la fraternité, pour la réconciliation, ce genre de choses.
Pour ce qui nous concerne, nous continuons à penser : No justice, no peace. Et sur la réconciliation : Pas avec n’importe qui.
Et pour l’instant pas de happy ending à l’horizon, nulle part dans le monde.

Quoiqu’il en soit, et bien qu’il vous soit probablement difficile de vous y rendre à temps, on tient à vous parler de trois jours importants, au Festival international du film de Durban. pour fêter la cinéaste Euzhan Palcy.


 

* Ce soir, samedi, pour la première fois en Afrique du Sud, en version restaurée, Une saison blanche et sèche de Euzhan Palcy (1989), avec Marlon Brando, d’après le roman de André Brink (1979, Prix Médicis).
Le film anti-apartheid, qui fête ses 25 ans, réalisé en 1987 dans des conditions dignes d’un roman d’espionnage (1), et bien évidemment interdit en Afrique du Sud pendant l’apartheid, n’a pourtant jamais été projeté depuis son abolition.


Une saison blanche et sèche par bande-annonce-film
 

* Demain, dimanche 19 juillet 2015, la cinéaste sera honorée lors des Simon Sabela Awards pour sa contribution exceptionnelle à l’industrie du cinéma en Afrique du Sud.

* Enfin, lundi 20 juillet 2015, c’est Rue Cases Nègres (1983), un film que André Brink (1935-2015) projetait en secret à ses élèves.

1. François Vila raconte ainsi cette épopée : "En 1987, pour la préparation de Une saison blanche et sèche, la cinéaste de Rue Cases Nègres risque sa vie, leurre les services secrets d’une Afrique du Sud au sommet de la répression, et entre à Soweto incognito avec le soutien du médecin personnel de Nelson Mandela.
Elle se fait passer pour une chanteuse à la recherche de choristes pour la réalisation de son nouvel album alors qu’elle interviewe en secret les victimes de l’apartheid. Chose exceptionnelle à Hollywood, elle parvient à convaincre la Metro Goldwyn Mayer d’engager des acteurs noirs sud-africains pour les rôles des protagonistes noirs du film. Ces acteurs véritablement exfiltrés seront engagés à Londres pour les rôles d’une comédie musicale factice, puis envoyés, depuis Londres, sur le tournage au Zimbabwe.
Pour cette production, la cinéaste ramène Marlon Brando sur les écrans dans le rôle de l’avocat anti-apartheid au x côtés de Donald Sutherland, Dame Janet Suzman, Susan Sarandon, Jürgen Prochnow, Michael Gambon, et la fine fleur des acteurs sud-africains : Zakes Mokae, John Kani, Winston Ntshona, Thoko Ntshinga pour ne citer que ceux là."


Ce 18 juillet 2015 est également l’anniversaire de Hunter S. Thompson (1937 ou 1939 ?-2005). Il s’est suicidé le 20 février 2005, cela fait dix ans.

Aujourd’hui, 18 juillet 2015, il aurait donc…
À dire vrai, on ne sait pas exactement s’il est né en 1937 ou 1939 car il aurait raconté des histoires sur le sujet. Ça correspond bien avec son idée du journalisme gonzo (ultra-subjectif mais précisant le point de vue) qu’il partageait avec son pote et quasi jumeau Bill Cardoso (1937-2006). Ces temps-ci, ça revient sous le terme de narrative journalism.

Le journalisme gonzo, c’était une très pertinente illustration extrémiste du "d’où ça cause" de Bourdieu, et de tous les débats philosophiques anciens sur l’objectivité qui l’avaient précédé.
Ce fut aussi une chouette incarnation du va-et-vient entre journalisme et littérature, circulation qui a encore plus d’un tour dans son sac, et cela depuis… on va dire, par exemple, pour être politique, la Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881. Les adeptes de l’autofiction en sont les descendants.

Pour ceux qui ignorent ce courant, parce que trop jeunes, ou pas branchés, tout est sur Internet.
Mais pour farfouiller de ce côté, rien ne vaut Open Culture.

À propos, on a annoncé ce soir, la mort de Jean Lacouture (1921-2015).
Parmi les nombreuses biographies que comporte son œuvre, il en avait consacré une, très personnelle, à Greta Garbo, la dame aux caméras (1999).
Il l’avait croisée rue de Rivoli, en 1951, raconte-t-il, et l’avait suivie un moment dans les Tuileries, "comme l’auraient fait les héros de Morand ou de Drieu".
En bref, il ne fut pas aussi talkative que Melvyn Douglas chez Lubitsch.
C’était un journaliste de gauche, dans son temps, le 20e siècle.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma, du 18 au 24 juillet 2015.



Jeudi 16 juillet 2015

 

On apprend, via Facebook, qu’on a volé la tête de Murnau dans son caveau du cimetière de Stahndorf à Berlin.
Commentaire d’une de nos amies de FB : "Mais qu’est-ce qu’ils ont, en ce moment, avec les têtes ?"

Bien vu.

On ne résiste pas à illustrer son propos avec une œuvre de Takashi Mura de 2009, A Picture of The Blessed Lion Who Stares at Death, une guirlande de vanités très joyeuses. "There is no alternative", hein, on connaît, pertinent par les temps qui courent.


 

Bonus : développement de l’affaire sur Open Culture.


Nouvelles du Front, chiffres

D’après Le Canard enchaîné du 15 juillet 2015 : La bourse de Shanghai a perdu 32% entre le 15 juin et le 8 juillet 2015, c’est 2 300 milliards de dollars. "Comme elle avait gagné 150% sur les douze mois précédents, elle avait un peu de marge". Et puis le gouvernement chinois est plus fort que les marchés.

À titre de comparaison : La dette grecque, elle, s’élève à environ 200 milliards de dollars.

Front, commentaires

Le capitalisme (devenu mondial et désormais financier) fait joujou.
C’est un jeu dangereux.

Pas tellement parce qu’il y a des morts (des humains, des peuples, ça on s’en fout, hein et c’est pas nouveau).


 

Mais pendant qu’il est occupé à jouer, il néglige sa machinerie, la civilisation industrielle de la Terre, qui est en train de collapser.


 


 



Mercredi 15 juillet 2015

 

À Bercy, dernière rétrospective de la saison : John Flynn (1932-2007) jusqu’au 2 août 2015, jour de la fermeture.

Révélé en 1961 comme scénariste dans West Side Story de Robert Wise (et Jerome Robbins pour les chorégraphies), il a bifurqué ensuite vers le thriller et le film noir, des territoires pour spécialistes, avec des sorties confidentielles.

Même parmi les amateurs, on connaît surtout The Outfit (Échec à l’Organisation, 1973), d’après Donald Westlake, et surtout Best Seller (Pacte avec un tueur, 1987).

Or, Flynn a une véritable œuvre, et la Cinémathèque propose treize titres indispensables.

Ce soir, on ouvre avec Rolling Thunder (Légitime Violence) (1977), d’après une histoire de Paul Schrader, avec un Tommy Lee Jones tout jeune et éblouissant.


 

Au passage, on vous signale les éditions Wild Side, chez qui vous trouverez, en version restaurée avec bonus de Philippe Garnier : Rolling Thunder, Best Seller et The Outfit, justement les films les plus connus.
Raison de plus pour aller tous les jours à Bercy découvrir les autres.


Les sorties sur les grands écrans :

* Bends de Flora Lau (2013).

* Le Combat ordinaire de Laurent Tuel (2015), adapté de la BD de Manu Larcenet.

* La Sonate des spectres de ‪Ivan Heidsieck d’après August Strindberg (2014).

* La Isla Minima de Alberto Rodríguez, (2015) qui marche très fort.

Et les ressorties en versions restaurées :

* Touch of Zen (Sha nu) de Kinh Hu (1971), en 4K, absolument incontournable.


 

* Les Innocents de Jack Clayton (1961) d’après Le Tour d’écrou de Henry James, un grand classique.


1961 - Les Innocents - Jack Clayton par Altanisetta
 



Mardi 14 juillet 2015

 

La 56e Biennale de Venise 2015 s’appelle All The World’s Futures. C’est jusqu’au 22 novembre 2015.

Ce titre véhicule mille espoirs et projets de bonheur et de constructions.


 

Aux Giardini, sont ouverts les pavillons des pays du monde, où triomphe, un instant, la grande paix des arts.
À la fois merveilles et alibis du système économique dominant et des politiques guerrières réelles.

Sur le quai Viale Giardini Pubblici, le Street Art propose un autre jeu de piste, parallèle, marginal, et nous oriente vers "le Pavillon des immigrés anonymes sans État".


 

La flèche indique le chemin, vers l’eau, vers les eaux.


 

On continue sur le chemin indiqué. On tombe sur la noyée.


 


 

En hommage aux femmes de la Résistance en Italie : Venezia alla Partigiana, (1964), le corps solitaire, balloté par les marées, conçu par Augusto Murer (1922-1985).


 

Télescopage des images, des époques, des univers.
Plus petit dénominateur commun : l’humanité.


Toujours à Venise, et à propos de voyages, Fabio Mauri (1926-2009), dans le Padiglione centrale, aux Giardini, nous offre son mur de valises et son enfant perdu.

Il Muro Occidentale o del Pianto avait déjà été présenté à Milan, au Palazzo Reale, en 2012 dans l’exposition : "Fabio Mauri. The End".

Digression : Fabio Mauri et Pier Paolo Pasolini étaient des amis de trente ans. Ils avaient fondé, en 1942, la revue d’art et de littérature Il Setaccio. Les performances et les installations de l’un répondaient en écho aux films et aux écrits de l’autre. En 1975, à Bologne, ils avaient tenté une expérience à partir de L’Évangile selon St Matthieu : la projection du film sur le corps même de PPP assis sur une chaise, en chemise blanche, signifiant la responsabilité de l’artiste et de l’intellectuel dans son corps même : Intellettuale : il Vangelo secondo Matteo di/su Pier Paolo Pasolini.

Mauri a su ce que signifiait vraiment cette performance de Bologne, très exactement le 2 novembre 1975.

Mais il n’aura pas su à quel point Il Muro Occidentale o del Pianto nous parlerait en 2015.


 


 

À quel point il nous renverrait aux naufragés de la Méditerranée, comme aux vieilles valises de Ellis Island.


 



Lundi 13 juillet 2015

 

À Venise, la Biennale est douce, et fermée le lundi.

À l’Arsenale, découverte du sculpteur américain Melvin Edwards, né en 1937.
Et coup de foudre.

Il se dit inspiré par les techniques de soudure du fer du sculpteur Julio Gonzalez (1876-1942), qui vécut à Montparnasse, et son mentor, Picasso.


 

Mais les ombres que produisent ses œuvres, sur les murs, elles ne viennent ni de Picasso, ni de Gonzalez.
Elles ne viennent pas du hasard non plus.
Et pas tant que ça, non plus, du travail de la lumière dans l’installation de l’Arsenale.

Elles sont comme une aura aléatoire, issue des mouvements de nos regards.


 

C’est la magie de la Biennale : des liens inconnus et mystérieux qui s’établissent entre artistes et récepteurs.

Pour savoir comment ça marche, on devrait relire Hans Robert Jauss (1921-1997) ou même lire Charles Sanders Pierce (1839-1914). Mais on n’en a pas du tout envie.

Le fait est que nous, en face de certaines œuvres d’art, "ça" marche.
Et c’est, comme être amoureux ou être inspiré, la preuve que les dieux existent.
Au moins en nous.
On dit bien : les.


 


À Lyon : Avis à tous les cinéastes, Les Inattendus préparent la rentrée.

Ils lancent un appel à films pour la prochaine édition de leur festival (Lyon, 22-30 janvier 2016). Dépêchez-vous : les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 Juillet 2015.

Les Inattendus acceptent les films de professionnels ou d’amateurs, issus d’écoles ou d’ateliers, résultant de gestes individuels ou de démarches collectives.

Des films sans thème imposé, de tous genres (documentaire, essai, fiction, animation, expérimental), sur tous supports (vidéo, pellicule), de toutes durées dès lors qu’ils s’inscrivent dans une logique de recherche et d’expérimentation.

Sont acceptées les copies de visionnage sous format DVD, ou par lien Viméo, les films sous support pellicule (16mm ou 8mm), BluRay, DVD ou fichier numérique, format mov ou mp4, codec H264 (débit de 20Mb/s maximum).

Les fichiers ProRes sont proscrits.

Remplissez le formulaire.



Samedi 11 juillet 2015

 

Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 11 au 17 juillet 2015.


"Un homme qui n’aime ni les animaux ni les enfants ne peut pas être foncièrement mauvais", disait W. C. Fields.

On a dit ça, on a rien dit.

La phrase fait son petit effet sur les néophytes qui ne la connaissait pas encore, et qu’est-ce qu’on fait des enfants dans la ville chaude ?

Quelques propositions, autres que le ciné, dont certaines gratuites :

* Musée des arts et métiers,
 60 rue Réaumur
, 75003 Paris.

* Institut suédois. 10 rue Elzévir, 75003 Paris (l’entrée rue Payenne est fermée durant l’été).

* Musée du Quai Branly, 37 Quai Branly, 75007 Paris.

* Palais de la Découverte, avenue Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris.

* Muséum d’histoire naturelle, 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire
75005 Paris.

* Cité des Sciences et de l’Industrie, 30 avenue Corentin Cariou
75019 Paris.

* Exploradôme, 18 avenue Henri-Barbusse, Place du Marché, 94400 Vitry-sur-Seine.

* Musée de l’air du Bourget, Aéroport de Paris - Le Bourget, 93350 Le Bourget.

* Musée en Herbe, 21 rue Hérold
, 75001 Paris.

* Musée Art Ludique, 34 Quai d’Austerlitz
75013 Paris.

* Musée des Arts forains, Les Pavillons de Bercy, 53 avenue des Terroirs de France, 
75012 Paris.



Vendredi 10 juillet 2015

 

Omar Sharif (1932-2015) est mort d’une crise cardiaque tout à l’heure au Caire.

Nous n’oublierons jamais ni l’alter ego de Lawrence d’Arabie, Sherif Ali, ni Jivago.

Il fut aussi un grand joueur de bridge, et cela nous touche aussi. Il avait gagné contre Pierre Jaïs, et il avait écrit plusieurs ouvrages sur le bridge, dont un manuel qui pouvait faire de l’ombre aux Albarran, Jaïs et Lahana, et autres Ghestem.


 

Nous aimons les joueurs, ceux qui se jugent à la fois à leur chance et à leur savoir, qui vénèrent autant les hommes et les dieux. On dit bien : les.

Aparté : Nous lançons un appel.
On a lu, autrefois, un polar qui commençait par une partie de bridge époustouflante : un grand chelem annoncé et gagné avec 6 points.
Impossible de retrouver de quel polar il s’agissait. Il nous semble que c’était dans la Série noire, mais rien n’est moins sûr, aussi bien Le Masque.
Qui a la réponse est invité(e) à se faire connaître : Jeune Cinéma lui offrira un abonnement d’un an.
Fin de l’aparté.

Quelque chose d’autre nous émeut, dans la mort de Omar Sharif.

Dimanche 18 janvier 2015, dans le Journal de Old Gringo, nous évoquions la mort de de l’actrice égyptienne Faten Hamama (1931-2015).
Pour pouvoir l’épouser, en 1955, un certain Michel Demitri Shalhoub, libanais, s’était converti à l’Islam, devenant Omar Sharif. Plus tard, leurs carrières les avaient séparés, il était parti pour Hollywood et elle était restée en Egypte.

Nous ne l’oublierons pas, disions-nous.
Là, il était rentré en Égypte, mais, atteint de la maladie d’Alzheimer, il avait oublié Faten, son amour de jeunesse.

Nos albums photos, nos ordinateurs, nos mémoires, nous-mêmes…
Pour nous autres, animaux humains, nulle éternité.



Jeudi 9 juillet 2015

 

Ce soir, sans aucune hésitation, nous allons au Grand Action pour voir, en avant-première :

* À 20h00 : Port-au-prince, dimanche 4 janvier de François Marthouret (2013), Avec Emmanuel Vilsaint, James-Star Pierre, Rosa Bursztein, Anyes Noel.
Le film est adapté du livre Bicentenaire de Lyonel Trouillot (Acte Sud, 2004).

Tout le monde sera là : François Marthouret et ses acteurs, ainsi que le compositeur Pascal Contet (qui sortira un nouvel album le 31 août 2015 : Utupian Wind Solo (Cdz music).
Et aussi les producteurs : Serge Guez, Sylvain Bursztein, Peter Kassovitz, Alain Berliner, Richard Mayoute.

Le film ne sortira en salle que le 29 juillet 2015.
On va pas vous dire, comme à la télé : "Soyez les premiers à découvrir", etc.
Nous refusons cette fébrilité compétititve moderne, qui inventent les nouvelles maladies du siècle : le burn-out à la place de la mélancolie.

Mais, là, ce soir, on a l’occasion de rencontrer une belle équipe, et Marthouret, ce grand acteur qui fait de bien beaux films depuis 15 ans.
Nous nous souvenons de Comment va la douleur ? (2010) avec émotion.

Demain, François Marthouret recevra, dans le cadre "Prix de l’Ambassade d’Haïti en France", la distinction "Amis de Haïti", à la Maison de l’Amérique latine.

Le Grand Action, 5 rue des Écoles 75005 Paris.



Mercredi 8 juillet 2015

 

De temps en temps, on tire des bords vers le monde du théâtre.

Aujourd’hui, on vous propose un petit passage à Avignon, le second festival de Olivier Py (comme patron, parce que comme artiste invité, il y est un habitué) et le 69e de sa propre histoire.

Tout à l’heure, à 16h00, heure chaude, on va rencontrer les professionnels de la profession avec le Cercle des attachés de presse du spectacle vivant, en collaboration avec le Syndicat de la critique dramatique et musicale.

Au programme, un débat :
Spectacle vivant : quel avenir pour la culture dans les médias ?

Avec quelques bonnes questions :
Quelles sont les raisons de l’affaiblissement médiatique de la critique théâtrale et de la Culture en général ? Le manque de moyens financiers entraine-t-il une diminution de l’espace réservé à la culture dans les médias ? Les rédacteurs, aujourd’hui, sont-ils assez curieux ? Le lecteur achète-t-il son journal pour la Culture ? Quel est la place de la presse Internet face à la presse papier ? Quel avenir pour la presse culturelle ? Etc.


 

Espace rencontre de la Cour du Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail-Boquier, 84000 Avignon.


Partout en France, le mercredi, il y a le ciné : les sorties et les ressorties.
Cette semaine, on vous conseille tout particulièrement :

* Amy de Asif Kapadia (2015).


 

On s’en vante pas, mais, pour tout vous dire, on ne la connaissait pas, ou alors vaguement, à travers les buzz people qui finissent toujours par vous atteindre, même quand on est bien planqué.

Eh bien, ce documentaire de Asif Kapadiaa été une révélation au festival de Cannes 2015. Non seulement parce que c’est un très beau travail, rigoureux et sans dérive, mais aussi parce que Amy, décidément, c’était vraiment quelqu’un.


 

* Microbe et Gasoil de Michel Gondry (2015).


 

Et puis, comme chaque été, on peut revisiter ses souvenirs, ou voir enfin ce qu’on avait toujours raté : c’est l’époque de ressorties de films précieux.

* Le Troisième Homme de Carol Reed (1949), comme vous ne l’avez jamais vu, en version restaurée.
Et on peut vous dire que, sur la piazza Maggiore de Bologne, c’était quelque chose !


 

* Wanda de Barbara Loden (1970).

Wanda, c’est un film hapax.
Un petit film "de femme" passé inaperçu, et qui n’a jamais cessé, pourtant, de faire parler de lui. Réalisé par Barbara Loden, actrice, femme d’Elia Kazan, passée inaperçue aussi, et qui, pourtant, resurgit régulièrement de décennies en décennies.


 

* Enfin, un petit feu d’artifice Paul Vecchiali, avec, pour commencer :

* En haut des marches (1983).

* Rosa la Rose, fille publique (1985).

* Once More (Encore) (1987).

* Le Café des Jules (1988).

Paul Vecchiali en 1999.



Lundi 6 juillet 2015

 

À Rennes, il existe une association épatante : Libero.

Le cinéma, tout le monde a envie d’en faire, devant ou derrière la caméra.
Le cinéma, comme tous les arts, ça s’apprend.
Car "sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie", disait notre vieux pote Georges B.

Avec Libero, on peut apprendre.

Et si on vous le dit maintenant, pour la Rentrée, c’est que les inscriptions de l’Atelier cinéma, sont ouvertes.


 

Association Libero, 108 rue Adolphe-Leray, 35000 Rennes.



Dimanche 5 juillet 2015

 

Ευχαριστώ ! Και καλή τύχη !
 


 



Samedi 4 juillet 2015

 

Comme tous les samedis : Salut les câblés !

L’injonction était claire. Mais c’est sûr qu’on n’avait pas prévu la canicule.
Les 1% sont sous clim, les 99% suent toutes les eaux de leurs corps, et, à Blois (mairie PS), on coupe l’eau aux Albanais du camp Cache-Cache.
Le climat - comme la démographie - sont des paramètres sous-estimés dans les sciences sociales, et notamment en histoire. Le capitalisme n’est pas né sous les tropiques, par exemple.
Tout ça pour dire que le programme de télé reprendra, comme prévu, à partir de lundi prochain. Ou mardi. Selon la température.


 


Et pendant ce temps... Grand choc, thermique et intellectuel : la lecture d’un livre pas comme les autres, paru au début de l’année :

* Pablo Servigne & Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Paris, Seuil, 2015.


 

Un titre trop long pour être honnête, trop malin pour être sérieux, mais recommandé par un ami fiable. On s’y colle hier soir, on y passe la nuit.
Et ce matin, on a une autre vision du monde, une nouvelle Weltanschauung toute neuve, donc aussi ce qui va avec, un corps, une âme et un devenir entièrement refaits à neuf, comme aurait analysé Papa Jung.


 

Cela ne doit pas arriver souvent dans une vie, à part Claudel derrière son pilier, on n’en connaît pas beaucoup qui ont de tels chocs devant une évidence, genre lettre volée.
Et cela, juste à partir d’un petit livre marrant et pas prétentieux, qui se lit comme un polar. On sait que ce sont généralement des petits livres (et non de lourds pavés), qui servent d’éclaireurs aux humains, mais ça demeure étonnant.


 

Certes, ça se préparait doucement, depuis des années, l’écologie - politique, l’apolitique on s’en méfiait - faisait son chemin de vieille taupe dans nos consciences. Tout était là, mais rien ne faisait plus sens depuis qu’on avait abandonné l’idée du Grand Soir (sous toutes les formes imaginables). Nos rayons de SF (livres, comics, DVD) se saturaient, nos imaginaires aussi, ça s’appelle une fuite en avant.

Ça s’appelle une révélation. Pas de panique, c’est pas une crise de mysticisme. Plus du genre : "Bon sang mais c’est bien sûr !" et "Élémentaire, mon cher Watson !"


 


 

Le livre est tout à fait concret, des chiffres, des raisonnements, des références incontestables.


 

Voilà : Inutile de pester plus longtemps contre la "croissance" et contre les crises économiques qui en sont le carburant avec les dégâts que l’on sait.
On a vu, au long des siècles, se dérouler la tragédie : les péripéties, les catharsis parfois, la prochaine étape, c’est le basculement : la catastrophe.
Et c’est pour demain.


 

Avec la révélation, est arrivé un avis de terreur, accompagné d’une sorte de grande joie (un peu honteuse), qui s’exprime au futur antérieur : on a appartenu à une génération et à un espace terrestre qui auront vécu la meilleure époque de toute l’histoire de l’humanité, et on va faire la fermeture. Il faudra juste de procurer les petites pilules du Dernier Rivage.


 

En attendant, plus on se rapproche de ce "collapse", plus on devrait se fondre dans une communion sociale et avoir des rêves adaptés à l’agonie, comme les Mayas devaient en avoir. Au programme, surveiller ses rêves.


 

Le livre de Servigne et Stevens donne l’année 2020, comme date possible des premiers signes graves d’effondrement. Sans doute pas aussi spectaculaire qu’un champignon atomique.


 

Un tout petit truc suffira, déjà arrivé par-ci par-là, un hacker habile sur le Net, plus de cash aux distributeurs des villes, ni de bouffe dans le supermarché du coin, et tout suivra car tout se tient.
On a encore un peu de temps pour organiser des îlots de survie d’amis. Pas trop compter sur de très hypothétiques réveils politiques nationaux, les forces en présence sont bien trop puissantes et installées, "hors sol", et si loin de nous autres. Mais construire des refuges et des réseaux, c’est faisable, les modèles existent, dans l’histoire des idées comme dans la réalité des groupes alternatifs. Pas faire des provisions, mais apprendre à planter des choux ensemble.

Ça n’empêche pas de continuer l’ancienne solidarité avec les luttes traditionnelles, éventées désormais mais qui furent si belles et si justes dans l’ancien monde.


 


À Bologne, ce matin, on avait comme projet l’intégrale des Vampires de Feuillade (9h-18h45). Les feuilletons, c’est bien, des RV réguliers, des compagnons de voyage.
Mais toute la série d’un coup, c’est encore mieux, immersion totale et retrait de la réalité.
Sauf qu’il ne faut pas rater le début, et donc il faut se réveiller tôt. Traverser Bologne le matin, quand il fait encore frais, c’est pourtant délicieux. Ce sera pour une autre fois.

* À notre programme du jour (Mais il y a tant de choix à Bologne, qu’on peut ne pas se croiser pendant toute la semaine) :

* Les leçons de cinéma, celle de Chantal Akerman, et celle de Caterina d’Amico sur Rocco et ses frères.

* le Peter von Bagh du jour : Sinitaivas - Matka muistojen maisemaan (Ciel bleu - Voyage au pays de la mémoire) (1978), un hommage à la culture populaire et à l’amour du tango.

* Et ce soir, le "gran finale", qui se fait en deux lieux :

Au Teatro Comunale, à 20h30, avec Rapsodia satanica (1915-1917) : un feu d’artifice d’images du muet, où préraphaélites, symbolistes, décadents et Art Nouveau, en couleurs d’origine, se mêleront à la partition musicale de Pietro Mascagni, sous la direction de Timothy Brock avec l’orchestre du Teatro Comunale di Bologna.


 

Sur la piazza Maggiore, à 21h45, avec 2001, Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (1968), devenu classique incontournable, sur lequel tout a été dit et discuté, mais qui n’a pas fini d’en épater certains.



Vendredi 3 juillet 2015

 

À tout seigneur, tout honneur I, on commence par le Dead.

Résurrection de Grateful Dead : le groupe fête ses 50 ans à Chicago, les 3, 4 et 5 juillet 2015.

Bob Weir, Phil Lesch, Mickey Hart et Bill Kreutzmann. Et le guitariste Trey Anastasio pour remplacer Jerry Garcia, mort en 1995, il y a 20 ans.


 


À tout seigneur, tout honneur II, on poursuit par Bologne.

D’abord un petit souvenir d’hier, jeudi 2 juillet 2015, sur la piazza Maggiore, avec Isabella Rosselini et Gianluca Farinelli, juste avant Casablanca  :


 

Et puis, ce vendredi, un programme chargé de souvenirs : Buster Keaton, Rocco et ses frères, Jeanne Dielman, Europa 51’

Nous, nous surveillons la remise des prix du DVD.

Et puis, nous persévérons dans l’exploration de l’œuvre de Peter von Bagh, et aujourd’hui, c’est du lourd, avec, comme chaque jour, à 14h30 : Mies Varjossa (L’Homme de l’ombre) (1994).

En 1991, les archives soviétiques (ex-URSS et pays de l’Est), ont été ouvertes et mises à la disposition des chercheurs.
Peter von Bagh, historien hyper concerné, s’est empressé d’aller y voir de plus près sur un personnage controversé et inctournable de l’histoire de la Finlande : Otto Wille Kuusinen (1881-1964).

Mies Varjossa, réalisé pour la télévision, est en trois parties :

* I - Kommunistin kuolema (La Mort du communisme).

* II - Suomen kansantasavallan presidentti (Le Président de la "République démocratique finlandaise")

* III - Mikä on ei pysy (Qu’est-ce qui est éternel ?)

La Finlande est une terre ravagée par les convoitises et donc les guerres.
Mais, entre la Guerre civile, la Guerre d’hiver ou la Guerre de continuation, les Finlandais, sous leurs airs sévères, ont toujours ri et chanté.

Sur le Net, on a trouvé une petite comédie appartenant aux Archives nationales finlandaises sur la Guerre d’hiver, qui correspond à la période : Otto-Wille ja Teuvan Tiltu.


 

Et le vrai Otto Wille Kuusinen :


 

* Et enfin la surprise du chef, une gâterie inespérée en fin de journée : L’Île enchantée de Henri Roussel (1927).


 

Henri Roussel (1875-1946) n’est connu que par quelques cinéphiles très attentifs, et généralement négligé par les autres. Acteur de cinéma et de théâtre, réalisateur de plus de 25 films muets et parlants, peut-être pas un auteur, bref, pour l’instant, il est peu exhumé.

Pour L’Île enchantée, en tout cas, impossible de bouder son plaisir : décors naturels (entre Ardèche et Corse), acteurs beaux et modernes, conscience de classe et passions contrariées, romanesque à la Colomba (Mérimée), le tout accompagné par le génial Gabriel Thibaudeau au piano, on se régale comme à 16 ans.


À Nantes, aujourd’hui, à la Bibliothèque municipale (médiathèque Jacques Demy) on inaugure l’exposition Claude Cahun (Nantes, 1894-Jersey, 1954) : photographies, dessins, écrits, qui durera jusqu’au 31 octobre 2015.

Avec des visites commentées par Claire Lebossé (Musée des Beaux-arts de Nantes) et/ou par Marion Chaigne (Bibliothèque municipale de Nantes), toutes deux commissaires de l’exposition : Samedi 4 juillet 2015 à 14h ; jeudi 16 juillet 2015 à 18h ; jeudi 27 août 2015 à 18h ; samedi 12 septembre 2015 à 14h ; samedi 19 septembre 2015 à 15h (dans le cadre des Journées du patrimoine) ; dimanche 20 septembre 2015 à 15h (dans le cadre des Journées du patrimoine).

Téléchargez le programme.


 

Nous reviendrons sur l’événement, avec un documentaire de Fabrice Maze et la parution de Claude Cahun, l’antimuse de Anne Egger aux éditions Les Hauts fonds (2015).


 


Le cinéma en plein air, à la fraiche, c’est délicieux, en été. Quand la fraiche arrive et si elle arrive... Profitons-en quand il en est encore temps, on ne sait pas ce que l’avenir du climat nous réserve.

Ça commence ce soir à Auber, en entrée libre, où la ville vous propose d’investir le square Stalingrad et vous y sentir bien.

Ce soir, des animations à partir de 18h00, une restauration légère sur place, un mur d’escalade, un atelier "Initiation film d’animation" avec l’atelier KUSO, Circul’livre, un concert de jazz manouche avec le trio de William Brunard accompagné par Angelo Debarre et Raangy Debarre.

Et, à la nuit tombée, le film : La Première Étoile de Lucien Jean-Baptiste (2009), qui fut le Grand prix du jury et le Prix du public au Festival international de comédie de l’Alpe d’Huez.


À Toulouse, aussi, tous dehors.
Comme chaque été depuis 2005, la Cinémathèque transforme la cour du 69 rue du Taur en une salle de projection à ciel ouvert.
Les séances sont à 22h30.

Pour commencer, ce soir, vendredi 3 juillet 2015 : Rebel Without a Cause (La Fureur de vivre) (1955).

NDLC : À l’époque, ils auraient pas eu de raisons de se rebeller ?



Jeudi 2 juillet 2015

 

À Bologne 2015, c’est giovedi.
En avant-popos, un petit coup d’œil à San Petronio, sur la piazza Maggiore.
La réfection de San Petronio est finie, et c’est la première fois, depuis 2010, que nous revoyons la basilique, débarrassée de ses échafaudages et aussi belle que dans sa folle jeunesse.


 

Et en prime, voici le dos sublime, tout couturé de San Petronio :


 

Au programme, en vrac : Les Vampires épisode 8 "Le Maître de la foudre", Ingrid (par elle-même et par Isabella Rossellini et Stig Bjorkman), quelques Leo McCarey, Pather Panchali de Satyajit Ray (1955) en version restaurée (ce qui fera plaisir aux vieux cinéphiles génération des 60’), Big Ben : Ben Webster in Europe de Johan van der Keuken (1967), le projet Keaton sur la piazza Maggiore, etc. Vous n’avez qu’à regarder le programme, après tout, y a pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui fassent le boulot.


 

Quoiqu’il en soit, voici notre sélection :

* Le matin, les muets de chez Mastrioanni. "Nous autres, complétistes… etc." dit le boss, alors, même quand ils sont faibles, ils ne peuvent être exclus de la filmo. La majorité du temps, ça vaut le coup.

* À 14h30 : Notre Peter von Bagh quotidien : Edvin Laine (2006), un portrait du cinéaste finlandais (1905-1989).
Avec une introduction de Timo Malmi, le directeur du Festival du Soleil de Minuit, qui présente le livre de PVB, Sodankylä ikuisesti (WSOY, Helsinki, 2010 ; Éditions Rosebud, 2014). Sala Scorsese.


 

* À 18h00 : Dans la section Documenti e documentari, tout sur Ella Maillart (1903-1997), que vous ne connaissez sans doute pas, avec Ella Maillart Double Journey de Antonio Bigini et Mariann Lewinsky Sträuli.


 

Les voyageurs et les explorateurs mâles ont droit à des places, des rues, des chapitres, des livres entiers.
Les voyageuses ont droit à quelques ouvrages confidentiels, et deux ou trois têtes d’affiche au mieux, connues de quelques uns-unes (Alexandra David-Neel et Isabelle Eberhardt, et puis c’est à peu près tout).
Il faut dire qu’elles sont moins nombreuses. Mais tellement plus "méritantes" !

Ella Maillart, de Genève, sportive émérite, elle, s’est fait l’Asie centrale et orientale. Avec Peter Fleming en 1935, ce qu’elle raconte dans Oasis interdites.

À propos de femmes et de voyages, on vous renvoie de nouveau au Quai Branly :


À Paris, à la Maison de la poésie, on suit le chemin de Pierre Bourdieu, avec, à l’occasion de la sortie du numéro 206-207
 de la revue Actes de la recherche en sciences sociales (1), une table ronde : La culture entre rationalisation et mondialisation. Entrée libre dans la limite des places disponibles.


 

1. Fondée en 1975 par Pierre Bourdieu et un groupe de confrères du Centre de sociologie européenne, Actes de la recherche en sciences sociales rassemble la production d’un vaste réseau international de chercheur·e·s. La revue publie les résultats de recherches, achevées ou en cours, en sociologie et dans les disciplines voisines (histoire sociale, sociolinguistique, économie politique, etc.). Elle offre ainsi des outils intellectuels pour comprendre les phénomènes sociaux du monde contemporain, dans la perspective d’une sociologie critique des modes de domination.

Maison de la poésie, 157 rue Saint-Martin, 75003 Paris.


Nous vous rappelons aussi que vous avez été invités par les Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) à honorer de votre présence la projection du documentaire Jean Zay, ministre du cinéma (1936-1939) de Alain Tyr et Francis Gendron avec Alain Braun.
Les inscriptions étaient reçues avant le 30 juin 2015.
Mais si vous avez oublié, vous pouvez encore tenter votre chance.


 


Enfin, ne ratez pas le Festival du film merveilleux & imaginaire 6e édition avec le soutien de la commission française pour l’UNESCO (2-4 juillet 2015).

Ça commence ce soir, à 18h30, avec un petit cocktail d’ouverture.


 

Théâtre Douze, 6 avenue Maurice Ravel, 75012 Paris.



Mercredi 1er juillet 2015

 

À Bologne 2015, pour ceux qui suivent la Bergman, il y a : Die vier Gesellen (Les Quatre compagnons), de Carl Froelich (1938) et, évidemment, ce soir, sur la piazza Maggiore, Casablanca de Michael Curtiz (1942).

On croit toujours que tout le monde l’a vu 20 fois, ce film mythique.
Erreur manifeste.
Quelques uns ne l’ont vu que 10 fois.
Et il y a tous ceux-zet-celles qui ne l’ont jamais vu, car les nouvelles générations émergent tous les 20 ans (et, accessoirement, nous poussent dans la tombe, d’ailleurs).


 

Sinon, notre choix d’aujourd’hui :

* Occupation permanente de la salle Mastroianni et sa programmation des muets. Ceci pour poursuivre l’enthousiasme inattendu pour la projection d’hier soir, piazetta Pasolini, de La Princesse aux clowns de André Hugon (1924), dont une lecture politique pointue est possible aujourd’hui. Après enquête, il semble que, parmi les cinéphiles les plus érudits (à part une exception que nous ne nommerons pas pour ne pas le faire rougir), Hugon et ses 89 films, soit inconnu au bataillon. Même s’il n’était pas "un auteur", il serait astucieux de le faire resurgir.

* À 14h30 : les débuts du jeune Peter von Bagh comme réalisateur, une fiction et un court métrage un peu loufoque : Kreivi (Le Comte) (1971), précédé de Pockpicket - Recollections of a Helsinki Bourgeois Youth (1968) de Peter von Bagh et Pertti Maisala (salle Scorsese).


 


 

* À 16h45, le testament politique de Peter von Bagh avec Sosialismi (2014), introduit par Bernard Eisenschitz.


 


 

Et puis, on travaille un peu quand même avec trois leçons de cinéma à l’Auditorium :

* À 15h00 : Il futuro della pellicula, table ronde avec Gabe Klinger, Pietro Marcello, Jonathan Nossiter, Alexanre Payne, Renato Berta, Christian Richter, Éric Le Roy, Grover Crisp, Jose Manuel Costa, Michael Pogorzelski, Nicola Mazzanti, Gianlca Farinelli, Rachael Stoelje.

* À 17h15 : Rencontre avec Isabella Rosselini.

* À 18h30 : Rencontre avec Jacques Rancière.


À Paris (et dans toute la France), les films qui sortent que nous vous recommandons :

* Le Conte des contes de Matteo Garrone (2015).

* Fantasia de Wang Chao (2014).


Pour les Parisiens seulement, un petit rappel : le Forum des images reprend, en quatre séances, le palmarès du Festival international du film d’animation d’Annecy 2015, aujourd’hui mercredi 1er juillet 2015 et demain.

Mercredi 1er juillet 2015

* À 19h00 : Courts métrages primés (1e partie)

* À 21h00 : Carte blanche à l’Agence du court métrage.

Jeudi 2 juillet 2015

* À 19h00 : Courts métrages primés (2e partie).

* À 21h00 : Avril et le monde truqué de Franck Ekinci (2013), Cristal du long métrage 2015.


 



Voyage dans le temps.

 


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