* Old Gringo-édito * Janvier 2015 * Février 2015 * Mars 2015 * Avril 2015 * Mai 2015 * Juin 2015 * Juillet 2015 * Août 2015 * Septembre 2015 * Octobre 2015 * Novembre 2015 * Décembre 2015
René Vautier est mort le 4 janvier 2015.
Ça a mis du temps à se mettre en place, mais à présent on le programme un peu partout.
On se dit qu’il ne gêne plus personne et qu’il aurait sans doute préféré un peu plus de reconnaissance et d’interlocuteurs de son vivant.
Mais certains ne sont pas soupçonnables de se mettre à la mode de l’actualité.
Ce dimanche, à 15h30, le Musée de l’histoire de l’immigration et le Maghreb des films lui rendent hommage.
Au programme, un film qui témoigne de son engagement aux côtés du FLN, tourné dans les maquis, deux films traitant des conditions de vie des émigrés, et un film portant sur l’engagement politique.
* Les Ajoncs ;
* Et le mot frère, et le mot camarade.
À la suite de la projection, on pourra débattre avec Moïra Vautier, Bruno Muel, Gilles Manceron, Peggy Derder et Mouloud Mimoun.
Palais de la Porte dorée, 293, avenue Daumesnil , 75012 Paris.
Sinon, c’est pas parce que la fête des mères on s’en fout, qu’il ne faut pas saisir ce prétexte pour se faire des petits cadeaux entre gens qui s’aiment.
Alors revoilà un petit bonus qu’on vous avait proposé le 1er février 2015, et dont nous sommes sûrs que vous n’avez pas pris le temps de le voir.
En 1956, René Vautier avait écrit un petit scénario sur les affres de l’engagement des réalisateurs. En 1975, il en en fait un court métrage : Le Remords.
On le trouve aussi sur le DVD Hommage à René Vautier des Mutins de Pangée.
Et à propos de fête, ce 31 mai 2015, c’est l’anniversaire de Rainer Fassbinder (70 ans et fêté sur Arte), de Clint Eastwood (85 ans et fêté sur TCM) et de Julian Beck (90 ans et fêté nulle part).
Pas le même genre de beautés, ni d’itinéraires.
Mais nous les aimons tous les trois assez tendrement, chacun pour des raisons qui leur sont propres, et qui nous appartiennent.
On peut se faire une surboum fantasmée en leur honneur (participation libre).
Mais pour ceux qui préfèrent le réel, on a une autre proposition bien concrète, la fête du Chien qui aboie :
* À 20h00 : Soirée de pré-ouverture de la 3ème édition du Panorama du cinéma colombien de Paris, avec des projections, de la musique, et le groupe de musique populaire colombien, Marimba & Chirimia.
Café de la presse, 36 boulevard de la Bastille 75012 Paris.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 30 mai au 5 juin 2015.
Basés à Lyon, Les Inattendus, l’Association pour la pratique et la diffusion d’un cinéma (très) indépendant, nés en 1995, auront vingt ans à la fin de l’année 2015.
Ils nous proposent plein de choses (allez voir leur programme).
* Parmi lesquelles notamment, un appel à films pour la prochaine édition du festival des Inattendus qui aura lieu à Lyon du 22 au 30 janvier 2016. Les inscriptions, c’est jusqu’au 15 juillet 2015.
* Et pour tout de suite, ce soir-même, vendredi 29 et demain samedi 30 mai 2015, Les Nuits mutines.
Mutin, mutine, mutineries, on ne se trompera pas sur les mots : il s’agit des 5e Nuits du cinéma militant.
Au programme des documentaires de réalisateurs dont on entend peu les noms, et qui sont pourtant des témoins essentiels de leur temps, avec, dans une des trois salles, la salle Léo-Ferré, un coup de projecteur sur le cinéma de René Vautier, dont on n’a jamais tant parlé que depuis qu’il est mort au début de cette année 2015, et ne peut plus rétorquer.
Demandez le programme de ces deux nuits exceptionnelles !
MJC du vieux Lyon, 5 place de Saint-Jean, 69000 Lyon.
29 et 30 mai 2015, de 18h à 2 heure du matin. Prix libre.
D’abord on se souhaite un bon anniversaire : le site de Jeune Cinéma a un an aujourd’hui.
Après avoir hésité entre deux gâteaux, tous deux spéciaux, nous avons choisi les deux, que nous consommerons selon nos humeurs.
Le froufrou girly ou la mâle Saint-Valentine, l’amour et la révolution (quel que soit son genre), c’est pas le même usage, mais ça va si bien ensemble.
Les sorties sur les grands écrans :
* Dancers de Kenneth Elvebakk (2014), documentaire norvégien.
* L’Ombre des femmes de Philippe Garrel (2015).
Parmi les films importants de Cannes, le Garrel figure en bonne place (sélection Quinzaine des réalisateurs). Voir le numéro de Jeune Cinéma papier spécial Cannes, à paraître début juillet 2015.
Et les ressorties en versions restaurées :
Tout particulièrement, une réapparition forte de Karel Zeman, avec trois films de derrière les fagots :
* Voyage dans la préhistoire (1955).
* Le Baron de Crac (1961). Voir aussi Munchhausen.
* L’Arche de M. Seravdac (1970).
Et, pour compléter la connaissance du maître des marionnettes, deux DVD :
* La Magie Karel Zeman, paru au début de l’année 2015, avec cinq courts métrages, chez Malavida éd. où vous pourrez faire connaissance avec M. Prokouk. Qui ne connaît pas M. Prokouk ne sait rien de l’âme tchèque.
* Chronique d’un fou chez Second Run DVD.
* Placido de Luis Berlanga (1961), sélection du festival de Cannes 1962.
À l’heure où la belle Espagne chère à nos cœurs renaît et nous redonne l’espoir, on doit se souvenir de Berlanga, le chroniqueur rusé de l’Espagne franquiste, que la France ne découvrit vraiment qu’en 1963 avec El Verdugo.
* Le Miroir de Andreï Tarkovski (1974).
* Allemagne année zéro de Roberto Rossellini (1948).
Jean Lescot (1938-2015) est mort le 29 avril 2015.
On l’apprend, par le plus grand des hasards, via Facebook (c’est un comble !).
Il est maintenant à Bagneux, dans un carré Laïc.
On le savait malade, mais la nouvelle désole d’autant plus qu’elle est rétrospective. Et qu’on n’a pas pu lui dire adieu.
Voilà, on fait le maximum pour affronter l’avalanche des infos, on y laisse un temps précieux, pour y apprendre des choses qui, en général, n’ont aucune importance.
Et puis on rate l’essentiel, l’intime.
Voilà, ce jour-là, on n’a pas acheté Le Monde, Lelia qui n’aimait les mails n’a pas téléphoné, et dans le ciel, on ne voyait aucun signe spécial, qui aurait pu nous alerter.
Ciao vieux camarade !
On reviendra sur ta carrière de comédien, exemplaire, et sur ta chaleur humaine d’ami, inoubliable.
Te souviens-tu du rôle qu’on aurait pu t’offrir : Victor Hugo ?
C’était au Hangar, en 2008.
On ne connaît pas assez le Musée des arts et métiers, à Paris.
À partir d’aujourd’hui, mardi 26 mai 2015, y commence une exposition d’après l’œuvre graphique de Tardi : Avril et le monde truqué. Enquête au musée.
Le film, du même nom, de Franck Ekinci et Christian Desmares, sortira en novembre 2015. En attendant, enquêtons avant tout le monde.
C’est un parcours proposé pour les 9 à 14 ans, mais nous pensons que c’est jusqu’à 77 ans.
Musée des arts et métiers, 60 rue Réaumur 75003 Paris, du 26 mai 2015 au 6 mars 2016.
Le cycle Amour et anarchie continue à l’Institut finlandais.
Ce soir, à 19h30 : Nuit de béton (Betoniyö) de Pirjo Honkasalo (2014).
C’est le dernier film de "la grande dame" du cinéma finlandais, qui fit un véritable triomphe lors de la cérémonie des Jussi de 2014.
Les Jussi, c’est l’équivalent des Césars.
Institut finlandais, 60 rue des Écoles 75005 Paris.
Et puis, il se passe toujours quelque chose au cinéma La Clef.
Ce soir, on peut se faire une soirée complète de courts métrages :
* À 18h00 : deux courts métrages indiens contre le nucléaire : Hight Power (2013) et Jaitapur Live (2014) de Pradeep Indulkar.
* À 20h30 : Une sélection du festival international de Morelia (Mexique), 12e édition :
Ramona de Giovanna Zacarías (2014) ; Nunca regreses de Leonardo Díaz (2014) ; El palacio de Nicolás Pereda (2013) ; Por qué el recuerdo ? de Juan Pablo González (2014) ; Sable de Jean-Marc Rousseau Ruiz (2013).
Hier soir, le Jury du 68e Festival de Cannes, présidé par Joel et Ethan Coen, a dévoilé les noms des lauréats 2015 lors de la cérémonie de clôture.
Cela ne devrait pas vous avoir échappé.
Tout s’est bien passé et tout le monde s’est congratulé, comme à l’accoutumée.
Après avoir rendu hommage à Jean Zay, figure de la résistance et fondateur du Festival, Lambert Wilson a accueilli en musique sur la scène du Grand Théâtre Lumière les remettants (sic) et les lauréats.
Agnès Varda a reçu une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de son œuvre des mains de Jane Birkin.
Puis a suivi le film de Luc Jacquet, La Glace et le Ciel (2015).
Nous ne sommes pas mécontents du palmarès.
Nous regrettons tout de même que n’y figure aucun Italien, et tout spécialement Mia Madre de Nanni Moretti.
Pour le principe, parce que Moretti lui-même n’a plus besoin de ça.
Vous aurez tous les points de vue de Jeune Cinéma sur les films de Cannes 2015, pas seulement sur la compétition officielle ni sur les lauréats, dans le numéro spécial Cannes papier, qui paraîtra début juillet, comme d’habitude.
Ce qui semble étonnant, tout de même, c’est que dans la presse relatant ce court événement qui lui semblait majeur, personne n’ait évoqué le magistral ballet présenté avant l’annonce des résultats par le collectif japonais Enra, dirigé par Nobuyuki Hanabusa.
Le spectacle était absolument épatant de ces danseurs jouant avec la lumière, et se jouant des frontières entre vivant et écran.
Une petite idée de ce qu’ils font avec une de leurs créations : Primitive.
Regardez donc aussi : Pleiades ou Fuma Kai.
Avant tout, au-dessus des frontières et dans l’ubiquité, bon anniversaire Bob !
Tu rajeunis pas, nous non plus.
Chaque année, nous lui souhaitons, entre nous, son anniversaire, avec le Charlie Brown de 1973 offert par Skorecki et les dessins de Maria Zerres, offerts par le Palazzo Donà Dalle Rose à Venise en 2011.
L’an dernier, nous l’avons souhaité sur le site JC, alors tout jeune, dans le Journal de Ma’ Joad.
Aucune raison de déroger à la tradition.
À Cannes 2015 dernière :
Ce soir, cérémonie de clôture, avec palmarès, visible sur Canal+ en clair, à partir de 19h00.
Le film de clôture, qui suivra la "distribution des prix", La Glace et le ciel de Luc Jacquet (hors compétition), est bel et bon, et juste.
À Bologne : Hommage à Giuseppe Bertolucci (24-31 mai 2015).
Giuseppe a souvent été éclipsé par son frère, Bernardo.
Mais il tient toute sa place dans le cœur des cinéphiles.
La Cineteca de Bologne lui offre une petite fête, à lui et à son œuvre multiforme et inclassable, faite de cinéma (fictions et documentaires), de vidéo et de théâtre.
Ça commence ce soir avec Berlinguer ti voglio bene (1977), le film où Roberto Benigni a révélé son talent comique.
À Paris, proposition de programme de long week-end : ciné et dancing.
Au cinéma La Clef, à partir de 18h, une soirée spéciale Merzak Allouache, avec deux films et en sa présence.
* À 18h00 : Les Terrasses de Merzag Allouache (2013).
* À 19h30 : Rencontre avec le réalisateur.
* À 20h30 : Bal El-Oued City de Merzag Allouache (1993) :
Et puis, ensuite, on peut aller guincher à l’Alimentation générale (de 20h30 à 4 heures du mat).
Canne 2015. Palmarès de la section officielle Un Certain Regard 2015
Jury de Un certain regard 2015 : Isabella Rossellini, présidente ; Haifaa al-Mansour, Panos H. Koutras, Nadine Labaki, et Tahar Rahim.
* Prix Un certain regard : Hrútar (Béliers / Rams) de Grímur Hákonarson.
* Prix du Jury : Zvizdan (Soleil de plomb / The High Sun) de Dalibor Matanić.
* Prix de la mise en scène : Kiyoshi Kurosawa pour Kishibe no tabi (Vers l’autre rive / Journey to the Shore)
* Prix Un certain talent : Comoara (Le Trésor / Treasure) de Corneliu Porumboiu.
* Prix de l’avenir : Masaan de Neeraj Ghaywan. ex-aequo avec Nahid de Ida Panahandeh.
* Macbeth de Justin Kurzel, dernier film de la compétition officielle, et notre film préféré du jour. D’abord, c’est bien, mais aussi, il est le seul.
Et tout à l’heure : soirée de clôture de Un certain regard, avec projection du film primé.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 23 au 29 mai 2015.
Cannes 2015. Prix de la Quinzaine des réalisateurs 2015
La Quinzaine des Réalisateurs est une section non compétitive, mais certains partenaires attribuent des prix, remis lors de la cérémonie de clôture.
* Prix Art Cinéma de la CICAE : El Abrazo de la serpiente (Le Baiser du serpent) de Ciro Guerra.
* Prix SACD : Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Desplechin.
* Label Europa Cinémas : Mustang de Deniz Gamze Ergüven.
* Prix Illy du court métrage : Rate me de Fyzal Boulifa ; Mention à The Exquisite Corpus de Peter Tscherkassy.
Cannes 2015. Palmarès de la Cinéfondation et des courts métrages 2015.
Jury de la Cinéfondation et des courts métrages : Abderrahmane Sissako, président ; Cécile de France, Joana Hadjithomas, Daniel Olbrychski et Rebecca Zlotowski.
* Premier Prix : Share de Pippa Bianco (AFI’s Directing Workshop for Women, États-Unis).
* Deuxième Prix : Locas perdidas de Ignacio Juricic Merillán (Carrera de Cine y TV Universidad de Chile, Chili).
* Troisième Prix ex æquo : The Return of Erkin de Maria Guskova (High Courses for Scriptwriters and Film Directors, Russie).
* Troisième Prix ex æquo : Victor XX de Ian Garrido López (ESCAC, Espagne).
La Sélection de courts métrages de Cannes 2015 comprenait 18 films d’étudiants en cinéma choisis parmi 1 593 candidats en provenance de 381 écoles dans le monde.
Nos films préférés du jour :
* Chronic de Michel Franco (2015). Compétition officielle.
* Valley of Love de Guillaume Nicloux (2014). Compétition officielle.
Au nord de la Catalogne et au sud de l’Occitanie, il y a les Rencontres Cinémaginaire d’Argelès-sur-Mer. Elles commencent ce soir (22-30 mai 2015).
En 2015, c’est la 30e édition, et, comme 7 ans c’est l’âge de raison, 30 ans c’est l’âge de la première maturité.
Au tout début, il y a, en 1992, "Un été au ciné", qui devient "Passeur d’images".
En 2013, Cinémaginaire (Association à but non lucratif)se voit confier par la DRAC Languedoc-Roussillon, la gestion de la coordination régionale du dispositif Passeurs d’images.
Entre ces deux dates, une histoire exemplaire des voies que peut emprunter le mouvement d’éducation populaire qui perdure.
Elle se focalise désormais sur l’image rusée et la nécessité de son décryptage, ainsi que sur le lien social qu’un tel travail crée : tout simplement la possiblité de la citoyenneté.
On ajoute ceci : en ce moment, le fait que le festival soit sur le route de l’Espagne et qu’il soit jumelé avec celui de Girona, ne nous est pas indifférent.
On dit ça, on dit rien que des mots sérieux, qui se juxtaposent au plaisir fou du cinéma, ce qui demeure tout de même le principal.
Au programme chaque année : des avant-premières, une compétition de films courts, un ciné-concert, des projections en plein air, des fanfares, des buffets en terrasse, etc.
Faites votre programme.
Cannes 2015 : Palmarès de La Semaine de la critique 2015, 54e édition.
Jury de la Semaine de la critique : Ronit Elkabetz, présidente ; Katell Quillévéré, Peter Suschitzky, Andréa Picard et Boyd van Hoeij.
* Grand Prix Nespresso : Paulina (La Patota) de Santiago Mitre (2015).
* Prix Révélation France 4 : La tierra y la sombra de Cesar Augusto Acevedo (2015).
* Prix Découverte Sony Cine Alta du court métrage : Varicella de Fulvio Risuleo (2015).
* Aide Fondation Gan pour la Diffusion : Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore (2015).
* Prix SACD : La tierra y la sombra de Cesar Augusto Acevedo.
* Prix Canal+ du court métrage : Ramona de Andrei Cretulescu (2015).
Nos films préférés du jour :
* Dheepan de Jacques Audiard (2015). Compétition officielle.
* Le Trésor (Comoara) de Corneliu Porumboiu (2015). Un certain regard, cf. infra, Visions sociales.)
Cannes 2015. Visions sociales.
Ce soir, le film sélectionné par Un certain regard : Le Trésor (Comoara) de Corneliu Porumboiu (Roumanie, 2015).
Costi passe son temps entre son travail de comptable et sa famille. Le soir, il lit des contes à son fils de 5 ans. Parfois, Costi s’imagine lui-même dans le rôle des héros. Un soir, alors qu’il est en train de lire Robin des Bois…
Château Mandelieu-La Napoule, 21h.
Ce soir, jeudi 21 mai 2015, à 18h00, vernissage de MAD#1.
MAD#1, c’est le nouveau grand rendez-vous annuel centré sur la figure de l’éditeur, avec un panorama des pratiques éditoriales contemporaines, de l’édition fanzine aux œuvres rares : prints, multiples, livres, films et disques d’artistes.
On peut y faire des rencontres passionnantes, y découvrir des performances artistiques étonnantes et en débattre : les artistes, les graphistes, les responsables de collections publiques, les éditeurs, les collectionneurs, les chercheurs et les libraires sont là, venus du monde entier.
Dans cette profusion, nous vous recommandons tout particulièrement l’installation photographique de Jean-Louis Leibovitch, Apatrides, que vous trouverez sur le stand de Dirk Bakker Boeken (B6).
C’est le premier volet d’une série et un hommage à Wols, Max Ernst, Lion Feuchtwanger qui furent internés, en 1940, au camp des Milles par le gouvernement français.
Ça dure jusqu’à dimanche soir, 24 mai 2015.
PS. Le blog de Jean-Louis Leibovitch fait partie de nos sites amis.
La Maison rouge, 10 Boulevard de la Bastille 75012 Paris
Il y a 70 ans, le 8 juin, Robert Desnos (1900-1945) mourait du typhus, au camp de Terezin. Ses amoureux le célèbrent et lui rendent hommage, dès le mois de mai.
Après Terezin, Desnos nous est revenu, à Paris, à Montparnasse.
Le tombeau familial a accueilli la bouée de sauvetage qu’il demandait dans Les Grands Jours du poète : "À ce propos une petite salière Cérébos se dresse avec difficulté sur ses jambes fines. Elle verse dans mon assiette ce qu’il me reste à vivre. De quoi saler l’Océan Pacifique. Vous mettrez sur ma tombe une bouée de sauvetage. Parce qu’on ne sait jamais."
Anne Egger s’en réjouissait : "Pour Desnos, c’est chouette. Enfin quelqu’un a agi".
Quelques rendez-vous avec Desnos :
* Ce soir, jeudi 21 mai 2015 : La veille du Pont-au-Change. Christian Deudon dit Robert Desnos (poèmes de Contrée (1942) et de Calixto (1943), Confidences de Youki (Fayard, 1999), et un texte de Nadine Lefébure qui participa à la revue surréaliste La Main à Plume. Avec Natacha Lumet et musique de Maxime Perrin.
Théâtre de l’île-Saint-Louis, 39 quai d’Anjou, 75004, 18h30.
* Depuis samedi 9 mai jusqu’au mercredi 27 mai 2015 : Exposition Robert Desnos, le veilleur du Pont-au-Change. À côté de documents d’archives, des œuvres graphiques contemporaines dédiées à Desnos (Ernest Pignon-Ernest et de jeunes artistes contemporains).
Mairie du 6e arrondissement de Paris (Galerie du Luxembourg).
* Mercredi 27 mai 2015 : Dans le cadre la Journée Nationale de la Résistance, une journée Robert Desnos, présentée par Sonia Masson et la Compagnie Le Lampion, avec une brigade d’intervention poético-urbaine, un apéro Desnos, des projections et un spectacle poétique et musical.
FIAP, 21 rue Cabanis, Paris 75014, 10h-20h.
* Jeudi 28 et vendredi 29 mai 2015 : Concert Bonsoir tout le monde par la Compagnie Louise Lame, avec des poèmes de Robert Desnos, mis en musique et interprétés par Vincent Bouchot, Denis Chouillet, Chantal Galiana, Stéphane Leach, Louise Leterme, Martin Leterme, Vincent Leterme, Joseph Racaille.
Théâtre Le Regard du cygne, 210 rue de Belleville, 75020, 20h.
Bar ouvert à partir de 19 heures et après le concert jusqu’à 21H45.
Réservation obligatoire.
Notre film préféré du jour :
* La Giovinezza (Youth) de Paolo Sorrentino (2015). Compétition officielle.
Cannes. Visions sociales.
Ce soir le film sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs :
Songs My Brothers Taught Me de Chloé Zhao (États-Unis, 2015)
Johnny vient de terminer ses études et s’apprête à quitter la réserve indienne de Pine Ride avec sa petite amie, pour chercher du travail à Los Angeles.
Château Mandelieu-La Napoule, 21h.
À Paris, à l’Institut finlandais, le cycle Amour et Anarchie continue.
Ce soir, à 19h30 : Heart of a Lion (Leijonasydän) de Dome Karukoski (2013).
Institut finlandais, 60 rue des Écoles, 75005 Paris.
Les sorties sur les grands écrans :
* Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Desplechin (2015). Quinzaine des réalisateurs Cannes 2015.
* La Loi du marché de Stéphane Brizé (2015). Compétition officielle Cannes 2015.
Et les ressorties en versions restaurées :
* Umberto D de Vittorio De Sica (1952).
* L’Extravagant Mr Ruggles de Leo Mc Carey (1935).
Nos films préférés du jour :
* Amnesia de Barbet Schroeder (2015). Hors compétition.
* Sur de Fernando Solanas (1988). Cannes Classics.
* Marguerite et Julien de Valérie Donzelli (2015). Compétition officielle.
Cannes 2015. Vsisions sociales.
Ce soir le film sélectionné par la Semaine de la critique :
* Dégradé de Tarzan & Arab Nasser (2015)
Bande de Gaza, de nos jours. Le salon de beauté de Christine déborde de clientes : une divorcée amère, une religieuse, une lunatique accro aux drogues, une jeune fille en passe de se marier...
Château Mandelieu-La Napoule, 21h.
À Paris, c’est le mardi de Cinécaro.
Ce soir, à 19h30 : Pauline à la plage de Éric Rohmer (1983), un grand classique, dont vous pourrez discuter avec Antoine de Baecque, historien et critique de cinéma.
CinéCaro, le ciné-club du Carreau du Temple.
Nos films préférés du jour :
* La Loi du marché de Stéphane Brizé (2015). Compétition officielle.
* Vice-Versa (Inside Out) de Pete Docter et Ronaldo del Carmen (2014). Hors compétition.
C’est jamais dans le mainstream qu’on va trouver des pépites, mais à la marge et sur le chemin des écoliers. Au lieu de mendier des invitations en fringues de location à la porte du bunker, les vrais cinéphiles vont voir ailleurs. Et se trouvent des chefs d’œuvre.
À Cannes, quelque chose ressemble à l’Union sacrée - et on a toujours un petit faible pour le pacifique œcuménisme, sans en être dupe un minute (même durant les mois de janvier, qui sont parfois aussi meurtriers que les mois d’avril, aurait constaté Robin Cook, fin de la parenthèse).
C’est Visions sociales. au Château Mandelieu-La Napoule (16 au 24 mai 2015).
Avec comme marraine, en 2015, la grande Corinne Masiero, "actrice engagée". Entrée libre et gratuite et rencontre avec les équipes des films.
NB : Les films primés à la Semaine de la critique et à la Quinzaine des réalisateurs seront projetés le dimanche 24 mai 2015.
À l’origine, l’action cinéma de la CCAS.
Et ceux qui l’on rejointe : Cannes Cinéphiles, la Cinéfondation, Un certain regard, la Semaine de le critique, la Quinzaine des réalisateurs, ACID, PCMMO (Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen Orient) et quelques autres.
Visions sociales commence aujourd’hui avec le documentaire sélectionné par ACID : Je suis le peuple de Anna Roussillon (France, 2014).
Alors que le peuple égyptien se soulève place Tahrir, les villageois des campagnes du sud suivent la révolution sur leurs écrans de télévision.
Château Mandelieu-La Napoule, 21h.
À Paris :
Le Collectif argentin pour la mémoire (1) nous annonce le retour, comme chaque année le printemps, de La Sudestada, 16e édition (18-22 mai 2015), dont voilà le programme.
Avec trois recommandations :
* Años de calle (Les années de rue) de Alejandra Grinschpun (2013) VO sous-titres anglais. Ambassade d’Argentine,, mercredi 20 mai 2015, à 19h30.
* Tata Cedrón, el regreso de Juancito Caminador (Tata Cedrón, le retour de Juancito Caminador)
de Fernando Perez Vachini (2011) VO sous-titres français.
Maison de l’Amérique Latine, jeudi 21 mai 2015, à 21h.
* Los Anconetani (Les Anconetani ) de Silvia di Florio (2014) VO sous-titres anglais. Maison de l’Argentine, vendredi 22 mai 2015 à 19h30.
Entrée libre à toutes les séances.
1. En collaboration avec l’Ambassade d’Argentine en France, l’INCAA (Institut National du Cinéma et des Arts Audiovisuels), la Maison de l’Argentine de la Cité Universitaire de Paris et la Maison de l’Amérique Latine, le cycle est soutenu par la Fundación Universidad del Cine, le Cine Club Rosario, la Federación Argentina de Cine Clubs.
Mélusine : Un petit trip surréaliste en péniche à Paris ?
À 19h, ce soir, Le mot dans tous ses arts et L’Association pour la recherche et l’étude du surréalisme (Université de Paris VIII) ont le plaisir de vous inviter sur la péniche La Balle au bond.
Au programme :
* Un apéro qui requinque.
* Puis de 19h30 à 21h00 : Érotisme, un mot, une vie, présenté et animé par Hélène Tirole.
* Puis une conversation avec Henri Béhar (directeur de la revue Mélusine), Pierre-Henri Kleiber (co-auteur de Éros c’est la vie), et Françoise Py (maître de conférences en histoire de l’art).
* Et plein d’autres choses : Extraits du film Minimes Innocences, à propos de Virginia Tentindo ; lectures de poésie par Dominique Rabourdin, Guy Girard, Joël Gayraud, Claude Cauët, Lou Dubois, Jean-Louis Jacopin, Charles Gonzales. Etc.
On vous suggère de réserver : Helene.tirole@gmail.com ou 06 34 54 55 42.
Péniche La Balle au bond, 3 Quai Malaquais - Port des Saints-Pères, au pied du Pont des Arts et de l’Académie française.
Participation aux frais de 5 € et gratuité pour les membres de L’Après, du Mot dans tous ses arts et les bouquinistes.
Un autre rendez-vous aussi : à 20h00, à La Clef avec Amnesty International pour voir le film de Laura Poitras, Citizenfour (2014).
Puis pour en débattre avec Dominique Curtis, coordinatrice du groupe Liberté d’expression, surveillance et vie privée à Amnesty France.
Nos films préférés du jour :
* Asphalte de Samuel Benchétrit (2015). Hors compétition.
* Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormaël (2015). Quinzaine des Réalisateurs.
On a aussi aimé :
* Mon roi de Maïwenn (2015). Compétition officielle.
* Lumière ! Montage d’une centaine de films Lumière restaurés en 4 K. Production de l’Institut Lumière, bientôt en DVD.
C’est l’occasion de vous rappeler la super belle exposition de Thierry Frémaux et Jacques Gerber, à l’occasion du 120e anniversaire du cinéma Lumière ! le cinéma inventé, au Grand Palais (26 mars-14 juin 2015).
Nous vous en parlions le dimanche 22 mars et le vendredi 3 avril 2015 dans le Journal de Old Gringo.
Le temps passe très vite : la fin de l’expo, le 14 juin 2015, c’est demain.
Il n’y aura plus jamais d’anniversaire semblable de la naissance du cinéma en 1895.
Cette année, il y a encore des tas de visiteurs qui vont y reconnaître leurs albums de famille et y être profondément émus.
En 2025, disons qu’ils seront moins nombreux.
Nos films préférés du jour :
* Mia madre de Nanni Moretti (2015). Compétition officielle.
* Amy de Asif Kapadia (2015). Hors compétition.
* Carol de Todd Haynes (2015). Compétition officielle.
Si Twitter n’existait pas, il faudrait l’inventer au plus vite.
Pour les réticents, voilà la nouvelle : Twin Peaks est de retour.
Ainsi parla David Lynch tout à l’heure.
Les angoisses que Jeune Cinéma décrivait dans le Journal de Old Gringo le 19 avril 2015, vont s"apaiser, celles de Showtime (on s’en fout), celles de Lynch (on s’en fout moins), celles du fan-club (on s’en fout pas du tout).
Il n’est pas interdit de penser que si tous les addicts des drogues multiples et variées envoyées, en vaporisations continues par Big Brother et sa main invisible, étaient vraiment stone, et sans jamais aucune crise de manque, le monde serait plus paisible.
Naturellement, cette idée vaut aussi par son contraire.
On sait (presque) tout là-dessus.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 16 au 22 mai 2015.
Les Cannois et leurs invités se croient au centre de la Terre.
Erreur ontologique, politique, géographique et morale.
Jeune Cinéma se voudrait plutôt un voyageur - voire un hobo - basé sur Sirius.
C’est prétentieux, oui, on sait.
Mais quelle paix intérieure que de respirer cool loin de la foule déchaînée !
Bref, aujourd’hui on envie ceux qui pourront aller à la Bibliothèque Truffaut, aux Halles à Paris, à 14h45, écouter et débattre du terrorisme dans le cinéma hollywoodien post-11 septembre.
Il y a longtemps que les acteurs de l’histoire (ou les agités qui se pensent comme tels) se débrouilent pour agir en temps et en heure afin de faire la Une du Vingt-heures, à la télé.
La méthode s’est perfectionnée, et a culminé le 11 septembre 2001 à NYC.
Elle est désormais un outil ordinaire du terrorisme, faut que ça se voie, que ça fasse du bruit, et c’est encore mieux quand c’est du direct.
Les médias ont leur sujet tout trouvé, les spectateurs s’ennuient moins, et les "gars pleins d’idéal" trouvent leur quart d’heure.
Tout le monde y trouve son compte.
Sébastien Candelon (1) parle de "terrorisme-spectacle", et réfléchit à sa place dans le cinéma hollywoodien, à sa mise en scène médiatique, à son influence, à la frontière hypermouvante entre réalité et fiction, aux choix cinématographiques dans le paysage politique américain, bref au rôle (et au statut), tous deux renouvelés, de Hollywood dans l’histoire.
1. Sébastien Candelon travaille sur Histoire et représentations du terrorisme dans les blockbusters hollywoodiens post-11 septembre 2001. À paraître.
Bibliothèque du cinéma François Truffaut, 4 rue du Cinéma (Forum des Halles) , 75001 Paris. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Bon anniversaire à Mario Monicelli (1915-2010), cent ans aujourd’hui.
Il aurait vécu ses cent ans s’il ne s’était pas jeté de la fenêtre de l’hôpital San Giovanni de Rome, ce funeste 29 novembre 2010. C’était un lundi, et, en Italie, toutes les émissions de télé ont interrompu leur programme pour annoncer la nouvelle.
Il nous avait tellement fait rire, avec les petits bonheurs comme avec les grandes misères, il aimait tant la vie et les bistrots à vin, avec ses copains, Dino Risi (1916-2008), Luigi Comencini (1916-2007), Ettore Scola (1931-2016). Devenu vieux et malade, il aurait eu besoin d’aide, il n’aurait pas dû être obligé d’affronter ce dernier recours dans une telle solitude.
C’était un homme engagé, et pas seulement avec des fictions comme Les Camarades en 1963.
En 2001, au G8 de Gênes, avec notamment Gilo Pontecorvo et Ettore Scola, il avait fait partie du projet collectif de Franco Maselli : filmer l’événement pour un documentaire : Un altro mondo è possibile (2001).
En 2002, il s’était rendu à Jérusalem, avec onze collègues dont Ettore Scola, pour filmer les terribles conditions de vie des Palestiniens : Lettere dalla Palestina (2003).
Mais peut-être que tous les films dur "maître de la comédie à l’italienne" comme répètent les médias, étaient "engagés", à commencer par son premier, réalisé avec Steno, Totò cerca casa (Totò cherche un appartement, 1949).
Nommé et récompensé un peu partout (Venise, Berlin, San Sebastian, Rome, etc.), Mario Monicelli n’était pas un "abonné" du Festival de Cannes. Un seul de ses 69 films y avait été sélectionné en compétition en 1977 : Un borghese piccolo piccolo (Un bourgeois tout petit petit).
Cette année-là, c’est Padre Padrone des frères Taviani qui avait remporté la Palme d’or. Le films de Mario Monicelli était reparti bredouille. Le jury était présidé par Roberto Rossellini (1906-1977).
Jeune Cinéma a suivi son travail depuis son numéro 9 d’octobre 1965, sur (Casanova 70), jusqu’à son dernier film, Rose del deserto (2006).
Nos films préférés du jour :
* Le Fils de Saul (Saul Fia) de László Nemes (2015). Compétition officielle.
* Hrútar (Rams) de Grímur Hákonarson. Un certain regard.
* By Sidney Lumet de Nancy Buirski (2015). Cannes Classics.
Et la bonne nouvelle du jour :
Demain, la projection de La Dame de Shanghai de Orson Welles (1948) aura lieu "en présence de l’équipe du film". So they say.
En 2015, Cannes 68e édition, un nouveau prix, pas une nouvelle section (pour l’instant, en tout cas).
L’Œil d’or sera décerné au meilleur documentaire, toutes sections confondues.
Le jury, présidé par Rithy Panh, est composé de la productrice syrienne Diane El Jeiroubi, de la comédienne Irène Jacob, du cinéaste Nicolas Philibert et du critique de Variety, Scott Foundas.
Il sera remis, sous le patronage de la Scam et de la Société civile des auteurs multimédias, et en partenariat avec l’INA, le 23 mai 2015, à la veille de la clôture du festival.
B. B. King (1925-215), le Blues Boy, est mort hier.
Notre film préféré du jour : Notre petite sœur (Unimachi Diary) de Hirokazu Kore-Eda (2014). Compétition officielle.
Jeune Cinéma aime Kore-Eda depuis sa découverte à Pesaro 1997, où était présenté son documentaire Without Memory (1996). Depuis qu’il est passé la fiction, il n’a jamais déçu.
Hier, Lambert Wilson, en maître de cérémonie, a assuré hier comme un grand professionnel le discours d’ouverture du Festival 2015.
Il a même cité Sophocle, ce qui est bien, et François Truffaut, bravo, avec une belle définition de ce dernier : "Le cinéma, c’est faire faire de jolies choses à de jolies femmes".
Quel dommage qu’il ait trop fait confiance au rédacteur de son introduction, car cette définition ne vient pas de l’auteur des 400 Coups.
Elle date de 1929, et est due à l’ange tutélaire du site de Jeune Cinéma, Jean George Auriol, mort avant que Truffaut ne fasse ses premières gammes - mais celui-ci avait de bonnes lectures et savait où piocher.
Aujourd’hui, ce jeudi 14 mai 2015, c’est le jour des véritables ouvertures cannoises.
C’est Naomi Kawase qui lance Un certain regard, avec An : Sweet Red Bean Paste.
C’est du Kawase pur jus, irréprochable, gentil comme tout, considérablement moins métaphysico-cosmique que d’habitude. Avec une vieille dame adorable, un cuisinier méritant et une lycéenne attentive. On l’oubliera sans doute rapidement, mais ça tient bien le temps d’une projection.
Côté Quinzaine des Réalisateurs, place à Philippe Garrel.
L’Ombre des femmes est un film à l’ancienne : noir & blanc, tournage en 35 mm, triangle amoureux malheureux.
Est-ce parce qu’il tranche ainsi sur le tout-venant numérique qu’il nous a paru beaucoup plus intéressant que les films précédents de l’auteur.
Et puis, à la Semaine de la Critique, Les Anarchistes de Elie Wajeman.
Le projet est curieux, de tenter une description des milieux révoltés de la fin de l’avant-dernier siècle, entre propagandistes par le fait et partisans de la reprise individuelle. Mais le cinéaste ne s’est pas pris les pieds dans le tapis de la reconstitution, même si le point de vue adopté est celui du héros, un flic infiltré et dénonciateur.
Et enfin, ACID a sélectionné Je suis le peuple de Anne Roussillon.
And now, the show is going on.
Sinon, présentation à Cannes puis sortie à Paris de Mad Max de George Miller (2015), le quatrième, 36 ans après le premier, inoubliable.
Les sorties sur les grands écrans :
* Certifiée Halal de Mahmoud Zemmouri (2014).
* La Cité muette, une mémoire occultée de Sabrina Van Tassel (2014).
* Good Night Mummy de Veronika Franz & Severin Fiala (2014).
* La Tête haute de Emmanuelle Bercot (2015).
Ce qui nous amène à ce qui ne peut pas vous avoir échappé : le festival de Cannes 2015 commence ce soir, justement avec La Tête haute de Emmanuelle Bercot.
Pour un petit aperçu de ce qui attend les festivaliers, voir l’éditorial de Jeune Cinéma n°365, qui vient de paraître.
Montée des marches qui va éblouir les afficionados.
Et film qu’on peut donc voir également à Paris, dès le début de l’après-midi, avant Cannes.
Les ressorties de ce mercredi :
À noter une large offensive Melville.
Après L’Armée des ombres (1969) précédemment, cette semaine, un tir groupé.
* Le Doulos (1962).
* Le Cercle rouge (1970).
* Un flic (1972).
Et pas celui que certains d’entre nous préfèrent : Léon Morin prêtre (1961)
Enfin le Mizoguchi de la semaine : après L’Intendant Sansho et L’Impératrice Yank Kwei Fei, c’est La Rue de la honte.
Carlotta nous les distille l’un après l’autre, ne les manquez pas.
Surtout Sansho et Kwei Fei, héros sans pareils.
À Paris :
Ce soir, a lieu le traditionnel cinéconcert du cinéclub de l’ENS. :
Cette année, c’est le groupe de musique électroacoustique Alcôme qui est invité - Quelle bonne idée ! - pour accompagner le beau film muet sur le Paris des années 20 de André Sauvage, Études sur Paris (1929)
Salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005, Paris, à 20h30.
Pour ceux qui ne pouront pas rentrer, restez devant votre écran, avec une autre musique.
Toujours à Paris, au Théâtre de La Colline : Stanislas Nordey met en scène Affabulazione de Pier Paolo Pasolini. (12 mai-6 juin 2015).
Pasolini ne supportait pas le théâtre italien, et, par exemple, détestait Dario Fo.
Cela ne l’a pas empêché d’écrire son Manifeste pour un nouveau théâtre en 1968 où il défendait un "théâtre de la parole", qui s’écrirait à partir du "manque de l’action scénique" (par définition limité à l’espace réduit de la scène).
Ce qui nous fait immédiatement penser à la définition de l’hystérique, qui donne à voir pour cacher ce dont il manque. Et nous entraînerait trop loin, suffit pour cette fois.
Sa haine du théâtre n’a pas non plus empêché PPP d’écrire du théâtre, dans les années 70 : Calderón, Affabulazione, Pylade, Porcherie, Orgie, Bête de style.
Stanislas Nordey, un de ses plus fidèles fan, a monté Bête de style en 1991, Calderon en 1993, Pylade en 1994.
Il a monté Porcherie en 1999 à Saint Denis et l’a remonté en 2000 à Caen.
Manquait Affabulazione.
Ça commence ce soir, avec Marie Cariès, Raoul Fernandez, Thomas Gonzalez, Olivier Mellano, Anaïs Muller, Stanislas Nordey, Véronique Nordey, Thierry Paret.
Théâtre de La Colline, 15 Rue Malte-Brun, 75020 Paris.
À Lyon :
L’institut Lumière fait fort avec une quasi-intégrale des frères Coen intitulée Road Trip dans l’Amérique des frères Coen (12 mai-2 juin 2015).
Pendant ce temps, les Coen seront à Cannes, présidents du jury de la sélection officielle.
Au programme, pour commencer, ce soir, mardi 12 mai 2015, le Minnesota avec Fargo (1996).
Suivront dans le trip :
* le Texas avec Blood Simple (1984) ;
* Chicago avec Millers’ Crossing (1990) ;
* Hollywood avec Barton Fink (1991) ;
* New York avec The Hudsucker Proxy (1994) ;
* Los Angeles avec The Big Lebowski (1998) ;
* le Mississipi avec O’Brother (2000) ;
* la Californie avec The Barber (2001) ;
* Los Angeles à nouveau avec Intolerable Cruelty (2003) ;
* le Mississipi à nouveau avec The Ladykillers (2004) ;
* La frontière entre Texas et Mexique avec No Country for Old Men (2007) ;
* Wahington DC avec Burn After Reading (2008) ;
* le Minnesota de nouveau avec A Serious Man (2009) ;
* New York, Greenwich Village avec Inside Llewyn Davis (2013).
Il nous manquera : les territoires indiens avec True Grit (2010), et l’Arizona avec Raising Arizona (1987).
Ainsi que le Middle of Nowhere, in the desert, avec Ce petit coup au cœur quand la lumière s’éteint et que le film commence, court métrage appartenant à Chacun son cinéma (33 courts métrages pour le festival de Cannes 2007.
On attend leur dernier, Hail, Caesar ! prévu en 2016 (Hollywood à nouveau).
Et on aurait aimé faire connaissance avec leur privé hargneux Harve Karbo.
Les intégrales intégrales sont extrêmement rares.
On vient de l’apprendre, une Palme d’or d’honneur sera décernée à Agnès Varda, lors de la cérémonie de clôture du festival de Cannes 2015 (68e édition).
Les Palmes d’or d’honneur ne sont pas nombreuses : Woody Allen en 2002, Clint Eastwood en 2009 et Bernardo Bertolucci en 2011.
Inutile de vous dire comme nous sommes contents : Varda est une compagne de route de longue date, égale à elle-même, toujours malicieuse, avec douceur et fermeté, que ce soit en 1971 ou en 2009, ou tout au long de sa vie, de son œuvre, ou de sa rue Daguerre.
Un musée nous attend depuis un an, tous les samedis et tous les dimanches, à Bueil, dans l’Eure : le Musée du cinéma et de la photographie Jean Delannoy.
Et, depuis le 2 mai 2015, avec une exposition de quelques unes de nos plus grandes stars, qui, toutes, ont joué dans les films de Jean Delannoy : Morgan, Vlady, Girardot, Presle, Feuillère, Carol, Lollobrigida, Sologne. Et aussi des stars plus secrètes, pour les spécialistes et cinéphiles pointus, Mireille Balin, Suzy Carrier, Paulette Dubost, Annie Ducaux, Annie Duperey, Corinne Marchand, Sidney Penny.
Jean Delannoy (1908-2008) est un cinéaste remarquable.
Cent ans de vie, une cinquantaine de films en soixante ans (1934-1995). Un pilier du cinéma français, couvrant toute la seconde partie du 20e siècle, dont tout le monde connaît au moins quelques titres, et que nul ne peut ignorer. (1)
Les petits messieurs de la Nouvelle Vague ne se gênèrent pas pour le balayer d’un méprisant "qualité française", afin de pouvoir rebattre les cartes, ce qui était probablement nécessaire. Du classiscime à l’académisme, il n’y a qu’un léger cordon sanitaire, facile à franchir, le style disparaît au profit de l’artisanat, solide ou pas, et ça peut aller jusqu’à la disparition de l’artiste : on connaît ses films, on ne sait pas de qui ils sont, et parfois même, on s’en fout.
La large œuvre de Jean Delannoy, issue de sa longue vie, c’est pourtant un mur porteur du patrimoine cinématographique français, et il est impossible à abattre. (2)
Sa fille a eu l’heureuse initiative d’ouvrir un musée à son nom, à Bueil : Musée du cinéma et de la photographie Jean Delannoy, et de le définir de belle façon : Espace des métiers et techniques de l’image.
Toutes les archives et les trésors de son père y sont rassemblés : affiches, innombrables photographies, bobines originales de films et extraits, avec un grand espace dédié à la prise de vues, avec des tables de montage du bon vieux temps et de tous formats.
Il y a une exposition permanente, notamment de matériels de tournage.
Et puis il y a les expositions-événements.
L’inauguration s’est faite l’an dernier, le samedi 24 mai 2014, avec une expo sur Jean Gabin, son ami : "Gabin, 100 films, 134 millions de spectateurs".
"Les Actrices", c’est jusqu’au 30 septembre 2015, un chouette prétexte à week-ends, dès qu’il fera beau.
1. Il y a pas mal de films de Delannoy qu’on a aimés, avec du beau monde, et qui tiennent bien à la revoyure. On vous en cite quelques uns pour le plaisir :
* Macao l’enfer du jeu, scénario avec Roger Vitrac, avec Eric von Stroheim et Mireille Balin (1942).
* Les jeux sont faits, scénario de Pierre Bost et Jean-Paul Sartre, avec Micheline Presle, Marguerite Moreno, Danièle Delorme, Mouloudji (1947).
* Notre Dame de Paris, scénario de Jean Aurenche et Jacques Prévert, musique de Georges Auric, avec une distribution d’enfer : Boris Vian, Anthony Quinn, Alain Cuny, Gina Lollobrigida… (1956)
* Maigret tend un piège, dialogues de Audiard, un des meilleurs Maigret et un des meilleurs Gabin, avec Annie Girardot (1958).
* Les Amitiés particulières, scénario de Pierre Bost et Jean Aurenche où Michel Bouquet et Seigner étaient géniaux, avec un Didier Haudepin tout jeune (1964).
* Le Garçon sauvage, moins connu, mais avec un scénario de Henri Jeanson, une belle histoire, délicate et juste, du déniaisage d’un enfant, avec Madeleine Robinson (1951).
On pourrait aussi vous citer ceux qu’on n’aime pas, et que vous connaissez aussi bien : La Symphonie pastorale (Grand Prix du festival de Cannes 1946), Chiens perdus sans collier, L’Éternel Retour...
2. Dans sa collection vidéo, Mémoires du cinéma francais, de la Libération à nos jours (2008), Hubert Niogret le fait figurer en patriarche.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 9 au 15 mai 2015.
On se demandait pourquoi le 70e anniversaire des massacres de Sétif (qui ont eu lieu le mardi 8 mai 1945 et les jours suivants) avait été "commémoré" entre Français et Algériens le 19 avril 2015. On ne sait toujours pas.
Pourquoi, par contre, après 70 ans, c’était la première fois que les Français y allaient, ça, on peut comprendre.
Il nous serait doux de croire que ce soit la honte qui les ait fait tarder.
Mais la honte est sans doute un sentiment inconnu au bataillon des cuirs durs politiciens. Sinon, ça se serait remarqué.
Et à vrai dire, dans les rétroviseurs de la mémoire, Sétif, c’est comme Hiroshima qui cache Nagasaki. Ça cache Guelma et Kherrata. Et ainsi de suite.
Petite filmo "Sétif" :
* L’Aube des damnés de Ahmed Rachedi et René Vautier (1965)
* La Guerre d’Algérie de Yves Courrière et Philippe Monnier (1972).
* Noua de Abdelaziz Tolbi (1972).
* Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina (1975).
* Déjà le sang de mai ensemençait novembre de René Vautier (1985), avec Kateb Yacine.
* Les Massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945 de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois (1994).
* Mémoires du 8 mai 1945 de Mariem Hamidat (2007).
* L’autre 8 mai 1945, aux origines de la Guerre d’Algérie de Yasmina Adi (2008).
* Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (2010)
À part ça, il y a 70 ans, ce fut aussi la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale, de ses escalades dans l’horreur et de ses difformités mentales.
Mais pas celle du ventre maternel de la bête immonde, ni celle de ses multiples origines.
Défilés, voyages mémoriels, visites, et autres marches blanches et patin coufin, font le spectacle chantilly.
Et, pendant ce temps, souterrainement, ça renaît et métastase.
Et, régulièrement, ça érupte et gicle aux quatre coins du monde.
Ça, quoi ?
L’enfer.
Claude Durand (1938-2015), le grand éditeur, est mort.
Note : Alain Masson (1) découvre, le 14 mars 2015, que Roy Andersson a réalisé des "films de réclame, visibles sur le houaibe".
(1) dans Positif, (n° 651, mai 2015).
Quel dommage qu’il ne lise pas Jeune Cinéma : comme tous nos lecteurs, il aurait appris la nouvelle dès le printemps 2009 et le n° 322-323 de JC.
L’article général sur Roy Andersson, était, par ailleurs, sur le site de Europe solidaire sans frontières depuis cette date.
Mais il n’est jamais trop tard pour apprendre.
Dans le cycle de cinéma, 2000 ans de théâtre en Asie, le musée Guimet a commencé en mars avec l’Inde, et a continué, en avril, avec l’Indonésie et le Japon.
Avant d’embrayer sur Taïwan et la Chine du continent, le musée propose un point d’orgue avec une journée Mata Hari.
Il y a 110 ans, en 1905, elle était venue danser pour Émile Guimet dans la bibliothèque de son musée, avec décor adapté. Elle y avait fait un tabac et avait ainsi lancé à la fois sa carrière et sa légende.
Elle vaut bien qu’on lui y consacre une journée pleine, Margaretha Geertruida Zelle (1876-1917).
La superbe et astucieuse créature belge, un peu javanaise, un peu danseuse, douée pour les langues et les amours internationales, était peut-être aussi une espionne, voire un agent double.
En tout cas, à trop flirter avec les grands mâles, elle s’est fait squeezer, comme on dit au bridge. Celle qui appartenait à la race des grandes "aventurières", avait oublié que, pour manger avec le diable, il faut une grande cuiller.
Elle fut fusillée pour espionnage, à 41 ans, le 15 octobre 1917, à 6h du matin.
Mais ce n’était pas une exécution de plus.
Ça a eu lieu dans le polygone de tir de Vincennes, qui devait devenir la Cartoucherie, territoire merveilleux du théâtre, donc de l’apologie des apparences et de la célébration des duplicités. Jusque dans sa mort et sa postérité, elle a mené la danse.
Et, cela, dans la même période que les mutins de la Premières Guerre mondiale. Cela s’appelle une femme historique. Pour des infos plus sérieuses voir Criminocorpus.
Curieusement, pour cette héroïne si romanesque et si maladroite, peu de films et peu d’actrices.
On peut citer la Protea interprétée par Josette Andriot, pour Victorin Jasset, préfiguration du personnage, avant l’heure (1913).
Et puis Asta Nielsen aurait incarné Mata Hari pour Ludwig Wolff en 1920. Mais les traces sont confuses : Mata Hari (1920) dans le rôle titre et / ou une autre Mata Hari dans Die Spionin (1921). Dans la rétrospective Asta Nielsen proposée par la Cineteca de Bologne en 2007 (20 films), aucune Mata Hari. Ce qui laisse supposer que les traces du ou des films sont, pour l’instant, peu identifiées.
Après, plus sûrement, il y a les Mata Hari de George Fitzmaurice (carrément non crédité) avec Greta Garbo (1931), de Jean-Louis Richard avec Jeanne Moreau (1964), de John Van de Rest avec Josine van Dalsum (en quatre épisodes, 1981), de Curtis Harrington avec Sylvia Kristel (1985), de Alain Tasma avec Maruschka Detmers (2003).
Et on attend celles de de Julius Berg et Dennis Berry avec Vahina Giocante en 2015 et de David Carradine avec Calista Carradine en 2016.
Au musée Guimet, c’est du solide, avec, en prologue, une introduction documentaire de Françoise Levie, pour étayer nos rêves.
* À 12h15 : Mata Hari, mythe et réalité d’une espionne, de Françoise Levie (1998)
* À 15h00 : Mata Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard (1964)
* À 18h30 : Mata Hari de George Fitzmaurice (1931).
Bon anniversaire Papa Freud (1856-1939), théoricien génial de l’inconscient et shrink de grand talent. T’avais pas les moyens techniques d’aller plus loin, mais t’as été le précurseur poétique des neuro-sciences.
Dans les allers et retours futurs entre chairs vivantes et machines (1), c’est grâce à toi que survivront les âmes.
Dors en paix au Crématorium de Golders Green.
1. Allers : Repo Men de Miguel Sapochnik (2010) ; Retours : L’Homme bicentenaire de Chris Columbus (1999).
Et tant qu’on y est :
Bon anniversaire à Orson Welles (1915-1985).
On y reviendra.
Mais tout de suite, on peut déjà vous dire que la chaîne TCM, tout le mois de mai 2015, chaque jeudi, propose 11 films du génie, en versions restaurées.
Et voici un avant-goût du film This Is Orson Welles programmé à Cannes Classics 2015, à découvrir en intégralité le 21 mai 2015 à 19h45.
Les sorties sur les grands écrans
* Les Terrasses de Merzak Allouache (2013).
Cannes l’a laissé échapper, Venise l’a récupéré en 2013. Un film chaleureux.
Nous sommes retournés aux deux premiers films de Allouache, dont il nous a parlé à la fin des années 70 : Omar Gatlato et Les Aventures d’un héros.
* Hyena de Gerard Johnson (2014).
* Titli de Kanu Behl (2014).
* Melody de Bernard Bellefroid (2014).
Les ressorties en versions restaurées, impossibles à ignorer :
* Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984).
Mais qui ne l’a pas vu déjà plusieurs fois ?
Pour les puristes, Il est aussi en DVD, avec 32 minutes inédites, chez Carlotta. Mais les gens normaux doivent le voir sur grand écran.
* Et surtout L’Impératrice Yang Kwei Fei, (1955) l’autre chef d’œuvre de Mizoguchi avec L’Intendant Sansho.
Bon anniversaire Papa Marx (1818-1883), théoricien sans pareil du capitalisme.
T’avais pas trouvé la solution, mais t’avais tout compris ! Merci d’avoir essayé.
Dors en paix au cimetière de Highgate.
Photo ©Daniel Sauvaget
Et puis, la vie - enfin le cinéma, on veut dire - continue.
Quoi aujourd’hui ?
D’abord il y a le cinéma de midi à la BNF, avec, en ce moment, le cycle "Raconter sa vie", une superbe trouvaille.
À la pause déjeuner, on peut se faire une petite toile, entre 12h30 et 14h, en entrée libre. C’est une fois par mois, et pour le mois de mai, c’est aujourd’hui.
Après les portraits des grands-mères de l’Islam (Coline Serreau), de la dame-lavabo (Alain Cavalier), des communes de Paris (Simone Bouisson), c’est Barthes qui passe devant les objectifs attentifs de François Porcile, Alexandre Tarta et Philippe Collin.
Site François-Mitterrand - Petit auditorium.
Les sans-papiers, quand il ne hurlent pas, quand ils n’occupent pas quelques lieux stratégiques (comme les églises), quand ils ne brûlent pas dans les hôtels miteux, quand ils survivent en Italie, on les oublie assez vite.
Reprenons où nous en étions, avec, ce soir et demain, deux soirées de remise à niveau au cinéma La Clef, avec Silence on enferme !
Est-ce que ça a progressé d’un manière ou d’une autre ?
Est-ce que les gérants de nos démocraties ont trouvé des solutions intellectuellement et politiquement convenables, avec une vision du monde d’un niveau satisfaisant, et un grand dessein pour le genre humain et la planète Terre ?
Ces films sur les centres de rétention sont programmés par l’Observatoire citoyen du CRA (centre de rétention administrative) de Paris-Vincennes.
Ce soir, mardi 5 mai 2015 :
* À 18h00 : Contre les murs de Neus Viala (France, 2013) (en présence de Meybeck, auteur de la BD (CRA - Centre de rétention administrative).
* À 19h00-20h30 : Réunion publique de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers. Thème : "Enfermement des étrangers, enjeux politiques et engagement citoyen".
* Pause - Buffet - Discussions
* À 21h00 : Vol spécial de Fernand Melgar (Suisse, 2011).
Demain, mercredi 6 mai 2015 (1)
* À 18h30 : Rétention de Thomas Kruithof (France, 2012) ; RESF, un réseau de résistances #4 (La mort d’un jeune en rétention) de Agathe Dreyfus, Christine Gabory et Ivora Cusack (France, 2007) ; How Long is Indefinite ? de Alexis L. Wood (Angleterre, 2011).
* Pause - Buffet - Discussions
* À 20h00 : UE 013 L’ultima frontiera de Alessio Genovese et Rafaella Cosentino (Italie, 2014) ; RESF, un réseau de résistances #5 (L’action contre l’expulsion d’un jeune Kurde) de Agathe Dreyfus, Christine Gabory et Ivora Cusack (France, 2007).
* À 21h30 : Débat - "La rétention en Europe : évolution récentes", avec le réseau Migreurop.
1. Les cinq films qui composent la série RESF : un réseau de résistances ont été réalisés à Marseille de novembre 2006 à avril 2007.
On peut aussi aller au Centre finlandais suivre le programme Amour et anarchie, commencé le 21 avril 2015, avec un chouette film qui racontait comment on devait se révolter et comment on pouvait s’échapper.
C’était Ils se sont enfuis (He ovat Päenneet) de Jukka-Pekka Valkeapää (2014).
Ce soir, à 19h30, c’est un documentaire qui nous parle du rapport des Finlandais à la nature.
Eux, ils sont 18 bonshommes au km2, alors qu’en France, c’est 121 bonshommes sur la même surface.
Eux, ils ont la possibilité, comme Candide face à un monde de plus en plus inacceptable, de choisir de cultiver leurs jardins.
C’est Au nord d’Eden (Eedenistä pohjoiseen) de Virpi Suutari (2014) qui a remporté le Jussi du meilleur documentaire finlandais en 2014 (les Jussi sont les équivalents de nos Césars).
Institut fnlandais, 60 rue des Écoles, 75005 Paris.
Et si vous n’avez pas envie de sortir, une suggestion pour rester à la maison en belle compagnie : aujourd’hui sort un coffret DVD absolument superbe : Le cinéma en guerre.
Il contient vingt chefs-d’œuvres du cinéma britannique pour commémorer 70 ans de résistance et de lutte contre la barbarie nazie.
Avec des films de Alexander Korda, Michael Powell, Carol Reed, David Lean, Terence Young, Anthony Asquith, etc.
Des films "un peu propagande" donc, une propagande forcément un peu menteuse, mais charmante, et so british, comme les commente Jean-Pierre Dionnet. C’est chez Elephant Films.
Dans le dernier numéro du Publicateur du Collège de ’Pataphysique (n°3, 21 pédale 142), nous avons relevé quelques anagrammes réjouissantes, que nous avons envie de vous faire partager.
*La liberté de la presse : la patrie des rebelles
*Le dimanche : mal de chien
*Les poilus de la Grande Guerre : Le regard lourd, le sang épuisé.
*Carpe diem : ça déprime
*Le virus Ebola : avoir le blues
Faites-en bon usage.
Pour plus amples renseignements, sur les anagrammes ou sur la ’Pataphysique...
De temps en temps, on a besoin de vivant, moins hypnotique - moins analgésique - que l’écran, et parfois plus douloureux, mais plus charnel, ou plus "humain" comme le disent les belles âmes.
Ce soir, retour à la belle banlieue de la belle décentralisation d’autrefois, à Auber.
Didier Bezace et Ariane Ascaride interprètent Louis Aragon et Elsa Triolet, dans un choix de textes et de musiques de Bernard Vasseur : Il y aura la jeunesse d’aimer.
Ah, comme on aurait aimé qu’Aragon, plutôt que de célébrer le Guépéou ou Staline, n’ait chanté que les yeux et le corps d’Elsa, et ce, avec la même sincérité !
Mais amour véritable ou simple prétexte à poésie ? Le problème n’est pas résolu.
En tout cas, l’occasion est belle de vérifier comment, d’un siècle à l’autre, l’inspiration a tenu, ou non, la distance. Et surtout de redécouvrir les mots d’Elsa, les siens propres, et non ceux de son chantre.
La parole féminine, en ces années d’après-guerre, demeurait confidentielle.
Il est temps aujourd’hui de voir si, bien qu’étouffée, elle sonnait juste.
C’est aussi l’occasion d’aller visiter, sur le Net, une belle maison.
Ce soir, à 20h30, à L’Embarcadère, 5 rue Edouard Poisson à Aubervilliers.
Depuis jeudi dernier, le 30 avril 2015, se déroule la 61e édition du festival de courts métrages de Oberhausen (30 avril-5 mai 2015)
Le festival est né en 1954, neuf ans après la guerre. C’est le plus vieux festival de court métrages au monde.
Jeune Cinéma n’est né qu’en septembre 1964.
Jean Delmas avait assisté à l’édition de 1964 (le 10e anniversaire).
Avec la revue, il inaugura, dans le numéro 6 de Jeune Cinéma (mars 1965), un long dialogue avec Oberhausen, et les courts métrages du monde entier.
Cette 61e édition d’Oberhausen célèbre Takashi Ito, l’un des cinéastes expérimentaux japonais les plus importants, qui a eu a une influence majeure sur les films d’horreur japonais des années 1990.
Ghost, en 1984, nous avait séduits
Takashi Ito est venu souvent à Oberhausen, et, en 1995, il y avait remporté le Grand Prix pour son film Zone.
En 2015, le festival lui offre une rétrospective de ses dix dernières années.
Ainsi que deux de ses dernières œuvres :
* Saigo no Tenshi (2014) en compétition internationale ;
* Box (2011) dans le programme thématique "The Third Image - 3D-Kino as Experiment".
Les autres invités sont Erkka Nissinen (Finlande), William Raban (Grande-Bretagne), Jennifer Reeder (USA) et Vipin Vijay (Inde).
Par ailleurs, en 2013, le festival a inauguré une section Archives, dont le but est de présenter le travail des fonds d’archives de films internationaux sur les films expérimentaux et d’avant-garde.
Cette année 2015, la section Archive de Oberhausen présente quatre fonds :
* The Academy Film Archive (Los Angeles)
* The Austrian Film Museum (Vienna)
* The BFI National Institute (London)
* The National Film Center (Tokyo).
Elle présente également un projet de restauration unique : les films Super 8 récemment restaurés par Derek Jarman, qui seront projetés, pour la première fois, dans leurs versions numérisées en 2K.
Toulouse s’est mise à l’heure indienne.
La Cinémathèque de Toulouse, du 2 au 31 mai 2015, propose un Panorama des cinémas d’Inde.
Trente films indiens, depuis le début des années 50, juste après son indépendance (le 15 août 1947) jusqu’à nos jours. On pourrait presque dire "des Indes", comme autrefois, tant les régions du sous-continent indien sont diverses.
Les films sont en hindi, en tamoul, en bengali, en pendjabi, et appartiennent à tous les genres, comédie, musical, drame, politique et social.
On va pouvoir revoir quelques grands classiques, Satyajit Ray, Ritwik Ghatak…. C’est Charulata de S. Ray (1064) pour la soirée chic du mercredi 6 mai 2015, en présence l’Ambassadeur de l’Inde à Paris.
On va surtout pouvoir suivre les mouvements sociaux et artistiques, de ces six décennies, entre tradition poétique et modernité politique, et flairer si la rue indienne a beaucoup changé.
Et découvrir des cinéastes tels que Ashutosh Gowariker, Deepa Mehta, Nikhil Advani, ou Anurag Kashyap (né en 1972), sélectionné deux fois à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, en 2012 et 2013.
Ça commence ce samedi à 15h, avec un film de Bollywood, le plus gros succès de 1955 : Shree 420 de Raj Kapoor et Nargis.
Mais il n’y a pas que Bollywood, qu’après tout, on a "découvert" et dégusté tardivement en Europe, bien après Satyajit Ray, qui, lui, hantait les soirées de la rue d’Ulm ou de Chaillot.
Pendant ce mois de mai 2015 : c’est une immersion dans soixante ans d’un immense pays.
Faites votre programme du mois.
Pour les Parisiens amoureux de l’Inde, n’oubliez pas nos bonnes adresses et notamment le Musée Guimet, et sa programmation théâtre et cinéma.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 2 au 8 mai 2015.
Patachou (1918-2015) a eu une longue vie, mais elle vient de nous quitter.
Elle chantait bien, elle avait un répertoire tendance "Parigot" à grand succès, et un cabaret à Montmartre à partir de 1948, descendant des premiers cabarets à spectacle du tournant du 20e siècle, et précurseur des cabarets Rive gauche des années 60.
Elle a permis à Brassens d’y débuter.
Elle chantait Bruant ou Hardellet.
Elle chantait Brassens.
Elle chantait avec Brassens.
Elle faisait du cinéma aussi.
Elle avait incarné, parfaitement juste, Yvette Guilbert dans French-Cancan de Renoir et Madame Sans-gêne dans le Napoléon de Sacha Guitry (1955).
Il n’y a pas que les vieux de la vieille qui se souviennent d’elle, puisqu’elle était revenue dans les années 90, à la télé, pour y jouer de très belles vieilles dames.
Fête du Travail. Un jour pas comme les autres.
À tous ceux qui, apolitiques ou lassés, ne remarquent plus, ce jour-là, que les vendeurs de muguet et les Monoprix fermés, un petit message :
* Seul le travail produit de la richesse. On le dit aux enfants : inutile de semer les pièces de monnaie, ça ne pousse pas. Seuls les actionnaires - les grandes personnes, donc - croient que les "actions" enrichissent le monde.
* La journée de huit heures, des humains sont morts pour elle, croyant au progrès et à la solidarité. Seuls les "0 Hours" anglais ou italiens commencent à comprendre ce que signifie la disparition du vieux mouvement ouvrier, sans descendance.
Des fêtes du travail, il y en a des tas, dans le monde, et elles n’ont pas toujours lieu le 1er mai.
Nous avons un faible pour celle qui rappelle le Moving Day des anarchistes en 1886, avec, au cœur, des souvenirs historiques, quasi familiaux, ceux du massacre de Haymarket Square à Chicago en 1886, ou de Fourmies en France en 1891, où "le Lebel fit son premier essai", comme le chante Montehus.
On peut ne plus croire au syndicalisme (pas comme en Finlande où 69% des travailleurs sont syndiqués !), on peut hésiter entre les manifs, ou les faires toutes : au Père Lachaise à 10h30, Place des Fêtes à 11h, à la République à 15h (à Paris).
On peut aussi choisir d’aller se recueillir, contre le racisme ordinaire et débile, au pont du Carroussel à 11h, là où le Marocain Brahim Bouarram a été poussé dans la Seine, par quelques militants FN égarés (ce qui est un pléonasme), le 1er mai 1995.
Il avait 30 ans, la vie devant lui.
Il ne savait pas nager, il s’est noyé.
Il a maintenant une plaque à Paris, posée en 2003.