* Old Gringo-édito * Janvier 2015 * Février 2015 * Mars 2015 * Avril 2015 * Mai 2015 * Juin 2015 * Juillet 2015 * Août 2015 * Septembre 2015 * Octobre 2015 * Novembre 2015 * Décembre 2015
Sur les grands écrans ce mercredi, le dernier de 2015, invitation au voyage.
* Argentina de Carlos Saura (2015).
* Death in the Land of Encantos de Lav Diaz, en 3 parties (Mostra de Venise, 2007).
Une rétrospective Lav Diaz a été organisée au Musée du Jeu de Paume (3 novembre-5 décembre 2015).
* Kalo Pothi (Un village au Népal) de Min Bahadur Bham (2015).
* Un jour à New York de Stanley Donen et Gene Kelly (1949)
Aujourd’hui, un nouveau clin d’œil à Catherine P., avec une photo de famille. (1)
Il s’agit du court métrage La Joie d’une heure de André Cerf (1930).
Nous avons reconnu, à droite Pierre Prévert et Sylvia Bataille avec ses frisettes, bien qu’ils fassent ostensiblement mine de nous ignorer. Et le grand, avec sa casquette, c’est Pomiès.
Et les autres ?
Nous attendons vos suggestions.
1. De la part de notre ami de Nantes Patrice Allain.
À Faro, Portugal, c’est demain, lundi 28 décembre 2015, qu’on fête la vraie naissance du cinéma, ses 120 années.
Le ciné-club de Faro est un des meilleurs du pays. Mais il a besoin de soutien.
Ça tombe bien : c’est aussi son anniversaire : il a 59 ans, et il en a vu des événements, dans ce Portugal méconnu, qui joue les finis terrae.
Un anniversaire, ça se fête à la bonne date, ou c’est n’importe quoi. À Faro, on sait fêter le cinéma : c’est un 28 décembre qu’il est entré dans les mœurs.
Après divers épisodes de son histoire, que vous connaissez par cœur, les bourgeois qui ont le temps et les moyens de créer et d’entreprendre, les ouvriers qui sortent du travail à Lyon l’été comme l’hiver, les inventions sans avenir, etc., on en est arrivé au véritable acte de naissance.
C’était donc le 28 décembre 1895, qu’eut lieu la première projection publique payante (1,02 franc, paraît-il), devant une trentaine de personnes, pour une dizaine de "courts métrages" comme on ne disait pas encore en ce temps-là.
C’était au Salon indien, dans le sous-sol du Grand Café de l’hôtel Scribe à Paris, au 14 boulevard des Capucines.
Le Salon indien n’existe plus, aujourd’hui, ça s’appelle le Café Lumière. Il avait été reconstitué à l’expo Lumière du Grand Palais (26 mars-14 juin 2015).
À Faro, au programme de ce jour mémorable, plus et mieux qu’une commémoration :
* À 11h00 : The Kid de Charlie Chaplin (1921), entrée libre.
* À 15h00 : Electric Shadows de Jiang Xiao (2004).
* À 17h30 : The Last Picture Show de Peter Bogdanovich (1971).
* À 21h30 : La Rose pourpre du Caire de Woody Allen (1985).
On vous annonce cet événement, pour une fois, la veille.
C’est pour que vous ayez un peu de temps d’avance pour prendre vos dispositions.
Et si vous faisiez un saut vite fait en Algarve, voir comme le Portugal est beau en décembre et pas seulement en avril, et merveilleusement rajeuni ces temps derniers ?
Et si vous alliez voir comment se portent les cinéphiles portugais ?
Pour Faro, à 300 km au sud de Lisbonne, c’est direct en avion. Lundi, il devrait pleuvoir un peu : journée au cinéclub. Mais les jours suivants, il fera 18° à 20° et du soleil.
L’idée serait d’ailleurs de remonter ensuite jusqu’au Museu de Cinema de Melgaço inventé par Jean-Loup Passek, ouvert en 2005 (10e anniversaire). Melgaço est à 110 km au nord de Porto.
Ceux qui n’ont jamais décidé de partir dans l’heure, pour là il savaient devoir être, n’ont pas (encore) connu la douceur de vivre. Il n’est jamais trop tard.
À ceux qui céderont à la tentation, nous souhaitons la grâce.
Qu’ils nous fassent un petit signe de ce Portugal bien aimé.
Cineclube de Faro, R. Dr. Francisco Sousa Vaz Lote J, r/c, Loja A, 8000-327 Faro, Portugal.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 26 décembre 2015 au 1er janvier 2016.
Humeurs de ce jour de pleine lune (3° cancer-capricorne, à 12h11, heure de Paris).
* Lumière ! au Grand Palais (2015)
Autrefois, on pouvait aller au cinéma le soir de Noël ou celui du passage à la nouvelle année.
Les bistrots aussi restaient ouverts, où les esseulés, le clochard Édouard comme le cousin Gaston trouvaient un chaud réconfort traditionnel, le ventre collé au bar et la plaisanterie de plus en plus leste d’heure en heure, ces soirs maudits.
"Comment peut-on affronter ce monde sans être ivre ?" hurlait la dame blonde de Roy Andersson dans Nous les Vivants (2006).
NOUS, LES VIVANTS - Teaser VO par CoteCine
Ce n’est ni Nicole Eisenman ni Calixte Dakpogan qui la contrediraient.
Aujourd’hui, les cinémas font relâche et même les bistrots ferment.
Malheur à ceux qui n’ont pas (ou plus) de famille, qui n’ont pas (ou plus) d’amis, qui n’ont pas d’argent, qui n’ont fait aucune "réservation".
La fondation Seydoux nous accueille à 16h00, pour une séance de trois Buster Keaton : Good Night Nurse, The Hayseed et Back Stage, accompagnée au piano
par Jean-François Zygel.
Vous le connaissez : il est pianiste, compositeur et professeur d’écriture et d’improvisation au conservatoire de Paris. Il anime aussi les émissions La Boite à musique sur France 2 et La Preuve par Z sur France Inter.
Et puis la fondation Seydoux nous vire à 17h00.
Elle est excusée puisqu’elle nous invite à nouveau, le vendredi 1er janvier 2016, et sera ouverte de 13h à 19h.
Fondation Jérôme-Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins 75013 Paris.
Bon anniversaire au Festival international Jean Rouch (FIJR), qui a aujourd’hui 63 ans, et bon pied bon œil.
Une généalogie prestigieuse, une jeunesse aventureuse, une adolescence exaltée, une maturité triomphante et enfin, l’âge de la sagesse avec un nom stabilisé : le FIJR est un festival exemplaire.
1937 : Création du musée de l’Homme par Paul Rivet (1876-1958), qui fut également fondateur et Président du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (1934)
1940 : Naissance du réseau de résistance du musée de l’Homme.
1948 : Premier Congrès du film ethnographique, organisé par André Leroi-Gourhan (1911-1986), dans la salle de cinéma du musée.
23 décembre 1952 : Marc Allégret, Roger Caillois, Germaine Dieterlen, René Clément, Hubert Deschamps, Marcel Griaule, Pierre Ichac, Henri Langlois, Jean-Paul Lebeuf, André Leroi-Gourhan, Claude Lévi-Strauss, Edgar Morin, Léon Pâles, Alain Resnais, Georges-Henri Rivière, Georges Rouquier et Jean Rouch se réunissent pour mettre en commun leurs expériences.
Cette rencontre constitue l’acte de naissance du Comité du film ethnographique, maître d’œuvre du Bilan du film ethnographique.
Marcel Mauss est mort le 1er février 1950. Il aurait été heureux de cet événement.
1979 : Le festival L’homme regarde l’homme créé par Jacques Willemont et Olivier Barrot en 1974 à Créteil, déplacé en 1978 à la BPI à Beaubourg, avec Jean Rouch et Jean-Michel Arnold, devient le Cinéma du Réel, qui s’est épanoui comme on sait.
1982 : Le cinéaste ethnologue Jean Rouch (1917-2004), élève de Marcel Mauss et de Marcel Griaule, crée la Semaine internationale de documentaires ethnographiques, organisée par le Comité du film ethnographique.
1987 : Le ministère de la Culture et de la Communication apporte son soutien au Bilan du film ethnographique, par la création du Prix Mario Ruspoli, doté par la Direction du livre et de la lecture.
2005 : le Bilan devient le Festival international Jean Rouch (FIJR).
En ces temps où l’égalité entre les humains ne progresse pas du tout, où les multiples cultures qu’ils ont inventées sont en voie de disparition, où les civilisations s’affrontent et se dévorent, nous remercions ces hommes de bonne volonté qui, traversant les tourmentes et les pathologies du 20e siècle, se consacrèrent à ce mariage du cinéma et des sciences humaines, tout autour de la Terre.
Comme son grand frère le Cinéma du Réel, le FIJR est un rempart fragile, un bouclier contre toutes les barbaries. Nous disons bien : toutes.
Et nous lui souhaitons longue vie.
Les sorties sur les grands écrans
* Pauline s’arrache de Émilie Brisavoine (2015).
* À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid (2015).
* Au delà des montagnes de Jia Zhang-ke (2015).
* L’Étreinte du serpent de Ciro Guerra (2015).
* Le Nouveau de Rudi Rosenberg (2015).
Et puis, on peut s’embarquer pour un voyages immobile et différent vers l’Équateur.
* Quand mon tour viendra (Cuando me toque a mí) de Víctor Arregui (2008).
Sinon, le plaisir des relectures.
* Out of Africa de Sydney Pollack (1985).
Bande son de John Barry (1933-2011)
* L’Usure du temps (Shoot the Moon) de Alan Parker (1982).
* Les Tontons farceurs (The Family Jewels) de Jerry Lewis (1965).
À Marseille, Vidéodrome 2 (cinéma, vidéoclub, librairie, bistro) déclare : "Cette anneé Noël est annulé".
Pied de nez à ces "fêtes" dévorantes et obligatoires, et à "l’esprit de Noël" revisité par la gigantesque "Offre", bichonnée, gaspillée, falsifiée, soldée, déchettisée, que la "Demande", oubliée, peine à suivre.
Donc Vidéodrome2 reste ouvert du mardi 22 décembre 2015 au dimanche 3 janvier 2016, et vous accueille à bras ouverts, en entrée libre (avec juste deux petits breaks pour récupération de la force de travail. (1)
Cette "trêve" commence ce soir à 20h00 :
* Le Père Noël a les yeux bleus de Jean Eustache (1966).
Demain, mercredi 23 et samedi 26 décembre 2015, l’après-midi, c’est un programme pour les enfants, avec deux contes hivernaux :
* L’Ours (1998) et Le Bonhomme de neige et le petit chien (2013) de Hilary Audus d’après Raymond Briggs.
Avec une exposition pour comprendre les techniques de création et d’animation utilisées.
Et puis à partir de samedi soir, on fête la disparition de Noël, ou de ce Noël-là tel qu’il est devenu. Faites votre programme.
1. Fermeture à 18h les 24 et 31 décembre 2015, et les 25 décembre 2015 et 1er janvier 2016 toute la journée.
Vidéodrome 2, 49 cours Julien, 13006 Marseille.
Message personnel à Catherine P.
Les Aventuriers de l’art moderne de Amélie Harrault, Pauline Gaillard et Valérie Loiseleux (2015) d’après l’œuvre de Dan Franck : Le Temps des Bohèmes (Grasset, 2015), sur Arte, cette mini-série de 6 épisodes, vous l’avez peut-être suivie, ou vous ne l’avez vue que partiellement, ou vous l’avez ratée.
Heureusement, il y a le Replay (et d’ailleurs le DVD dans la boutique).
* Épisode 1 : Bohème (1900-1906).
Dans le Montmartre joyeux du début du siècle, une troupe d’artistes composée, entre autres, de Max Jacob, Pablo Picasso et Guillaume Apollinaire, s’installe au Bateau-Lavoir. La vie de bohème s’organise entre travail, muses, collectionneurs et fêtes. Au Salon d’Automne de 1905, les couleurs éclatantes de Matisse font scandale : le Fauvisme est né. Picasso prépare sa réponse.
* Épisode 2 : La Bande de Picasso (1906-1916).
Naissance du cubisme, trafics et enchères : avec la bande à Picasso, c’est toujours le scandale. Picasso répond à Matisse avec Les Demoiselles d’Avignon : le cubisme s’annonce et scandalise. En 1911, Apollinaire et Picasso sont mêlés à un immense scandale, le vol de La Joconde au Louvre. L’affaire se conclut par un non-lieu, mais leur amitié en souffre. Les balbutiements de la reconnaissance artistique s’accompagnent de ruptures : Picasso quitte Fernande, il déménage à Montparnasse. La Première Guerre mondiale éclate. Picasso et Max Jacob, réformé, restent à Paris. Braque et Derain partent au front où Guillaume Apollinaire est blessé en 1916.
* Épisode 3 : Paris, capitale du monde (1916-1920).
À Montparnasse, le plus pauvre des Russes, Soutine, devient l’ami du plus beau des Italiens, Modigliani. 1916. À Montparnasse, les artistes étrangers crèvent de faim. Le plus pauvre des Russes, Soutine, se lie d’amitié avec le plus beau des Italiens : Modigliani. En 1917, Apollinaire monte sa pièce Les Mamelles de Tirésias, sous-titrée drame surréaliste. Le mot est né. La guerre se termine, mais Apollinaire meurt en 1918 et Modigliani en 1920. Son enterrement marque la fin de la bohème.
* Épisode 4 : Les Enchanteurs de Montparnasse (1920-1930).
Avec Breton, Aragon, Man Ray, Desnos et les autres, la révolution dadaïste et surréaliste est en marche. En réponse à l’absurdité de la guerre, la révolution dadaïste et surréaliste est en marche. À sa tête, André Breton et Louis Aragon, entourés de Man Ray, Robert Desnos et beaucoup d’autres. Alors que Ray vit une passion avec Kiki avant de s’envoler avec Lee Miller, Aragon rencontre Elsa Triolet, Picasso vit entre deux femmes et Salvador Dalí fait irruption dans le mouvement.
* Épisode 5 : Libertad !.
Au début des années 1930, la montée du fascisme conduit les artistes à s’engager. Entre fascisme et communiste, l’Europe se déchire. Dès 1936, la guerre d’Espagne mobilise : Malraux, Robert Capa et Gerda Taro soutiennent les Républicains, et en 1937, le massacre de Guernica inspire à Picasso sa toile. Mais en 1939, la guerre d’Espagne s’achève sur la victoire de Franco. Une autre débute.
* Épisode 6 : Minuit à Paris.
La Seconde Guerre mondiale éclate. En juin 1940, la France est occupée. Nombre d’artistes et d’intellectuels fuient l’Europe. Parmi ceux qui restent, on tente de survivre, on continue à peindre et à écrire pour lutter contre l’occupant ou simplement pour continuer d’exister. Les uns collaborent, les autres résistent, beaucoup s’accommodent, d’autres paient leur engagement de leur vie.
À la Galerie 1900-2000, Hans Bellmer (1902-1975) s’est installé depuis vendredi dernier le 18 décembre 2915, et il y reste jusqu’au 30 janvier 2016, dans une expo douce.
Bellmer le sulfureux, qui a cheminé toute sa vie dans les souterrains sauvages, c’est pas si courant que ça qu’il paraisse en public.
Avec son Unica Zürn et ses bondages ou avec sa poupée et ses multiples avatars, devenue fille publique dégénérée, ils ont été objets de tous les exclusions.
Tout le monde les connaît désormais et les adule.
Le flirt avec la mort et la folie, avec l’excès et l’ob-scène, ça fait partie du paquetage des dandys, des snobs et des frimeurs.
Pour les filles, on appelait ça autrefois les "demi-vierges".
On n’a rien contre les no-man’s lands et les zones borderline.
Mais il n’est jamais inutile de rappeler que le passage effectif de la frontière, vers ces lieux où règne la terreur, c’est une autre affaire.
De la Poupée (1935) à la Mitrailleuse en état de grâce (1937).
Galerie 1900-2000, 8 rue Bonaparte, 75006 Paris.
Pour tous les enfants qui restent à Paris (et aussi pour ceux qui les aiment, les dressent, les encadrent, les surveillent, bref s’en occupent), deux directions : la Fondation Seydoux et la Cinémathèque de Bercy.
* À la Cinémathèque de Bercy, Cinéma en famille tous les jours à 15h, où on parle du climat (19 décembre 2015-au 3 janvier 2016).
Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.
* À la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Buster Keaton le casse-cou, sur grand écran (19 décembre 2015-5 janvier 2016).
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.
Édith Piaf (1915-1963) a cent ans aujourd’hui.
Vous avez, sûrement, tous vu l’exposition de la BNF que nous vous recommandions le 31 juillet 2015, au lieu de partir sur les routes vous faire embouteiller avec le commun des mortels.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 19 au 25 décembre 2015.
Ce soir, c’est au Forum des images qu’il faut être.
* À 18h30, une petite leçon de cinéma qui ne peut faire que du bien même aux plus avertis : Federico Fellini, un maestro magico, par Jean-Max Méjean.
et
* À 21h00, un des plus grands films de l’histoire du cinéma,
Huit et demi (Otto e mezzo) de Federico Fellini (1963).
À Cannes 1963, dans l’ancien Palais des festivals, le Fellini passait hors compétition, et le Visconti (Il Gattopardo), en compétition officielle, reçut la Palme d’or.
L’affiche était de Jean-Denis Maillart.
En Italie, Huit et demi, on l’avait déjà vu en février.
Nous, nous l’avions vu dès la sortie, et nous avions été éblouis.
La critique, elle, était trop épatée, par cette perfection du chaos.
Comme elle n’aime jamais n’avoir rien à ajouter et ne pas pouvoir faire de trouvaille personnelle, elle faisait parfois la fine bouche.
Dans les années qui ont suivi, il y eut des scissions chez les cinéphiles : les felliniens et les viscontiens, comme il y avait eu scission pour les Beattles et les Rolling Stones. Ce désir de clivage ou de clans, cette incapacité de synthèse articulée, ça nous a toujours sidérés.
Pour cette belle époque, du cinéma italien comme de la musique "populaire", nous pensions plutôt, et sans honte, à la manière du vieil Edmond Rostand : "la lumière du soleil se divise et demeure entière".
Forum des images, Forum des Halles, rue du Cinéma, 75001 Paris.
À Vincennes, dans le cadre de l’Année de la Corée en France et du 19e Festival de l’imaginaire, le Théâtre du Soleil accueille la Corée pour trois représentations exceptionnelles (18-20 décembre 2015).
C’est Paris-Nanjang 2015, un spectacle de musiques et de danses traditionnelles (Samulnori et le Salpuri) avec Kim Duk-soo, Kim Ri-haé & la Samul Nori Hanullim Performing Arts Troupe.
Le Nanjang, c’est la fête que l’on organise pour chasser les forces maléfiques, quand le village est confronté à des catastrophes : mauvaises récoltes, inondations, épidémies, avalanches. Ce serait bien que ça marche aussi pour nous autres, Occidentaux qui avons perdu toute foi.
Ce soir, vendredi 18 et demain samedi 19 décembre 2015, c’est à 19h30.
Demain, dimanche 20 décembre 2015 à 15h30.
Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, 75012 Paris.
Cette année, le jour le plus court - la fête du court métrage - c’est du 18 au 20 décembre 2015.
Elles ont beau faire, les religions, elles ne parviennent pas à éradiquer complètement de nos âmes païennes et de nos cerveaux reptiliens, le souvenir de nos relations avec le cosmos.
À travers mille ruses, au long des siècles, nous continuons à fêter les équinoxes et les solstices, et à célébrer la Nature en nous et autour de nous, tentant de ne plus voir à quel point nous nous en éloignons chaque jour et chaque nuit un peu plus.
On a toujours fêté le jour le plus long de l’année, du moins dans l’hémisphère Nord, cette fameuse nuit de la Saint-Jean où Mademoiselle Julie perd les pédales. Maintenant la Fête de la musique fait le boulot.
Un jour, en 2011, on s’est avisé de fêter le jour le plus court, le 21 décembre.
L’initiative du CNC, reprise par l’Agence du court métrage, s’est désormais répandue dans plus de 50 pays, avec le principe simple de proposer gratuitement des courts métrages aux alentours de ce fameux jour le plus court.
Comme le mois du documentaire, c’est donc un événement polymorphe
Parmi tous nos ciné-clubs amis, il en est un très spécial, un ciné-club ultra confidentiel, donc ultra sélect : c’est celui de l’Aéro-Club de France.
Ce soir, à 20h00, il propose Bright Eyes (Shirley aviatrice) de David Butler (1934), avec Shirley Temple en petite orpheline et un autre personnage principal, le Douglas DC-2 (NC 14274) de l’American Airlines, lequel appareil se brisera pour une cause inconnue, le 14 janvier 1936 en Arkansas.
Shirley Temple (1928-2014) n’avait que 6 ans quand elle a tourné Bright Eyes.
Elle y incarne l’enfant d’une classe pauvre, et donc une figure d’héroïne de ce qu’on a longtemps appelé "la grande crise", celle de 1929, qui fit des ravages et qui surprit tous les innocents capitalistes. Avertis désormais, ceux-ci ont fait mieux depuis, mais c’est une autre histoire.
Donc en 1934, du coup, avec ce feelgood movie, Shirley, avec ses jupettes affolantes et ses petites culottes entrevues, attendrit aux larmes à la fois les chaumières tristes et le swinging Hollywood. En février 1935, elle fut la première à gagner, pour son rôle de Shirley Blake, le "Juvenile Oscar", devint une icône, et la première petite fille à avoir un fan-club en France. On the Good Ship Lollipop, la chanson qu’elle interprète dans Bright Eyes, fut un tube de l’époque et s’écoula à plus de 500 000 exemplaires.
Shirley cessa sa carrière de cinéma à 20 ans, et devint une des femmes politiques républicaines de Nixon. Un autre genre.
On l’aime bien aussi vue par Salvador Dali. Un troisième genre.
À l’Aéro-Club de France c’est un ciné-club privé, il n’y a pas de contribution financière.
Mais pour la convivialité, on peut agrémenter la rencontre, en apportant quelques boissons et friandises.
Et puis, il faut s’annoncer et donc prévenir de sa participation par mail, ou par téléphone : Béatrice Bernard, 01 47 23 72 72.
Aéro-Club de France, Salle du conseil d’administration, premier étage, 6 rue Galilée, 75016 Paris.
À la librairie Cinélittérature, on est à la page.
Ce soir, à 18h30, on présente le livre de Pascal Pinteau, Effets spéciaux : 2 siècles d’histoires.
Si vous aimez les coulisses, si vous êtes fasciné par les "trucages" comme on disait autrefois (ce qui, entre nous, avait une autre allure que les "effets spéciaux", tout de même), si vous voulez savoir comment ça se fabrique, Star War (comme ça au hasard), mais aussi bien Spider-Man, The Walking Dead, Alien ou les héros 3D de Pixar, le livre vous dit tout, et cela, sur toute l’histoire du cinéma.
Un grand "beau livre" plein d’images et d’anecdotes, un usuel inusable, et tout et tout, avec dédicace de l’auteur... voilà qui pourrait plaire au cousin Gaston.
Librairie du Panthéon, Cinélittérature, 15 rue Victor Cousin, 75005.
Les sorties de ce mercredi sur les grands écrans
* Le Dernier jour d’Yitzhak Rabin de Amos Gitaï (2015).
* My Skinny Sister de Sanna Lenken (2015)
* La Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc (2015).
Michel Leclerc ?
Souvenez-vous, Le Nom des gens (2010) ce film délicieux, avec Sarah Forestier, Jacques Gamblin et Lionel Jospin, le bon vieux temps de la politique.
Évidemment, il y a aussi le Réveil de la force, tout partout, vous en avez déjà des frissons. On n’en parle pas, on craint, pour vous, une indigestion prématurée (ce qui serait inopportun en cette période de l’année).
À propos de ce space opera, pas seulement l’épisode 7, on a une suggestion : au lieu de partager ce bien commun avec tout le monde (et donc n’importe qui), essayez de vous en façonner un jardin secret, en y faisant des trouvailles bien à vous.
Vous savez, comme Brassens : "La fille à tout le monde a bon cœur, elle me donne, au petit bonheur, des ptits bouts de sa peau bien cachés, que les autres n’ont pas touchés."
Sinon, les "films de fête" commencent à sortir.
* Elle et lui de Leo McCarey, le remake de 1957.
Car il avait tellement aimé ça, en 1939, qu’il s’en est fabriqué un remake personnel :
En 1939 : Love Affair avec Irene Dunn et Charles Boyer.
En 1957 : An Affair to Remember, avec Deborah Kerr et Cary Grant.
En français, le titre est le même : Elle et Lui.
Les deux versions font partie des films fétiches de Paul Vecchiali, qui se dit incapable de choisir l’une ou l’autre, la première étant réaliste et l’autre fantastique (1).
Dommage que les deux versions ne sortent pas en même temps.
Ça aurait fait une super soirée.
* La Blonde ou la rousse (Pal Joey) de Georges Sidney (1957), avec un triangle de choc : Frank Sinatra, Rita Hayworth et Kim Novak.
Vous savez c’est le film où on entend Bewitched et The Lady Is A Trump.
* Salé sucré (Eat Drink Man Woman) de Ang Lee (1994) pour se mettre en appétit avant les petites et les grandes bouffes qui nous attendent. Ou pour compenser celles qui ne nous attendent pas.
* The Maggie (High and Dry) de Alexander Mackendrick (1954).
Profitez-en pour jeter un coup d’œil à ce que dit Vincent Dupré du grand Alexander.
1. Propos recueillis par Olivier Borel, le 26 janvier 2015, à propos de son film Nuits blanches sur la jetée.
Devant un film, chacun est toujours seul.
Les traditionnels rats de cinémathèque le savent bien, ces solitaires permanents.
Parfois se diffusent souterrainement quelques vibrations des corps environnants, le rire, l’émotion, l’agacement, l’amour quand on se tient la main.
Parfois on est incommodé par le voisin qui pue des pieds, ce qui parasite la vision.
Mais c’est un fait, le cinéma est une pratique essentiellement célibataire.
Il faut donc, régulièrement, se resocialiser.
À Paris, deux propositions aujourd’hui : la librairie Cinélittérature et la Société Louise-Michel.
La librairie Cinélittérature nous invite, à partir de 18h30 à une rencontre-lecture-signature pour fêter la sortie du coffret DVD (Shellac) de Foudre de Manuela Morgaine, avec Maylis de Kerangal et l’équipe du film.
Foudre est une légende en quatre saisons, tournée, entre 2004 et 2013, à travers le monde, en Guinée-Bissau, Syrie, Libye et Tunisie :
* Baal (automne)
* Pathos mathos (hiver)
* La Légende de Symeon (printemps)
* Atomes (été).
FOUDREbandeannonce from Babeldoor on Vimeo.
Libraire du Panthéon, Cinélittérature, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.
La Société Louise-Michel vous invite à une soirée littéraire, à 19h00 :
Svetlana Alexievitch, une histoire soviétique
L’attribution du prix Nobel de littérature 2015 lui a rendu justice, elle, qui depuis plus de trente ans, donne la parole aux simples citoyens de ce qui fut l’Union soviétique.
Quatre ouvrages seront présentés dans l’ordre chronologique de la période évoquée :
* La Guerre n’a pas un visage de femme (Presses de la Renaissance, 2004) .
* La Supplication (J.C. Lattès 1999) .
* Les Cercueils de zinc (Christian Bourgois 1990) .
* La Fin de l’homme rouge (Actes Sud, 2013).
Chaque présentation sera accompagnée d’extraits lus par Hervé Dubourjal, comédien et metteur en scène de La Supplication.
Et chaque ouvrage sera illustré par des extraits de documentaires ou de films de fiction soviétiques et russes.
Et comme c’est la dernière soirée de l’année, la SLM nous invite à boire un verre.
Lieu-dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris.
Et puis, retour à l’aimant principal : les images.
À Paris, à la BNF, chaque mois, il y a le Cinéma de midi, de 12h30 à 14h00, entrée libre.
Aujourd’hui, on peut décider de regarder la vérité bien en face avec une séance présentée par l’historienne du cinéma Michèle Lagny, et préparée en partenariat avec l’Université Paris-Diderot Paris 7, et par ses étudiants en cinéma.
* La Bombe de Peter Watkins (1965).
Le film fit grand bruit à l’époque, comme un genre nouveau de documentaire-fiction. Même si la priorité des inquiétudes n’est plus la même, juste en ce moment, l’explosion atomique demeure une des grandes menaces en toile de fond, plus proche encore qu’il y a 50 ans. En 2010, à Cannes, on avait vu le froid et terrifiant documentaire de Lucy Walker, Countdown to Zero (2009), dont on sortait avec le moral au fond des chaussettes.
* Un dimanche à Pripiat de Frédéric Cousseau et Blandine Huk (2006).
D’ailleurs, le danger nucléaire n’est pas seulement "la bombe" et la guerre. On a un peu vite relégué Tchernobyl et tous les mensonges adjacents. Sinon, Fukushima ne serait peut-être pas advenu, en passe de sombrer également dans l’oubli, alors que ses conséquences s’épanouissent chaque jour un peu plus, soigneusement planquées en coulisses des médias. Quand, parfois, on en (re)parle, on se dit, nous spectateurs, que c’est un marronnier réchauffé.
C’est vrai qu’on ne peut pas vivre dans la terreur permanente.
Et, sur le volcan, il vaut mieux danser que faire la gueule, puisque nous n’en sommes pas les maîtres (du volcan).
Les deux films de midi sont réservés aux esprits solides, calmes et optimistes.
Les autres doivent préférer un déjeuner cool. On leur conseille pourtant de se méfier de la mémoire courte, de la dénégation et de l’inéluctable retour du refoulé.
BNF, site François Mitterrand, hall Est, Petit auditorium, Quai François-Mauriac, 75013 Paris.
Nos ciné-clubs favoris du mardi :
* À l’Institut finlandais, à 19h30, cette semaine, le ciné-club nordique invite la Finlande chez elle, avec The Fencer (Miekkailija) de Klaus Härö (2015).
Institut finlandais, 60 rue des Écoles, 75005 Paris.
Au ciné-club de Normale Sup, à 20h30, c’est l’Inde avec Devdas de Sanjay Leela Bhansali (2002).
ENS, Salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
À Marseille, Vidéodrome2 ne ferme pas pendant "les fêtes". Ou si peu, juste le 25 et le 31.
Ce soir à 20h00 : Sous le niveau de la mer de Gianfranco Rosi (2008) (entrée à prix libre).
Le film sera suivi d’une discussion avec avec Peuple et Culture, sur la notion de "Commun".
Ne confondrions-nous pas "commun" et "collectif" ?
Faites votre programme de cette période pas comme les autres.
Vidéodrome 2, 49 cours Julien, 13006 Marseille.
Ce soir, à 20h, à la Maison de la poésie, nous sommes conviés à la soirée de solidarité en faveur du poète palestinien Fayad Ashraf.
Entrée libre.
Fayad Ashraf a été condamné à mort par décapitation, le 17 novembre 2015, pour "apostasie", par des juges d’Arabie saoudite.
On lui reproche d’avoir publié un recueil de poèmes en 2007, Instructions internes, qui contiendrait des poèmes athées. Il faut croire que personne ne s’en était alarmé depuis 8 ans. mais il n’est jamais trop tard.
Il avait représenté l’Arabie saoudite lors de la Biennale de Venise en 2013.
Et, en 2014, il avait subi une première condamnation à quatre ans de prison et 800 coups de fouets (pour une conversation privée).
Il paraît qu’il a les cheveux trop longs et des photos de femmes amies sur son portable.
La mobilisation est internationale, les associations,les organisations, et des personnalités se sont manifestées auprès des autorités saoudiennes pour la liberté d’expression et pour le respect des droits de l’homme.
Ce même jour, à l’invitation du Mouvement mondial des poètes, d’autres manifestations semblables se tiendront dans d’autres villes en différentes régions du monde.
Participer à cette soirée, c’est être solidaire d’un innocent et résister contre une injustice, selon nos valeurs à nous (1).
En sachant que ce genre de manifestation n’est pas vain.
En février 2013, le poète Mohamed Al Ajami, dit Al Dhib, condamné à mort au Qatar, avait vu sa peine commuée en quinze ans de prison.
C’est aussi faire un acte de reconnaissance. Les poètes, quels que soient leurs pays d’origine, appartiennent à tous les Terriens, preuves vivantes que les humains ont ceci de commun : les forces de l’esprit.
C’est enfin, et surtout, confirmer, haut et fort, que les idées, la beauté, la création, issues de chaque animal humain, sont aussi puissantes que les armes.
Si un simple poème ne servait à rien, pourquoi punirait-on si fort un simple poète ?
Avec Jamila Abitar, Tahar Bekri, Nasser Edine Boucheqif, Francis Combes, Michel Deguy, Jean-Luc Despax, Nedim Gürsel, Abdellatif Laâbi, Amar Meriech, Issa Makhlouf,
Hala Mohammad, Jean-Pierre Siméon, Philipe Tancelin.
Ils seront accompagnés
au kanoun (cithare arabe) par la Tunisienne Hend Zouari.
1. C’est une violation de l’article 18 de la Charte universelle des droits de l’Homme qui stipule que "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction".
L’Arabie saoudite participe au Conseil de l’ONU pour les droits de l’Homme (HRC) et a même été récemment élue à la présidence du groupe consultatif.
Cette soirée est à l’initiative de Jean-Luc Despax (président du Pen Club français, Francis Combes (directeur de la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne), Jean-Pierre Siméon (directeur du Printemps des poètes), avec le soutien de la SGDL (Société des gens de lettres), de l’Union des poètes & Cie et du WPM.
Maison de la Poésie, 157 rue Saint-Martin, 75003 Paris.
Et puis, une invitation de Potemkine et de Luna Park Films, pour voir le film maudit de Jean-Denis Bonan, La Femme-bourreau (1968-2015).
Le DVD vient de sortir, on fête ça sérieusement.
Potemkine, 30 rue Beaurepaire, 75010 Paris.
Frank Sinatra (1915-1998) a cent ans aujourd’hui.
Bob "Foreveryoung" Dylan lui a déjà fait sa fête, comme chanteur :
Comme danseur, il était pas mal on plus, par exemple, chez Busby "Mulitplier" Berkeley avec Gene "Singerintherain" Kelly, dans Match d’amour (Take Me Out to The Ball Game, 1949).
Au Saint-André des Arts, Hommage à Ahmed Bouanani (1938-2011), cinéaste, monteur, poète et penseur du cinéma marocain (12-13 décembre 2015).
Toutes les projections se font en présence de Touda Bouanani (fille du réalisateur et plasticienne) et Ali Essafi (réalisateur).
Ce soir, samedi 12 décembre 2015 :
À 18h30, son premier et son dernier film :
* Tarfaya, le voyage immobile (Tarfaya bablabhar) de Ahmed Bouanani et Mohamed Abderrahman Tazi (1966).
* Le Mirage (1979) son unique long métrage de fiction.
À 21h00 :
* Fragments de mémoire de Touda Bouanani (1973)
* Les Quatre Sources de Ahmed Bouanani (1978).
Programme de dimanche 13 décembre 2015.
Cinéma Saint-André-des-Arts, 30 rue Saint-André-des-Arts, 75006 Paris.
À la Halle Saint-Pierre, à 15h30, avec nos amis de Mélusine, nous vous recommandons une rencontre très classe, organisée par Françoise Py :
* Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz de Catherine Binet (1981), avec Michael Lonsdale, Emmanuelle Riva et Marina Vlady, librement inspiré de Sombre Printemps (1971) de Unica Zürn (1916-1970).
* Table ronde et débat avec Marina Vlady, Martine Lusardy et Jean-François Rabain.
À cette occasion, Marina Vlady présentera le livre qu’elle a écrit en hommage à son amie réalisatrice Catherine Binet (1944-2006) : C’était Catherine B. (Fayard, 2013), une de ses plus chères amies, compagne de Georges Perec.
Halle Saint-Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 Paris.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 12 au 18 décembre 2015.
À Beaubourg, c’est la fête à Varda, c’est la fête à Cuba.
Comme nous vous l’annoncions, le mercredi 11 novembre 2015, il y Varda / Cuba (11 novembre 2015-1er février 2016), l’exposition des photos de Varda la photographe.
À partir d’aujourd’hui, il y a Varda / Cuba / Cinéma (11-20 décembre 2015), avec Varda la cinéaste, zoomant sur Cuba, et en sa présence.
Ce soir, à 20h00, c’est elle-même, avec sa voix et sa malice de fausse mais éternelle ingénue, qui nous présente une sorte de pot-pourri, mitonné à sa façon, de courts métrages et d’extraits :
* Une minute pour une image, l’album imaginaire d’Agnès Varda #1 (1982).
* Agnès de ci de là Varda (2011).
* Ulysse (1982).
* Salut les Cubains ! (1963).
Pour tout le cycle, faites votre programme.
Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, 75004 Paris.
Le ciné-club de l’ENS nous propose de passer toute la nuit avec lui et "d’affronter le froid arctique" ensemble : La Nuit polaire, c’est ce soir, à partir de 20h30.
C’est une proposition qui ne se refuse pas, ça risque d’être, sinon la dernière du moins une des dernières nuits polaires en France. C’est pas bien, on sait, mais nous sommes des COP21 sceptiques.
Au programme, trois films devant lesquels, peut-être, d’ici quelques années, on pleurera.
* Fata Morgana de Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio (Finlande, 2004).
Et on ne le confond pas avec le Fata Morgana de Werner Herzog (1971), ce n’est ni la même démarche, ni la même température.
* Back soon de Solveig Anspach (Islande, 2007).
Et on salue la petite Islandaise disparue, cette année, trop tôt.
* Nanouk l’esquimau (Nanouk of the North) de Robert Flaherty (États-Unis, 1922).
Et on revoit ce grand classique comme un précurseur du documentaire d’auteur, ceux qui savent que l’objectivité n’existe pas et l’assument.
On sait ce que c’est que les nuits complètes au ciné.
C’est une vraie fête, avec cette idée merveilleuse d’entrer dans la salle en début de soirée et de sortir le lendemain à l’aube, en quasi état d’ivresse.
On sait aussi qu’il est très rare de ne pas un peu somnoler, à un moment ou à un autre de la nuit.
Projeter le film muet en dernier, c’est peut-être offrir une berceuse aux cinéphiles les plus aguerris. Quoiqu’il en soit, la rumeur court que la nuit se terminerait avec des croissants et des pains au chocolat.
Ciné-club de l’École normale supérieure (ENS), 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
Ce soir, à la librairie Hors-circuit, à 18h30, Hommage à Jean Rollin (1938-2010).
Jean Rollin, ses châteaux plus ou moins hantés, ses cimetières somptueux, ses bords de mer sauvages, ses dissections cireuses, ses cryptes et ses vanités, ses jeunes donzelles galopantes souvent par deux, ses vampires volant ou violant (c’est selon), Jean Rollin, cinéaste fantastique, a une place à part dans la grande famille du cinéma.
Ni série B, ni chefs d’œuvre primés, ses films ne sont pas rares : ils passent obstinément toutes les nuits, sur les chaînes câblées Action ou FX.
Sans avoir à se réclamer de Georges Bataille, avec qui il a passé les cinq premières années de sa vie, avec son univers cohérent et immédiatement reconnaissable, avec ses obsessions, il est évidemment un "auteur", sans pour autant figurer dans la liste officielle desdits auteurs.
Si sa direction d’acteurs, ses dialogues, ses scénarios, et même ses montages sont souvent faibles, il est un inventeur d’images hors pair, eflleurant ou frôlant souvent quelque "point sublime".
Qu’il n’atteint jamais, comme délibérément.
Son avant-dernier film, La Nuit des horloges (2007), sonne comme un film testament. Il y convoque les personnages de ses films et les incarnations de ses fantasmes, qui ne meurent jamais. Pour passer d’un monde à l’autre, du réel au rêve, le passage n’est pas celui de l’espace, le miroir, mais celui du temps. C’est dans ce film, à la fin, qu’est évoqué le mythique film perdu, avec un scénario écrit par Marguerite Duras, et Gérard Jarlot, L’Itinéraire marin (1962), dont il ne reste que des photos.
Nous autres, grands amateurs de Jean Rollin, nous le soupçonnons d’avoir, une fois pour toutes, adopté une subtile stratégie d’échec, pour demeurer un auteur marginal de la marge, pour ne surtout jamais appartenir à la grande famille citée ci-dessus.
Librairie Hors-circuit, 4 rue de Nemours, 75011 Paris.
À 19h15, la bibliothèque du cinéma François Truffaut propose une rencontre avec Christine Leteux, autour de son livre Maurice Tourneur, réalisateur sans frontières.
Entrée libre, "réservation fortement conseillée".
Tiens, pour se mettre en appétit, on se met un petit Tourneur de 1913 (Figures de cire).
Forum des Halles, 4 rue du Cinéma, 75001 Paris.
Les nourritures intellectuelles sont plus que jamais nécessaires, comme vademecum, en ces temps incertains où nous sommes désorientés, bien souvent par pure et simple ignorance, de l’histoire par exemple. À Paris, mais pas seulement, il existe des tas de lieux où s’instruire librement et à tout âge.
Et sous des apparences austères, la vie de l’esprit peut avoir bien des charmes.
Une des façons qui peuvent permettre de penser librement, c’est de savoir comment "ça" s’est mis en place et comment "ça" marche.
"Ça" ? "Le système" comme on disait dans les années 60.
Le travail de Bourdieu sur la reproduction des "élites" dans l’illusion de la neutralité de l’enseignement (laïc et obligatoire), on le connaît plus ou moins, ne serait-ce que par ouï-dire.
Les "héritiers", n’héritant pas seulement de biens matériels, mais aussi d’un "capital culturel", deviennent tout naturellement nos "élites" ("de droit social", si ce n’est de "droit divin"). Et, de là où ils sont, ils gouvernent alors nos goûts et nos couleurs, moins directement mais aussi puissamment que la télé. (1)
La connaissance de ces mécanismes, c’est pas un luxe, c’est un outil de travail.
Nous vous avions annoncé, dès le 14 octobre 2015, le séminaire de l’École des Chartes, Sociologie des élites culturelles locales (1947-1989), organisé par Agnès Callu, qui se tient tous les mercredis de la saison 2015-2016, de 18h00 à 20h00.
Ce mercredi, on va parler de musique avec Didier Francfort et Panagiota Anagnostou de l’Institut d’histoire culturelle européenne-Bronisław Geremek. (2)
Le thème du séminaire de ce mercredi à l’École des Chartes, c’est :
* Diffusion / Imposition du fait musical par les élites locales.
1. Cf. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, Les Héritiers (Minuit, 1964) ; Pierre Bourdieu, La Distinction (Minuit, 1979).
2. C’est au Château des lumières de Lunéville, que l’Institut a ses racines et ses habitudes.
École des Chartes, Salle Molinier, 65 rue de Richelieu 75002 Paris.
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé célèbre le jour des enfants, chaque mercredi, à 14h30 avec Le petit cinématographe, conçu et animé par Anne Gourdet-Mares.
C’est un super programme à destination des petits… et de ceux qu’ils veulent bien emmener avec eux (de 6 à 120 ans) : présentation de la lanterne magique, petits films muets, musiques des films muets, visite guidée de la galerie des appareils, et, last but not least, un goûter.
Toutes les séances sont accompagnées au piano par les étudiants de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel, en partenariat avec le Conservatoire national de musique et de danse de Paris.
La réservation est conseillées par mail ou par téléphone (01 83 79 18 96).
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.
Pour vos cadeaux, une nouvelle suggestion : le petit marché africain des Piroguiers. C’est un tout petit coin de Paris, connu seulement des initiés, et que, égoïstement, peut-être, il ne faut pas trop divulguer, pour le garder pour soi.
Allez voir et à vous de voir.
En achetant des fringues, des étoffes, des bijoux, des grisgris de toutes sortes, des trésors à tous les prix, vous apportez votre aide à la scolarisation des enfants d’Afrique, avec l’association Piroguiers (9-13 décembre 2015, de 11h00 à 19h00.
Association Piroguiers, chez Danielle Bordet, 65 boulevard Arago, 75013 Paris.
Code : 30 59
, Pavillon 8 (après le portail et avant le porche, 1ère porte à droite).
Tel : 01 47 07 28 34
Les sorties sur les grands écrans de ce mercredi :
* Back Home (aka Louder Than Bombs) de Joachim Trier (2015).
* Béliers (Rams / Hrùtar) de Grímur Hákonarson (2015).
* Catherine ou les atomes d’une âme paumée de Alix Véronèze (2015)
* Cosmos de Andrzej Zulawski (2014).
* Allende mon grand-père de Marcia Tambutti Allende (2014).
* Oncle Bernard - l’anti-leçon d’économie de Richard Brouillette (2015) avec Bernard Maris.
Et puis, revoir, en versions restaurées :
* Une femme dans la tourmente (ou Tourments / Midareru) de Mikio Naruse (1964).
* La Trilogie d’Apu : La Complainte du sentier / Pather Panchali (1955), L’Invaincu / Aparajito (1956), Le Monde d’Apu / Apur Sansar (1959) de Satyajit Ray.
Aujourd’hui, l’École normale supérieure (ENS) se dédouble :
* À 20h00 : dans le cadre du cycle Origine et fin de l’histoire, 3e séance, elle programme Eau argentée, Syrie autoportrait de Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan et "mille et un Syriens et Syriennes".
En présence de Ossama Mohammed, Noma Omran (Bande-son et chant), et Maïsoun Assad (montage). Le film sera suivi d’un débat.
Luminor Hotel de ville, 20 rue du Temple, 75004 Paris.
* À 20h30 : le ciné-club habituel avec Le Pont du Nord de Jacques Rivette (1981).
ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
À l’Institut finlandais, à 19h30, le ciné-club nordique invite le Danemark avec :
* Marie krøyer de Bille August (2012).
Institut finlandais, 60 rue des Écoles, 75005.
Le centre culturel irlandais, ce soir à 19h30, propose One Million Dubliners de Aoife Kelleher (2014) et en sa présence.
C’est aux 3 Luxembourg, à cinq minutes du CCI.
Les 3 Luxembourg, 67 rue Monsieur-le-Prince, 75006 Paris.
À 20h00, pour tous les amateurs de courts métrages, voilà la Soirée Bref : Contes et Histoire.
Avec ce soir :
* Chulyen, histoire de corbeau de Cerise Lopez & Agnès Patron (2015).
* The Reflection of Oower de Mihail Grécu (2015)
* Guy Moquet de Demis Herenger (2014).
* Une histoire de Grance de Sébastien Bailly (2015).
MK2 Quai de Seine, 14 quai de la Seine, 75019 Paris.
Aujourd’hui, cap au Sud.
Cannes Cinéma, il faut connaître même si on n’est pas cannois.
Il y a les soirées régulières :
* Les jeudis, avec cinéma et apéros
* Les lundis, avec comédies
Et exceptionnelles :
* Les avant-premières
Il y a les saisons avec de grands rendez-vous
* En mai : Cannes Cinéphiles en parallèle du festival officiel.
* En juillet : le ciné en plein air
* En octobre : un hommage.
* En décembre : le festival d’hiver
Nous sommes justement en décembre, et ce soir commencent les Rencontres Cinématographiques de Cannes 28e édition avec comme thème Les frontières (7-13 décembre 2015)
Soirée d’ouverture : Je vous souhaite d’être follement aimée de Ounie Lecomte (2015).
Cannes Cinéma, La Malmaison, 47 La Croisette, 06400 Cannes.
À Toulouse, à l’ABC, :
* À 20h30 : Allende mon grand-père de Marcia Tambutti Allende (2015), en avant-première, en présence de la réalisatrice.
Cinéma ABC, 13 rue Saint-Bernard, 31000 Toulouse.
Jacques Denis (1943-2015) est mort, mercredi dernier, le 2 décembre 2015.
Pour nous, il est, avec Jean-Luc Bideau, l’acteur de nos Suisses bienaimés, ceux des années 70, Tanner, Soutter, Goretta, et celui de notre Tavernier préféré, L’Horloger de Saint-Paul (1973).
Une figure d’ami, cool, tranquille, apaisant, fidèle, sûr.
Il est évidemment aussi le Henri Alleg, vu par Laurent Heynemann ( La Question, 1976).
Des personnages des années 70, à la fois pacifiques et engagés.
Que Jacques Denis disparaisse maintenant, alors que les inquiétudes - pour ne pas dire les périls - grandissent partout et sur tous les fronts, ça marque bien la vraie fin du 20e siècle. Comme le 19e siècle qui ne s’est terminé qu’en 1914.
À Paris (ou tout près), un grand choix.
D’abord, ce samedi :
Au centre de Paris, à 15h00, à la bibliothèque Truffaut, dans le cadre du Mois du documentaire, la section : "Génocides : le documentaire à l’épreuve de la représentation" nous invite à L’Arbre de Hakob Melkonyan (2015).
La projection est suivie d’une rencontre avec le réalisateur.
La séance était initialement prévue le samedi 14 novembre 2015 et avait été reportée à aujourd’hui, 5 décembre 2015.
Forum des Halles, 4 rue du cinéma, 75001 Paris.
Et puis, si on fait un petit tour à Saint-Denis, chez Jolie Môme on peut assister à un programme complet : Les internationalistes dans les guerres.
À 15h00 : Les internationalistes dans la guerre d’Algérie
* Ils ont choisi l’Algérie de Jean Asselmeyer (2007)
Le film est suivi d’une rencontre avec Maurice Rajsfus, Jean Asselmeyer, Sami Tigharghar et Nils Anderson, et d’un hommage à Frantz Fanon par Denise Chevalier et Mohieddine Bentir
.
À 19h00 : Couscous de l’amitié entre les peuples .
À 20h30 : Les internationalistes dans la Première Guerre mondiale
* 14/19 La mémoire nous joue des tours
C’est la dernière création de la Compagnie Jolie Môme
.
La Belle Étoile, 14 rue Saint-Just, 93000 Saint-Denis.
Au cinéma La Clef à Paris, le week-end est consacré au Salon de l’Édition DVD Indépendante, 4e édition. Entrée libre.
Cinéma La Clef, 34 rue Daubenton, 75005 Paris.
Aujourd’hui et demain, à partir de 14h00, nous sommes invités à fêter les 60 ans de la Semaine internationale du film ethnographique créée par Jean Rouch en 1955. On va pouvoir voir et revoir les films qui avaient marqué cette première semaine.
Regardez le programme : tous les films sont mémorables.
Musée de l’Homme, 17 place du Trocadéro, 75016 Paris.
Ce soir, à 17h00, à la librairie du Panthéon, Cinélittérature, a lieu une rencontre autour de la revue Répliques, et la sortie de son numéro 5.
La revue Répliques est née à Nantes en 2012. Elle se consacre aux longs entretiens avec des cinéastes, des techniciens, des comédiens, des diffuseurs, des critiques : le cinéma tel qu’il se pense et tel qu’il se fait.
Librairie du Panthéon, Cinélittérature, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.
À Montreuil, on peut aussi aller découvrir la Semaine du Bizarre (5-12 décembre 2015) dans des tas de lieux, dans tout Montreuil.
L’entrée est libre, mais il vaut mieux réserver (les places sont particulièrement limitées certains soirs) et si possible par mail.
Théâtre municipal Berthelot, 6, rue Marcellin-Berthelot, 93000 Montreuil.
Et si vous en profitez pour acheter des cadeaux, voici des idées différentes :
* les superbes sérigraphies de Claire-Marie Neufville. C’est le dernier jour. Après, il faudra prendre rendez-vous avec elle.
Fond de la Cour, 20 rue Chapon, 75003 Paris.
* Le Marché de Noël finnois.
La Recyclerie, 83 boulevard Ornano, 75018 Paris.
* La Boutique sans argent.
Ancienne gare de Reuilly, 181 avenue Daumesnil
, 75012 Paris.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 5 au 11 décembre 2015.
À La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, salle Charles Pathé, aujourd’hui commence une carte blanche à Mariann Lewinsky
(3-18 décembre 2015).
Elle nous propose : Femmes, force irrésistible, un titre qui, en soi, en dit long.
Tout le monde ne connaît pas Mariann Lewinsky.
Ceux qui la connaissent ne peuvent l’oublier : c’est la nébuleuse des cinéphiles de Bologne, qui chaque année, fin juin, va se replonger dans Il Cinema ritrovato, où elle dirige la programmation du cinéma muet.
Le programme de la Fondation Seydoux, c’est, pour les Parisiens, la chance de découvrir deux programmes qui eurent un énorme succès, et, pour la bande des "Bolognais", le plaisir de revoir ces merveilles.
* En 2008 : Forze irrestibili : attrici comiche e suffragettes (1910-1914). (1)
* En 2010 : Donne avventurose nel cinema muto (Les aventurières du cinéma muet). Cf. aussi Josette Andriot.
Aujourd’hui :
* À 14h00 : Pathé au féminin (1902-1912) (8 courts métrages)
* À 16h00 : La Femme de demain (Zenscina Zavastrevo Dnya) de Petr Cardynin (1914).
Toutes les séances sont accompagnées au piano par les étudiants de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
Allez, on se fait une petite salve en l’honneur du courage et de la détermination de notre grande amie Emmeline Pankhurst (1858-1928).
Mais Mariann Lewinsky nous en présentera d’autres, des sacrées bonnes femmes, personnages et vraies personnes, toutes engagées, irrésistibles : Rosalie, Léontine, Cunégonde, Josette Andriot, Emily Davison, Lois Weber...
Et Protéa.
Elle va, broyant tout, au nom de son devoir,
Sans pitié, mais sans haine, implacable, mortelle,
S’affublant de haillons, se parant de dentelles,
Cœur de marbre que rien ne saurait émouvoir
Elle est une puissance – et qui sait son pouvoir –
À chaque instant, "une autre", et pourtant, toujours "telle"…
Quelle créature célèbre ainsi, en 1913, un rédacteur publicitaire anonyme ?
Protéa, l’héroïne du film éponyme de Victorin Jasset, produit par les studios Éclair. Protéa, c’est Josette Andriot, la première des actrices aventureuses, nageuse, cavalière, vélocipédiste - et souris d’hôtel en collant noir, bien avant Musidora.
À force de souligner le génie, incontestable, de Louis Feuillade, on finirait par oublier qu’il ne fut pas le seul cinéaste à signer des films d’action à épisodes.
Avant lui, il y eut Jasset, qui, plusieurs années avant Fantômas et Les Vampires, lança le genre, avec Les Aventures de Nick Carter en 1908.
Jasset, stakhanoviste des tournages - 198 films entre 1906 et 1913 -, qui n’est plus connu désormais que des amateurs du cinéma muet.
L’occasion est belle de déguster, en copie 35 mm, une telle rareté.
Présence indispensable à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, vendredi 4 décembre 2015, à 14 h (et le samedi 12 décembre 2015, à 11 h.).
Faites votre programme, vous allez vous régaler.
1. Un DVD existe : sous la direction de Mariann Lewinsky : Cento anni fa. Attrrici comiche e suffragette 1910-1914. Avec un livret de 48 pages, édition bilingue, Cineteca di Bologna.
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73, avenue des Gobelins, 75013 Paris.
L’année de la Corée suit son cours.
À la Cinémathèque de Bercy, c’est ce soir que commence l’exceptionnelle rétrospective Im Kwon-taek (2 décembre 2015-29 février 2016).
Im Kwon-taek, tous les cinéphiles ou à peu près, connaissent son nom.
Mais sur la centaine de films que comporte son œuvre, qui débute en 1956, combien de films du cinéaste (né en 1934) ont-ils vu ?
On (c’est-à-dire Positif et Jeune Cinéma) n’ont vraiment fait sa connaissance qu’à l’occasion du festival des 3 Continents de Nantes 1986 qui présentait, cette année-là, 13 films coréens de 1946 à 1985, dont un Im Kown-taek datant de 1983 :
* La Sorcière (AKA Daughter of the flames), devenu La Fille du feu.
Titre original : Bourei tal, alias Bului dal, alias Pul-ui Tal (ah les gambades de la translittération !) (JC n°180 d’avril 1987).
À Bercy, on pourra le revoir le 5 décembre 2015 et le 23 janvier 2016.
Digression : Dans cette sélection de Nantes 1986, on remarquait aussi : Hanyo (La Bonne / La Servante, 1960) de Kim Ki-young (1919-1998), dont Im Sang-soo, plus jeune (né en 1962) et plus connu, fit un remake : Ha-nyeo / The Housemaid, sélectionné au festival de Cannes 2010.
Retour à Im Kwon-taek, toujours en 1987, Jeune Cinéma découvrait La Mère porteuse (Sibaji) (1986) à la Mostra de Venise. On pourra le revoir, demain jeudi 3 décembre 2015, après la leçon de cinéma du maître, à 19h00, avec la participation de Jung Sung-il et Kim Dong-ho, animée par Jean-François Rauger.
Puis plus de nouvelles de lui jusqu’à son succès public, en 1995 : La Chanteuse de pansori (JC n°234, novembre 1995). À partir de là, Im (ce Im-là) fut repéré, mais pas pour autant connu.
Cette rétrospective de 70 films représentent donc une occasion unique de visiter 53 ans de la vie de la Corée (de 1962 à nos jours).
Séance d’ouverture, ce soir, avec
* À 20h00 : Nez cassé (1980), présenté par Im Kwon-taek himself.
Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.
On vous parlait de cadeaux, samedi dernier (Journal de Old Gringo du 28 novembre 2015).
C’est la période, on y échappe difficilement. C’est pas bien de s’y prendre au dernier moment, les cadeaux bâclés, faute de temps, perdent leur âme.
Faire un cadeau, ça relève d’une démarche artistique, et ça devrait échapper à cette sale valeur d’échange qui nous réifie tous tant que nous sommes. Ça veut dire : y mettre plus que du fric. Ou ne pas en faire.
Vous devriez aller jeter un petit coup d’œil au Fond de la Cour, chez Claire-Marie Neufville. On trouve tout dans ses sérigraphies : du linge de maison aux panneaux décoratifs, des t.shirts, des écharpes... On peut aussi faire des commandes. Ceux qui ne connaissent pas encore, on leur conseille d’aller voir.
C’est toute cette semaine, à partir d’aujourd’hui, c’est ouvert de 15 à 19h. On peut aussi prendre RV.
Au fond de la cour, 20 rue Chapon, 75003 Paris.
Les sorties de cette semaine sur les grands écrans :
* New Territories de Fabianny Deschamps (2014)
* Marguerite et Julien de Valérie Donzelli (2015)
* Mia madre de Nanni Moretti (2015).
* Taj Mahal de Nicolas Saada (2015).
* Le Pont des espions (Bridge of Spies) de Steven Spielberg (2015).
* Orlando ferito de Vincent Dieutre (2014).
* Poétique du cerveau de Nurith Aviv (2015).
* Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray) de Albert Lewin (1945).
Et puis, évidemment :
* Voyage en Grèce en temps de crise, sept courts métrages de solidarité avec le cinéma grec :
* The Greek Crisis Explained de Nomint Motion Design (2010).
* Casus Belli de Georgios Zois (2010).
* Course contre la montre de Dimitra Nikolopoulou (2012).
* 45 degrés de Georgis Grigorakis (2012).
* Jésus s’est arrêté à Gyzi de Amerissa Basta (2013).
* Ça finira par s’arranger de Thanos Psichogios (2012).
* Générateur de Nikoleta Leousi (2013).
À Paris, à 17h00, on peut faire connaissance avec ce festival méconnu : le Festival du Cinéma et des droits humains Barcelone / Paris / NYC, 12e édition, basé à Barcelone, mais avec des antennes à Paris et à New-York.
Les droits de l’Homme, les droits humains comme on dit maintenant, on pense que c’est naturel et normal en théorie (même si l’application est une autre paire de manches).
L’idée est très ancienne, et en France, on est tombé dans la marmite quand on était petit. Même si on n’était pas les premiers, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 nous légitime dans le monde entier. Après, il y a eu la Déclaration universelle des droits de l’Homme de l’ONU, le 10 décembre 1948. Et ça a gagné tout l’Occident.
Mais, quand on y réfléchit, cela ne va pas de soi du tout, ce fait que n’importe quel être humain, du seul fait qu’il soit né, a des droits universels et inaliénables.
Cela suppose une philosophie de la race humaine et de l’individu, toute relative comme toutes les philosophies, et qui peut être considérée comme arrogante.
Prométhéenne.
Pour qui on se prend, nous, les (de plus en plus) innombrables petits humains qui grouillent tels des fourmis sur une Terre de plus en plus inhospitalière ?
Et pourquoi dépasserions-nous en droit - la liberté et l’égalité, quel culot ! - chacun avec ses misérables secrets, les races, les castes, les peuples, les dieux ?
Ce n’est, en fait, rien d’autre qu’une idéologie parmi d’autres, historique, donc avec un début et une fin.
D’ailleurs, même en Occident, on peut être traité de "droitdel’hommiste" avec un certain dédain, par ceux-là mêmes à qui, pourtant, profite bien cette "idéologie".
Seulement voilà, pour nous autres, alors que tant d’idées, utilisées et usées jusqu’à la corde, sont mortes, et que l’Occident s’est éparpillé aux quatre vents, c’est la seule foi qui nous reste en commun, qui soit capable de nous rassembler.
Du côté de la vie. Parce que.
Alors, au lieu de prendre les armes vers des vendettas sans fin, nous autres les pacifistes, dans cette logique de foi naïve en l’animal-homme, ignoble mais génial surtout quand il est libre, délibérément du côté de la charité, la solidarité et la non-violence, surgies d’on sait très bien où, et du nouveau-venu, le respect, sans illusion quant à l’efficacité des images et des mots sur les terrifiants pépins de la réalité, on organise des festivals de cinéma.
On en connaît au moins trois :
* Le festival Cinéma et droits humains de Amnesty International (4-10 novembre 2015, 6e édition).
* Le festival internatinal du film des droits de l’homme de Paris-FIFDH (7-20 avril 2015, 13e édition).
* Le festival du cinéma et des droits de l’homme de Barcelone (26 novembre-10 décembre 2015, 12e édition).
C’est ce dernier que, à Paris mais branchés Barcelone, nous fêterons en cette fin d’après-midi.
Cité internationale des arts, Studio 1410, 18 rue de l’hôtel de ville, 75001 Paris.
À Paris, au Reflet Médicis, à 20h30, il faut aller voir le Rijksmuseum dans ses habits neufs, et la petite histoire de ce renouveau, dans la belle et grande histoire de ce fantastique musée.
* The New Rijksmuseum de Oeke Hoogendijk (2014), en présence de la réalisatrice.
Cinéscope néerlandais, le rendez-vous cinéma mensuel de l’Ambassade des Pays-Bas à Paris, nous propose ce récit fascinant de la longue et difficile rénovation du Rijksmuseum d’Amsterdam. Depuis 2003, rien ne s’est passé comme prévu, et cela a pris dix ans au lieu de cinq ans.
Reflet Médicis, 3/7 rue Champollion, 75005 Paris.
À la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, à 19h00, dans le cadre du cycle de projections Le Grand jeu, organisé par l’association Kinétraces :
* Carmen de Jacques Feyder (1926).
La séance est dédiée à l’actrice Raquel Meller.
La présentation de Céline Arzatian metttra en lumière la place importante accordée à la mode dans le cinéma français des années 1920, à travers le parcours atypique de cette actrice connue des happy few.
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé , 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.
À Paris toujours, nos ciné-clubs habituels du mardi : Institut finlandais et Normale Sup’, plus, cette semaine, Ciné Caro.
À l’Institut finlandais, le ciné-club nordique, à 19h30, nous propose la Norvège avec le film qui devait passer le mardi 17 novembre 2015 et qui fut annulé pour les raisons que l’on connaît.
* Victoria de Torun Lian (2013), d’après le roman de Knut Hamsun.
Institut finlandais, 60 rue des Écoles, 75005 Paris.
À l’ENS, à 20h30 :
* Le Voleur de lumière de Aktan Arym Kubat (2010).
ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
À Cinécaro, à 20h30 :
* L’Acrobate de Jean-Daniel Pollet (1975). Prix de la critique au festival du film d’humour de Chamrousse 1976.
Auditorium du Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller, 75003 Paris.
À Toulouse, à la Cinémathèque, on se régale d’un cycle Cukor / Ophuls.
Tous les deux aimaient les femmes, et tout spécialement les actrices.
Différemment.
De même qu’il n’y a pas LA femme, mais des femmes, il n’y a pas L’amour des femmes, mais LES amours.
Entre Tristan ou Roméo, Don Juan ou Valmont, Peer Gynt ou Ulysse, Adolphe, Rhett Butler, Julien Sorel, Abélard, Brick Pollitt ou le Major Weldon Penderton, pas la moindre ressemblance ni des sentiments ni, probablement pour ce qu’on en sait, des comportements au lit.
Avec Ophuls et Cukor, on va voir du pays.
Ce soir, ça commence avec :
* À 19h00 : Liebelei de Max Ophuls (1933).
* À 21h00 : Comment l’esprit vient aux femmes (Born Yesterday) de George Cukor (1950).
Cinémathèque, 69 rue du Taur, 31000 Toulouse.