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Journal de Old Gringo (février 2015)
Février 2015
publié le lundi 2 mars 2015


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FÉVRIER 2015

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Samedi 28 février 2015

 

Ce soir, allons soutenir les petits jeunes qui commencent dans le théâtre.


 

On ne rappellera jamais assez que le théâtre devrait être enseigné, comme une discipline de base à l’école, au même titre que la lecture, le calcul, la gym.
Alors tous ceux qui s’y mettent plus tard, tous "les amateurs" qui font du théâtre au lieu de se contenter d’être spectateurs (toujours plus ou moins passifs), tous doivent être soutenus, moralement et matériellement.

Le théâtre qu’on fait, ce n’est pas un luxe en temps de crise.
Avant d’être un art - l’art majeur, l’art premier, l’art immortel - le théâtre, c’est une nécessité d’éducation sociale, c’est un apprentissage de la communication, verbale et non-verbale. Ce fameux "être ensemble", devenu poncif via les "réseaux sociaux", si fort proclamé, et si "termité".

Comment se tenir, comment être et "paraître", comment parler intelligiblement en public, tous ces savoirs c’est à la fois un encadrement et un bouclier contre la violence sauvage et naturelle du corps.

Ce week end, donc, nous soutenons le nouveau spectacle de L’Amicale du Grand Chauve, une petite troupe qui a déjà dix ans : Pourquoi je crie à trois, mise en scène de Stéphan Hersöen, "patchwork" de et avec Geoffrey Aldebert, Emma Bronès, Noémie Jouanny, Adèle Journeaux, Arthur Mageau, Victor Roussel, Adrien Rouyer.

C’est tous les samedis à 21h30, et les dimanches à 19h30, au Théo Théâtre, 20, rue Théodore Deck 75015 Paris. métro : Convention (ligne 12). Durée : 1h35. Jusqu’au 7 mars 2015.


Pour Jacqueline et Andrée, qui ont eu le temps de voir le film sur un grand écran, en 1997 Die Comedian Harmonists de Joseph Vilsmaier, après avoir fredonné leurs chansons toute leur jeunesse.


 

* Whispering


 

* Aufwiedersehen, my dear

* Night and Day

* Heut’ Nacht hab’ ich geträumt von Dir


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 28 février au 6 mars 2015.



Vendredi 27 février 2015

Du vendredi 27 février au dimanche 1er mars 2015, on célèbre les traversées libertaires de la cinéaste Hélène Châtelain, en sa présence.


 

Voir le programme le programme complet.

On note tout spécialement :

* Ce soir, au Centre Pompidou, projection de Chant public devant deux chaises électriques, texte de Armand Gatti (1966) et réalisation de Gino Zampieri, à 18h, entrée libre.

* Samedi et dimanche, c’est à Montreuil qu’on retrouve les camarades de La Parole errrante, à la Maison de l’arbre, 
9, rue François Debergue (métro : Croix de Chavaux, ligne 9).

On sera content d’y revoir des films qui sont toujours d’actualité, et notamment :

* Les Prisons de Hélène Châtelain et René Lefort (1973, 92 min), du temps du Groupe Information prisons (GIP), créé par Domenach, Foucault et Vidal-Naquet en 1971.

* Dix jours dans la Z.U.P. des Minguettes ou l’Amazonie est de l’autre côté de la rue de Hélène Châtelain et Stéphane Gatti (1972-1973, 50 min).

Le nom de Hélène Châtelain est indissociable de celui des Gatti.

Mais Hélène est aussi "russe" et féministe.
Et d’autres rencontres sont au programme.

Nous n’oublierons jamais cette soirée du printemps 1980, à la Cartoucherie, avec Françoise Pasquier, pour fêter la parution de Proches et lointaines. (De la parution d’un Samizdat de femmes à Leningrad le dix décembre 1979), témoignages traduits par Hélène Châtelain, qui venaient de paraître aux Éditions Tierce.

Et on reverra avec grand plaisir :

* Nestor Makhno, paysan d’Ukraine de Hélène Châtelain (1996, 60 min).

Aparté : Allez, on en profite pour se mettre une petite chanson de 1974, qu’on a sur vinyle Pour en finir avec le travail et qu’on n’a pas entendue depuis longtemps : La Makhnovstchina.
Les temps ont changé, mais l’histoire explique partiellement, mais souvent - trop tard hélas - quelques petits trucs.


 

Enfin, samedi soir, 28 février 2015, à Montreuil, à 19h, il faut aller revoir l’étrange "photo-roman" de Chris Marker, La Jetée (1962).

Si vous ne pouvez pas y être, vous pourrez vos consoler en le revoyant sur Internet avec deux options : Viméo et/ou YouTube.

Mais, évidemment, c’est mieux sur grand écran, chez Gatti et avec les copains.

La manifestation est organisée par Hélène Fleckinger, Isabelle Marinone & Monique Peyriere.

Et La Parole errante.

En partenariat avec le CERCEC (CNRS-EHESS) et l’Association Carole Roussopoulos.

Et bien sûr, avec le Centre Pompidou / Vidéo et après, la BnF et la Direction du patrimoine du CNC.



Jeudi 26 février 2015

Andrée Tournès est morte le 26 février 2012, il y a trois ans.

En exergue, une image de son amoureux, Conrad Veidt, dans Le Tombeau indien.


 

Nous nous souvenons d’elle, de sa véhémence de cinéphile engagée, de ses amitiés, Jean et Ginette Delmas, Bernard et Alice Chardère, ou Ettore Scola, de l’éternelle utopiste jamais cynique.


 


 


 


 


 


 

Nous nous souvenons d’elle.


 


 

Pour revisiter son itinéraire, exemplaire du 20e siècle, on peut revoir les dates-clés de la revue Jeune Cinéma.

Mieux : on peut encore se procurer le numéro spécial de Jeune Cinéma que nous lui avons consacré. Avec des tas de photos, des textes inédits et une chronologie détaillée, il n’est pas tout à fait épuisé.


Si vous habitez Lyon, vous le savez sûrement, c’est aujourd’hui que commencent, à l’Institut Lumière, les Journées Droit, justice et cinéma, 6e édition (26-28 février 2015), projections, débats, tables rondes, exposition.

Mais ce soir, on peut, sans beaucoup d’hésitation, préférer au récurrent Douze hommes en colère de Sidney Lumet (1957), le ciné-concert de l’Auditorium, à 20h, avec la projection de Intolérance du vieux Griffith (1916), et la musique de Carl Davis, par l’Orchestre nationale de Lyon, dirigée par le compositeur.


 



Mercredi 25 février 2015

 

Les sorties de la semaine sur les grands écrans

* Loin de mon père de Karen Yedaya (2014).

* La Duchesse de Varsovie de Joseph Morder (2014).

* Red Army de Gabe Polsky (2014).

* American Sniper de Clint Eastwood (2014).

La ressortie en version restaurée.

* Zorba le Grec de Michael Cacoyannis (1964).


Et puis, à la Cinémathèque française, un gros coup : la rétrospective Ermanno Olmi (25 février-17 avril 2015).

Voilà une formidable occasion de rencontrer vraiment cet auteur solitaire, et son œuvre entière, méconnue parce qu’à contre-courant, à part quelques succès comme L’Arbre aux sabots (Palme d’or 1987), et les rétrospectives de La Rochelle et de Annecy, qui avaient suivi Cannes.

Pour en savoir plus sur Olmi, demain jeudi 26 février 2015 :

* À 19h00 : Qui êtes-vous Ermanno Olmi ?
Conférence de Sergio Toffetti.

Mais il est surtout temps d’aller la voir de plus près, cette œuvre, et tout particulièrement les documentaires, qui en sont la clé, en une temps où les fictions et les documentaires s’invitent les uns chez les autres, et procréent des films métis de toutes sortes. Ces documentaires inconnus, la Cinémathèque nous les présente généreusement en sept séances.

Alors qu’ils n’étaient vraiment pas du même bord, Jeune Cinéma a suivi l’itinéraire de Olmi, depuis son n°99 ( Un certain jour, 1976), jusqu’à son dernier film, Le Village de carton (2011). Cf. Calindex.

Sur l’œuvre de Olmi, de 1959 à 1987, cf. l’article de Anne Kieffer

Cf. aussi un entretien entre Ermanno Olmi et Andrée Tournès (en 2004), à partir d’un film que Jeune Cinéma avait particulièrement apprécié, En chantant derrière les paravents (2003).



Mardi 24 février 2015

 

Si vous habitez Orléans, ne manquez sous aucun prétexte, ce soir, l’avant-première du film Das Reich. Une division SS en France, de Michaël Prazan, co-écrit avec Christiane Ratiney.


 

6 juin 1944 : pendant que les Alliés déferlent sur les plages de Normandie, la division SS Das Reich, basée près de Montauban, s’ébranle en de longues colonnes de blindés vers le Nord.


 

Sa mission : mettre fin à l’agitation des maquis et, au terme de sa longue marche, se jeter dans la bataille de Normandie, avec l’espoir d’inverser le cours du conflit en faveur des Allemands.

La résistance et les agents du SOE parachutés par Londres s’emploieront à retarder sa progression. Parmi eux, une jeune femme de 23 ans, Violette Szabo, dont le destin croisera la route de la Das Reich. Une route jalonnée d’escarmouches et de massacres de civils. Une route pavée de sang.

À travers des images d’archives colorisées, le film donne à voir cet ultime face-à-face entre la résistance et les blindés de la Das Reich, au long de ces quelques semaines qui décideront de l’issue du conflit mondial.

La projection aura lieu en présence du réalisateur, Michaël Prazan.
Viendront témoigner Robert Hébars, survivant d’Oradour-sur-Glane et Serge Martin, survivant de Maillé.
Philippe Lacroix, maire d’Oradour-sur-Glane, et Bernard Eliaume, maire de Maillé seront présents.

Cette avant-première est organisée par le Centre d’Étude et de Recherche sur les Camps d’Internement de Beaune-la-Rolande, Pithiviers et Jargeau et la déportation juive.
C’est à 18h, au cinéma Les Carmes


L’Institut finlandais, à Paris, rend hommage au grand documentariste Peter von Bagh (1943-2014), avec la projection de

* À 19h30 : Helsinki forever de Peter von Bagh (2008).

C’est un film de montage d’archives, tout dédié à Helsinki, la ville de son cœur.
Les premières images sont à couper le souffle, et le film est, comme toute son œuvre, marqué à la fois de nostalgie et de tendresse.


 
Jeune Cinéma reviendra sur cette œuvre rare, inconnue en France.

Il y avait une autre ville dans le cœur de Peter von Bagh : Bologne, Italie, où, avec Gianluca Farinelli (Cineteca di Bologna), il animait chaque année, au début de l’été, Il cinema ritrovato,.
Juste après le légendaire Festival du soleil de minuit, à Sodankylä en Laponie, là haut dans le Nord, avec ses amis Aki & Mika Kaurismaki.
Partout, du Nord au Sud, à Sodankylä, à Helsinki, à Paris, à Bologne, son regard incomparable nous manque.

Institut finlandais, rue des Écoles, 75005 Paris.



Lundi 23 février 2015

 

Oscars 2015

Eh non, ni Cotillard ni Timbuktu (qui était d’ailleurs présenté pour la Mauritanie) n’ont récolté d’Oscar en 2015. Seul Alain Resnais, en "disparu" de l’année, a eu toute sa place.
On vous dit ça, on vous dit rien.
Jeune Cinéma n’est pas du genre nationaliste franchouillard, ni pour le foot, ni pour le ciné, et la "grande famille" du cinéma, pour nous, elle est internationale.
Après, à chacun de défendre ses intérêts financiers, la partie "industrie" nous intéresse moyennement. Ou alors dans une analyse économique plus générale.

Par contre la chanson de Selma de Ava DuVernay, qui a remporté l’Oscar de la meilleure chanson, saluée par une standing ovation, ça, ça nous plaît.


 


Le grand musicien Clark Terry (1920-2015) est mort samedi 21 février 2015.

Dans Autopsie d’un meurtre de Otto Preminger (1959), et dans Paris Blues de Martin Ritt (1961), il était "uncredited", mais bien présent.

Dans L’Homme aux yeux d’argent de Pierre Granier-Deferre, avec Alain Souchon, Jean-Louis Trintignant et Lambert Wilson (1985), cette fois, il figurait bien au générique avec Ron Carter, Herbie Hancock, Wayne Shorter & Tony Williams.

Il avait même fait l’acteur, dans son propre rôle, dans un épisode de la série The Cosby Mysteries en 1994 ("Only you").

Lauréat aux Grammy 2010, avec son éternelle casquette blanche, il était heureux.


 


 

Le 14 décembre 2014, on lui avait souhaité son dernier anniversaire au Lincoln Center.

Mais nous gardons toute notre affection au Clark Terry de 1967, encore un peu proche de Miles Davis, et par encore trop free.


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Dimanche 22 février 2015

 

Andy Warhol (1928-1987) est mort le 22 février 1987, il y a 28 ans, à 59 ans.

On connaît bien ses Marilyn, ses Mao, ses tomato soup, sa banane.

On connaît moins ses couvertures pour quelques albums, Count Basie ou Paul Anka, par exemple.


 


 

On connaît encore moins, c’est sûr, le délicieux documentaire Absolut Warhola de Stanislaw Mucha, un retour aux origines de sa famille ruthène. Un documentaire qui fit quelques belles heures du festival de Mannheim 2001.


 

À ceux qui n’ont pas vu le Musée Warhol à Medzilaborce, Slovaquie en 2000, il manquera toujours un élément capital pour la compréhension de l’œuvre comme de la Factory.


 

On peut voir le film en entier sur Internet (sous-titres anglais).



Samedi 21 février 2015

 

Luca Ronconi (1933-2015) est mort ce 21 février 2015.. Il n’a pas attendu son anniversaire, le 8 mars.
Ronconi, c’est le théâtre, celui de la jeunesse du 20e siècle.

Mais il a aussi beaucoup travaillé avec la télévision.

Car il avait ce souci du théâtre, qui s’évapore, qui s’évente, qui s’oublie, qui fout le camp. Dont le temps, comme celui du vivant, est plus court encore que celui des machines.


D’abord bravo aux Césars de vendredi 20 février 2015, qui ont su "consoler" le grand film Timbuktu de Abderrahmane Sissako de son absence remarquée par tous (amateurs éclairés ou pas, spécialistes érudits et cinéphiles puissants ou misérables) dans le palmarès de Cannes 2014. Même ceux qui se fichent des récompenses en ont été étonnés.

Aux Césars 2015, Timbuktu a presque tout raflé (musique, scénario, réalisation, montage, photo, son, meilleur film), au point que, à la fin, Sissako, à force de monter sur l’estrade, a fini par esquisser l’ombre d’un sourire.
Le film n’a plus qu’à attendre l’Oscar et Sissako à continuer sur son juste chemin.


 


Et puis qu’est-ce qu’on fait ce soir ?

Il ne faut pas rater l’occasion d’aller voir et revoir voir du coté de l’avant-garde, qui jamais ne vieillit.

Ce soir, à 19h, RE:VOIR vous invite à fêter ses 20 ans et les 10 ans de la Film Gallery.
Ils font une petite fête à laquelle vous êtes invités, vers 19h, 43 rue du Faubourg St Martin, 10e.

Vernissage d’une expo de groupe des collections : des objets, photos et films de Christian Lebrat, Jeff Scher, Jonas Mekas, Maurice Lemaître, Jean-Jacques Lebel, Yoko Ono, George Maciunas, Jeff Perkins, Friedl Kubelka, Takahiko Iimura, Moira Tierney, Auguste Varkalis et d’autres.

Nous vous rappelons que RE:VOIR Vidéo est une société d’édition qui fait connaître le cinéma expérimental en support vidéo.

Les premières vidéo-cassettes de la société sont sorties en 1995, commençant par le commencement du siècle, avec Hans Richter ou Maya Deren.

* Hans Richter (1888-1976).

Son premier court métrage, Rythm 21, date, comme son nom l’indique de 1921.

* Maya Deren (1917-1961)

Son premier film, avec Alexander Hammid, Meshes of the Afternoon, date de 1943.

Mais elle a aussi fréquenté quelques hommes remarquables : Stan Brackage, Kenneth Anger, John Cage, Marcel Duchamp.


 

Aujourd’hui la société RE:VOIR sort une dizaine de vidéos par an, non seulement des DVD mais aussi des livres et des coffrets. La collection comprend actuellement plus de 70 titres. Elle présente aussi bien des films des mouvements dada, surréaliste, lettriste, des films conceptuels ou de l’avant-garde américaine, que des journaux filmés, des longs-métrages d’auteurs, des œuvres d’animation et de la peinture sur pellicule.

La vocation de RE:VOIR Vidéo est de rendre accessible au plus grand nombre un cinéma incroyablement riche et divers bien que mal connu, et d’éditer en support vidéo les œuvres majeures de l’expérimentation cinématographique dans les meilleures conditions techniques possibles.

Mais tout ça c’est des mots et de la langue de bois.
Ce soir, c’est l’occasion d’aller faire vraiment connaissance.


Au retour, quelle que soit l’heure, on rejoindra les câblés, avant d’aller dormir du sommeil du juste.

Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 21 au 27 février 2015.



Vendredi 20 février 2015

 

Ce soir, on se donne rendez-vous, à partir de 18h30, à la librairie Ciné Reflet, (15 rue Victor Cousin, à Paris, Ve) pour fêter la sortie du livre de Christine Leteux, Maurice Tourneur, 
Réalisateur sans frontières, aux Éditions La Tour verte.


 



Jeudi 19 février 2015

 

Ce matin, à Paris, à 0h47, a commencé l’année de la Chèvre de bois.

Plus exactement, avec la nouvelle lune à 30° du verseau, elle a commencé à 23h47 heure sidérale, le mercredi 18 février 2015.

À chaque pays de rectifier en heure locale.

Nous nous sommes choisi celle de Picasso.


 

Chaque année du temps des Terriens, il y a de nombreux commencements, pas seulement le 1er janvier occidental.

Il faut toujours fêter les commencements, les nôtres et ceux des autres, prendre de bonnes résolutions et se souhaiter mutuellement bonne route.
Aujourd’hui, c’est la fête des Chinois et des Vietnamiens.

Sont Chèvre, ceux qui sont nés

* En 1895, comme le cinéma et Buster Keaton.

* En 1907, comme Katharine Hepburn et John Wayne.

* En 1919, comme Gérad Oury et Lino Ventura.

* En 1931, comme Jacques Demy et Annie Girardot. Et Ermanno Olmi.
Et pas James Dean, qui est encore Cheval.

* En 1943, comme Robert De Niro et Catherine Deneuve, Jim Morrison, Keith Richard.
Et pas Sharon Tate qui est encore Cheval.

* En 1955, comme Isabelle Adjani, Jean-Hugues Anglade, Ornella Muti. Et Nina Hagen.

* En 1967, comme Sandrine Bonnaire et Clovis Cornillac.

* En 1979, comme Heath Ledger.

* En 1991, comme Christa Théret.

* En 2003, comme Quvenzhané Wallis

Qu’elles soient Métal, Eau, Bois, Feu ou Terre, les "Chèvre" sont douées pour le bonheur. 2015, c’est leur année.

Ce week end, dans la rue, on peut aller admirer les défilés samedi place de la République, et dimanche 22 à Belleville et à Chinatown 13e. C’est bien la rue.

On peut aussi aller faire un petit tour au musée Guimet samedi et dimanche.


 



Mercredi 18 février 2015

 

Cette semaine, sur les grands écrans, Jeune Cinéma vous recommande :

* Réalité de Quentin Dupieux (2014).

* Peppermint frappé de Carlos Saura (1967).
Berlin 1968 Ours d’argent du meilleur réalisateur
Sélection officielle Cannes classics 2008

Cf. aussi un entretien postérieur avec Carlos Saura (1991).


 



Mardi 17 février 2015

 

On a appris hier la mort de Louis Jourdan (1921-2015), samedi 14 février 2015, le jour de la Saint-Valentin.

Avec son look de latin lover, sur une longue et abondante filmographie (de 1939 à 1992), il a surtout eu deux grands rôles dans sa vie :

* Stefan Brand dans Lettre d’une inconnue de Max Ophüls (1948), avec une inoubliable Joan Fontaine, d’après la nouvelle de Stefan Zweig.


 

* Gaston Lachaille dans Gigi de Vincente Minnelli (1958), avec une délicieuse Leslie Caron (et Maurice Chevalier en narrateur).


 

Personne n’a oublié la chanson : chantée par Louis Jourdan dans la vestion originale, chantée par Vic Damone dans un clip d’Internet, où nous apprécions tout particulièrement les cygnes aux longs cous dressés derrière l’acteur émerveillé.

Il y a aussi la version française chantée par Henri Salvador, texte de Boris Vian.


Le numéro 6 des Chroniques du ça et là vient de paraître.

Il est consacré au Japon, à ses richesses et ses spécialités, à ses secrets.


 

Dans ce numéro 6, tout est bel et bon, autant pour ceux qui connaissent le Japon que pour ceux qui rêvent d’y aller, pour les amateurs de théâtre, Nô, Kabuki ou Butô, que pour les fans de mangas.

Deux coups de projecteurs exemplaires :

* Murakami ou la japonitude, par Maurice Mourier (collaborateur de La Quinzaine littéraire et de Esprit).

* Hana-bi de Takeshi Kitano : artifice brut par Basile Doganis.

Comme les précédents numéros de la revue (née en 2011), c’est un superbe patchwork de pistes d’aventures.

Les collaborateurs de la revue viennent des horizons variés de nos territoires poétiques (photo, arts plastiques, recherche non académique, fiction…).
Du coup, avec chaque numéro, le lecteur aborde des rivages imprévisibles.

C’est une revue pour les non-spécialistes, pour les citoyens-vagabonds du monde. Tous ceux qui, délibérément, refusent de lire le guide avant de franchir la frontière.

On la trouve aux Éditions PhB et dans toutes les bonnes librairies.
Naturellement, le mieux est de s’abonner, c’est nous, revue Jeune Cinéma qui vous le confirmons.



Lundi 16 février 2015

 

Le 25 novembre 2014, dans le Journal de Ma’ Joad, on vous l’annonçait : la Semaine du Cinéma revient pour sa cinquième édition (16-22 février 2015). Elle est organisée par le Bureau des Arts de Sciences Po.
Voir le programme.

Les projections, conférences et masterclass qui ont lieu dans l’enceinte de Sciences Po, sont gratuites et en entrée libre.

Mercredi 18 février 2015, on pourra y voir, en avant-première, le dernier film de Roy Andersson, qui a reçu le Lion d’Or à Venise 2014, A Pigeon Sat on a Branch reflecting on Existence.


 

C’est le troisième volet de ce qui apparaît comme une trilogie, après Chansons du deuxième étage (2000) et Nous les Vivants (2006).

Et puis, il y le concours de court métrages, dont le gagnant sera diffusé sur Eurochannel.

Amphithéâtre Jean-Moulin, 13 rue de l’Université, 17h.



Dimanche 15 février 2015

 

Et l’Ours d’or de la Berlinale 2015 est attribué à…

Jafar Panahi, pour son film Taxi.

Panahi avait obtenu, en 1995, la Caméra d’or à Cannes pour son premier film Le Ballon blanc, écrit par Kiarostami.

Ses films suivants, trop critiques et devenus gênants pour la République islamique sont interdits en Iran, mais y circulent sous le manteau en DVD.

Dans le même temps, ils sont devenus les lauréats systématiques des festivals occidentaux :

* Le Cercle, Lion d’or à Venise 2000.

* Sang et Or, Prix Un certain regard à Cannes 2003.

* Hors Jeu, Ours d’argent à Berlin en 2006.

* L’Accordéon, sélectionné à Venise 2010.

* Ceci n’est pas un film (cosigné avec Mojtaba Mirtahmasb) circule sur des clés USB et est présenté à Berlin et Cannes hors compétition en 2011.

* Pardé (cosigné avec Kambuzia Partovi), Ours d’argent du meilleur scénario à Berlin 2013.

* Taxi, Ours d’or Berlin 2015.

Arrêté au printemps 2010, puis libéré sous caution devant la pression occidentale, Panahi est finalement condamné à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de filmer et de quitter le pays.
Obstinément, il continue à tourner avec son iPhone et à faire circuler ses films à travers l’Europe, sur des clés USB.

À Berlin, en 2011, alors qu’il était nommé membre du jury à titre honorifique (sous la présidence de Isabella Rossellini), sa chaise vide prenait toute la place.

À Berlin, en 2015, c’est une petite fille en pleurs qui est venue chercher son ours, et ça le faisait.

Il serait temps de libérer Jafar Panahi, le plus vite possible, pour qu’il puisse enfin, à son âge, avoir les moyens et toute la liberté nécessaire de tourner ce qu’il veut. On saurait alors si ces vingt ans de prix et d’honneurs européens étaient justifiés artistiquement et intellectuellement, et pas seulement politiquement.


Finn Nørgaard (1959-2015) a été flingué (avec d’autres) hier, samedi 14 février 2025, au Centre culturel Krudttønden, à Copenhague. Il y assistait à un débat "Art blasphème et liberté d’expression".


 

C’était un documentariste danois.
Il avait travaillé à Radio Danemark de 1989 à 2001, et, depuis 1986, il avait un peu tout fait dans les métiers du cinéma : clapman, assistant, monteur, producteur, acteur, et enfin, réalisateur.

Le plus connu de lui, c’est quand il fait l’acteur dans le film de Thomas Borch Nielsen, Skyggen (Webmaster) (1998, 102 min). Une histoire de hacker. Il était beau gosse.

On connaît aussi le documentaire qu’il a écrit et réalisé, Boomerang-drengen (2004, 29 mn), sur un adolescent australien qui se prépare pour un grand tournoi de boomerang à Sydney, en apprenant, au-delà de la seule technique, l’histoire et les racines de l’instrument, auprès de son copain aborigène.

Et du coup, on peut retourner à son premier travail, comme monteur, en 1986, sur un documentaire musical de Kwabena Sarfo-Maanu : Back to Roots / Soul to Soul, sur le Festival of African Music Arts de 1985, à Accra au Ghana.

Mais ce qu’on a envie de retenir aujourd’hui, c’est ce qui fait sens et émotion dans sa vie subitement devenue biographie en 2015.

Quand il a eu 30 ans.

En 1988, Finn Nørgaard produit Kun for forrykte (littéralement Pour les fous seulement) de Ole Christian Madsen et Lars Andersen (1988, 39 mn)
C’est un documentaire sur le chanteur Eik Skaløe, et le groupe rock danois, Steppeulvene, fan de Dylan, qui n’a produit qu’un seul album, devenu mythique de toute la culture hippie : LP Hip (1967).


 


 

Le nom du groupe venait du roman de Herman Hesse (Steppenwolf, 1928).
À la suite de la mort de Eik Skaløe, retrouvé suicidé à la frontière Pakistan-Inde, sur la route des hippies, en 1968, le groupe n’a pas survécu.
"This is a suicide. There is none to blame, but the devil inside me" avait-il écrit.


 


 

En ce temps-là, on pouvait aller à pied de Copenhague à Vientiane.
Les grands hippies blonds scandinaves, aux cheveux longs et en sandales, qui descendaient le bd St Michel, ne faisaient que passer.
Les étapes difficiles étaient la Turquie. Là, ils pouvaient s’y faire violer et dévaliser. Mais dès qu’on avait passé la frontière, on arrivait dans des zones pacifiques : Téhéran plutôt que Ispahan la trop provinciale, Kaboul, Kathmandou, Rawalpindi, Calcutta, et même Rangoon, havres de paix, et étapes avant Bangkok, Vientiane ou Chiang Mai. Plus loin, c’était le Vietnam et la vraie guerre, clairement définie, qu’on pouvait donc contourner. Heureux temps où on la guerre n’étaient pas (encore) en phase épidémique et contagieuse, suintant par tous les bouts du monde.

En 1992, Finn Nørgaard est assistant caméra sur Die Terroristen ! de Philip Gröning (1992, 90 mn). Inutile de traduire.


 


 

Ça peut être si court une vie.

Nous retournons à la sidération de janvier 2015, devant la violence et la haine qui se révèlent et s’amplifient, sans même se justifier, cette saloperie souterraine qu’on n’a pas vu venir, ou disons prévoir, ou, disons, pas à ce point, malgré la surpopulation des surveillants et autres rapporteurs qui constituent les équipes de nos gestionnaires, forcément compétents, par définition.

Toutes les explications et les analyses les plus fines qu’on a pu lire les dernières semaines demeurent vaines et stériles devant les faits têtus.

Elle a pas fait le moindre progrès, l’humanité occidentale, et, comme avant 1789, avant 1917, avant 1968, comme avant les quelques abominables et inéluctables guerres du 20e siècle, malgré les signes avant-coureurs, on est surpris, et on s’étonne d’être démunis d’arguments autres que ceux des armes.

Qui ça, on ?



Samedi 14 février 2015

 

Il y a 40 ans aujourd’hui, Pelham Grenville Wodehouse (1881-1975). nous quittait.
Il était anglais, mais n’a jamais pu étudier à Oxford car sa famille n’en avait pas les moyens.Il était admiré par Evelyn Waugh, Rudyard Kipling ou George Orwell.
Quand il devenait Bertie Wooster, il était critiqué par Reginald Jeeves. Mais c’était pour son bien.


 

Aujourd’hui, il nous reste, de Wodehouse, un tas de vieux romans bidonnants du siècle dernier, un moteur de recherche, Ask Jeeves, qui marche presque aussi bien que Google, et la série télé de la BBC (1990-1993), Jeeves and Wooster, avec Hugh Laurie dans le rôle de Wooster l’aristo benêt, et Stephen Fry dans le rôle de Jeeves, le butler super malin.


Comme on le disait ci-dessous, on n’est pas trendy.
La Saint-Valentin ne nous donne pas du tout envie de consommer plus, ni d’aller dîner dans des restaus bondés, même avec bougies sur la table.

En revanche, elle nous évoque quelques belles périodes, devenues mythiques, voire "héroïques" (l’humanité a les héros qu’elle mérite), des mafias répertoriées.
Vous savez celles dont on voudrait nous faire croire qu’elle sont reléguées à Chicago et à Medellin, et nulle part ailleurs.

On écoute Roger Corman, et si on ne comprend pas l’anglais, on peut regarder juste les images de ce film fort, St-Valentine’s Day Massacre.
Elles sont cool.


 

Bon, faut croire que la St Valentin est un jour béni de tous les diables de l’enfer.
Parce que il n’y a pas eu que Chicago.

On se renseigne.

Et vous savez quoi ?
Aujourd’hui encore, certains, qui pourtant semblent ignorants, ont une bonne mémoire de l’histoire, et des bonnes vieilles traditions.


Évidemment, pour être tendance du jour, on aurait pu vous proposer le Tommy W. de 1978.
Mais, trendy, on n’est pas, mais alors pas.

Pour faire suite à notre petit Zappa de jeudi dernier, à propos de la rare bonne humeur du matin, on préconise plutôt une petite séquence tonique.


 


 


 

O’Brother, c’est pas le meilleur Coen, mais la bande-son est de celles qui vous remontent votre clé dans le dos vite fait.
Chez les Culs trempés, les Soggy Bottom Boys, ce n’est pas Dr Clooney qui nous fait jubiler et nous rend joyeux, c’est évidemment Turturro.

Ce qui n’est pas forcément le cas de Bobby.

Aparté : Tous comptes faits, tous, depuis tant d’années, il y a qu’un seul titre de lui qui booste. Les autres filent le cafard.


Le soir, ça va toujours mieux, puisqu’on va au ciné.

À la télé :

Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 14 au 20 février 2015.

ou à la MCJP (Maison du Japon) pour voir un film de Jun Ichikawa, Tony Takitani (2004, 76 mn), d’après Haruki Murakami avec Issay Ogata et Rie Miyazawa. VOSTF. (Prix Spécial du Jury, lors du Festival international du film de Locarno 2004).



Jeudi 12 février 2015

 

Certains se réveillent avec les Everly Brothers, ou se souviennent de Paul Anka avec une grande douceur. Nous, pareil.

Mais pour se mettre en train, les matins difficiles, on va plutôt se brancher Ruben and the Jet.
Même sans image et sans technique, avec juste le vinyle.
Parce que, bon sang, il y a pas que la fin de surboum avec l’amour et tout ça, même au petit matin, il y a aussi la journée sans rire, qui est une journée perdue.


 



 


Mercredi 11 février 2015

 

Roger Hanin (1925-2015) est mort ce matin.
Presque 90 ans de vie, dont 18 ans consacrés à Navarro de Pierre Grimblat & Tito Topin (1989-2007).

C’était pas mal, ça berçait certains soirs, en un temps où on n’était pas encore câblé.

Comme pour toutes les séries, on se souvient peu des intrigues.
Mais on se souvient assez bien de l’appartement à grande baie vitrée du commissaire, de Yolande (Emmanuelle Boidron), sa fille, sympa, qui grandissait sans embellir, et évidemment de Ginou (Catherine Allégret) et de son bistrot cool.

Il y avait aussi "les mulets", ça nous revient maintenant.

* Jacques Martial qui a fait carrière dans l’administration (Big Boss à la Villette).

* Christian Rauth, qui, dans les années 70 avait fait du théâtre - Inoubliable La Surface de réparation (1976) - et qui réapparaît à la télé, de temps en temps, et vieillit bien.

* Daniel Rialet, qui est mort bien jeune, en 2006.

* Jean-Claude Caron dont on a perdu la trace.

On se souvient surtout très bien du générique de fin, obsédant, chanté par Lucien Zabuski, dit Zabu, quelque part entre Bashung et Tom Waits.


 


Les sorties sur les grands écrans

* Il est difficile d’être un dieu de Alexeï Guerman (2013).

* Les Merveilles de Alice Rohrwacher (2014).

* Mon fils de Eran Riklis (2014).



Mardi 10 février 2015

 

Anniversaire de Münchhausen, baron, saint du jour (16 gueules 142, vulg. 10 février) du calendrier pataphysique.

Bon anniversaire, Baron !


 


Un petit ciné de derrière les fagots, ce soir, mardi 10 février 2015, à Paris ?

La bonne idée :

* À 19h30 : Wesele (Les Noces) de Andzej Wajda (1973), d’après l’œuvre de Wyspianski.

Dans le cadre de sa programmation consacrée aux cinéastes polonais, l’Institut polonais propose, toute l’année 2015, un cycle de films intitulé "Quand le fantastique investit le réel", avec un film par mois.

Au programme, que d’admirables grands classiques, en VOSTF, à voir et à revoir, avec présentation et débat, tout bien comme il faut et comme on aime. Les projections sont en entrée libre.

En janvier, ce fut Le Dibbouk de Michal Waszynski (1937), d’après Shalom Anski.

Et les prochaines séances :

* 10 mars 2015 : La Clepsydre de Wojciech Has (1973), d’après Bruno Schulz.

* 7 avril 2015 : La Classe morte de Tadeusz Kantor (1976), filmée par Wajda, et en sa présence.

* 5 mai 2015 : Les Tribulations de Balthazar Kober de Wojciech Has (1988) d’après l’œuvre de Frédéric Tristan. Le dernier film de Has.

À suivre sur le site de l’Institut polonais.

Bibliothèque polonaise de Paris, 6 quai d’Orléans, 75004 Paris.


On apprend aujourd’hui la mort, le 31 janvier 2015, de Lizabeth Scott (1922-2015).


 

Cf. Journal de Old Gringo, samedi 31 janvier 2015.

On peut revoir Too Late for Tears de Byron Haskin (1949) sur Internet.


 



Lundi 9 février 2015

 

Dans le calendrier pataphysique, la date du 15 gueules (vulgairement le 9 février) est une Fête Suprême Tierce, dédiée à "Alice au pays des merveilles".


 

Même si la chère Alice n’occupe que le quatrième rang dans les diverses "Fêtes Suprêmes et Vacuations", elle est aussi importante, dans l’ordre des célébrations, que la "Conscience d’Ubu" ou la "Transfixion de Messaline", ce qui n’est pas peu dire.

D’ailleurs, le fait qu’elle soit, avec Lautréamont (Fête Suprême Seconde du 22 as, vulg. 24 novembre), une des seules personnalités hors de l’univers de Jarry glorifiées par le calendrier prouve combien la créature de Lewis Carroll est respectable.

Profitons de cette date pour raviver le souvenir de l’héroïne du révérend Dodgson.

Demain est un autre jour, le 16 gueules, également digne d’attention : la célébration d’un autre héros de l’écran, S. Munchhausen, baron.



Dimanche 8 février 2015,

 

Jour de la sainte Jacqueline.


 


 

So they say.

L’indice mesure trois composantes : l’espérance de vie, l’expérience de bien-être et l’empreinte écologique.
Les résultats ont ensuite été compilés pour réaliser un classement.



Samedi 7 février 2015

 

Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 7 au 13 février 2015.


Ce soir, à l’Institut Lumière, à Lyon, c’est la remise du prix Jacques-Deray.

Chaque année, depuis 2005, l’Institut Lumière honore un film policier français en lui attribuant ce prix (avec l’Association des amis de Jacques Deray).

En 2015, le 11e Prix Deray a été attribué à L’Affaire SK1 de Frédéric Tellier avec Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet et Marianne Denicourt.

Le film retrace la traque du tueur en série Guy Georges par le jeune inspecteur de police Franck Magne. SK1 : "premier serial killer en France", dont on a l’empreinte génétique.


 


 

Jacques Deray (1929-2003) était lyonnais, vice-président de l’Institut Lumière.

Il était surtout un grand cinéaste, qui, après avoir été assistant de Jules Dassin et de Luis Buñuel, a choisi, dès le début des années 60, de se consacrer au polar, qui, à l’époque, appartenait encore au "second rayon".

Il est de ceux qui ont contribué à faire advenir ce "cinéma de genre" sur le devant de la scène, avec des films devenus des grands classiques.
On se souvient de Symphonie pour un massacre (1963) ou de Par un beau matin d’été (1965).
Mais personne n’ignore La Piscine avec Delon, Ronet, Birkin & Schneider (Romy).

Pour mémoire, les précédents lauréats du prix Deray :

* 2005 : Olivier Marchal pour 36, quai des Orfèvres (2004).

* 2006 : Jacques Audiard pour De battre mon coeur s’est arrêté (2005).

* 2007 : Guillaume Canet pour Ne le dis à personne (2006).

* 2008 : Alain Corneau pour Le Deuxième souffle (2007).

* 2009 : Pascal Thomas pour Le Crime est notre affaire (2008).

* 2010 : Michel Hazanavicius pour OSS 117 : Rio ne répond plus (2009).

* 2011 : Fred Cavayé pour À bout portant (2010).

* 2012 : Maïwenn pour Polisse (2011).

* 2013 : Philippe Lefebvre pour Une nuit (2012).

* 2014 : Jérôme Salle pour Zulu (2013).



Jeudi 5 février 2015

 

Aujourd’hui commence le festival de Berlin, 65e édition. (5-15 février 2015).


 


William Burroughs (1914-1997)

Bon annniversaire Bill !


 

Tu aurais 101 ans aujourd’hui, si tu n’étais pas mort en 1997, le 2 août, juste après Ginsberg (le 5 avril 1997). Tu as accompagné nos jeunesses, mais tu n’as jamais eu l’air d’un petit jeune. T’as même jamais eu d’âge dans notre vision de toi.
Alors un peu plus un peu moins.


 

Tu disais : How do you know that you are not dead already ?

Tu disais aussi : Why do I always parody ?
Neither in life, nor in writing can I achieve complete sincerity ?

Et aussi : Artists to my mind are the real architects of change and not the political legislators who implement change after the facts.
En août 1997, la dernière phrase de ton journal :
Love, what is it ?
Most natural pain killer what there is.
Love


 

En anglais, à la BBC : Hear a Great Radio Documentary on William S. Burroughs Narrated by Iggy Pop.

Et puis voilà un film souvenir : William S. Burroughs : A Man Within de Yony Leyser (2010).

Où on te voit, junkie cool, tireur hors pair (ta femme ou tes peintures), et "parrain" des punk malgré toi, vivre ta vie sur le tard.

Ils défilent tous, tes copains, figurant et témoignant : Ginsberg, Kerouac, Brion Gysin, Timothy Leary, Jean Genet, Gus Van Sant, Leonardo Di Caprio, Dennis Hopper, etc. Et David Cronenberg qui adapta Le festin nu, en 1991, avec Peter Weller dans ton propre rôle. Sans compter les musiciens, Patti Smith, Iggy Pop, Laurie Anderson, The Clash, Lou Reed, David Bowie, Tom Waits, Zappa, Mick Jagger, Sting, U2, Kurt Cobain...

Stop name dropping !


Jacques Henri Sansoulh (1943-2013), notre ami de toujours, était peintre.

Une exposition lui rend hommage à la Galerie Lazarew.

Jusqu’au 7 mars 2015, vernissage ce soir, 5 février 2015.


 

Sa dernière exposition parisienne avait eu lieu en janvier 2004, à la Maison des sciences de l’homme, quand elle était encore boulevard Raspail, en face du Lutétia. Après quoi, Jacques s’était retiré en province.

Sansoulh avait aussi été cinéaste.
Dès le début des années 60, il filmait tout ce qui bougeait.
Et ça commençait à bouger pas mal en ce temps-là.


 

Puis, plus professionnel...

Assistant de Édouard Luntz pour :

* Les Cœurs verts (1966), avec Gérard Zimmermann, Maryse Maire, Éric Penet, Françoise Bonneau, Arlette Thomas, Jacques Préboist.
Musique de Serge Gainsbourg (Grand Prix du jeune cinéma, Hyères, 1966).


 

Inoubliable jeune cinéma d’une totale modernité, encore aujourd’hui.

Oubliée pourtant, par exemple, la séquence du bal des loubards, à part le slow qui, récupéré sans plus de façon par son compositeur Serge Gainsbourg, devait, lui, faire carrière : "Je t’aime, moi non plus".


 

* Le Grabuge (1968), interdit par Zanuck et sorti en 1973, avec Julie Dassin, Patricia Gozzi, Jany Holt, Calvin Lockahart, Éric Penet, Gérard Zimmermann.

* Le Dernier Saut (1970), avec Michel Bouquet, Maurice Ronet, Cathy Rosier.

* L’Humeur vagabonde (1972), avec Michel Bouquet, Jeanne Moreau, Éric Penet, Madeleine Renaud, Gérard Zimmermann.

Réalisateur, avec Claude Hagège & Jean Bigiaoui, de Y a tellement de pays pour aller (1982).


 

Acteur enfin, dans Fascination (1979) de Jean Rollin, avec Brigitte Lahaie.

Pour l’heure, c’est sa peinture qui est de retour.



Mercredi 4 février 2015

 

Les sorties de la semaine sur les grands écrans.

* Félix & Meira de Maxime Giroux (2014)

* Amour fou de Jessica Hausner (2014)

* Et naturellement, The Band Wagon de Vincente Minnelli.


Et puis, à Lyon, à l’Institut Lumière, ce soir à 20h30, il ne faut pas manquer l’occasion de rencontrer le grand cinéaste arménien Artavazd Pelechian (né en 1938), avec la projection de son film Les Saisons (1972).

C’est l’occasion de découvrir un auteur, poète, philosophe et théoricien du montage "à contrepoint", ancien élève du VGIK, la célèbre école de cinéma soviétique, demeuré méconnu ou plutôt seulement connu de quelques happy few.

Georges Sadoul, branché soviétique, le repère vite et le cite dans son Dictionnaire des cinéastes (1965), alors qu’il n’a encore réalisé que deux courts métrages, Patrouille de montagne (1964) et Le Cheval blanc (1965).

Serge Daney lui consacre une article dans Libé en 1983.

Par la suite, il est "redécouvert" dans les médias, à peu près tous les dix ans, notamment dans les années 90, à l’occasion de quelque hommage au cinéma arménien.
Ou en janvier 2005, quand la Cinémathèque de Toulouse organise une rétrospective de ses films en sa présence.

C’est comme ça qu’on devient mythique.

Artavazd Pelechian appartient à cette épatante nébuleuse de documentaristes subjectifs, plus épique que Varda, plus lyrique que Marker, moins mélancolique que Herzog, de ceux qui abolissent les frontières.



Mardi 3 février 2014

 

Demain, mercredi, ressort The Band Wagon (Tous en scène) de Vincente Minnelli (1953).
Le film est inusable et il appartient à notre panthéon, avec ses deux séquences d’anthologies, vues et revues en boucle.

* La suave Dancing in the Dark at the Central Park


 

* Le polar surréaliste, Girl Hunt. A Murder Mystery in Jazz, inspiré de Mickey Spillane. On a repéré la machine à coudre et la planche à repasser. Le parapluie est plus loin, quand Fred dit : "I was beginning to see daylight", et qu’il en prend un coup.

Impossible de s’en lasser.
À chaque nouvelle vision, en plus des ballets de bravoure anthologique, on découvre des nouveaux trucs, allusifs, référents, dans les coins des images les plus discrètes et les moins connues, qui encadrent le thème de base, qu’on se répète par cœur.
Comme pour les enfants, il faudrait pas qu’il manque une virgule dans la narration archi connue.
Mais une petite nouveauté, parfois, ça relance le frisson.


 


 


 


 


 

The City was asleep. The bars were closed. Rats, hoods and killers were in their holes. I hate killers. My name is Rod Riley, I’m a detective. Somewhere, in a furnished, some guy practiced the trumpet. It was a lonesome sound. It crawled on my spine.
I just finished a tough case and ready to hit the sack
I can smell the trouble and this poor kid was in trouble. Big troubles. She was scared.
These guys were smart. But they made one mistake : they made me mad. Killers have to die
She was bad, she was dangerous, but she was my kind of woman.

Girl Hunt, avec sous-titres.

THE GIRL HUNT BALLET from James Munn on Vimeo.


 



Lundi 2 février 2015

 

Divagation sur Bob et Greg.

Aujourd’hui, où vont-ils tous, les fans de Dylan ?

Se procurer, avant les Américains qui ne l’auront que demain, son 36e album : Shadows in the Night, hommage à Frank Sinatra, avec dix titres jadis chantés par "the Voice".


 

Mais est-ce vraiment un tribut au seul Sinatra ?

Parce que Autumn Leaves, y a pas eu que Frank sur le coup.

Faudrait pas oublier Billie Holiday pour I’m A Fool To Want You.

Pour Some Enchanted Evening, dès 1949, tout le monde le chantait après avoir vu la comédie musicale South Pacific à Broadway (Ezio Pinza, l’original, Bing Crosby, Al Jolson). Le film ne sortira qu’en 1958.

Quant à Full Moon And Empty Arms, ça nous dit quelque chose, du côté des standards classiques (qui n’ont aucune raison d’être sacralisés, d’accord).

Pour Where Are You, on aime bien aussi Gertrude Niessen en 1937.

Enfin, pour What’ll I Do ?, pas de raison d’évacuer Nat King Cole, et pour That Lucky Old Sun, non seulement Ray Charles n’est pas loin, mais Dylan l’a déjà chanté en 2000 (on comparera).

Bon, ne chipotons pas.
On n’a rien contre Sinatra, et, comme tout le monde, on se régale des standards et on a de la tendresse pour les crooners.

Dylan, s’il n’avait pas besoin de référent, a bien le droit de faire crooner, désormais.
C’est pas nouveau et ça nous a toujours plu : Let It Be Me en 1969 (pourtant bien mal reçu à l’époque) ou You Belong To Me en 1994.

Et puis, les dylaniens inconditionnels, c’est un puissant lobby, avec qui nous entretenons des liens affectueux et permanents.

On peut même avouer que quand Hugh fait de l’ironie sur Bob, on apprécie moyennement, et on le soupçonne de jalousie pure et simple.
Et tant qu’on y est, RV au Club Skorecki.


 


Tout ça pour en venir au principal.

Saviez-vous que Bob et Greg (alias Old Gringo) s’appréciaient mutuellement ?

Ça a commencé en 1986.

Dylan écrit une chanson avec Sam Shepard : Brownsville Girl (album Knocked Out Loaded). (1)

1st verse :
Well, there was this movie I seen one time / About a man riding ’cross the desert and it starred Gregory Peck./ He was shot down by a hungry kid trying to make a name for himself. / The townspeople wanted to crush that kid down and string him up by the neck.
[…]

10th verse :
Something about that movie, though well I just can’t get it out of my head. / But I can’t remember why I was in it or what part I was supposed to play. / All I remember about it was Gregory Peck and the way people moved. / And a lot of them seemed to be lookin’ my way.
[…]

17th verse (and last one) :
There was a movie I seen one time, I think I sat through it twice. / I don’t remember who I was or where I was bound. / All I remember about it was it starred Gregory Peck, he wore a gun and he was shot in the back. / Seems like a long time ago, long before the stars were torn down.

En 1997, Old Gringo lui a renvoyé l’ascenseur.

Le 7 décembre 1997, à la Maison Blanche - à l’époque, c’était chez les Clinton -, Greg fait un petit discours à Bob, et lui offre le Kennedy Center Honours Lifetime Achievement Award (KCA Award).
Parmi les autres artistes récompensés ce soir-là, Lauren Bacall.
Dylan a une petite mine parce qu’il avait été très malade le 25 mai 1997.
Peut-être aussi parce qu’il était ému. Sinon, il devait être content.

Attention ! La vidéo annonce : "Bob Dylan cries during Gregory Peck’s KCA Award 1991".
Oups ! Clinton a été élu en 1992. Nos lecteurs auront rectifié d’eux-même

1. Il s’agit de The Gunfighter (La Cible humaine) de Henry King (1950).
Dans le film, Gregory Peck dit quatre fois : "Got my mind made up".
Et c’est le titre de la chanson suivante de Dylan sur l’album.

http://www.dailymotion.com/video/x2tjxc_bob-dylan-cries-during-gregory-peck_news


BOB DYLAN [CRIES DURING GREGORY PECK'S KCA... par mrjyn
 



Dimanche 1er février 2015

 

L’Institut polonais nous donne deux rendez-vous au Mémorial de la Shoah, aujourd’hui et demain avec deux films de la réalisatrice Wanda Jakubowska (1907-1998).

* Ce matin de dimanche, à 11h : La dernière Étape (Ostatni etap) (1948, 100 mn).
En présence de Monika Talarczyk-Gubala, historienne de cinéma (Université de Szczecin, Pologne).


 


 

* Demain, lundi 2 février 2015, à 16h00 : La fin de notre monde (Koniec naszego swiata) (1963, 138 mn)


Vautier toujours :

En 1956, Vautier écrit un petit scénario sur les affres de l’engagement des réalisateurs. Puis il en en fait un film en 1975 : Le Remords (12 mn).

On le trouve sur le DVD n°2 du coffret Hommage à René Vautier (Mutins de Pangée)

Mais on peut aussi le voir sur Internet, depuis quelques jours.


 

Merci Laetitia !

Pour mémoire, René Vautier sur le site de Jeune Cinéma :

* Dans le Journal de Ma’ Joad de juin 2014, le lundi 2 juin 2014

* Dans le Journal de Old Gringo de janvier 2015, le dimanche 4 et le mercredi 28 janvier 2015.



Voyage dans le temps.

 


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