Semaine télé du 5 au 11 août 2017
Salut les câblés !
publié le samedi 5 août 2017

Samedi 5 août 2017

20.40 : True Detective, saison 1, épis. 3 et 4, OCS City
Comme s’il était encore besoin de le conseiller…

20.40 : Une affaire privée de Guillaume Nicloux (2002), OCS Choc
Depuis vingt ans (on ne connaît pas ce qu’il a tourné avant Le Poulpe, 1998), Nicloux ne cesse de nous surprendre, changeant de registre et de ton à chaque film. Ce n’est pas toujours réussi, mais le plaisir de la découverte est constant. Ici, il était encore dans l’atmosphère polar glauque du Poulpe, mais Thierry Lhermitte en détective fatigué, jouait (très bien) à contre-emploi.

20.45 : L’École pour tous d’Éric Rochant (2006), Famiz
Un peu écrasé par le succès de Un monde sans pitié (1989), Rochant s’est pas mal cherché, quinze ans durant, signant des films ambitieux (Les Patriotes, Anna Oz) qui n’atteignaient pas toujours leur cible. Au moins celui-ci, sympathique histoire d’un petit escroc qui se cache sous l’habit d’un professeur, ne veut-il pas changer le monde. Passé ensuite à la télé, Rochant initiera la série Le Bureau des légendes, son grand œuvre jusqu’à présent.

20.45 : Sweet Sweet back’s Baadasssss Song de Melvin Van Peebles (1971), Club
Note du 30 octobre 2016 : "Lorsque MVP zonait à Paris dans les années 60, heureux de trouver notre ciné-club pour accueillir ses premiers films, Les 500 balles et La Permission, nous n’aurions pas misé un dollar sur son avenir. De retour aux E-U, les deux films fauchés qu’il y tourna, Watermelon Man et celui-ci, firent un tabac, ouvrant la voie aux cinéastes noirs et à la blackploitation. Sweet… a coûté 150 000 dollars et en a rapporté 15 millions. Le film est un produit d’époque pur jus, militantisme, psychédélisme, road-movie, etc."

20.45 : Elephant Man de David Lynch (1980), TCM
Étrange ! Aucune trace d’un passage de ce chef-d’œuvre depuis trois ans et TCM attend la quinzaine la plus creuse de l’année pour le programmer. Merci pour les câblés restés devant leur poste ! Lynch a-t-il fait mieux depuis ? En tout cas, autrement.

22.50 : Reservoir Dogs de Quentin Tarantino (1992), TCM
Même motif d’étonnement que pour le film de David Lynch. Un inédit de QT le 5 août ! On croit rêver. Le film nous avait secoué à l’époque. Le revoir à la lumière de ce que l’auteur a fait depuis est une bonne chose. Tarantino a-t-il fait mieux depuis ? On en est plus sûr que pour Lunch : non.

23.05 : Muhammad Ali’s Greatest Fight de Stephen Frears (2013), OCS City
Toujours inédit en salle (mais c’est un téléfilm HBO) et pas programmé depuis le 10 septembre dernier. Le combat de Cassius le Grand devant les tribunaux qui l’avaient privé de son titre pour avoir refusé le Vietnam est toujours passionnant, même après plusieurs visions.

00.30 : Mariage compliqué de Don Hartman (1949), TCM
On le note puisque c’est dans la rétro RKO, mais le film est passé récemment (11 mai). Pour les fans de Mitchum (et de Janet Leigh).

Dimanche 6 août 2017

Soirée Elvis Presley sur Paramount Channel
Et il semble bien qu’il y en aura d’autres - pour saluer sans doute le quarantième anniversaire de sa mort, un 16 août.
Sur les trente et un films de fiction tournés par Elvis, il n’y en a que six (disons sept, si l’on ajoute à ceux de Siegel, Curtiz, Thorpe, Douglas, Sidney et Karlson, celui de John Rich, L’Homme à tout faire, où Barbara Stanwyck le tenait en laisse) qui ressemblent à des films.
Le reste étant du mou pour chats, dont le seul intérêt tient aux quelques chansons (de plus en plus rares au fil des ans) délivrées par le King.
Ce qui n’empêche pas la fascination pour les amateurs…
Ce soir, donc, deux titres :

20.40 : Sous le ciel bleu d’Hawaï de Norman Taurog (1961)
Moins mauvais que Paradis hawaïen (1966) car Taurog avait quarante ans de métier. Et surtout le film contient une série de chansons remarquables (quatorze, dont Can’t Help Falling In Love).

22.25 : Trois gars, deux filles et un trésor de John Rich (1967)
Tout est dans le titre. Mais Elvis chante (encore) huit chansons, dont The Love Machine. Attendons la suite. Mais on aimerait bien revoir La Strip-teaseuse effarouchée ou Salut les cousins ! Merci, Mr. Paramount.

20.45 : Une hirondelle a fait le printemps de Christian Carion (2001), Famiz
Encore un inédit sur le câble. On est dans le social, modèle FR3 - une néorurale fait ami avec un vieux paysan ronchon. Comme il y a d’un côté Mathilde Seigner et de l’autre Michel Serrault, on peut regarder ça d’un œil attendri devant le métier en action. Du cousu main. Les amateurs guetteront la sortie prochaine de Petit paysan de Hubert Charuel, à la partition un peu moins sucrée.

20.45 : Le Crime de Cuenca de Pilar Miro (1980), Classic
Copions-collons : encore un inédit sur le câble ! Et sorti de bien loin : qui se souvient de cette excellente cinéaste, morte il y a vingt ans, un temps directrice du cinéma espagnol, et auteure d’une loi qui le réorganisa ? Bonne occasion de remettre son nom en lumière.

20.45 : Le Prince et la danseuse de Laurence Olivier (1957), TCM
Encore un inédit, etc. La grande rencontre organisée entre l’immense acteur du cinéma anglais et le mythe vivant du cinéma américain donna lieu au moins bon film de la décennie pour l’un et l’autre. Mais l’importance historique demeure. C’est une curiosité.

20.55 : Shaun of the Dead d’Edgar Wright (2005), Arte
Premier volet de la trilogie parodique Blood and Ice-Cream (Arte passera-t-elle les suivants, Hot Fuzz et The World’s End ?). On aime bien Simon Pegg - mais, à force d’usages, tous les films de morts-vivants ne sont-ils pas devenus parodiques ?

22.05 : Felicidad de Daniel Burman (2014), OCS City
Pas vu, mais les films de Burman que l’on connaît (Esperando al Mesias, 2000, par exemple) invitent à découvrir celui-là.

22.25 : Julie pot-de-colle de Philippe de Broca (1977), Famiz
On s’en veut de ne pas avoir noté le passage, la semaine dernière, de ce film bien oublié de Fildebroc. À l’époque, Marlène Jobert, trop vue, nous irritait par son jeu prévisible, entre rire et larmes. Hors contexte, elle se défend très bien et compose avec Brialy un couple réussi, droit inspiré de la screwball comedy. Bon, ce ne sont ni Gable et Lombard ni Stewart et Hepburn, mais le film a gentiment bien vieilli.

22.30 : Dans les entrailles de la Hammer de Jérôme Korkikian (2017), Arte
Pas vu, mais le sujet est évidemment intéressant. Méfions-nous cependant : la force du studio était de produire au premier degré des films populaires, à consommer sinon sur place, comme le jazz et les bananes selon Sartre, du moins sans sacralisation. Les ouvrages sérieux qu’on écrit désormais sur le genre et le style de la Hammer - pourquoi pas la métaphysique de Terence Fisher ou la narrativité chez Freddie Francis ? - nous font un peu peur.

23.25 : Le Voyeur de Michael Powell (1960), Arte
Rien à voir avec la Hammer. Le chef-d’œuvre de Powell, dont les beautés dérangeantes ne cessent de nous étonner à chaque vision.

00.30 : Mr. Lucky de H.C. Potter (1943), TCM
RKO toujours. Le film n’est pas fréquent (a-t-il jamais été distribué ici ?) et curieux : Cary Grant y cultive sa veine grise, en petit escroc qui veut devenir grand - mais l’amour pour Laraine Day (pourquoi pas ?) le ramènera sur la bonne voie. On pardonne tout à Potter pour avoir signé Hellzapoppin’.

Lundi 7 août 2017

20.40 : Family Life de Ken Loach (1971), OCS Géants
Certes déjà passé le 27 avril 2017. Mais c’est le seul titre important du bouquet OCS, pour ceux qui ne veulent pas suivre la saison 7 de Game of Thrones (20.40, OCS City).

20.45 : Un temps pour vivre, un temps pour mourir de Hou Hsiao-hsien (1985), Club
Un film de HHH en prime time, quelle fête ! Troisième volet de sa tétralogie autobiographique, là où la famille quitte la Chine pour s’installer à Taïwan. Le film n’a mis que quatorze ans pour parvenir aux écrans français.

20.45 : Les Chemins de la gloire de Howard Hawks (1936), Classic
Il ne s’agit pas d’une première diffusion, quoiqu’en dise les hebdos de programmes, puisque le film est passé le 5 décembre 2016. Les Croix de bois de Dorgelès, revu par Hollywood ; moins costaud que À l’Ouest, rien de nouveau, cinq ans plus tôt et tirant vers la romance : la rivalité amoureuse entre Fredric March et Warner Baxter, sur fond de tranchée, était-ce bien nécessaire ? Mais c’est signé Hawks…

22.30 : Les Demi-sel de Georg Tressler (1956), Arte
Premier film d’un cinéaste allemand peu connu (on ne se souvient que des Mutins du Yorik, sorti ici en 1962) et première apparition en vedette de Horst Buchholz. C’était la grande époque des films de "blousons noirs", après L’Équipée sauvage. Une rareté.

00.55 : Everything’s Rosie de Clyde Bruckman (1931), TCM
RKO inconnu. Le réalisateur, peu célébré, a tout de même dirigé Keaton, Laurel & Hardy, Harold Lloyd et W.C. Fields (le génial Fatal Glass of Beer, c’est de lui). Ici, il doit se contenter de Robert Woolsey, d’ailleurs privé de son complice habituel Bert Wheeler, et comme à deux, ils n’étaient déjà pas très drôles… À découvrir néanmoins.

Mardi 8 août 2017

20.45 : Enfant 44 de Daniel Espinosa (2015), Frisson
Pas vu. Mais ce réalisateur suédois a tourné au Danemark il y a dix ans un excellent Outside Love, resté malheureusement inédit ici. On peut donc lui faire confiance pour ce film britannique (d’autant qu’il y a Noomi Rapace).

20.45 : Une seconde mère d’Anna Muylaert (2015), Club
Soirée latino-américaine sur la chaîne. D’abord un film brésilien, inconnu de nos services, mais l’actrice, Regina Casé (vue dans La Vie peu ordinaire de Dona Linares d’Andrucha Waddington, 2001) vaut le voyage.

21.00 : Portrait of Wally d’Andrew Shea (2012), Sundance TV
Documentaire pas vu, réalisé par un cinéaste inconnu… Mais le sujet - un tableau d’Egon Schiele embarqué par les nazis, récupéré par les Américains, restitué par erreur à un mauvais propriétaire, etc., est fort intéressant.

22.35 : La Terre et l’ombre de Cesar Augusto Acevedo (2015), Club
Après le Brésil, la Colombie. Un remarquable premier film, sélectionné à la Semaine de la critique et Caméra d’or à Cannes 2015. Pas vraiment une comédie désopilante, mais quelle beauté…

00.00 : Too Many Cooks de William A. Seiter (1931), TCM
Inépuisable fonds RKO ! Ce soir, Seiter, avec un titre inconnu (mais sur les 115 longs qu’il a signés, il reste beaucoup d’inconnus). Comédien vedette : Wheeler, privé de Woolsey (cf. plus haut).

Mercredi 9 août 2017

20.45 : Made in France de Nicolas Boukhrief (2015), Premier
Ou comment infilter une cellule djihadiste. Trop inquiétant, le film a été privé de sortie après les attentats parisiens de novembre, et distribué en vod. Rattrapage obligatoire.

20.45 : Philomena de Stephen Frears (2013), Émotion
Déjà passé, mais en novembre 2015. On peut donc revoir ce beau film, recherche, après des décennies, d’un enfant du péché arraché à sa mère par des religieuses spécialistes de cette opération. Judi Dench est extraordinaire, comme toujours.

20.45 : La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan (1969), Classic
Maintes fois vu, mais toujours vivace. Une bonne bouffée d’air du temps d’après 68 et une belle chanson de Barbara, histoire de se mettre en train avant la sortie du film de Mathieu Amalric.

20.55 : Terre battue de Stéphane Demoustier (2014), Arte
Un sujet encore peu abordé : le tennis de compétition, côté cadets - et les procédés de manipulation possibles pour gagner coûte que coûte. Olivier Gourmet, en père prêt à tout pour que le fiston réunisse, est bon (quand ne le serait-il pas ?). À noter : le nom du gamin, Charles Mérienne, qu’on devrait revoir ailleurs.

22.15 : La Dernière Piste de Kelly Reichardt (2010), OCS City
Parmi les réalisatrices américaines de la dernière génération, Kelly Reichardt occupe une des meilleures places. Certes, l’ombre de Sundance est souvent perceptible dans ses films, mais elle s’en tire toujours avec justesse : tout ce qu’elle a tourné, de Old Joy (2006) à Certain Women (2016), est impeccable.

00.05 : Cracked Nuts d’Eddie Cline (1931), TCM
RKO. Même problème que pour Clyde Bruckman : il a dirigé Keaton, W.C. Fields, Billy Bevan et d’autres. Ici, ce ne sont que Wheeler et Woolsey - bonne occasion de les voir enfin réunis.

Jeudi 10 août 2017

20.45 : Les Rivières pourpres 2 d’Olivier Dahan (2003), Frisson
On ne va pas chipoter, et après tout le roman de Jean-Christophe Grangé a ses amateurs. Et Dahan n’a pas de mal à faire mieux que Mathieu Kassovitz dans le n° 1 de la série. De toutes façons, le reste des propositions, à cette même heure, n’est constitué que de films progammés récemment (Thérèse Desqueyroux, Émotion ; Uzak, Club ; Le Château du dragon, Classic ; L’Épreuve de force, TCM ; Urban Cowboy, Paramount Channel).

Rebelote en seconde partie de soirée : que des répétitions (Made in France, Première ; The Informant, Frisson ; Une hirondelle a fait le printemps, Famiz ; Le Silencieux, Classic - à tout prendre, c’est le film de Claude Pinoteau que l’on choisirait de revoir -, Sweeney Todd, TCM ; Still Walking, OCS City ; Voici le temps des assassins, OCS Géants).

Et les DVD ? La collection italienne de Bach Films, le coffret Lino Brocka de Carlotta ou pour les raffinés, l’édition du BFI des Cinq Mille Doigts du Dr. T. Il y a de quoi faire.

00.30 : Caught Plastered de William A. Seiter (1931), RKO
Toujours RKO, encore Seiter, de nouveau Wheeler et Woolsey, qui n’ont jamais été autant à l’honneur depuis quinze ans, lorsque cette même chaîne (on a oublié le nom précis qu’elle portait alors) avait passé quelques-uns de leurs films (dont plusieurs signés George Stevens, pas mal du tout).

00.35 : Bébé Tigre de Cyprien Vial (2014), Émotion
Déjà passé l’an dernier, en novembre, mais on persiste à défendre ce film courageux, surtout après avoir vu son récent et éprouvant Embrasse-moi (coralisé par Océanerosemarie).

Vendredi 11 août 2017

20.40 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara (1954), OCS Géants
Stendhal adapté par Aurenche et Bost et filmé par Autant-Lara, il y avait de quoi faire hurler les Cahiers du cinéma. Le cinéaste ne livrait pas sa vision personnelle de l’écrivain, heureusement, mais a réalisé le film tel qu’on pouvait le faire alors, de façon appliquée et honnête. Rien à voir avec la récente relecture passionnante de Maupassant par Stéphane Brizé (Une vie). On est donc devant une œuvre d’époque, avec la raideur attendue - mais un beau numéro de Gérard Philipe, Julien sept ans après Fabrice, et de Danielle Darrieux.

20.45 : Jeux de dupes de George Clooney (2008), Émotion
Ce n’est certes pas la meilleure réalisation de Clooney (pour la recréation du football américain des années 20, on préfère Return of the Secaucus Seven du grand John Sayles), mais c’est fort agréablement fait - et il n’y a pas grand-chose de consistant ailleurs à se mettre devant les yeux, sauf à revoir pour la ixième fois Mariage à l’italienne (De Sica, 1964, Classic) ou La Panthère rose (Edwards, 1963, TCM).

22.20 : La Seconde Guerre civile de Joe Dante (1997), OCS Choc
C’est apparemment un des rares films de l’auteur qui n’ait pas été programmé depuis 2014. On n’en voit pas trop la raison, car Dante fait preuve dans ce téléfilm (à l’origine, mais il est sorti normalement en France) de son inventivité et de son mauvais esprit habituels. Avec Beau Bridges, le petit frère, toujours éclipsé par Jeff. Et les fans de John Sayles y retrouveront Elizabeth Peña, inoubliable héroïne de Lone Star.

23.35 : Tristesse Club de Vincent Mariette (2014), OCS City
Sur un schéma hyper classique - un enterrement, deux fils, l’arrivée d’une héritière inconnue -, un premier (et unique pour l’instant) film réussi. L’interprétation permet d’oublier le manque d’inattendu du scénario : Laurent Lafitte assure, Vincent Macaigne est supportable et Ludivine Sagnier étincelle (et pour les amateurs d’acteurs excentriques, il y a Philippe Rebbot).

23.45 : The Radio Pirates de Stig Svendsen (2007), Famiz
Ou plutôt Radiopiraten, puisqu’il s’agit d’une production norvégienne, inédite ici. Une perle du Nord ? On ne sait rien sur ce film, le découvrir est une excellente occasion d’en savoir plus.

00.20 : Peach-O-Reno de William A. Seiter (1931), TCM
Quelles sont les vedettes RKO de ce soir ? Wheeler et Woolsey, voyons ! Et toujours dirigés par le même Seiter. Pour ceux qui désireraient tout savoir sur les "Branquignols, corniauds, Stooges et nigauds", prière de lire la série d’articles remarquablement documentés que Jean-Pierre Bouyxou, avec son implacable érudition habituelle, publia dans La Revue du cinéma, du n° 419 (septembre 1986) au n° 423 (janvier 1987), qui faisait un bilan définitif sur la question.

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