Samedi 12 août 2017
20.40 : Les Émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris (2010), OCS Max
Pas programmé depuis 29 mois. Même si on n’a pas oublié les aventures immobiles et coincées de Benoît Poelvoorde et d’Isabelle Carré, on peut en reprendre une portion, les propositions du jour n’étant pas illimitées.
20.40 : True Detective, saison 1, épis. 5 et 6, OCS City
Heureusement qu’il y a les séries TV pour animer les soirées. Surtout celle-là.
20.40 : Cette femme-là de Guillaume Nicloux (2003), OCS Choc
Après Une affaire privée la semaine dernière, un autre volet de la trilogie policière des débuts de l’auteur. L’excellente Balasko, en flique désabusée, préfigure toutes les héroïnes des séries policières récentes.
20.40 : Femmes dangereuses de Luigi Comencini (1958), OCS Géants
Pas trace de passage de ce Comencini sur le câble. Le film est peu connu, appartenant à la première période de l’auteur, celle où il se faisait la main, à coups de Pain, amour et… La comédie est sociale, puisqu’elle tente de répondre à la question : les maris sont-ils fidèles ? Comme elle est posée par Sylva Koscina, Georgia Moll et Dorian Gray, on peut s’y intéresser.
C’est le grand désert sur le bouquet Ciné+, tous les programmateurs devant être à la plage.
On peut tout de même revoir à
20.40 : Don Giovanni (Losey, Classic) ou Une histoire vraie (Lynch, TCM) si l’on n’en a pas épuisé toutes les richesses.
23.05 : Elephant de Gus Van Sant (2003), OCS City
Une Palme d’or qui nous avait sérieusement secoué - jusqu’à la découverte récente du Elephant original, moyen métrage télévisuel d’Alan Clarke (BBC, 1988), qui remet les choses en place. Au mons GVS ne l’a-t-il pas copié-collé, comme il a fait avec Hitchcock - mais sa puissance est bien inférieure au téléfilm de la BBC.
00.20 : Hold’em Jail de Norman Taurog (1932), TCM
RKO for ever. Et toujours Wheeler and Woolsey, non plus dirigés, si l’on peut dire, par Seiter, mais par Taurog - y gagne-t-on vraiment ? À regarder, les seconds rôles : d’abord Edna May Oliver, toujours un spectacle, puis Edgar Kennedy et surtout Warren Hymer, l’acteur aux 128 films en 17 ans, le policier qui accompagne William Powell dans Voyage sans retour de Tay Garnett.
Dimanche 13 août 2017
20.40 : L’Idole d’Acapulco de Richard Thorpe (1963), Paramount Channel
Parmi toutes les partenaires d’Elvis, Ursula Andress n’a sans doute pas été la meilleure actrice, mais une des plus belles assurément. Et c’est un des éléments qui font qu’on peut revoir ce film sans trop d’ennui. Même si les chansons ne sont pas géniales, les plongeurs du haut du rocher d’Acapulco (et Presley par la même occasion), suivant le rythme du flux, restent un joli spectacle.
20.45 : Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron (2003), Famiz
Note du 1er novembre 2015, alors que le cinéaste n’avait pas encore disparu : " Omar Sharif a tourné douze autres films avant sa mort, mais c’est celui-ci qui restera dans notre mémoire, et le César du meilleur acteur n’était pas usurpé. Étrange Dupeyron, insaisissable à travers tous les titres qu’il a tournés depuis presque trente ans - mais jamais décevant."
22.20 : Café Europa en uniforme de Norman Taurog (1960), Paramount Channel
Ce n’est pas parce que le King était incorporé à Berlin, événement mondial, que Paramount allait le laisser tranquille. Donc un film tourné in situ, entre Francfort et Essen, transition entre les deux grands titres que sont King Creole (Curtiz) et Flaming Star (Siegel). Onze chansons, dont le GI’s Blues du titre original et Blue Suede Shoes, évidemment.
01.00 : Hips, Hips, Hooray ! de Mark Sandrich 1934), TCM
Même le futur réalisateur des meilleurs Astaire-Rogers des années 30 a tourné avec Wheeler et Woolsey. Plus que Ruth Etting, la vedette féminine, on regardera Thelma Todd, étoile filante (elle est morte à 29 ans) repérée par les frères Marx et dont les courts comiques avec Zasu Pitts devraient bien être réédités un jour.
Lundi 14 août 2017
20.40 : Soirée Fernandel, OCS Géants
Les fans de l’acteur remercieront les programmateurs de la chaîne d’offrir une soirée entière - trois films - à un acteur bien moins monolithique que sa légende.
Dommmage qu’il s’agisse ce soir de titres récemment passés, Casimir (Richard Pottier, 1950, 20.40), L’Armoire volante (Carlo Rim, 1948, 22.10) et Pétrus (Marc Allégret, 1946, 23.45) - tous valent le détour surtout celui de Rim. Mais il y a d’autres filons moins fréquentés, La Table aux crevés ou Le Printemps, l’automne et l’amour ou Crésus de Giono, tout à fait remarquable. Encore un effort !
20.45 : La Mouche de David Cronenberg (1986), Frisson
Entre Dead Zone et Faux-semblants, quelle époque pour l’auteur ! L’annonce d’un remake de La Mouche noire, unique film convenable de Kurt Neumann, surprit. Pourquoi pas un scénario original ? Mais Cronenberg sut jouer avec son modèle comme il le fera ensuite avec Burroughs ou Ballard : en le faisant passer dans son filtre personnel. Jeff Goldblum nous émeut comme si nous n’avions jamais vu Vincent Price dans la même situation.
20.45 : Le Fils de Joseph d’Eugène Green (2016), Club
Avec Green, c’est simple : ou on admet son univers, cette langue irréelle énoncée platement, ce décalage constant avec la vraisemblance, et on y prend un plaisir de choix. Ou on reste extérieur à ce monde hermétique pour le petit nombre et on va voir ailleurs. Reconnaissons que l’auteur n’a, pour l’instant, jamais cherché le succès commercial…
20.55 : La Route des Indes de David Lean (1984), Arte
Pas vu depuis la sortie, il y a quelques lustres et le souvenir qu’on en garde n’est pas bouleversant. Les belles années de l’Empire britton, l’Inde mystérieuse aux mille facettes, le tea-time et les toilettes idoines n’avaient pas été source d’émotion profonde. Mais tous les films de Lean, des plus minces aux plus ambitieux, revus, s’avèrent avoir remarquablement bien vieilli. Alors pourquoi pas celui-ci ?
23.30 : Sa Majesté des Mouches de Peter Brook (1963), Arte
Le film est une adaptation fidèle du roman de William Golding et assez impressionnante. Des enfants méchants, on n’en voyait pas beaucoup alors à l’écran, ni dans la littérature - mais c’est parce qu’on ne connaissait pas encore Régis Messac, dont le Quinzinzinzili va bien au-delà du Lord of the Flies original.
00.55 : Kentucky Kernels de George Stevens (1935), TCM
L’impression de déjà vécu persiste chaque soir devant Wheeler et Woolsey - on ne pensait pas que le tandem avait eu un tel succès au mitan des années 30. Stevens les utilise là pour la première fois et si son travail est aussi efficace que pour l’autre titre que l’on connaît, The Nitwits (1935), ça vaudra la peine de veiller. Les amateurs repèreront la glorieuse Margaret Dumont, immortelle Mrs. Teasdale de Soupe aux canards.
Mardi 15 août 2017
20.40 : Ivresse entre amis de Joe Swanberg (2013), OCS City
On ne connaît ni le film, ni le réalisateur. Alors, pourquoi ? Parce que la vedette en est Olivia Wilde, jusque-là dans des rôles secondaires au cinéma, mais qui fut l’une des assistantes les plus intéressantes (number 13) de Hugh Laurie dans la série Dr. House.
20.40 : Riz amer de Giuseppe De Santis (1949), OCS Géants
Certes c’est passé le 24 mars 2017, mais pour les amateurs de patrimoine, il n’y a rien d’autre à se mettre sous l’œil ce soir à cette même heure.
20.45 : Soirée spéciale sur TCM.
On ne sait pas si elle célèbre Michael Cimino ou Mickey Rourke - sans doute les deux, puisque les deux films choisis affichent l’un et l’autre.
Si on peut se passer de La Maison des otages (1990, 20.45), pâle remake d’un titre de William Wyler (1955) qui n’était déjà pas le sommet de sa filmographie, on peut revoir avec un certain plaisir L’Année du Dragon (1985, 22.30), polar fort réussi du cinéaste (peut-être la meilleure chose qu’il ait tournée, avec Le Canardeur).
21.55 : L’Ange blessé d’Emir Balgazin (2016), Club
Pour ceux qui ne l’ont pas vu le 16 mai 2017, ce film kazakh, forcément objet de curiosité. Pas mal du tout d’ailleurs, ce qui ne surprendra pas ceux qui ont vu son précédent, Leçons d’harmonie (2013).
00.25 : Le Temps de l’aventure de Jérôme Bonnell (2013), Premier
L’avant-dernier film de celui que l’on considère comme un des principaux cinéastes de la génération des moins de 40 ans. Depuis Le Chignon d’Olga (2002) jusqu’à À trois, on y va (2015), tout ce qu’il a signé est remarquable. Comme ici la rencontre d’Emmanuelle Devos et de Gabriel Byrne - ou comment à partir d’un schéma rebattu parvenir à émouvoir.
00.45 : The Rainmakers de Fred Guiol (1935), TCM
De Guiol, on ne connaît que la série de courts dans lesquels il a dirigé Laurel & Hardy, souvent en compagnie de Leo McCarey. Habitués des duo, il a dû affronter sans problème les héros RKO de la semaine sur la chaîne, Wheeler and Woolsey. Réponse ce soir.
Mercredi 16 août 2017
20.40 : L’Homme à tout faire de John Rich (1964), Paramount Channel
C’était l’époque des sports motorisés pour Elvis : après la compétition automobile dans L’Amour en quatrième vitesse (George Sidney), le voici sur les routes au guidon d’une Honda CB77 (une des premières Honda sportives), avant de se faire engager par Barbara Stanwyck, propriétaire foraine de Mur de la Mort, qu’il va affronter sur une Harley. À la clé, onze chansons, dont la chanson-titre The Roustabout.
20.45 : Je vous souhaite d’être follement aimée d’Ounie Lecomte (2015), Émotion
Le premier film de la cinéaste, Une vie toute neuve (2009), était déchirant. Le miracle n’est pas tout à fait renouvelé cette fois, d’abord parce que prendre pour titre une citation d’André Breton aussi fameuse contraint le spectateur à se placer à un niveau d’attente qui ne peut que décevoir, malgré les qualités du film. Car des qualités il n’en manque pas, pas tellement par son scénario (encore une histoire de famille perdue), mais par l’écriture des personnages et la direction des comédiens : si Céline Sallette est, comme d’habitude, magnifique, Anne Benoît, trop souvent réduite à des silhouettes secondaires, trouve ici son plein emploi.
20.45 : The Winds of Autumn de Charles B. Pierce (1976), TCM
Décidément, c’est la semaine des découvertes. Titre et réalisateurs inconnus - on n’a pas trouvé trace d’une sortie française à l’époque. La surprise est de voir que la vedette, au générique, est Jack Elam, le plus savoureux des villains d’Hollywood des westerns et polars des années 50 et 60 (qu’il terminait d’ailleurs rarement, toujours éliminé en cours de route). Ne serait-ce que pour le plaisir de le voir 90 minutes durant…
22.20 : Le Complexe du castor de Jodie Foster (2011), OCS Max
Non, Mel Gibson n’est pas seulement Mad Max ou Braveheart, mais peut également jouer les cadres dépressifs. Et Jodie Foster n’est pas seulement une bonne actrice, mais une réalisatrice fort honnête.
22.25 : Paradis hawaïen de Michael Moore (1966), Paramount Channel
On est ici dans le bas de gamme. Blue Hawai tenait un peu la distance, si l’on supporte les colliers de fleurs et les belles en paréo. On a perdu en intensité, surtout musicalement, malgré les dix chansons.
22.25 : Terraferma d’Emanuele Crialese (2011), OCS City
Des migrants débarquents sur l’île de Linosa (à quelques encablures de Lampedusa). Comment les 420 habitants de l’île vont-ils supporter l’afflux ? Toute ressemblance avec une situation existante serait fortuite.
00.20 : Mummy’s Boys de Fred Guiol (1936), TCM
Il s’agit de l’antépénultième film qui rassemblait Wheeler and Woolsey. Que dire de plus ? Tout a une fin. On ne peut que remercier RKO de nous ouvrir tout l’été les pages les moins célèbres de son catalogue.
Jeudi 17 août 2017
20.40 : La Vallée de la peur de Raoul Walsh (1947), Paramount Channel
Bon, déjà vu le 17 octobre 2016, puis le 27 avril 2017. Mais ce soir, la concurrence est inexistante, à moins d’avoir le courage de revoir L’Héroïque Monsieur Boniface (Maurice Labro, 1949, OCS Géants).
20.45 : L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford d’Andrew Dominik (2007), Premier
Note du 14 septembre 2016 : "Le réalisateur n’a pas eu peur de succéder à Fritz Lang, Nicholas Ray, Walter Hill et pas mal d’autres en s’attaquant à la plus fameuse légende de l’Ouest. Fallait-il 155 minutes pour arriver à la conclusion, ce n’est pas certain. Mais Brad Pitt campe un Jesse James parmi les plus inspirés de la filmographie du héros, plus crédible que Tyrone Power, Robert Wagner ou James Keach et presque autant que Robert Duvall."
23.20 : L’Homme irrationnel de Woody Allen (2015), Premier
On l’indique ce soir alors qu’il est déjà passé en première partie de soirée cette semaine. Mais c’est parce que tout le reste des films proposés sur Ciné+ est peu attractif, soit par leur programmation récente (La Fiancée du pirate, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran), soit par leur faiblesse (Avengers : l’ère d’Ultron, Messaline, impératrice et putain). Cet avant-dernier Allen est d’un laisser-aller scénaristique confondant et il faut s’accrocher ferme pour croire à Joaquin Phoenix en prof de philo sartrien et criminel.
00.05 : On Again-Off Again d’Eddie Cline (1937), TCM
L’avant-dernier film de W an W. Comme on l’a déjà écrit, la signature de Cline est synonyme d’une qualité moins hésitante que Seiter ou Guiol. On vérifiera ce soir si c’est une erreur.
C’est tout pour aujourd’hui.
Vendredi 18 août 2017
20.40 : Blue Jasmine de Woody Allen (2013), OCS Max
Tous les récents produits Allen ne sont pas décevants. La preuve, cette comédie, très grinçante. Mais il faut convenir que Cate Blanchett la transfigure - l’Oscar reçu cette année-là n’était pas usurpé.
20.40 : Treme, saison 2, épis. 6 à 8, OCS City
Trois heures à La Nouvelle Orléans, avec Wendell Pierce, Melissa Leo (on ne s’est jamais consolé du suicide de son mari John Goodman), Kim Dickens, Lucia Micarelli et toute la bande. Un régal.
20.40 : Caprices de Léo Joannon (1941), OCS Géants
Une rareté sur le câble, un Darrieux des années noires. Joannon était un cinéaste indéfendable - Le Défroqué était un nanar religieux grotesque, Fort du fou un pur produit de propagande colonialiste, et ses complaisances avec les nazis lui ont valu cinq années, bien trop courtes, de suspension en 1945. Mais Darrieux lui a réussi : en 1935, Quelle drôle de gosse était une étonnante comédie à l’américaine et Caprices son meilleur film sous l’Occupation, avec Premier rendez-vous. Alors, oublions son réalisateur et regardons-la.
20.45 : Je ne suis pas un salaud d’Emmanuel Finkiel (2015), Émotion
Note du 16 janvier 2017 : "Finkiel nous avait habitué à des films hybrides, entre doc et semi-fictions (Voyages, prix Delluc 1999). Ici, on est dans la fiction, une fiction bien ancrée dans le quotidien - un quotidien de 2015 avec ses réactions instinctives bien datées, on n’en dira pas plus. Nicolas Duvauchelle confirme tout le bien qu’on pense de lui depuis quinze ans."
20.45 : Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry (2007), TCM
La comédie n’est pas aussi drôle qu’annoncée, peut-être à cause de Jack Black, acteur qui nous échappe totalement. Mais l’idée de départ du scénario est une belle invention, déjà obsolète : qui se souvient, chez les moins de 25 ans, de ce qu’était une cassette VHS, et comment ça fonctionnait ?
22.25 : Haute pègre d’Ernst Lubitsch (1932), TCM
Un chef-d’œuvre inépuisable, sans doute le plus accompli du Maître. Le marivaudage éblouissant entre Herbert Marshall et Miriam Hopkins, l’élégance ahurissante de Kay Francis, les ressorts comiques du scénario - le regard d’Edward Everett Horton lorsqu’il entend le mot "tonsils", l’obstination de Charlie Ruggles -, tout est admirable dans l’horlogerie lubitschienne. Le film n’a jamais été programmé depuis trois ans, sans doute par manque de copie accessible. Celle projetée à Bologne en juin, quoique restaurée, n’était pas aussi superbe que celle redécouverte à Lyon il y a une dizaine d’années. Mais une copie en 16 mm nous satisferait tout de même.
23.45 : L’Audience de Marco Ferreri (1972), OCS Géants
Un Ferreri rare et très curieux, mystérieux même. On n’est pas certain d’avoir bien compris ce qu’il voulait exprimer à travers l’histoire de ce jeune catholique qui cherche absolument à rencontrer le pape pour lui délivrer un message. Mais le défilé des amis du cinéaste est savoureux : Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Michel Piccoli, Claudia Cardinale, Alain Cuny, qui dit mieux ?
00.00 : High Flyers d’Eddie Cline (1937), TCM
La fin du voyage en terres wheelerwoolseyennes, voyage qui aurait duré plus longtemps, si Woolsey n’avait pas été victime d’un cancer des reins (il disparut en 1938). Toujours Cline aux commandes. Que nous réserve RKO la semaine prochaine ?