Samedi 6 janvier 2018
20.40 : Hanna Arendt de Margarethe von Trotta (2012), OCS Max
Les films de l’auteure ne nous ont jamais éblouis par leurs attributs formels, mais par leur justesse et leur honnêteté, depuis L’Honneur perdu de Katharina Blum, réalisé en 1975 avec Schloendorff, via Rosa Luxembourg (1986) ou Rosenstrasse (2003). Ici, il ne s’agit pas d’un biopic de la philosophe, mais de l’épisode du procès Eichmann, qu’elle suivit comme journaliste. Barbara Sukowa est aussi intéressante en Hannah qu’elle le fut en Rosa.
20.40 : Cécile est morte de Maurice Tourneur (1943), OCS Géants
Le meilleur des trois Maigret tournés sous l’Occupation, sous l’égide de la Continental. Même si Albert Préjean, trop remuant, trop rapide, n’est pas vraiment le commissaire (Maigret en moto, avec Gabriello !), le film tient le coup et les couloirs de la PJ (et le placard à balais fatal) sont bien montrés.
Un seul inédit sur le bouquet Ciné+. L’année commence mollement.
20.45 : Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertuccelli (2003), Club
Première et pour l’instant avant-dernière fiction de la réalisatrice, César 2004 de la première œuvre et c’est justice. La Géorgie ex-soviétique comme si on y était, avec les trois femmes, la mère, la sœur et la nièce qui attendent à Tbilissi des nouvelles (et de quoi vivre) de l’émigré parti à Paris. On y redécouvrit Dinara Droukarova, quatorze ans après Bouge pas, meurs, ressuscite (Kanevski) et Esther Gorintin, quatre ans après Voyages (Finkiel), toutes deux remarquables.
20.45 : Les Bêtes du Sud sauvage de Benh Zeitlin (2012), TCM
Juste pour un coup de chapeau à Quvenzhané Wallis, notre Hushpuppy tutélaire. À part ça, on souhaiterait que Zeitlin ne se repose pas sur les trente récompenses obtenues par son film et nous en fabrique bientôt un autre du même calibre.
22.20 : La Légende de la montagne de King Hu (1979), Classic
Premier passage sur le câble de ce film inédit en salles (en tout cas, on ne se souvient pas de l’avoir vu autrement qu’en DVD). Ce n’est peut-être pas tout à fait du niveau de A Touch of Zen, mais un King Hu inconnu, c’est tout de même un cadeau.
23.20 : Maria pleine de grâce de Joshua Marston (2004), OCS City
Non, ce n’est pas un biopic de la Vierge, mais l’histoire d’une jeune Colombienne qui joue les mules entre Bogota et New York, avec les risques inhérents, les trafiquants n’étant pas des tendres. Plus de nouvelles du réalisateur après ce premier film réussi. On a revu, un peu, l’excellente Catalina Sandino Moreno, prix d’interprétation à Berlin.
23.50 : Les Huit Salopards de Quentin Tarantino (2015), Premier
Première diffusion il y a deux semaines, non relevée alors. Si on aime Tarantino, on n’hésitera pas à s’en mettre plein les yeux jusqu’à 02.35. Si on est moins convaincu par ce qui peut passer pour du recyclage, on préfèrera le King Hu de la chaîne voisine.
00.20 : Champagne Charlie d’Alberto Cavalcanti (1944), TCM
Le cinéma britannique des années de guerre n’était pas uniquement tourné vers les combats, même s’il produisit quelques superbes films. La preuve, cette évocation des music-halls londoniens des années 1860, avec le grand Stanley Holloway. À quand un hommage plus complet à Cavalcanti et à son étonnante carrière ?
Dimanche 7 janvier 2018
20.40 : American Honey d’Andrea Arnold (2016), OCS City
La cinéaste a surpris, en abandonnant ses descriptions intimes des solitudes londoniennes pour un road-movie à travers les USA. La bande de jeunes vendeurs de magazines (mag-crew) au porte à porte est structurée comme une colonie de fourmis, avec une reine, Riley Keough, qui joue mieux que son grand-père Elvis Presley. Si le film durait 20 minutes de moins que ses 2h40, son impact aurait encore été plus fort.
20.40 : Un éléphant, ça trompe énormément d’Yves Robert (1976), OCS Géants
Dernier adieu aux morts de l’année, Jean Rochefort et Victor Lanoux. Quarante ans après son triomphe, ainsi que sa suite, Nous irons tous au paradis (1977) à 22.25, on peut regarder ça avec le regard froid du sociologue (et rire tout de même).
20.45 : Le Grand Jour de Pascal Plisson (2015), Famiz
Le docu joue sur un registre similaire à celui du précédent Sur les chemins de l’école, du même cinéaste. Au-delà de "l’humanisme" planétaire sympathique mais un peu dégoulinant du propos - la volonté de sortir de leur condition de quatre gamins -, la reprise du procédé du montage parallèle, qui fonctionnait fort bien pour les écoliers, est moins efficace cette fois-ci.
20.45 : Brazil de Terry Gilliam (1984), Club
Pourquoi ce chef-d’œuvre n’a-t-il pas été programmé depuis presque trois ans, alors que les chaînes nous abreuvent souvent de titres "que c’est pas la peine" ? Rattrapage conseillé, Gilliam n’ayant jamais fait mieux.
20.45 : À cause d’un assassinat d’Alan J. Pakula (1974), Classic
Ce n’est plus une découverte, mais le film n’est pas passé depuis deux ans et demeure certainement le plus emblématique des obsessions de son auteur. Même si l’on en connaît le déroulement, l’enquête sur les bas-côtés de l’assassinat de Kennedy est toujours aussi prenante et Warren Beatty toujours aussi justement paranoïaque.
20.50 : Out of Africa de Sydney Pollack (1985), Arte
Le film n’est pas rare à la télé, et il est peut-être passé souvent depuis la naissance de la rubrique en 2014. Quoiqu’il en soit, nous constatons que nous ne l’avons jamais signalé. Or l’adaptation de La Ferme africaine de Karen Blixen est non seulement une grande réussite, fidèle et puissante, mais un film aux multiples lectures. Il est un peu tentant, mais tout à fait inconvenant, de le réduire à une passion entre Meryl Streep et Robert Redford, hors d’un contexte essentiel : les rites de la colonie, le corsetage des femmes même les plus talentueuses, les classes sociales en majesté, une somptueuse nature sauvage, une belle époque du capitalisme et ses envers. Un film inusable, au souffle rare, la musique de John Barry y est pour beaucoup.
22.20 : Warren Beatty, une obsession hollywoodienne d’Olivier Nicklaus (2015), Classic
Pas vu, mais le sujet…
23.15 : John McCabe de Robert Altman (1971), Classic
Récemment passé (le 19 juin 2017), mais bonne façon de terminer la soirée Warren Beatty. Après avoir dynamité le film de guerre, Altman décapait le western avec la même énergie. La boue, la saleté, et les yeux de Julie Christie dans un nuage d’opium.
01.15 : À cor et à cri de Charles Crichton (1946), TCM
Heure tardive pour ce film rare, dommage. Les enfants des rues d’un quartier populaire de Londres, dans un film plus réussi que ses équivalents français, L’Enfer des anges ou Nous les gosses. Brunius en avait rendu compte, en 194,7 dans L’Écran français, en titrant : "Un film pour enfants de 8 à 80 ans." La formule, modifiée, a été reprise depuis.
Lundi 8 janvier 2018
20.40 : Le Réveil de la Sorcière rouge d’Edward Ludwig (1948), OCS Géants
Ce n’est plus un film rarissime, si longtemps invisible qu’il en était devenu mythique pour les amateurs du second rayon. Reste un grand film d’aventures, un des meilleurs de John Wayne dans le genre. La sorcière du titre n’est que le nom d’un bateau, mais ça n’empêche pas de rêver.
20.45 : Il faut choisir entre deux films proches par la facture et l’inspiration fantastique : un amour éternel pour l’un, Ghost de Jerry Zucker (1990) sur Émotion, ou bien un amour qui franchit les frontières du réel pour l’autre, Stardust, le mystère de l’étoile de Matthew Vaughn (2007) sur Famiz.
Les admirateurs de Demi Moore d’un côté, ceux de Claire Danes de l’autre.
20.45 : Le Concours de Claire Simon (2016), Club
Voyage à l’intérieur de la Femis - la réalisatrice est nourrie dans le sérail et en connaît les détours -, ou plutôt des épreuves à affronter avant d’être admis au sein de l’école : soixante reçus pour mille concurrents, les places sont chères. On découvre donc toutes les embûches et les oraux décisifs devant des jurys de professionnels de la profession. Le sujet ne devrait concerner qu’un tout petit monde, mais le film est suffisamment intrigant pour trouver un auditoire au-delà des recalés ou des futurs candidats de l’institution.
20.45 : Promenade avec l’amour et la mort de John Huston (1969), Classic
Après vérification, on peut dire que c’est bien la première diffusion de ce film peu connu, sans grand succès à l’époque, mais auquel Huston tenait énormément. Tourné la même année que Davey des grands chemins, autre titre ignoré, escapade picaresque en Écosse, Promenade promène ses héros, un étudiant (Assaf Dayan) et une princesse (Anjelica Huston), dans une France dévastée par la guerre de Cent ans. Peu de moyens, mais qu’importe, tout est beau.
21.00 : Men, Women and Children de Jason Reitman (2014), Paramount Channel
Un, ou même plusieurs crans au-dessous de Young Adult (2011), qui passe à la suite (23.05). Ici, Reitman se plonge dans le sujet de l’hypercommunication, ados et parents toxico-dépendants des mêmes moyens techniques, réseaux sociaux ou autres. Il s’y noie un peu. Mais le cinéaste demeure prometteur.
22.45 : Les Habitants de Raymond Depardon (2016), Club
L’exemple type des limites du "dispositif". L’auteur a demandé à des couples pris au hasard dans la province française de parler 5 minutes en face-à-face et en plans fixes. L’ennui produit est grandiose. Par bonheur, Depardon choisira un meilleur sujet et une meilleure approche dans son récent 12 jours.
00.40 : Passeport pour Pimlico de Henry Cornelius (1949), TCM
Ce n’est pas une découverte, car passé il y a tout juste un an (cf. note du 27 janvier 2017). On le signale comme on signale toutes les premières diffucions des films des studios Ealing.
Mardi 9 janvier 2018
20.40 : Le Teckel de Todd Solondz (2016), OCS City
Note du 5 septembre 2017 : "Le dernier titre en date du cinéaste le plus original de sa génération, dont aucun des films ne ressemble aux précédents et qui, depuis Bienvenue dans l’âge ingrat, n’a cessé de nous surprendre. Le Teckel a fait 35 000 entrées en un an, ce qui est trop peu pour une œuvre aussi importante."
20.40 : Monsieur Hobbs prend des vacances de Henry Koster (1962), OCS Géants
Un employé surmené part en vacances avec son épouse. Que d’aventures ! Koster a tourné beaucoup, trop certainement, mais parfois des choses intéressantes : Coqueluche de Paris (le seul film US de Danielle Darrieux, 1937), La Danse inachevée (avec Cyd Charisse et Margaret O’Brien, 1947). Il fut surtout un des réalisateurs préférés de James Stewart, qui fut toujours bien servi avec lui, comme ici et ailleurs (Harvey, Le Voyage fantastique). À noter la présence de Maureen O’Hara et de Fabian, qui fit rêver tant d’adolescentes à la fin des années 50.
20.45 : Les Ripoux de Claude Zidi (1984), Famiz
C’est marrant, ça vieillit pas. Et quand on compare avec Bienvenue chez les Ch’tis (même genre de succès), y a pas photo. Certes, le film est passé en première partie de soirée le 5 novembre 2017. Mais comme c’est le cas pour tous les autres films du bouquet Ciné+ et qu’il est de loin le plus réussi, il ne faut pas hésiter.
00.00 : L’Invincible Armada de William K. Howard (1937), OCS Géants
Production Korda, ce qui signifie ambition et munificence. Le générique le prouve, qui réunit (pour la première fois) Laurence Olivier et Vivien Leigh, Raymond Massey, Flora Robson et Leslie Banks, à savoir le gratin des acteurs anglais du temps. Howard, célèbre pour avoir inspiré la structure de Citizen Kane avec son Thomas Garner (1933) mais peu connu, a été redécouvert en partie par le dernier festival de Bologne.
00.40 : Whisky à gogo d’Alexander Mackendrick (1949), TCM
Ealing Studios encore. Film passé le 10 avril 2015, il y a prescription. Et son humour ne s’use pas.
Mercredi 10 janvier 2018
20.40 : La Confession de Nicolas Boukhrief (2016), OCS Max
Pas vu et on regrette, par curiosité devant cette nouvelle adaptation de Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck, d’où Melville avait, curieusement, tiré un de ses meilleurs films (et peut-être le meilleur). Romain Duris à la place de Belmondo et Marina Vacht à celle d’Emmanuelle Riva, le challenge est intéressant. Rattrapage ce soir.
20.40 : Rivière sans retour d’Otto Preminger (1954), OCS Géants
Les autres films proposés par OCS ayant déjà été programmés il y a peu (Mr. Turner de Mike Leigh (2014) sur OCS City et Killer Joe de William Friedkin (2011) sur OCS Choc), revenons aux classiques, même s’il ne s’agit pas du Preminger qu’on préfère, le western n’étant pas son truc. Il n’empêche que Mitchum et Marilyn vont très bien ensemble et que Tommy Rettig y confirme le titre (palmarès personnel) du gamin le plus attachant des années 50 (après Mon grand et Les 5000 Doigts du Dr. T).
20.45 : Le Silence des agneaux de Jonathan Demme (1990), Frisson
Tout se passe, eu égard aux nombre de titres déjà relevés, comme si le bouquet Ciné+ reproduisait en partie le même programme chaque mois de janvier. Mais on ne rechignera pas devant ce nouveau passage, Anthony Hopkins et Jodie Foster ne perdant rien à être revus, même si la surprise initiale a disparu.
20.45 : Bright Star de Jane Campion (2009), Émotion
Certes, passé en mai 2016. Mais que faire avec des programmes aussi peu inventifs ?
20.45 : Show Me a Hero de Paul Haggis (2015), Club
La suite, épisode 3 et 4, de cette minisérie (une seule saison). Inutile de la signaler : ceux qui ont regardé les deux premiers suivront avec plaisir, trop tard pour les autres. (Mais une bonne version existe en DVD).
20.45 : Les Vacances de monsieur Hulot de Jacques Tati (1953), Classic
Même remarque que précédemment : déjà passé en septembre 2016, mais difficile de ne pas le signaler.
20.45 : Le Dernier des géants de Don Siegel (1976), TCM
Enfin un inédit, merci TCM. Crépusculaire, testamentaire, désespéré, etc. Tous les qualificatifs sont valables : il s’agit de l’ultime film de John Wayne, en miroir puisqu’il interprète un tueur professionnel usé par la maladie, mais qui tient à finir debout, l’arme à la main. Comme dans le très beau roman originel de Glendon Swarthout, Une gâchette (Super Noire n° 32). Tous les anciens sont venus entourer Wayne : James Stewart, Lauren Bacall, Richard Boone, John Carradine.
20.50 : Berlin Express de Jacques Tourneur (1948), Polar
Pour une fois que la chaîne passe une VO, il faut la soutenir. D’autant que le film de Tourneur est remarquable, tourné dans les ruines de l’Allemagne (il nous semble bien que c’est à Francfort et non à Berlin qu’il fut réalisé).
20.55 : Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh (2013), Arte
Note du 25 octobre 2016 : "Premier téléfilm de Soderbergh, après ses adieux au cinéma (Effets secondaires), ce qui ne l’a pas empêché de concourir à Cannes. Il faut dire que le (télé)film le méritait : production somptueuse (HBO, c’est tout dire), sujet audacieux - la biographie du pianiste homosexuel virtuose -, interprétation virtuose également du couple inattendu Michael Douglas - Matt Damon."
23.05 : Louis-Ferdinand Céline d’Emmanuel Bourdieu (2016), OCS City
Il fallait oser s’attaquer au monument. Faute d’adapter le Voyage au bout de la nuit, sur lequel tout le monde s’est cassé les dents depuis soixante ans, Bourdieu reprend le livre de souvenirs de Milton Hindus, l’universitaire américain qui a travaillé avec Céline en exil au Danemark, juif fasciné par l’antisémite. Résultat : on s’interroge encore. En tout cas, Denis Lavant est suffisamment habité par la folie (il fut sur scène un bon Ubu) pour camper un Céline crédible. Géraldine Pailhas en Lucette Almanzor (la vraie approche aujourd’hui des 106 ans) également. 21000 spectateurs en 2016, c’est peu.
00.05 : Noblesse oblige de Robert Hamer (1949), TCM
L’archétype de la comédie anglaise, d’un humour du plus beau noir, exercice de haute voltige pour Alec Guiness et ses huit rôles. Hamer n’a pas brillé que dans le rire glaçant : on attend une soirée avec Il pleut toujours le dimanche et Pink String et Sealing Wax, ses chefs-d’œuvre.
Jeudi 11 janvier 2018
20.40 : Soirée séries sur OCS, toutes déjà en marche depuis longtemps (Holly Weed, OCS Max ; Atlanta, OCS City ; Band of Brothers, OCS Choc).
20.45 : Dillinger est mort de Marco Ferreri (1969), Classic
Un des grands films de la période la moins publique de son auteur, et la moins partagée : aucun de ses titres n’était sorti depuis Le Mari de la femme à barbe (1964), et ce n’est qu’ensuite que l’on a pu voir Break-up, érotisme et ballons rouges, Le Harem et La Semence de l’homme, tous plus secrets les uns que les autres. Dillinger apparut comme un astre obscur, illuminé par cette ultime séquence suicidaire, de l’homme nageant vers le soleil du large. Ferreri et Piccoli étaient venus, à la sortie, présenter le film dans un cinéma de la rue de la Harpe, grand souvenir.
20.45 : Calculs meurtriers de Barbet Schroeder (2002), TCM
Pas passé depuis un an. Vu à Cannes, le film nous avait semblé plus réussi que les polars précédents du cinéaste. Les deux ados repérés derrière Sandra Bullock étaient fort intéressants, mais nous n’avions pas noté leurs noms : Michael Pitt et Ryan Gosling.
22.15 : La Grande Bouffe de Marco Ferreri (1973), Classic
Assurément le plus mémorable des scandales cannois (il faut dire que la France y présentait la même année La Maman et la Putain ! Sacrés sélectionneurs !). Et le plus désespéré-désespérant de tous les films de Ferreri, qui pourtant…
22.50 : Le Mystère von Bülow de Barbet Schroeder (1990), TCM
Encore un bon film dans une filmographie qui, côté fictions, a alterné le meilleur et le moins bon (revoir aujourd’hui La Vallée ou Inju est une épreuve). Ici, l’affrontement Jeremy Irons-Glenn Close est costaud.
00.40 : De la coupe aux lèvres de Charles Frend (1949), TCM
A Run for Your Money, titre original, est plus explicite que le français. Encore une perle de l’année 1949, décidément prolifique pour les studios Ealing. Le réalisateur est mal connu ; il a pourtant signé quelques bons films, dont Johnny Frenchman (1945) et surtout La Mer cruelle (1953), belle adaptation du roman de Nicholas Monsarrat par Eric Ambler.
Vendredi 12 janvier 2018
20.35 : Comment épouser un millionnaire de Jean Negulesco (1953), OCS Géants
Comédie cynique dont le titre (identique en VO) annonce la couleur. Les trois amies à la recherche d’un robinet à dollars - Lauren Bacall, Betty Grable et Marilyn Monroe - vont donc briller de tous leurs feux. Et l’amour va triompher, avec ou sans millions (mais il y en a tout de même). C’est le premier film tourné en CinémaScope (La Tunique, sorti d’abord, n’était que le deuxième), aussi on a parfois l’impression d’essuyer les plâtres. Mais c’est une comédie qui vaut mieux que sa réputation (comme son auteur).
20.45 : Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau (1998), Club
Le film fut salué consensuellement comme un chef-d’œuvre. Ce qui ne nous a pas empêchés d’avoir à l’époque quelques réticences - l’impression d’un film construit justement pour être un chef-d’œuvre, avec ses thématiques blindées, l’amour, l’homosexualité, la mort, etc., avec le sceau du plus important metteur en scène de théâtre du moment, assuré d’être considéré. Mauvais esprit ? Peut-être. Vingt ans après, on demande à voir comment le film a résisté.
20.45 : La Poison de Sacha guitry (1951), Classic
Un des deux films dans lesquels Guitry s’est lâché (l’autre étant La Vie d’un honnête homme, à la même époque, et avec Michel Simon également). Tout le côté agaçant, phraseur satisfait de ses dialogues étincelants, est ici gommé au profit de vertus cardinales, la méchanceté, la causticité, la misanthropie. Germaine Reuver est une épouse infernale et on se demande pourquoi Simon ne s’en est pas débarrassé plus tôt. Guitry enchaînera ensuite avec ses pâtisseries historiques, nous contant successivement Versailles et Paris. Mais ici, il nous réjouit pleinement.
22.05 : Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry (1939), Classic
Passé en décembre 2017, et quitte à faire un hommage à Guitry, la chaîne aurait pu chercher quelque chose d’un peu moins vu, type Bonne chance ! ou Le Roman d’un tricheur. Mais retrouver toute la clique des vieux beaux, André Lefaur, Saturnin Fabre, Max Dearly, Victor Boucher, ne peut pas faire de mal.
01.15 : L’Aimant de Charles Frend (1950), TCM
Encore un Frend rare, jamais repris depuis sa sortie en 1952. Acteurs inconnus - Stephen Murray, Kay Walsh, William Fox -, scénariste qui ne nous évoque rien - T.E.B. Clarke. Découverte assurée.