©Tony Peters
Humeurs de Lucien Logette
20.35 : Les Poupées de Stuart Gordon (1986), Sundance TV
Délectable petit film d’épouvante, réalisé avec quelques bouts de ficelle, en l’occurrence des chiffons qui habillent des poupées diaboliques. Excepté Re-Animator (1985) et Aux portes de l’au-delà (1986), on ne connaît rien de la vingtaine de films réalisés par ce Gordon. S’ils sont de ce niveau (il a adapté Poe : Le Puits et le pendule, Le Chat noir), on le regrette.
20.40 : La Fiancée de Frankenstein de James Whale (1935), OCS Géants
Inédit et on se demande bien pourquoi, car c’est un pur chef-d’œuvre. La séquence d’ouverture, avec Byron, Shelley et Mary Shelley discutant de leurs exercices d’écriture, est une jolie entrée en matière. Ensuite, on repart de zéro : le Monstre a échappé à l’incendie en 1932, le Dr. Frankenstein lui fabrique une compagne qui ne le trouve pas à son goût, etc. Tout cela se terminera bien mal. La construction de la fiancée et son réveil - et la chevelure électrique de Elsa Lanchester (cf. p. 76 du dernier n° de Jeune Cinéma) - sont mémorables.
20.45 : Le Grand Appartement de Pascal Thomas (2006), Premier
L’avantage du film est d’être le seul inédit de la soirée sur le bouquet Ciné+. En outre, il change un peu de la thématique habituelle du cinéaste - enfin, celle d’avant qu’il ne découvre les charmes d’Agatha Christie et se spécialise dans les enquêtes pour retraités. Le scénario est basé sur des faits réels, comme on ne disait pas encore à l’époque - faits survenus à Thomas lui-même, qui occupait avec une joyeuse compagnie, et pour presque rien, un appartement parisien gigantesque que sa propriétaire tentait de récupérer. Ici, la joyeuse bande en question, autour de Pierre Arditi : Mathieu Amalric, Laeticia Casta, Noémie Lvovsky et quelques autres.
20.45 : Jack le magnifique de Peter Bogdanovich (1978), Classic
L’auteur est à l’honneur cette semaine à Lyon, au Festival Lumière. Déjà passé le 11 novembre 2017, mais à une heure tardive pour ceux qui avaient défilé le matin. C’est assurément ce que Bogdanovich a fait de meilleur, après The Last Picture Show, pas référentiel ni chichiteux. Et le titre est juste : Ben Gazzara est magnifique.
22.25 : Violent Cop de Takeshi Kitano (1989), OCS City
On avait presque oublié combien les débuts de Kitano étaient impressionnants, violence et sérénité mêlées, et ce, dès son premier film. Un premier que l’on a découvert plus tard, en 1998, après Sonatine et Hana-Bi, mais qui n’a fait que confirmer le talent du cinéaste - qui s’est pas mal enlisé depuis, au point que ses derniers films ne sont pas sortis ici.
20.40 : Fahrenheit 451 de Ramin Bahrani (2018), OCS Max
Comme il s’agit d’un téléfilm, on ne le verra pas ailleurs (et peu de critiques l’ont vu à Cannes, où il était présenté cette année). C’est dommage, car il efface sans peine le souvenir faiblard de la version de Truffaut. Bahrani transpose l’action du roman de Bradbury de nos jours, avec des solutions adaptées : le mutant à la mémoire absolue qui a absorbé tous les livres du monde les a transférés sur une clé USB qu’il réussit à faire sortir des USA… Michael Shannon est grandiose, comme d’habitude.
20.40 : Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaron (2005), OCS City
Chacun a vu ce superbe film post-Apocalypse. C’est juste pour annoncer que Roma, dernier film de l’auteur, Lion d’or à Venise 2018, passe demain en avant-première au Festival Lumière et qu’on est fort content de le voir.
20.45 : Deux frères de Jean-Jacques Annaud (2004), Émotion
On ne sait trop que penser de Annaud. Sur le papier, ses sujets ne nous passionnent pas. Mais trois plans suffisent à nous embringuer ; il y a chez lui un sens de l’espace, du paysage, de la beauté du monde qui nous bluffe, qu’il nous balade au Tibet, au Viêt-nam, au Qatar ou dans les Dolomites. Et il aime et sait filmer les grosses bestioles, ours ou tigres, comme ici. Alors…
20.45 : Alice n’est plus ici de Martin Scorsese (1974), Club
Soirée Scorsese. Note du 22 juillet 2017 : "Scorsese n’était pas encore un auteur reconnu et célébré, figé dans la conformité à sa marque de fabrique. Quand on revoit aujourd’hui Bertha Boxcar ou Mean Streets, on se rend compte du chemin parcouru. Ellen Burstyn, dans le rôle titre, est extraordinaire - on comprend pourquoi Resnais l’a prise pour Providence." Ce n’est pas la vision de Silence (2017) qui nous fera changer d’avis : Scorsese a surtout un grand passé.
20.45 : Mikey et Nicky d’Elaine May (1976), Classic
On redécouvre toutes les femmes cinéastes répertoriées, mais Elaine May semble ne pas avoir encore profité de la chose. Il est vrai qu’elle n’a que peu de titres à son actif et que son ultime, Ishtar (1987), fut une telle catastrophe industrielle (pas vraiment méritée d’ailleurs, car Dustin Hoffman, Warren Beatty et Isabelle Adjani se donnaient du mal), qu’elle fut renvoyée aux oubliettes. Le Brise-cœur (1972) était un très joli film (refait par les Farrelly) et celui de ce soir, inédit depuis le 29 décembre 2014, vaut d’être (re)vu : John Cassavetes et Peter Falk sont à leur sommet, aussi bons que dans les films de John.
22.35 : Taxi Driver de Martin Scorsese (1975), Club
Pour mémoire.
00.20 : Accord final de Ignacy Rosenkranz & Douglas Sirk (1938), France 3
Qui était ce Rosenkranz (d’ailleurs indiqué I.R. Bay au générique) ? Un prête-nom ? Mais pourquoi Sirk n’était-il crédité à l’époque que comme superviseur ? Bay aurait-il tourné la version suisse (Schlussakkord) et Sirk la française ? Le scénario était signé de ce mystérieux Max Kolpe, devenu Max Colpet sous le nazisme, et sur lequel il faudrait se pencher un jour (Andrée Tournès avait commencé les travaux). En tout cas, c’est un film bien français, avec un wagon d’acteurs du temps (Jules Berry, Georges Rigaud, Gaston Modot, Alerme, Aimos, etc.) qui justifie largement une vision. Si c’est un film de Bay, c’est un bon film. Si c’est un film de Sirk, le souvenir qu’on en a ne le met pas au niveau de Paramatta ou de La Habanera, qui le précèdent tout juste.
20.40 : Je retourne chez maman de George Cukor (1952), OCS Géants
Associer Judy Holliday et Aldo Ray, il faut être Cukor pour que la mécanique fonctionne. Fonctionne-t-elle vraiment ? Oui. Certes moins bien que dans la série Spencer Tracy-Katharine Hepburn, mais c’est à cause des acteurs. Nonobstant, le film est devenu rare.
20.45 : Notons sur le bouquet Ciné+, la soirée des sequels : Insaississables 2 et Star Trek 14 sur Premier et Conjuring 2 et (REC) 3 sur Frisson. No comment.
20.45 : Personal Shopper d’Olivier Assayas (2016), Club
Assayas avait fait disparaître Kristen Stewart à la moitié de Sils Maria. Cette fois-ci, il la garde jusqu’au bout, sans la quitter du regard : pas un plan dont elle ne soit le centre. C’est l’intérêt du film, parfaitement behaviouriste : elle court, prend des commandes, achète pour la star qui l’emploie dans un tourbillon constant qu’elle maîtrise, sauf quand le frère décédé ne répond pas à ses appels de médium. Un cran tout de même en-dessous de Sils Maria, un cran au-dessus de Doubles vies, le dernier Assayas vu.
20.45 : L’Espionne des Ardennes de Byron Haskin (1961), Classic
Il est rare que la chaîne nous offre ainsi des séries B en début de soirée, profitons-en. Haskin est un réalisateur tous terrains, westerns, science-fiction, polars, tous exécutés avec attention. Il n’avait pas encore, sauf erreur, tâté de l’espionnage. L’espionne, c’est Tina Louise, qu’on aime bien et qu’on n’imaginait pas capable d’autant de vilenies. Le héros, c’est Howard Keel, qui, pour une fois, ne chante pas, ouf. Dans les petits rôles, un jeune : Burt Reynolds, dans une de ses premières apparitions.
20.45 : Breakdown de Jonathan Mostow (1997), TCM
Dernier passage : 3 février 2015. Thriller bien ficelé, sur le modèle de Frantic de Polanski : une femme disparaît inexplicablement et l’époux la recherche. La fin heureuse est assurée, mais on tremble tout du long.
21.30 : Joint Security Area de Park Chan-wook (2000), OCS Choc
Passé une seule fois depuis des années, et ce récemment (5 février 2018). Mais cette deuxième partie de soirée étant assez lugubre sur OCS - Valérian et la cité des Mille planètes de Luc Besson (2017) sur Max ou Cléopâtre de Mankiewicz (1963) sur Géants, qui passe tous les trois soirs -, on peut revoir avec plaisir ce film des débuts de l’auteur, avant qu’il ne soit devenu ce qu’il est.
00.10 : L’Indomptée de Caroline Deruas (2016), Club
Le film passe d’habitude en pleine nuit, pour les insomniaques. Ce soir, il est dans un créneau plus visible. Tout sur la Villa Médicis, avec Clotilde Hesme en tête d’affiche.
20.40 : Enemy de Wolfgang Petersen (1985), OCS Géants
Pas vu depuis longtemps, mais c’est soirée séries sur le reste du bouquet. Honnêtement, après trois décennies, on ne se souvient plus très bien du détail, sinon que deux participants se retrouvaient sur une planète lointaine, sorte de Duel dans le Pacifique en version SF. Dennis Quaid y était remarquable, comme d’habitude.
20.45 : Planétarium de Rebecca Zlotowski (2016), Émotion
On attendait beaucoup de l’auteure, après Grand Central. Trop, peut-être. Elle semble s’être un peu pris les pieds dans un scénario pas très crédible (signé pourtant Robin Campillo), avec ses deux sœurs médiums, dans les années 30. On saisit les intentions, mais on se perd en route, comme le public : 80 000 entrées, malgré Natalie Portman et Lily-Rose Depp, ce n’est pas lourd. Le film demande néanmoins une nouvelle vision.
20.45 : La vie est un miracle d’Emir Kusturica (2004), Club
Comme certains aiment Kusturica, on ne va pas les mécontenter. Et d’ailleurs, ce n’est pas le pire.
20.45 : Le Convoi maudit de Roy Rowland (1950), Classic
Après Byron Haskin, Roy Rowland ! Décidément, la chaîne soigne les nostalgiques des petits-maîtres des années 50. Le réalisateur n’a pas spécialement brillé dans le western (ici, Joel McCrea et Arlene Dahl, ce qui n’est cependant pas rien), plutôt dans le noir (Rogue Cop, 1954) et dans le musical, avec Viva Las Vegas (1956, avec Cyd Charisse, oui, elle-même) et surtout Les 5000 Doigts du Dr. T. (1952), son chef-d’œuvre.
23.15 : Corps et âmes d’Ildiko Enyedi (2017), Club
Les films de la cinéaste hongroise sont bien peu nombreux et deux seulement ont eu droit à une sortie (il fallait suivre les festivals étrangers pour voir les autres) : Mon XXe siècle, Caméra d’or 1988, récemment réédité et ce dernier, Ours d’or à Berlin. Présence obligatoire.
23.20 : Plonger de Mélanie Laurent (2017), OCS Max
On le note, mais ce n’est pas encore ce titre-là qui nous convaincra que le talent de la réalisatrice est à la hauteur de celui de l’actrice (pas plus que son récent Galveston).
23.55 : Natalia de Bernard Cohn (1988), Classic
Le seul long métrage de fiction réalisé par cet ancien critique de Positif n’a pas eu la chance de connaître une distribution correcte, malgré ses acteurs (Pierre Arditi, Philippine Leroy-Beaulieu, Gérard Blain, Dominique Blanc). Le sujet était neuf - une actrice juive, qui travaille sous l’Occupation avec de faux papiers, est arrêtée et déportée et est incapable de reprendre son métier à son retour - mais pas encore au goût du jour : on y évoque la Continental, on y voit un comité d’épuration, le film était trop en avance. Dommage que la chaîne s’obstine à le programmer régulièrement autour de minuit.
20.35 : Operator de Logan Kibens (2016), Sundance TV
Pas vu, car inédit en salle. Le film, le seul pour l’instant de la réalisatrice, est accompagné d’une réputation solide. On ne demande qu’à la confirmer.
20.45 : Alliés de Robert Zemeckis (2016), Premier
C’est de l’inédit, mais pas vraiment du neuf, côté inspiration : 1942, Casablanca, des espions, des résistants, ça rappelle forcément quelque chose. Zemeckis, qui n’est pas un manchot, joue le jeu de la reconstitution, sans second degré, comme pour retrouver une innocence hollywoodienne perdue. Comme il y a Brad Pitt et Marion Cotillard, on ne s’ennuie pas, mais la sensation de déjà-vécu est prégnante.
20.45 : Simon et Théodore de Mikael Buch (2017), Club
Encore un jeune cinéaste (second film) à découvrir. C’est un peu étriqué, côté narration et mise en place, mais tout plein d’acteurs sympathiques, Félix Moati, Mélanie Bernier, Philippe Rebbot. Place aux jeunes.
20.45 : Le Procès d’Orson Welles (1963), Classic
Apparemment inédit sur le câble. L’événement de cette année-là - Welles avait profité de la gare d’Orsay, alors vide, pour le tournage. Est-ce vraiment l’univers de Kafka ? Non et oui. Non pour l’aspect visuel, le cinéaste ayant joué sur le baroque et l’incongru (alors que l’écriture du romancier est plate, se refusant à l’effet). Oui pour l’inquiétude générale et la sensation d’absurdité grandiose. De toutes façons, c’est du Welles, et le dernier film où il a eu les moyens de s’exprimer pleinement.
22.35 : L’Été de Kikujiro de Takeshi Kitano (1999), OCS City
Note du 26 août 2017 : "Nouvelle sortie en salle, réédition en DVD, passage sur le câble, Kitano revient dans l’actualité - mais l’ancien Kitano, dont l’image a bien pâli depuis ses derniers films : après un premier Outrage, fort décevant, le second volet n’a été proposé qu’en VOD. On attend le prochain film pour vérifier s’il faut parler du cinéaste au passé. En attendant, cette histoire d’un enfant qui entraîne un yakuza fatigué à la recherche de sa mère conserve toutes les qualités de la première partie de la filmographie de l’auteur."
23.50 : Minne, l’ingénue libertine de Jacqueline Audry (1950), Classic
La chaîne relègue à des heures tardives les "petits" films intéressants qu’elle programme. Natalia hier, Minne aujourd’hui. Audry, unique réalisatrice française de ces années-là, était considérée, avec une légère commisération, comme bonne pour adapter la littérature féminine - les quelques romans de Colette, celui d’Olivia. Du cinéma pour dames. En réalité, ses films, revus, dévoilent une vision pas du tout convenue sous les apparences. Olivia est très audacieux, Chéri ou celui-ci tout à fait pertinent dans la traduction de l’univers de la romancière, qui n’avait rien de douceâtre. Et Danièle Delorme est parfaite.
20.40 : Passage interdit de Hugo Fregonese (1952), Paramount Channel
Toujours les petits-maîtres des années 50, mais parmi les westerns de Fregonese, on aurait préféré revoir Quand les tambours s’arrêteront (1951) ou Le Souffle sauvage (1953), autrement mieux charpentés. Ne nous plaignons pas, le film ne passe jamais. Et il y a Joseph Cotten, quoique toujours aussi guindé, et Shelley Winters, alors dans sa meilleure phase.
20.40 : One Day Since Yesterday de Bill Teck (2014), OCS Géants
Soirée en hommage à Bogdanovich (en ce moment au Festival Lumière). Doc pas vu (mais il passe justement le lendemain à Lyon).
20.45 : Les Babas cool de François Leterrier (1981), Famiz
Ayant épuisé tous les inédits les soirées précédentes, le bouquet Ciné+ se met en roue libre, en repassant des plats déjà proposés il y a peu (The Informant !, La Fille de Brest, Aviator, Un secret, L’Économie du couple) et un autre un peu plus lointain (Au hasard, Balthazar), pas passé depuis janvier 2016, mais on a fait le plein de Bresson récemment. Pourquoi Leterrier ? Parce que dans une filmographie en dents de scie, il a signé deux très grands films, Un roi sans divertissement (1963) et Projection privée (1973). Ce qui fait qu’on lui pardonne ses autres errements. Celui-ci est d’ailleurs intéressant (il s’intitulait à l’époque Quand tu seras débloqué, fais-moi signe !) car c’est un pur produit de la vogue du café-théâtre, avec des comédiens issus de différentes troupes, Café de la Gare, La Veuve Pichard ou Splendid. D’où une palanquée d’acteurs qui ont fait leur trou depuis, Martin Lamotte, Marie-Anne Chazel, Anémone, Christian Clavier, Charlotte de Turkhiem, Catherine Frot. Historique.
22.25 : La Dernière Séance de Peter Bogdanovich (1971), OCS Géants
Le deuxième et sans doute le meilleur film de l’auteur - et un des meilleurs films à reconstituer les années 50, l’ennui des petites villes US, la tristesse des relations. C’est ici que l’on a découvert James Bridges, Timothy Bottoms et Cybill Shepherd.
22.40 : V pour Vendetta de James McTeigue (2006), TCM
Historique également, car, outre les qualités propres du film (déjà présentes dans la BD d’origine) - recréation d’un univers de SF crédible, thématiques multiples (oppression, terrorisme, identité, etc.) -, le masque porté par le justicier (Hugo Weaving) est devenu célèbre lorsque les Anonymous ont décidé de l’enfiler à leur tour.
20.35 : Blue Valentine de Derek Cianfrance (2010), Sundance TV
Pas passé depuis le 4 juin 2015. En 2010, Ryan Gosling n’était pas encore une star mondiale et Michelle Williams non plus. Grand numéro d’acteurs, un peu théâtral, mais efficace.
20.40 : Jane Fonda en Five Acts de Susan Lacy (2018), OCS Géants
Premier film de l’hommage à Jane Fonda du jour, en liaison avec le Festival Lumière. Pas vu - mais il passe à Lyon le mardi 16 octobre 2018. On en saura plus.
20.45 : Snowden d’Oliver Stone (2016), Premier
La propension de Stone a portraiturer des personnages historiques est étonnante. Ayant épuisé les figures anciennes disponibles, Kennedy, Jim Morisson, Nixon, Alexandre, Castro, Poutine, il se tourne vers les jeunes. Il aurait pu choisir pire, car la sympathie qu’il éprouve pour le premier lanceur d’alerte est communicative. Tout le reste du programme Ciné+ de ce soir est à pleurer.
22.50 : Senna d’Asif Kapadia (2010), Frisson
Drôle de chaîne pour ce très bon doc sur le pilote automobile - sauf si l’on admet que la caméra embarquée dans la McLaren offre une vision terrifiante. Kapadia est un excellent documentariste (cf. son film sur Amy Winehouse) et, si l’on est un peu concerné par les sports mécaniques, on appréciera.
22.50 : Barbarella de Roger Vadim (1968), OCS Géants
Le film est déjà passé sur le câble, en 2014 et en 2016, donc ce n’est plus une découverte. L’arrivée de la BD, publiée par Eric Losfeld en 1964, avait fait sensation, au point d’être interdite par la censure (qui avait fait de Losfeld sa victime favorite). Il fallut donc trois ans et la levée de l’interdiction pour que Vadim puisse l’adapter. Monument kitsch à cette date, c’est devenu aujourd’hui une pièce de musée qui exprime bien son époque, celle d’avant le X. Jane Fonda était tout à fait dans la peau du rôle.
00.30 : Pieds nus dans le parc de Gene Saks (1967), OCS Géants
Adaptation de la pièce de Neil Simon. Cinquante ans après, les détails nous échappent, mais pas le souvenir du couple formé par Fonda et Redford, aussi réussi que celui de Redford et Nathalie Wood dans Propriété interdite l’année précédente. Le film est rare et ne passe pas au Festival Lumière.