Gilets jaunes 19e à Denfert
Pour le plaisir des amateurs en ligne 47
publié le samedi 23 mars 2019

Jours tranquilles à Denfert
Jeune Cinéma en ligne directe


 


Après les ronds-points des régions et les beaux quartiers de Paris (quelle bonne idée historique !), les Gilets jaunes ont découvert d’autres espaces où donner de la voix.
À Paris, à Denfert, la panique parisienne, très loin des Champs, était très étrange, ce 22 décembre 2018, 6e édition.

Leur première fois à Denfert, c’était juste un passage de manif, le samedi 2 mars 2019, 16e édition, assez tranquille. Il y avait des panneaux Che Guevara, des drapeaux rouges, la routine, devant la banque barricadée.


 

Fait qui semblait nouveau : la Corse et la Bretagne en cheville.


 

C’était les flics qui, semblant protéger les vieilles dames, puis s’engouffrant dans une étroite rue adjacente comme dans une nasse, bouchonnant devant des huîtres qui n’en pouvaient mais, devaient avoir des décharges d’adrénaline.


 


 


 

Ce samedi 23 mars 2019, 19e édition, Denfert est un de leurs points de départ, un parcours déclaré, jusqu’au Jardin du Sacré-Cœur (drôle d’idée, le Sacré-Cœur, comme objectif, ce symbole versaillais maudit anti-communard). Départ 13h00 : "Gilets jaunes pacifiques".


 

La dame à la longue chevelure soigneusement bouclée, qu’elle fait valser autour de son visage chaque fois qu’elle prend la parole, a promis d’être "sans merci avec les casseurs". Depuis le samedi 17 novembre 2018, 1ère édition, faut dire qu’il y a eu des dégâts.
Matériels (mal nécessaire) et humains (mal peu évitable), sans compter les divers fusibles qui ont sauté. Faut dire aussi, qu’on abîme les plâtreries de l’Arc de triomphe, c’est limite, mais abîmer le Fouquet’s, c’est pas tolérable.
Donc, ce samedi, nouveau dispositif, très encadré, Champs Él interdits aux manifestants (et boudés par les clients) avec des milliers de contrôles préventifs, "Sentinelle" et LBD, tout ça.

Apparemment, à Denfert, le lion ne tremble pas, la panique n’est plus de mise, et aucun commerce n’est fermé. On peut faire son loto, la Société générale est ouverte, on peut se faire faire les ongles, le rouge et le jaune sont très tendance. Enfin, sauf le Crédit lyonnais, qui a peut-être plus à se reprocher.


 


 


 


 

La Ville se méfie quand même, plus prudent de fermer les jardins contre les vents forts et les rats.


 

Et les visiteurs des catacombes, pas briefés, sont tombés sur un os : aujourd’hui, elles sont fermées depuis le matin pour ne rouvrir qu’à 14h00. On sait jamais, des fois que les GJ, avant le départ, inscrivent dans leurs revendications d’aller visiter la crypte gratis (Aparté : 13, 00€, si on accepte de faire la queue parfois trois quart d’heure, ou 29, 00€ pour un coupe file via Internet, ça fait cher en famille).


 

Où sont les flics ?
Deci, delà, assez loin en tout cas, boulevard Raspail, avenue du Général Leclerc, pas affolés.


 


 

À l’arrêt du 68 aussi, différents, ça doit être eux, les "Brav" (brigades de répression de l’action violente).


 

Au métro, un superbe Big Brother est apparu, les mille visages les mille regards de la démocratie. Juste à côté des excuses aux enfants d’un repenti des générations précédentes (un urbain anonyme à côté d’un pilier Art nouveau de Guimard, qui n’y est pour rien).


 


 

En attendant le départ, la Corse et la Bretagne font affaire dans un bistrot.
Le samedi de la panique, le 22 décembre 2018, 6e édition, le dit bistrot avait fermé pour la 1ère fois depuis des décennies.


 


 

Vers midi, à Denfert, ça a commencé à s’animer.
Les signes de solidarité se sont multipliés, le métro, la boîte aux lettres, les panneaux de signalisation, la femme en foulard, jusqu’aux crocus qui n’étaient pas obligés d’être jaunes.


 


 


 


 

Les slogans et les mots aussi sont apparus, écrits et oraux.


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

Pas toujours percutants, eh oui, ça s’apprend, la fabrication de slogans, sur le tas en général, faut de la bouteille en plus de l’inspiration.


 


 

Le Lion s’est mis sur son 31 et s’est fait accueillant, comme toujours.


 


 


 


 


 

On n’y a pas oublié ceux de Gaza, pauvres parmi les pauvres.


 


 


 

Il y a eu des collusions de toutes sortes, l’infirmière et des flics.
Et toujours les Bretons et les Corses.


 


 

Le Front social était là, qui considère que "l’humanité n’est pas rentable" - elle devrait pas l’être, mais ses 99% le sont, vachement rentables pour ses 1%.
Il propose de nouvelles chansons, qui doivent encore acquérir de la patine, avant de courir les rues comme toute chanson bien née.


 

Et il y a eu, enfin, comme toujours, les échos improbables du hasard objectif : L’art et l’utopie rouge au Grand Palais, ou le film de Alvaro Brechner, Compañeros, qui va sortir la semaine prochaine.


 


 


 


 

Ambiance de manif normale comme la place en a tant connues.
Pas le moindre "casseur" infiltré, bien qu’on ait aperçu des capuches et des sacs à dos.
Il est vrai que c’était un départ, pas une arrivée.
Jamais remarqué qu’il y avait encore tant de pavés sur la place Denfert.

Jeune Cinéma en ligne directe
Samedi 23 mars 2019



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