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Semaine télé du 14 au 20 septembre 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 14 septembre 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

A.K. de Chris Marker (1985)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 14 septembre 2019

 

20.40 : Coffy, la panthère noire de Harlem de Jack Hill (1974), OCS Géants
Cf. note du 3 juin 2017.

20.50 : Doctor Dolittle de Betty Thomas (1998), Famiz
À défaut de l’original, signé Richard Fleischer (1967), pas revu depuis bien longtemps, on peut se contenter de cette version. Les animaux continuent à parler, mais le chirurgien Eddie Murphy, malgré son abattage, nous inspire moins que le vétérinaire Rex Harrison. Mais le succès du remake fut tel qu’on en est à Dr. Dolittle n° 5. Doit-on s’en réjouir ?

20.50 : Boire et déboires de Blake Edwards (1987), Club
Cf. note du 7 juillet 2018.

20. 50 : Le Bateau sur l’herbe de Gérard Brach (1971), Classic
Seul passage, le 20 juin 2015, à 23.00. C’est donc quasiment un inédit. Bien oublié, Brach - mais fut-il jamais vraiment connu, sinon des lecteurs de générique ? Ses deux réalisations, La Maison (1970) et ce film, furent des flops, qui lui interdirent toute poursuite dans le métier et il retourna à l’écriture de scénarios, comme il avait commencé. Scénarios pour le gratin - Polanski, Antonioni, Ferreri, Blier, Annaud, Iosseliani, Risi, Konchalovsky : qui fit mieux ?

20.50 : Forever Young de Steve Miner (1992), TCM
Mel Gibson, réveillé après 50 ans de congélation, part à la recherche de son amour ancien (Jamie Lee Curtis) ? Ce pourrait être ridicule, ça ne l’est pas - à condition d’accepter de jouer le jeu. Le titre n’a rien à voir avec la chanson de Dylan (1975), pas plus que les six autres films homonymes (entre 1983 et 2018), les sept albums musicaux (entre 1975 et 2018) ni les sept chansons qui ont suivi celle de Bob, entre 1977 et 2009…

22.15 : Commis d’office de Hannelore Cayre (2008), Premier
Dernier passage : 9 août 2015. Seule tentative dans le long de cette court-métragiste, devenue depuis romancière de polars pas mal réussis. Dans ce film, que des acteurs que l’on aime, Roschdy Zem, Jean-Philippe Ecoffey, Mathias Mlekuz, Sophie Guillemin et Jean-Pierre Martins.

 

Dimanche 15 septembre 2019

 

20.50 : À la rencontre de Forrester de Gus Van Sant (2000), Club
Bizarre Van Sant, capable en quatre ans de tourner un non-film, le remake plan par plan de Psychose (1998), un film expérimental étonnant, Gerry (2002), et entre les deux, cette variation hyper classique sur l’amitié entre un vieil écrivain solitaire et un jeune sportif noir du quartier. Pas de surprise dans le déroulement, mais Sean Connery, de plus en plus magnifique au fil des ans, mène la danse ; et c’est ici que l’on a découvert Rob Brown, le jeune trompettiste éblouissant de la série Treme.

20.50 : Le Violent de Nicholas Ray (1949), Classic
Cf. note du 22 mai 2017.

22.10 : Labyrinthe de Jim Henson (1986), OCS Géants
Henson n’a pas seulement été le créateur de Kermit the Frog et du Muppet Show, mais il a réalisé deux films pour grand écran, Dark Crystal (1982, co Frank Oz) et ce Labyrinthe, dans lequel son travail avec les acteurs (David Bowie, Jennifer Connolly) est aussi intéressant qu’avec ses marionnettes. L’œuvre est trop rare pour être ratée ce soir.

22.20 : Des filles disparaissent de Douglas Sirk (1947), Classic
Dans les années 40, Sirk ne tournait pas encore les mélos qui l’ont rendu célèbre, mais pratiquait le multi genres, films d’époque, noirs, musicaux, sans états d’âme. Les trois films qu’il a faits avec George Sanders sont remarquables, tant L’Aveu (1944), d’après Tchekhov, que A Scandal in Paris (1946) d’après les Mémoires de Vidocq, un bijou. Ici, Sanders dans les brumes londoniennes au temps de Jack l’Éventreur, avec une Lucille Ball pas encore usée par quinze années de télévision. Le scénario est dû à Leonard Rosten, auteur de L’Impasse tragique d’Hathaway et des Conspirateurs de Negulesco.

23.00 : Invasion de Kiyoshi Kurosawa (2018), Club
KK ne cesse pas de nous surprendre. Même si on peut la trouver un peu longue (135 mn tout de même), sa variation sur le thème increvable des Body Snatchers est réussie. L’inquiétude naît progressivement et on finit par voir des extraterrestres infiltrés partout.

 

Lundi 16 septembre 2019

 

20.40 : Tolstoï, le dernier automne de Michael Hoffman (2009), OCS Max
Pas vu. Mais ce qu’on connaît de Hoffman - Soapdish (1991, Le Songe d’une nuit d’été (1999), Gambit (2012) - est suffisamment intéressant pour qu’on ait envie de regarder. D’autant que Christopher Plummer, en maître-écrivain, et Helen Mirren, en femme dudit, devraient assurer un spectacle de choix.

20.50 : Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos (2017), Club
Lanthimos est le réalisateur-type "de festival". En dix ans, depuis Canine (2009), il est parvenu à s’imposer comme un cinéaste obligatoire dans la sélection de tout festival haut de gamme. Non que The Lobster (2015) ni ce Killing of the Sacred Deer ne manquent d’intérêt visuel, mais on y sent comme une prétention au sérieux et à l’insolite volontaire pas mal gênante. Mais beaucoup de spectateurs le supportent et même aiment ça, alors.

20.50 : La Bataille du rail de René Clément (1946), Classic
À force de le voir à la télévision dans les années 60 et 70, à chaque célébration de la Libération, on avait fini par oublier la puissance du film de Clément, tourné avec les moyens du bord du moment, et avec des cheminots qui, pour la plupart, rejouaient le rôle qu’ils avaient tenu l’année précédente. Cette version restaurée est une splendeur.

22.10 : René Clément, témoin et poète d’Alain Ferrari (2013), Classic
Pas vu. On peut considérer que si le témoignage lui a toujours semblé important, la poésie n’était pas vraiment la spécialité de Clément (même si une véritable poésie urbaine se dégageait des ruines de Gênes dans Au-delà des grilles). La "poésie" de La Belle et la Bête était due à Cocteau, d’où sa faiblesse. Rien de ce qu’il a réalisé, jusqu’à ses tout derniers films, n’est indifférent, et Monsieur Ripois est un chef-d’œuvre en avance sur son temps.

23.45 : Gribouille de Marc Allégret (1937), France 5
Allégret avait l’œil pour repérer les futures vedettes (c’est le titre de son film de 1954). Michèle Morgan avait déjà fait un peu de figuration, mais c’est ici qu’elle tint son premier vrai rôle, déjà très ambigu (c’est lorsque son personnage ne correspondait pas à son visage qu’elle était la meilleure). Allégret fut si satisfait qu’il la reprit immédiatement pour tourner Orage, non plus avec Raimu mais avec Charles Boyer, et toujours sur un scénario de Marcel Achard. Outre la tribu habituelle des seconds rôles de l’époque (Carette, Andrex, Gilbert Gil, Baumer, Carton), on dénichera dans les coins Bernard Blier, René Génin et Paul Demange.

 

Mardi 17 septembre 2019

 

20.40 : Le Fidèle de Michaël R. Roskam (2017), OCS Choc
Roskam n’avait eu droit sur le câble qu’à quelques projections de l’excellent Bullhead (2011). Si son dernier film n’atteint pas le même étonnant niveau, il est dans la continuité. On a un peu de mal, toujours, à accepter Adèle Exarchopoulos (surtout en pilote de F1), mais Matthias Schoenaerts fait tout passer.

20.50 : Blanche-Neige et le chasseur de Rupert Sanders (2012), Premier
Comment échapper à Disney - et même, un peu, aux frères Grimm ? En accentuant les personnages et en déplaçant le point de vue, comme le titre l’indique. C’est plus ambitieux que totalement réussi, mais Kristen Stewart en héroïne et Charlize Theron en Reine maléfique, ça vaut le voyage.

20.50 : Numéro une de Tonie Marshall (2017), Émotion
Au fil des ans, la cinéaste n’a rien perdu de sa combativité, qui faisait le charme de Pas très catholique ou de Enfants de salaud. Cette fois-ci, un sujet dans l’air du temps et qui va l’être encore plus : l’accession d’une femme à l’échelon suprême du pouvoir dans une entreprise haut de gamme. Honnêtement, on s’en fiche un peu : si la recherche de la parité est d’être une requine aussi affamée que les requins dans l’univers impitoyable du CAC 40, on refuse d’éprouver quelque sympathie que ce soit pour la démarche. Mais les numéros d’Emmanuelle Devos, Suzanne Clément, Sami Frey, Richard Berry, etc,, rend la potion moins indifférente.

20.50 : La Peine du talion de Henry Levin (1948), Classic
Un seul passage, le 6 octobre 2015. Mais on ne l’a pas tout à fait oublié, grâce à l’interprétation de Glenn Ford, en juge implacable, et William Holden, en shérif sympathique. Un héros de western qui devient fou, c’est suffisamment rare pour être relevé.

22.25 : Rafiki de Wanuri Kahlu (2018), Club
Deux jeunes filles homosexuelles, c’est heureusement banal. Au Kénya, beaucoup moins. Et on peut imaginer les remous et l’opprobre qui les accompagnent (et le film lui-même, interdit dans son pays). Une des jolies surprises de Cannes 2018, section Un Certain Regard. Rafiki n’a déplacé que15 000 spectateurs lors de sa sortie, en septembre 2018. Il conviendrait qu’il y en ait un peu plus après ce passage.

22.50 : Maryland d’Alice Winocour (2015), OCS Choc
Deuxième partie de la soirée Matthias Schoenaerts.
Cf. note du 14 septembre 2017.

 

Mercredi 18 septembre 2019

 

20.40 : Edmond d’Alexis Michalik (2018), OCS Max
L’auteur a adapté sa propre pièce, donc pas de trahison. Bonne idée de contourner Cyrano en montrant les coulisses de l’écriture, et les incertitudes de Rostand avant son triomphe. Olivier Gourmet en Constant Coquelin-Cyrano, Lucie Boujenah en Jehanne d’Alcy-Roxane, ça marche. On imaginait moins Clémentine Célarié en Sarah Bernhardt, mais elle s’en tire bien, tout comme Alice de Lencquesaing en Rosemonde Gérard, même si on la voyait moins fragile d’aspect. La pièce et le film ont eu du succès, tant mieux.

20.40 : Fatima de Philippe Faucon (2015), OCS City
Cf. note du 11 septembre 2017.

20.50 : Le Sens de la fête d’Olivier Nakache & Éric Toledano (2017), Premier
Ce n’est pas parce qu’ils rassemblent les spectateurs par millions que le travail des duettistes serait à rejeter. On verra même avec leur prochain titre, Hors normes, quelle puissance ils peuvent développer lorsque le sujet choisi s’y prête. S’il s’agit ici d’une comédie, elle est précisément construite (échappant à la tentation de convaincre qu’il y avait dans Samba). Et la réunion de talents éprouvés - Bacri, Rouve, Lellouche, Macaigne, Lebghil, Azaïs d’un côté, Hélène Vincent, Suzanne Clément, Judith Chemla de l’autre - produit des étincelles.

20.50 : Aga de Milko Lazarov (2018), Club
Le quotidien de Nanouk le Iakoute et de sa femme Sedna, qui tanne et coud des peaux de renards dans leur yourte tandis qu’il va à la chasse. Ce n’est pas un documentaire (la preuve, le clin d’œil à Flaherty), mais une belle histoire d’amour solitaire dans la Sibérie du Nord. Grand prix au Festival du film romantique de Cabourg.

22.00 : Retour à Bollène de Saïd Hamich (2017), OCS City
Un premier film, sans vedettes, sur un sujet mince, le retour dans sa ville d’enfance de Nassim, diplômé et embourgeoisé, où il vient revoir sa famille restée au pays - un pays où l’extrême droite tient désormais le haut du pavé. Pas si simple, la confrontation avec le rétrécissement des perspectives et le basculement dans des positions identitaires. Le film est très court (67 mn), mais la vision porte.

22.25 : John Ford, l’homme qui inventa l’Amérique de Jean-Christophe Klotz (2018), TCM
Pas vu. On peut se méfier de tout ce qu’un tel titre laisse prévoir de mythologies et de clichés, le trop fameux Print the legend à la clé. Mais on regardera avec intérêt tout de même.

00.25 : Lacenaire de Francis Girod (1990), OCS Géants
Le fait de consacrer tout un film (et non plus d’en faire un personnage parmi d’autres comme dans Les Enfants du paradis) nous avait fait aimer la tentative de Girod (et Georges Conchon, scénariste). On est curieux de découvrir ce qu’il en reste, près de trente ans plus tard. Daniel Auteuil n’était peut-être pas le plus apte à faire oublier Marcel Herrand. On lui aurait voulu plus de panache, le détachement arrogant du criminel que Pierre-François affichait chez Carné. Mais qui ? Claude Rich ? Jacques Weber (ici en Arago) ?

 

Jeudi 19 septembre 2019

 

20.40 : Furie sur le Nouveau-Mexique de Christian Nyby (1965), Paramount Channel
Célèbre pour avoir signé The Thing (1951), le film que Hawks a sans doute réalisé, Nyby a plus et mieux tourné à la télé, dans de bonnes séries des belles années (Bonanza, Twilight Time, Rawhide). Mais bon, il y a ici Virginia Mayo et ça suffit pour donner envie de le revoir.

20.40 : À voix haute de Stéphane de Freitas & Ladj Ly (2016), OCS City
Doc sur la préparation du concours Eloquentia, lancé il y a quelques années par l’université Paris 8 de St-Denis, et qui réunit des étudiants qui doivent s’exprimer en public et devant un jury sous n’importe quelle forme oratoire. Le film suit les candidats durant leur préparation ; sur la durée, c’est fort intéressant. L’un des cosignataires, Ladj Ly, a depuis fait exploser les compteurs cannois, avec ses Misérables, qui a fait l’ouverture de nombre de festivals et qui va sortir bientôt.

20.50 : L’Homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock (1956), Classic
Passé il y a peu, mais à 23.50, ce que le film ne méritait pas, pour sa seule apparition depuis 2014.
Cf. note du 6 mai 2019.

 

Vendredi 20 septembre 2019

 

20.40 : Rendel de Jesse Haaja (2017), OCS Choc
Inconnu, sorti uniquement en DVD en avril 2018. Mais les films finlandais sont trop rares sous nos latitudes pour ne pas y jeter un œil, sait-on jamais ?

20.50 : Un été à Osage County de John Wells (2013), Émotion
Trois sœurs retrouvent leur mère à la mort de leur père. Chaudron familial, etc. On a l’impression d’avoir déjà vu ça x fois. Certes. Mais le couple des parents, c’est Sam Shepard et Meryl Streep. Les filles, ce sont Julia Roberts, Juliette Lewis et Julianne Nicholson. Et les comparses, Ewan McGregor, Benedict Cumberbatch, Chris Cooper… Comment résister ?

20.50 : Ponette de Jacques Doillon (1996), Club
Doillon était alors au sommet de sa forme et tournait à perdre haleine (huit titres entre 1990 et 1999) - il a depuis ralenti (sept entre 2001 et 2017). Le film a divisé, car touchant à l’intime - une fillette de 4 ans ne comprend pas la disparition de sa mère, morte dans un accident, et refuse les explications des adultes. Le spectateur se sentait de trop dans cette histoire. Victoire Thivisol, la gamine, décrocha le prix d’interprétation à la Mostra 96.

22.25 : Déjà mort d’Olivier Dahan (1997), OCS Choc
Premier film du futur oscarisé (pour La Môme), après un téléfilm Frères (pour la série de Pierre Chevalier, Tous les garçons et les filles). Jamais revu depuis sa sortie, le film nous avait paru alors un peu amateur et complaisant dans la description du milieu niçois de la production porno. L’intérêt, c’était d’y découvrir certains acteurs encore presque neufs, dont on sentait qu’ils n’allaient pas en rester là : Romain Duris, Benoît Magimel, Clément Sibony, Zoé Félix. Mais notre admiration pour Dahan demeure grande : il est le seul réalisateur à être parvenu (pour My Own Love Song, 2010) à extorquer une bande musicale entière à Bob Dylan. Chapeau !



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