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Semaine télé du 28 septembre au 4 octobre 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 28 septembre 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais (2019)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 28 septembre 2019

 

20.40 : Faubourg 36 de Christophe Barratier (2008), OCS Max
Simplement pour vérifier comment les bonnes intentions ne font pas les meilleurs films. Tout est calibré, ne manque pas une casquette d’ouvrier ni un pull tricoté maison ; chacun s’efforce de faire comme si on était vraiment au temps du Front populaire. Eh non, mieux vaut revoir Le Crime de M. Lange.

20.50 : Enfants de salaud de qui ? Club
Jolie confusion dans la présentation de notre hebdo TV : le film est annoncé comme étant signé Tonie Marshall (1996), avec pour interprète Michael Caine (figurant sur la photo), droit sorti du film de André De Toth (1968) portant le même titre. Que croire ? De toutes façons, l’un et l’autre sont intéressants dans leur genre respectif, la comédie grinçante, chez Marshall, le film de guerre non conventionnel, chez De Toth. La surprise du soir.

20.50 : La Longue Nuit de l’exorcisme de Lucio Fulci (1972), Classic
C’est une arnaque : le film est sorti tardivement en France (1978), affublé d’un titre bidon pour attirer les amateurs de L’Exorciste de Friedkin. En réalité, il s’agit d’un polar (en VO, Non se sevizia un paperino (On ne torture pas un canard), qui a bénéficié d’une édition DVD italienne absolument luxueuse) sur des meurtres d’enfants en Basilicate. Un des plus gros budgets parmi les 60 films du cinéaste - Florinda Bolkan, Barbara Bouchet, Tomas Milian, Georges Wilson, Irene Papas -, au résultat tout à fait plaisant. Il y a d’autres découvertes à faire chez Fulci, pour les amateurs du second rayon, tels L’Enfer des zombies (1979) ou La Maison près du cimetière (1981).

22.25 : La mort a pondu un œuf de Giulio Questi (1968), Classic
Quel virus déviant a touché les programmateurs de la chaîne pour nous offrir ainsi le même soir deux exemples de films de mauvais genre ? En tout cas, merci d’aérer un peu l’atmosphère patrimoniale de Classic. On ne connaît pas grand-chose de Questi, sinon ce film, ayant raté son western (mais est-il sorti ici ?) Tire encore si tu peux (1967) et son drame (mais est-il sorti ici, bis ?), Arcana (1972), avec Lucia Bosè. Ce soir, un polar pas désagréable, avec Trintignant et Lollobrigida, ce qui n’est pas rien.

22.50 : Noces de Stephan Streker (2017), OCS City
Une jeune Belgo-Pakistanaise, 18 ans, enceinte, se voit imposer par sa famille le mari qu’elle lui a choisi. Écartèlement entre deux modes de vie et de pensée = film à thèse ? Non, film juste, sans manichéisme, sans angélisme, sans moralisation, sans feeling-goodisme. L’actrice principale, Lina El Arabi, déjà vue à la télé (Kaboul Kitchen), est remarquable.

23.05 : Les Coulisses de l’exploit de John Sayles (1988), RCM
Inédit, comme nombre de films de l’auteur, qui n’a rien tourné depuis quelques années et c’est bien dommage, car il s’agit d’un des cinéastes indépendants les plus passionnants (cf Jeune Cinéma n° 289, mai 2004). La triche dans le base-ball des années 20, déjà, et la façon dont les joueurs de l’équipe des Black Sox de Chicago savaient s’organiser pour perdre. Même si on ne comprend que faiblement les règles du jeu, on marche.

 

Dimanche 29 septembre 2019

 

20.40 : La Bataille de Midway de Jack Smight (1976), OCS Géants
Seul film inédit de la soirée OCS. Après ses débuts en fanfare (Harper), Smight est devenu un (bon) fabricant de blockbusters, comme on ne les appelait pas encore alors, avec 747 en péril (1974) et ce film historique sur la bataille du Pacifique. On sait l’importance qu’eut Midway dans la poursuite de la guerre - John Ford avait filmé sur place un des grands morceaux de Why We Fight. Pas de surprise avec ce film, mais la farandole d’acteurs célèbres qui se succèdent est impressionnante : Charlton Heston, Henry Fonda, Glenn Ford, Robert Mitchum, James Coburn, Toshiro Mifune, Robert Wagner…

20.50 : L’Incroyable Équipe de Sebastian Grobler (2011), Famiz
Pas vu, mais c’est le seul film neuf de toute la soirée Ciné+. Au lu du pitch, ça sonne comme un cercle des footballeurs disparus, en Allemagne, au 19e siècle (wikipedia nous apprend que le premier club y fut fondé en 1887). Avec Daniel Brühl dans le rôle de l’éveilleur de vocations. Mieux que Robin Williams ? Pourquoi pas ?

 

Lundi 30 septembre 2019

 

20.40 : Soirée creuse, sur OCS, ça arrive. À moins de vouloir revoir pour la deux cent-dix-septième fois Pierrot le fou (OCS Géants). Mais les DVD, ça existe encore.

20.50 : Soirée à thématique obstinée, Frisson
Est-ce pour plaisanter ? La soirée présente successivement 28 jours plus tard de Danny Boyle (2002) et 28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo (2007). Il ne manque que Les 28 Jours de Clairette d’André Hugon (1933) et le tour des 28 de l’histoire du cinéma était fait. Par chance, les deux films choisis en valent la peine, la SF de Boyle et l’horreur de Fresnadillo, grâce à leurs acteurs, Brendan Gleeson et Cilian Murphy d’un côté, Robert Carlyle, Jeremy Renner et Idriss Elba de l’autre.

20.50 : Happy End de Michael Haneke (2017), Club
Le public attendait-il trop de Haneke après sa palme pour Amour ? Toujours est-il que le film fut un flop (85 000 spectateurs pour un casting qui rassemblait Huppert, Trintignant, Kassovitz, c’est peu). Haneke avait eu le mauvais goût de coller des situations dérangeantes (des migrants dans une réunion de famille, entre autres) comme il sait si bien le faire (Happy Games, Caché), alors qu’on le croyait fréquentable.

23.45 : Abus de confiance d’Henri Decoin (1937), France 5
Brion a gagné ! Est-ce dû à l’afflux de signatures sur la pétition de soutien ? En tout cas, son émission continue. Et la nouvelle est plaisante, autant que le film de ce soir, le premier de la trilogie célèbre, avec Retour à l’aube et Battement de cœur (en réalité, ce fut une heptalogie, puisque Decoin fit tourner sept fois Darrieux entre 1935 et 1941). Orpheline menacée de se prostituer, DD trouve une solution pour échapper au ruisseau. On voit que Pierre Wolff, le scénariste, n’avait pas été chercher autre chose que la convention qui régnait dans ses pièces depuis quarante ans. Mais Decoin et Jean Boyer adaptèrent ce mélo avec talent, et le film est une gâterie, DD papillonnant devant Charles Vanel et Valentine Tessier.

 

Mardi 1er octobre 2019

 

20.40 : Soirée russe sur OCS Choc
Comme on ne connaît aucun des deux films proposés, c’est forcément une soirée découverte ; on verra ensuite si cela valait le détour. D’abord un film de guerre, Le Neuvième Escadron (2005), premier film de Fiodor Bondartchouk (fils de Serge). Ce n’est plus la grande guerre patriotique, comme chez son père, mais la guerre en Afghanistan (c’est déjà très loin). Le second, The Duelist d’Alexei Mizguirev (2016) est un film historique, situé à St-Petersbourg en 1860. Deux facettes d’un cinéma dont on ne voit guère de traces sur nos écrans.

20.50 : Le vin se lève de Bruno Sauvard (2018°, Club
Pas vu. Mais un doc en première partie de soirée laisse entendre qu’il est de bon niveau. Enquête chez les producteurs de vin bio, c’est dans l’air du temps et c’est bien.

22.15 : Djam de Tony Gatlif (2017), Club
Ce qui est bien avec Gatlif, c’est qu’il œuvre toujours dans la simplicité : la simple histoire d’une jeune Grecque de Lesbos, envoyée par son oncle chercher une bielle dans la Turquie voisine et qui rencontre une routarde. C’est fait avec trois bouts de ficelle, mais les deux filles (Daphné Patakia et Maryne Cayon) sont épatantes et Simon Abkarian tient pour une fois un rôle sympathique.

00.05 : C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule de Jacques Besnard (1975), Famiz
On avait trouvé ça parfaitement nul à la sortie (époque pudique où "gueule" dans un titre s’écrivait encore "gu…"). Mais revoir tous ces chers disparus, Blier, Serrault, Lefebvre, peut rendre nostalgique. Et ça ne peut pas être pire que certains films comiques récents. Quelques silhouettes qui deviendront célèbres, Jugnot, Clavier, Lhermitte, qui cachetonnaient alors pour entretenir le Splendid qu’ils venaient de fonder.

02.30 : Bagarres au King Creole de Michael Curtiz (1958), Paramount Channel
Pour les insomniaques. Le meilleur film d’Elvis. Cf. note du 21 février 2017.

 

Mercredi 2 octobre 2019

 

20.40 : Black Killer de Carlo Croccolo (1971), OCS Géants
La chaîne puise dans ses fonds de tiroir - mais au moins c’est de l’inédit. Croccolo n’a réalisé que deux films (c’est un acteur), deux westerns, un Sartana pas très bon et celui-ci, tourné alors que le genre agonisait en Italie, remplacé par le giallo et le slasher. Kinski semble s’ennuyer, on le comprend.

20.50 : Les ex de Maurice Barthélemy (2017), Émotion
Les films du cinéaste, même si jamais totalement réussis, présentent une tonalité particulière, qui vient sans doute de son équipe d’origine, les Robins des Bois. Ce soir, comédie du remariage ou du démariage, en tout cas du regret. Si ça touche un peu, c’est grâce à l’épaisseur d’acteurs comme Patrick Chesnais et Jean-Paul Rouve - et Arnaud Ducret (en curé).

20.50 : Faute d’amour d’Andréi Zviaguintsev (2017), Club
Le 20 mai 2018, à la fin de la note sur Léviathan, on demandait : "À quand Faute d’amour, son dernier chef d’œuvre ?" Il n’aura fallu attendre que seize mois. On pourrait écrire des pages sur un tel film, elles ont d’ailleurs été écrites (cf. Jeune Cinéma n° 381, été 2017)

22.45 : Carré 35 d’Éric Caravaca (2017), OCS City
Doc ? Essai ? Confidences ? L’acteur se penche sur un secret de famille, une sœur inconnue dont la mort en très bas âge ne lui a jamais été révélée. C’est court (70 mn) et très fort.

22.50 : Luchino Visconti d’Élisabeth Kapnist (2016), Classic
Pas vu. Mais comment rater un doc sur un tel réalisateur ?

23.20 : L’Aurore de F.W. Murnau (1927), TCM
Un des sommets du muet, à un moment où la technique et la narration au cinéma atteignaient une maîtrise qui n’a jamais été égalée (L’année 1928 culminera). Tout est admirable, aussi bien les séquences dans la nature (ah, le travelling qui précède George O’Brien avant de découvrir Margaret Livingstone fumant sous la Lune au milieu des roseaux) qu’à la ville (l’arrivée par le train, la fête foraine et Janet Gaynor serrée contre son époux). Joël Magny a jadis écrit une excellente monographie (coll. Les petits cahiers) qui dévoilait tous les secrets de la fabrication.

 

Jeudi 3 octobre 2019

 

20.40 : Oh, Lucy ! d’Atsuko Hirayanagi (2017), OCS City
Pas vu. Et c’est dommage, car sa préfiguration, sous forme d’un court métrage portant le même titre, était passée dans le programme de la Cinéfondation, à Cannes 2014, et nous avait bien intéressés. Rattrapage ce soir.

20.40 : Soirée Belmondo sur OCS Géants
OCS n’a pas cherché loin dans ses réserves : deux Philippe de Broca de la grande époque, L’Homme de Rio (1964) et Les Tribulations d’un Chinois en Chine (1965), toujours agréables (et le second ne passe pas souvent). Et Pierrot le fou, pour la 218e fois. On est loin des Copains du dimanche, de Léon Morin prêtre et de Moderato cantabile, mais c’est ainsi.

20.50 : D’après une histoire vraie de Roman Polanski (2017), Premier
Comme on reste fidèle à l’œuvre de Polanski, on le signale. Mais on doit reconnaître qu’il ne s’est pas beaucoup tordu l’imaginaire pour pondre cette histoire de phagocytage d’une écrivaine par une admiratrice. On peut prendre un certain plaisir à regarder la confrontation Emmanuelle Seigner-Eva Green, mais c’est bien tout.

20.50 : Showgirls de Paul Verhoeven (1995), Émotion
Pour le plaisir de revoir Kyle MacLachlan, héros de Twin Peaks. Cf. note du 27 octobre 2016.

20.50 : La Nuit du chasseur de Charles Laughton (1955), Classic
Pour mémoire. Inépuisable. Mais qui a écrit, lors de sa sortie : "La Nuit du chasseur titube du trottoir nordique au trottoir allemand, s’accroche au bec de gaz expressionniste et ne parvient pas à traverser dans les clous plantés par Griffith." ? François Truffaut, évidemment.

22.15 : Salomé de William Dieterle (1953), Classic
Pas passé depuis plus de trois ans. Le plaisir du cinoche à l’ancienne, du sang, de la volupté, de la mort. Rita Hayworth et sa danse des sept voiles sous les yeux de Charles Laughton, on ne s’en lasse pas.

23.55 : L’Homme perdu de Peter Lorre (1951), Classic
Une rareté, la seule réalisation du génial acteur, revenu au pays pour y tourner Der Verlorene, adaptation de son roman. Preuve que lui tenait à cœur cette histoire d’un rescapé de camp de concentration découvrant son ancien gardien dans un camp de réfugiés en 1945. Depuis sa sortie en 1953, le film n’est passé que deux fois à la TV, en 1987 et en 2003.

 

Vendredi 4 octobre 2019

 

20.40 : Soirée stand-up, OCS Max
Programmer des soirées thématiques permet de recycler selon une autre perspective des films déjà passés.
Ainsi en est-il du second titre (à 22.25) Le Prix du succès de Teddy Mussi-Modeste (2017). Cf. note du 14 juillet 2019.
En revanche, le premier, à 20.40, est inédit : C’est tout pour moi de Ludovic Colbeau-Justin & Nawell Madani (2017) montre l’accession à la scène et à un certain succès de Nawell Madani, comédienne passée par le Jamel Comedy Club. C’est en grande partie autobiographique et assez juste et sincère pour que l’on suive l’humoriste avec sympathie (alors que la multiplication des comédiens de stand-up pas toujours convaincants finit par fatiguer). François Berléand joue les découvreurs de talents avec son habituel détachement.

20.40 : Le Sicilien de Michael Cimino (1986), OCS Géants
On le signale, mais Cimino montre ici ses limites. Après le naufrage de La Porte du Paradis, il fallait bien qu’il se remette dans la course, mais rien de ce qu’il a signé ensuite, ni L’Année du Dragon (1985), ni ce film, ni le remake de La Maison des otages (1990) ne tiennent la distance.

20.50 : Soirée Liam Neeson, Premier
Au contraire d’OCS Géants hier, sélectionnant des films de Belmondo dix fois vus, la chaîne propose deux titres récents de Liam Neeson, moins connus que ceux qui l’ont rendu célèbre, La Liste de Schindler ou Michael Collins. Le premier, The Secret Man : Mark Felt de Peter Landesman (2017) a pour héros "Gorge profonde", l’agent du FBI qui a renseigné Bernstein et Woodward sur l’affaire du Watergate, un des premiers en date des lanceurs d’alerte. Le second, à 22.30, Balade entre les tombes de Scott Frank (2014) est une adaptation du roman de Lawrence Block. Liam Neeson dans la peau de Matt Scudder, on n’y avait pas pensé, mais c’est très bien. Deux inédits d’un coup, bravo.

23.15 : Dark Is the Night d’Adolfo Alix Jr. (2017), Club
Inconnu. Death March, vu à Cannes 2013 (Un Certain Regard) était impressionnant, unissant réalisme (une marche de la mort de soldats philippins et américains menés par les Japonais en 1942) et fantastique (les cadavres interpellant les survivants), et prouvait que Lav Diaz n’incarnait pas à lui seul le cinéma philippin. Le film de ce soir (en VO Madilim ang gabi) est inédit en France, même en DVD. IMDB nous apprend que le cinéaste a tourné 48 films depuis 2006.



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