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Light of My Life (2019)
de Casey Affleck
publié le mercredi 12 août 2020

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

Sélection officielle de la Berlinale 2019

Sortie le mercredi 12 août 2020


Casey Affleck, producteur, réalisateur et acteur, a été nommé plusieurs fois aux Oscars et aux Golden Globe, notamment pour son interprétation dans L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford et dans Manchester by the Sea. (1) Il a également coécrit le scénario et joué aux côtés de Matt Damon dans Gerry de Gus Van Sant (2002). Il a joué dans les deux premiers films de son frère, Ben Affleck, acteur comme lui. (2)

Light of My Life, qu’il a écrit et produit et où il tient le rôle principal, relate l’histoire épouvantable d’une pandémie qui a mystérieusement éradiqué la population féminine de la planète. Le père (Casey Affleck) et sa fille Rag (Anna Pniowsky), réfugiés dans la forêt, cherchent un abri qui les protégera de ce terrible fléau responsable de la mort de la mère (Elisabeth Moss).


 


 

Le film commence à l’intérieur d’une tente, leur refuge pour la nuit. Le père invente pour sa fille, unique rescapée de la maladie, des histoires à n’en plus finir sur la légende des renards rusés, puis il aborde la survie dans ce monde hostile.
Très vite revient à l’esprit, le film de Debra Granik, réalisé en 2018, Leave No Trace. (2) On retrouve dans celui-ci les mêmes conseils précieux et quelques recettes pour se nourrir et survivre dans la forêt.


 

En revanche, les deux films diffèrent sur les causes et la finalité de cette fuite et de l’exil. Debra Granik montre comment, dans une nature dangereuse, survivre aux intempéries et au manque d’eau, tandis que Casey Affleck décrit la difficulté et l’angoisse de vivre auprès des humains. À chaque fois, il s’agit de veiller sur l’enfant et de la protéger.

Light of My Life, d’abord d’une douceur surprenante, se charge peu à peu d’une violence et d’une rare barbarie. Elisabeth Moss, dans le rôle de la mère, n’apparaît que quelques minutes en flashback, le temps de goûter au bonheur d’avoir un enfant et de témoigner de sa présence en tant que femme dans le monde d’avant.


 

Casey Affleck travaille la dystopie, genre de science-fiction dont l’issue est forcément catastrophique. Proposer aujourd’hui, comme vision futuriste, un univers masculin ressemble fort à l’enfer d’une possible misogynie du monde.


 

La violence est ici d’une férocité terrible, dans une vision apocalyptique où les tyrans et les victimes useraient tour à tour du même visage, dans des luttes sans fin pour l’existence. Le film développe simultanément l’accroissement de la violence quand le rapport de forces devient le langage commun entre les êtres et la relation du père à l’enfant, l’unique attachement possible.


 


 

Un film à tiroirs, qui pâtit d’un rythme et d’un montage peut-être trop relâchés au début et qui se précipite dans un survival, et une suite d’événements peu enclins à résoudre la question, si ce n’est pour les deux protagonistes, le père et la fille, qui apparemment ont trouvé leur light of their life.

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

1. Pour son rôle dans L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford) de Andrew Dominik (2007), Casey Affleck a été nommé aux Oscars 2008.
Pour son rôle dans Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan (2016), il a reçu l’Oscar du meilleur acteur dans un premier rôle en 2017.

2. Gone Baby Gone (2007) et The Town (2010) de Ben Affleck.

2. Leave No Trace de Debra Granik (2018) a fait l’objet de 91 sélections dans les festivals du monde, américains principalement et reçu 17 prix. En France, il a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2018 et au Festival de Deauville 2018, et il est sorti en salle le 19 septembre 2018.


Light of My Life. Réal, sc : Casey Affleck ; ph : Adam Arkapaw ; mont : Dody Dorn, Christopher Tellefsen ; mu : Daniel Hart. Int : Casey Affleck, Anna Pniowsky, Elisabeth Moss, Tom Bower (USA, 2019, 119 mn).



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