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Rotunno, Giuseppe (1923-2021)
Brève
publié le mardi 16 février 2021

Jeune Cinéma en ligne directe

Journal de Wayne Hays 2021 (mardi 16 février 2021)


 


Mardi 16 février 2021

 

Giuseppe Rotunno (1923-2021) est mort le 7 février 2021.
Son nom n’est pas connu du public, et sa mort n’a fait les gros titres qu’en Italie.
Mais il est reconnu et très respecté par les professionnels et les cinéphiles de tous les pays pour être un des plus grands chefs opérateurs de l’histoire du cinéma.
C’est le lot de la plupart des métiers du cinéma, art collectif rassemblé sous un seul nom, celui du réalisateur.


 

De 1955 à 1997, il a mené une carrière sans faille, la commençant avec Pain, amour, ainsi soit-il (Pane, amore e...) de Dino Risi (1955) et Les Nuits blanches (Le notti bianche) de Luchino Visconti (1957). Celui-ci fera de nouveau appel à lui à plusieurs reprises, notamment pour Rocco et ses frères (1960) et pour Le Guépard (1963).


 


 

À la suite des Nuits blanches, la fin des années 50, fut pour lui une trentaine triomphante, un temps de décollage, avec Luigi Zampa - pour La ragazza del palio (1957) et Mario Monicelli pour La grande guerra (1959), puis Henry Koster pour La maja nue (1958) et Stanley Kramer pour Le Dernier Rivage (1959), tous deux avec Ava Gardner, qui aimait son regard sur elle, aussi dans The Bible : In the Beginning... de John Huston (1966).


 

Suivirent les cinéastes italiens, Mario Soldati, Valerio Zurlini, Vittorio De Sica, Pier Paolo Pasolini, Mauro Bolognini, Sergio Corbucci, Roberto Benigni, Dario Argento...

On retiendra particulièrement, bien sûr, Federico Fellini qu travailla avec lui pour huit films, peut-être après l’avoir vu dans le film à sketches Boccace 70 (1962), où il éclairait Il lavoro de Luchino Visconti.
La première fois, ce fut éblouissant, avec Tobby Dammitt, le segment qui sauve les Histoires extraordinaires (1968), où ceux de Louis Malle et de Roger Vadim font pâle figure. À côté de Terence Stamp et de sa petite fillle diabolique, ni Jane Fonda ni Brigitte Bardot ne faisaient le poids.

TOBY DAMMIT (Federico Fellini) Trailer from Jon Dieringer on Vimeo.


 

À partir de là, Fellini collabora avec lui, pendant 15 ans du Satyricon (1969) à E la nave va (1983)


 

Suivirent aussi d’autres cinéastes du monde entier : Martin Ritt, John Huston, Edward Dmytryk, Bob Fosse, Fred Zinnemann, Richard Fleischer, Robert Altman, Alan J. Pakula, Monte Hellman, Sydney Pollack, ainsi que Mike Nichols qui fit appel à lui deux fois et Lina Wertmüller trois fois.


 

Inoubliable étape :

* Les Aventures du baron de Munchausen (The Adventures of Baron Munchausen) de Terry Gilliam (1988).

Cf. "Münchhausen, alias Munchausen," la note érudite de Lucien Logette, Jeune Cinéma en ligne directe.


 

Jusqu’à ses dernières collaborations :

* La Nuit et le moment (The Night and the Moment) de Anna Maria Tatò (1994) avec Jean-Claude Carrière comme co-scénariste.

Et son dernier film - il avait alors 74 ans -, un an après la mort de Marcello Mastroianni (1924-1996), sélection officielle Un certain regard au Festival de Cannes 1997 :

* Marcello Mastroianni, je me souviens (Marcello Mastroianni : mi ricordo, sì, io mi ricordo) de Anna Maria Tatò (1997).


 

On se souvient, à Bologne, de la présentation du film, à la sublime Biblioteca comunale dell’Archiginnasio par Gianluca Farinelli et Giovanni Egidio.

Naturellement, il fut beaucoup nommé et récompensé, et cela dès 1980 : Academy Awards, BAFTA Awards, David di Donatello Awards, Pietro Bianchi Award, etc., et plusieurs fois pour l’ensemble de sa carrière, notamment en 1999 en Pologne et en 2013 en Italie.

C’est ce qu’on peut appeller une vie réussie.



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