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Bonan, Jean-Denis (né en 1942)
Une œuvre
publié le jeudi 2 mars 2023

Jeune Cinéma en ligne directe

Journal de Solomon Roth 2023 (jeudi 2 mars 2023)


 



Jeudi 2 mars 2023

 

À Paris, à la Maison de l’Amérique latine (MAL), on accueille, en entrée libre, le cinéaste et poète né en 1942 : Les vies de Jean-Denis Bonan. Itinéraire d’une parole.


 

Un regard d’aujourd’hui sur son parcours atypique fait penser à la malédiction ambiguë de sa place dans le monde, un destin, un mauvais départ pour lui, mais aussi, sans doute une des innombrables étincelles qui ont généré Mai 68. Son premier court métrage important Tristesse des anthropophages (1966) avait été carrément censuré sous le prétexte de "scènes érotiques extrêmement poussées et dialogues scatologiques et obscènes". Dans la distribution, notamment : Jean Rollin et Aguigui Mouna. Le film fut pourtant soutenu par Claude Chabrol et Ado Kyrou qui le diffusera sous le manteau.


 


 

Du coup, son chemin de militant s’est imposé, et en Mai 68, Jean-Denis Bonan, s’accepte comme rebelle marginal, notamment, avec trois films La Femme-bourreau, Le Joli Mois de mai et Cinétract. Il ne reviendra sur la période que vingt ans après, avec, cette fois, une certaine distance vaguement ironique, avec deux documentaires De Gaulle (1990) et Malraux (1993).


 

Mais son œuvre est restée confidentielle au long des années, "reléguée" à la télévision (plus de spectateurs mais moins de notoriété) et dans les festivals (ce qui est chic mais pas populaire). Sur ses quelque 80 films, entre 1962 et 2019, outre les films de commande, on note particulièrement ses centres d’intérêt : la littérature (Alberto Moravia, Vladimir Vyssotski, Charles Baudelaire, Saint-John Perse, Édouard Glissant) ; les arts plastiques (Édouard Manet, Pierre Bonnard, Pablo Picasso, Jean Tinguely, Paul Gauguin, Henri Rousseau ou Herbert Zangs) ; ou, en 1980 et 1981, la série La Folie ordinaire, avec des docufiction : La Paranoïa, L’Obsession, La Perversion, L’Hystérie.


 

Au tournant de ses 70 ans, il est revenu sur le devant de la scène.

En 2015, sortent en salle les films de ses débuts restés inédits : La Femme bourreau (1968) précédée du court métrage Tristesse des anthropophages (1966).


 

En 2018, il fait largement partie des célébrations du cinquantenaire de Mai 68, et en 2019, on fait connaissance avec sa dernière fiction Bleu Pâlebourg.


 

En 2020, à Tunis, la toute jeune Cinémathèque tunisienne lui rend hommage : Bonan Béni, Bonan Maudit (19-23 février 2020). Cf. Journal de Abla 2020, Jeune Cinéma en ligne directe.

En 2022, la Cinémathèque de Toulouse programme une rétrospective partielle : Poétique du politique (9-12 février 2022).


 

Jean-Denis Bonan, lui, est toujours actif : il a trois films en cours de réalisation.

Ce soir :

* À 19h00 : Les vies de Jean-Denis Bonan. Itinéraires d’une parole.
Présentation par Loïc Céry.
Lectures de textes par Sophie Bourel.

Bonne lecture :

* Jean-Denis Bonan, Et que chaque lame me soit cri, Paris, Éditions de l’Institut du Tout-Monde, 2022.


 

Sur France Culture.



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