Harry Belafonte (1927-2023) est mort hier, le 25 avril 2023.
Et il a reçu immédiatement des "torrents d’hommages" notamment dans le New York Times et le Wall Street Journal, note Le Courrier international.
On se souvient de l’irruption de la musique des Caraïbes, sur nos 45 tours, plus exactement du calypso, dans les surboums de la fin des années 1950, qu’on ne savait pas danser.
Mais la nouvelle danse était portée par la voix enjôleuse de Harry Belafonte, qui masquait toutes nos incompétences et nous enchantait.
C’est comme chanteur qu’il eut un succès planétaire.
Mais il était aussi un acteur, solidement formé notamment dans l’école américaine, The Dramatic Workshop, du grand Erwin Piscator (1893-1966), qui s’était exilé aux USA dès 1934, puis fut victime du maccarthysme, le théâtre prolétarien, ça ne plaisait ni aux uns ni aux autres, en ce temps-là. Harry Belafonte, y côtoya Marlon Brando, Rod Steiger, Tony Curtis, Shelley Winters...
De 1953 à 2018, 22 films quand même, il n’a pas mené véritablement une "carrière" d’acteur - années 1950, années 1970 surtout, avec aussi de grands vides. Mais son absence ne le faisait pas oublier et la plupart de ses films, on les a vus.
C’est Carmen Jones de Otto Preminger (1954).
C’est Une île au soleil (Island in the Sun) de Robert Rossen (1957).
Jusqu’à son retour, son dernier, oscarisé : BlacKkKlansman (J’ai infiltré le Ku Klux Klan) de Spike Lee (2018).
Dans Prêt-à-porter de Robert Altman (1994), il joue même son propre rôle.
Il fut surtout un infatigable combattant des droits civiques d’un bout à l’autre de la planète, aussi bien aux côtés de Martin Luther King (1929-1968), qu’avec Nelson Mandela (1918-2013).
Et à l’occasion, un militant de la rue.