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Oslo, 31 août (2011)
de Joachim Trier
publié le jeudi 14 octobre 2021

par Lucien Logette
Jeune Cinéma n°338-339, été 2011

Sélection Un certain regard au Festival de Cannes 2011

Sortie le mercredi 29 février 2012


 


Comme dans Tom est tout seul (1995), un des premiers titres de Fabien Onteniente - qui a signé quelques jolies choses avant de s’engloutir dans Camping (2006) ou Jet-set (2000) -, Anders est solitaire. Il quitte le centre isolé à la campagne, où il est en fin de traitement de désintoxication, pour la ville, Oslo -, pour le bon motif, un entretien pour la réinsertion qui devrait suivre sa thérapie réussie.


 


 


 

L’entretien, mal engagé et mal conclu, donne lieu à une journée de dérive dans la capitale norvégienne. Anders va renouer, au hasard de ses relances téléphoniques, avec ses anciens amis, dans une sorte de bilan trentenaire qui culminera dans une soirée festive, sorte de "temps retrouvé" à son échelle. Bilan évidemment négatif - aucun de ses interlocuteurs n’entrera en résonance avec lui, le décalage est désormais trop grand, les jeux sont faits.


 


 


 

Et la longue séquence terminale, l’exploration nocturne de la grande cité déserte jusqu’au petit matin, s’achèvera de façon prévisible. Dans cette déambulation sans but, dans la capture de cette atmosphère unique d’aube triste, on retrouve, en mineur, les accents de certains films est-européens des années 60, Les Charmeurs innocents de Andrzej Wajda (1959) (1) ou La Porte Ilitch de Maren Khoutsiev (1962) (2).


 


 


 

Mais n’écrasons pas Joachim Trier (rien à voir, Odin soit loué, avec son presque homonyme danois) sous la référence. Le sujet n’est pas neuf, mais il est abordé avec ce qu’il convient d’empathie et de justesse pour que l’on accompagne jusqu’au bout son personnage, que le générique final nous apprend inspiré de Pierre Drieu la Rochelle et de son Feu follet (1931).


 


 

Regrettons d’avoir raté le premier long métrage du cinéaste, Nouvelle donne, (2006), sorti en France en juin 2008, dont l’acteur principal était déjà Anders Danielsen. Il y a dans cet "Ander’s Day" un talent que d’autres preuves viendront assurément certifier.

Lucien Logette
Jeune Cinéma n°338-339, été 2011

1. Les Charmeurs innocents, par Jerzy Skolimowski, Jeune Cinéma n°1, septembre-octobre 1964.

2. J’ai vingt ans de Marlen Khoutsiev, aka La Porte Ilitch (1962), Jeune Cinéma n°7, mai 1965.

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Oslo, 31 août (Oslo, 31. August). Réal : Joachim Trier ; sc : J.T., Eskil Vogt, d’après Drieu la Rochelle ; ph : Jakob Ihre ; mont : Olivier Bugge Coutté & Gisle Tveito ; mu : Torgny Amdam & Ola Flettum. Int : Anders Danielsen, Hans Olav Brenner, Ilngrid Olava, Kjærsti Odden Skjeldal (Norvège, 2011, 96 min).



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