Jeune Cinéma en ligne directe
On remise les télés, et, comme au bon vieux temps, on va au cinéma à partir de lundi 22 juin 2020.
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : Music of My Life de Gurinder Chadha (2019), OCS Max
Dernier film de l’auteur de Joue-la comme Beckham (2002) et du Dernier Vice-roi des Indes (2017), souvent programmés. Tous, sans être transcendants, sont sympathiques, et comme celui-ci est à la gloire de Bruce Springsteen, tous les aficionados du chanteur seront sous le charme.
20.50 : L’Horloger de St-Paul de Bertrand Tavernier (1974), Classic
Cf. note du 23 août 2016.
22.30 : Retour de flamme, Classic
On a cessé de compter les numéros des programmes concoctés par Serge Bromberg. Thème du soir : "En avant la musique". À voir et écouter sans modération.
22.50 : Ladyhawke, la femme de la nuit de Richard Donner (1985), TCM
Le réalisateur de Superman (version de 1978) et de l’interminable saga de L’Arme fatale est régulièrement bien servi par le câble. Curieusement, ce film est demeuré inédit, bien qu’il s’agisse d’un de ses plus intéressants - surtout grâce à Michelle Pfeiffer, aussi éblouissante lorsqu’elle est elle-même, la nuit, que transformée en faucon, le jour, par le méchant évêque amoureux qui a pactisé avec le Diable.
20.40 : Soirée world-music, OCS City
Pour mémoire, car les deux films proposés sont loin d’être inédits : Sugar Man de Malik Bendjelloul (2012), suivi à 22.02, de Buena Vista Social Club de Wim Wenders (1999). Avec, à 23.50, l’inépuisable Inside Llewyn Davis des frères Coen (2012).
20.40 : Soirée Beatles, OCS Géants
Pour mémoire également, les deux titres ayant été programmés, le premier le 30 avril 2016, le second le 19 mars 2018. Mais comment laisser passer ça ? À 20.40, donc, Quatre garçons dans le vent de Richard Lester (1964), suivi, à 22.10, du documentaire de Ron Howard, The Beatles : Le monde est à eux (2016).
20.50 : Le Plus Beau Métier du monde de Gérard Lauzier (1996), Famiz
Dernier passage le 12 septembre 2017. On le note, car il semble que ce soit un clin d’œil facétieux de la part des programmateurs en direction des professeurs qui doivent reprendre aujourd’hui le chemin des lycées. Sinon, le film reste visible, car Depardieu, qui ne ressemblait pas encore à Orson Welles, assure comme un chef.
20.50 : La bête s’éveille de Joseph Losey (1954), Classic
La rareté du soir. Le deuxième des trois films réalisés par Losey sous pseudonyme après son exil, maccarthysme oblige, en Angleterre. Signé Victor Hanbury, c’est l’occasion de sa première rencontre avec Dirk Bogarde, pas encore une star mais déjà extraordinaire.
20.40 : Soirée blanche sur OCS : aucun titre inédit, à l’exception, à 22.20, de Silent Voice de Naoko Yamada (2016), film d’animation pas vu.
20.40 : Le Trésor de la montagne sacrée de Kevin Connor (1979), Paramount Channel
Bonne idée qu’a eue la chaîne de promouvoir le fonds Kevin Connor, bon artisan du film d’aventures fantasmagoriques. Après ses adaptations du cycle de Pellucidar d’E.R. Burroughs, place à un scénario original (signé Brian Hayles, par ailleurs scénariste de la série Dr. Who), avec un assez ahurissant numéro de Christopher Lee, futur maître du monde. Qu’il y ait en outre Peter Cushing ne surprendra personne, mais Capucine et Mickey Rooney au générique, c’est plus étrange. Connor n’a plus tourné ensuite que pour la télé, mais on reverrait avec plaisir Les Sept Cités d’Atlantis (1978), sur un scénario du même Haysles).
20.50 : Soirée blanche sur Ciné+ : aucun titre inédit, certains programmés pour la cinquième fois en quelques semaines.
20.40 : Le Temps des loups de Sergio Gobbi (1970), OCS Géants
Première apparition d’un film de Gobbi sur le câble. Ce prolifique activiste - une cinquantaine de titres comme cinéaste, scénariste ou producteur - a tourné dans les années 60 et 70 une portée de films parmi les plus ringards du moment, comme tous ceux qui se souviennent de Pas de panique (1966), de Une fille nommée Amour (1969) ou des Galets d’Étretat (1972) peuvent en témoigner. Ce soir, du beau monde, Robert Hossein, déjà en voie de caricaturisation, Virna Lisi, méritante et Charles Aznavour, souffreteux.
20.50 : Colette de Wash Westmoreland (2018), Émotion
Ce n’est pas parce que le réalisateur porte le même nom qu’un général américain qui s’illustra fâcheusement durant la guerre du Vietnam qu’il doit être négligé. Pour ce premier film tourné sans son compagnon défunt Richard Glatzer (cosignataire du scénario), il a réussi son coup. Keira Knightley n’est peut-être pas l’interprète dont on rêvait pour incarner l’écrivaine, ni Dominic West pour Willy, mais ils sont tous les deux fort bons.
20.50 : La Petite Bande de Michel Deville (1983), Famiz
Inédit (comme bon nombre de titres de Deville, hélas). Très jolie expérience, comme très souvent, cf. L’Apprenti salaud (1976) ou Le Paltoquet (1986) - cette fois, un film sans dialogue presque uniquement joué par des gamins.
20.40 : Jeanne de Bruno Dumont (2019), OCS City
La suite de Jeannette (2017), passé sur Arte le 10 août 2017. La fillette a grandi (l’interprète aussi), elle ne parle plus avec les mots de Péguy, mais avec ceux du réalisateur - y gagne-t-on ? Le drame va du début de la guerre au procès, en 135 minutes qui semblent durer un siècle - une certitude : il n’y aura pas de troisième épisode. Une scène remarquable tout de même, lorsqu’un des jurés du procès se met à chanter avec une voix de haute-contre (enfin, presque) : c’est Christophe dans son ultime apparition à l’écran. Si le film représente pour nous le franchissement du quatrième cercle de l’Enfer, il a été couvert de louanges et a même décroché le prix Louis-Delluc. Alors, respect.
20.50 : Eric Clapton : Life in 12 Bars de Lili Fini Zanuck (2017), Club
Documentaire inconnu, quoique sorti en janvier 2019. Mais rien de ce qui concerne God ne peut nous être étranger.
20.50 : La Voleuse de Jean Chapot (1966), Classic
Pour ceux qui ne l’avait pas vu lors de son dernier passage, le 13 avril 2015 (sur TV5), en hommage à Michel Piccoli.
22.10 : Conversation avec Romy Schneider de Patrick Jeudy (2017), Classic
L’entretien avec l’actrice n’a pas été fait sur table tournante comme la date de 2017 le laisserait penser. Il s’agit d’une rencontre entre l’actrice et la journaliste allemande Alice Schwarzer, le 12 décembre 1976, mise en perspective, quarante ans après, par la journaliste elle-même. Les amateurs de Romy seront comblés.
22.55 : Luna d’Elsa Diringer (2017), OCS City
Un premier film, sorti en petit circuit mais qui a cependant rassemblé plus de 33 000 spectateurs. Histoire d’adolescents, pas simple (coscénariste : Claude Mouriéras), mais très attachante, avec une jeune actrice inconnue mais remarquable, Laetitia Clément, et Rod Paradot, qu’on ne présente plus depuis La Tête haute de Emmanuelle Bercot (2015).
20.40 : La Vie invisible d’Euridice Gusmao de Karim Aïnouz (2019), OCS City
Inédit. Une découverte de Cannes 2019, étonnant mélo situé dans le Brésil des années 50, histoire de deux sœurs inséparables et séparées par un destin contraire. Le roman originel de Martha Batalha, s’il est de ce niveau, mériterait d’être traduit.
20.40 : Soirée frisson, OCS Choc
Deux films au programme, dont on ne sait rien, car l’un et l’autre sortis en VOD et en DVD. Dans l’ordre : Lords of Chaos de Jonas Akerkund (2018), suivi, à 22.35, de Satanic Panic de Chelsea Stardust (2019). Chefs-d’œuvre inconnus ? On espère.
20.50 : Monsieur de Rohena Gera (2018), Émotion
Prière de ne pas confondre avec le docu du même titre, réalisé par Laurent Delahousse, sorti quelques semaines auparavant, en décembre 2018, cirage de pompes en règle de Jean d’Ormesson, de l’Acadéfraise. Ce Monsieur (Sir en VO) est le premier film d’une jeune réalisatrice indienne, histoire d’une veuve de 21 ans, servante d’un riche bourgeois de Mumbaï qui va l’aider à concrétiser son rêve. Le jeune cinéma indien est une denrée trop rare sur nos rivages pour qu’on laisse passer ce film.
22.20 : Le Retour des veuves de Burd Tranbaree et Claude Bernard-Aubert (1980), Club
On le signale à cause de l’incongruité de sa présentation par les hebdos TV : Tranbaree était réalité le pseudo de Bernard-Aubert pour ne pas signer les nombreux films pornos tournés durant les années 70 et 80 - comme si on annonçait un roman de Romain Gary et d’Émile Ajar, enfin réunis. À part ça, le film est interprété par Brigitte Lahaie, reine du porno de l’époque - ce qui doit représenter un mystère pour les spectateurs d’aujourd’hui.
22.30 : El otro Cristobal d’Armand Gatti (1963), Classic
Le deuxième film du poète-dramaturge-metteur en scène (on en oublie), réalisé comme le précédent, L’Enclos (1961), avec des moyens traditionnels - un budget, des acteurs, ce qui ne sera plus le cas ensuite pour ses films militants, à Montbéliard ou à Derry. Cristobal, tourné à (et produit par) Cuba, disparut après sa présentation à Cannes (on ne se souvient plus de la raison : Censure ?) et quelques projections furtives. Il faudra attendre 2019, deux ans après le décès de Gatti, pour que le film soit enfin accessible, en version restaurée. On est heureux de le revoir, afin de tenter d’éclaircir son propos, tout à fait dans la ligne des productions théâtrales et poétiques de l’auteur.
00.15 : Jean Bouise, un héros très discret de Géraldine Boudot (2018)
Parfait pour compléter la vision du film de Gatti, dont Bouise était l’interprète.
Cf. note du 3 mai 2019.
20.50 : Le Facteur de Michael Radford (1994), Club
Inédit et on doit s’en étonner, car, même si Radford n’est pas un réalisateur de génie - mais son 1984 (1984) était intéressant -, Il postino est un grand film. Grâce à Philippe Noiret, qui campe un Pablo Neruda mémorable, mais surtout à Massimo Troisi, magnifique acteur (et réalisateur) méconnu, disparu à 41 ans, avant même la sortie du film.
20.50 : Phantom Thread de Paul Thomas Anderson (2017), TCM
PTA reprend Daniel Day-Lewis, dix ans après There Will Be Blood et le transforme en grand couturier londonien des années 50 - et on s’y croirait. Avec Vicky Krieps - Jenny Marx dans Le Jeune Karl Marx de Raoul Peck (2017) - et Lesley Manville, que tous les amateurs de Mike Leigh considèrent comme une des plus grandes actrices britanniques.
23.05 : Une prière avant l’aube de Jean-Stéphane Sauvaire (2017), Premier
Le réalisateur n’a rien tourné entre Johnny Mad Dog (2008), impressionnant témoignage fictionnel sur les enfants-soldats en Afrique, et cette nouvelle plongée dans l’enfer, cette fois celui des prisons thaïlandaises. Le film est difficilement soutenable mais vaut la peine d’être regardé jusqu’au bout. Sorti à la veille de l’été 2018, il n’a éveillé l’attention que de 17 000 spectateurs et devrait mieux faire sur le câble.