Semaine télé du 10 au 16 avril 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 10 avril 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Henri Sauzeau et une télé à réparer dans Ici Najac, à vous la Terre de Jean-Henri Meunier (2006).

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 10 avril 2021

 

20.50 : Soirée Marie Losier, Club
Bonne idée de soutenir le cinéma différent. Mais la plasticienne-réalisatrice était-elle la première du genre à mériter ce coup de projecteur ? On ne connaît, parmi la vingtaine de courts et longs métrages qu’elle a réalisés, que le premier titre programmé ce soir, à 20.50, Cassandro, the Exotico ! (2018), sélectionné par Acid à Cannes, et qui trace le portrait d’un célèbre catcheur mexicain qui combat travesti - ce qui est insolite mais n’est pas d’un intérêt bouleversant (comme ont dû s’en rendre compte les 1914 spectateurs qui l’ont vu lors de sa sortie). Le film suivant, à 22.10, Felix in Wonderland (2019) est également un documentaire, cette fois sur un musicien allemand, Felix Kubin. Soirée découverte à risques, mais il n’y a aucun autre film à citer dans les propositions du bouquet Ciné+.

22.20 : La Manière forte de John Badham (1991), OCS Géants
La chaîne a la spécialité de sortir de sa manche des films peu connus, comme celui-ci, à la différence de plusieurs titres de Badham souvent programmés, tels les excellents Tonnerre de feu et War Games, tous deux de 1983 - et évidemment, La Fièvre du samedi soir (1977). Michael J. Fox, en star de film d’action qui veut se documenter sur le vrai travail d’un policier, et James Woods, en flic grognon. Les amateurs reconnaîtront, dans des seconds rôles, Luis Guzman, Leroy Dindo et Christina Ricci. On ne peut que regretter l’arrêt en 1998 de la carrière cinégraphique de Badham, devenu un expert dans les séries télévisées.

23.55 : Le Tunnel de Kurt Bernhardt (1933), France5
Patrick Brion nous a sorti un film très rare de sa musette, le dernier réalisé en Allemagne par le réalisateur, avant de passer en France, puis en Angleterre, puis aux USA. Le tunnel du titre est celui que l’ingénieur Jean Gabin, marié à Madeleine Renaud (sept ans avant Remorques), doit creuser entre l’Europe et l’Amérique, vaste programme qui, malgré morts et embûches, sera mené à bien. Le film sera tourné en plusieurs versions, allemande, par Kurt Bernhardt lui-même, et anglaise, par Maurice Elvey, déjà auteur de Point ne tueras (1929), grand film de SF pacifiste.

00.15 : Les Survivants de l’infini de Joseph M. Newman (1955), OCS Géants
Le film n’est plus passé depuis 2016 et c’était alors sur Ciné FX, en VF. Voyage conseillé donc sur la planète Métaluna et ses habitants à tête en forme de cerveau géant. C’est un petit bijou de la SF des années 50, une série B, avec des acteurs sans renom, Jeff Morrow et Faith Domergue, avec tous les poncifs des œuvres de l’époque et une naïveté admirable. Le succès du film a permis l’édition en France du roman original de Raymond F. Jones (collection Le Rayon fantastique)

 

Dimanche 11 avril 2021

 

20.40 : Love Field de Jonathan Kaplan (1992), OCS Géants
Inédit. Kaplan a la réputation justifiée d’être un bon directeur d’acteurs, cf. Jodie Foster et son Oscar pour Les Accusés (1988), et il a su utiliser au mieux, au fil du temps, Matt Dillon, Matthew Broderick, Glenn Close et James Woods. Ici, Michelle Pfeiffer, sur sa longue route pour assister aux funérailles de Kennedy en 1963, est remarquable (mais quand ne l’est-elle pas ?).

20.50 : Samba d’Olivier Nakache & Éric Toledano (2014), Émotion
Inédit (sans doute le seul film du tandem). Malgré la sympathie qu’Omar Sy éveille, pas sûr que la balance entre comédie et contenu social sérieux soit toujours équilibrée. Mais ne chipotons pas : N & T ont voulu porter témoignage sur le drame des sans-papiers et ils l’ont fait connaître à plus de 3 millions de spectateurs. Mission accomplie.

22.10 : Monos d’Alejandro Landes (2019), OCS City
Inconnu, car sorti quelques jours avant le premier confinement et pas repris ensuite. Le cinéma colombien (si Landes est né au Brésil, il tourne en Colombie) est un des plus intéressants d’Amérique latine en ce moment et le sujet est fort (des enfants-soldats surveillent une otage américaine). Le film a récolté des prix dans plusieurs festivals, dont Sundance.

00.45 : En marge de l’enquête de John Cromwell (1946), TCM
Apparemment inédit et c’est bien dommage de programmer à une heure aussi peu honnête un film qui valait d’être dans le créneau de 20.50. Cromwell n’était pas un spécialiste du film noir, sauf si l’on considère Casbah (1938), son remake de Pépé le Moko, comme un film noir. Mais, en bon réalisateur tous terrains, il s’en sort très bien. Bogart, entre Le Grand Sommeil de Howard Hawks) et Les Passagers de la nuit (Delmer Daves), est parfait, évidemment. Mais surtout, il y a Lizabeth Scott dans un de ses meilleurs rôles et elle vaut bien que l’on veille.

 

Lundi 12 avril 2021

 

20.50 : J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (2019), Club
Inédit. Très étrange et beau film d’animation, au graphisme très personnel, qui joue entre fantastique (une main séparée d’un corps part à sa recherche) et réalisme (le corps en question est celui d’un garçon amoureux). Soirée faste pour les amateurs, puisque OCS Max propose à 20.40, le superbe La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit (2016), dernier passage le 13 septembre 2018.
C’est tout ? Hélas, oui, sauf à vouloir absolument voir L’Amour aux trousses de Philippe de Chauveron (2005), à 20.50, sur Émotion, ou Marius de Daniel Auteuil (2013), à 22.00, sur OCS Max. Bon courage.

 

Mardi 13 avril 2021

 

20.40 : Soirée Michael Mann, OCS Choc
Pas vraiment des découvertes, mais deux très grands polars à la suite, qui ne souffrent pas d’être revus. À 20.50, Miami Vice (2006) et à 22.50, Heat (1995). Les chemins sont tracés et balisés, mais le plaisir est toujours là.

20.40 : Les espions s’amusent de Josef von Sternberg (1957), OCS Géants
Inédit, comme bien des films de Sternberg et qui auraient mérité d’être sortis du placard avant celui-ci, pur produit de la guerre froide et qui tente vainement de nous faire croire qu’une histoire d’amour entre John Wayne et Janet Leigh est envisageable. On frémit quand on y pense ! La fin de carrière du cinéaste fut, malgré des soutiens critiques obstinés, une dégringolade sans merci, de Macao (1952) à ce Jet Pilot.

20.50 : Soirée désespérément creuse sur le bouquet Ciné+, avec uniquement des titres chacun passés au moins deux fois les semaines ou les mois précédents. Quitte à goûter au revenez-y, autant revoir le plus ancien, Le Retour des sept de Burt Kennedy (1966), à 20.50, sur Classic, suite pas mal boiteuse du film de John Sturges, et dont le dernier passage date du 15 novembre 2018.

 

Mercredi 14 avril 2021

 

20.40 : Furie au Missouri d’Alfonso Brescia (1967), OCS Géants
Inédit. On se souvient que le film était sorti assez tardivement, en 1971, alors que la vogue du western italien était achevée, et sous le titre Les Jours de la violence, traduction littérale de l’original. Était-il meilleur ou moins bon que ses contemporains, on ne peut plus guère en juger. Il s’agit désormais de patrimoine.

20.50 : Joker de Todd Phillips (2019), Premier
Le Lion d’or de Venise enfin sur le câble. Ce Lion fut une surprise, car jusqu’à présent, les films de l’auteur ne nous avaient pas transportés, pas plus Starsky & Hutch (2004) que la série des trois Very Bad Trip (2009-2013). Cette fois, Phillips a trouvé la bonne distance, et Joaquin Phoenix, en clown psychopathe, est étonnant (Oscar 2020). Juste une crainte : que le succès obtenu conduise Phillips à un Joker 2.

20.50 : Dawson City : le temps suspendu de Bill Morrison (2016), Club
Inédit. Évocation, à partir de films retrouvés dans les ruines d’un village d’orpailleurs du début du siècle (le dernier), de ce que fut la folie de l’or de 1896. Certes, Jack London était déjà passé par là, et Chaplin, et Colin Low & Wolf Koenig avec leur court Capitale de l’or (1957), etc., mais Morrison a su apporter une émotion neuve.

20.50 : Ville sans loi de Joseph H. Lewis (1955), TCM
Inédit. À ne pas confondre avec Ville sans loi / Barbary Coast (1935) de Hawks. Lewis faisait preuve de la même efficacité dans ses westerns que dans ses films noirs. Le handicap tient ici à un couple principal pas très glamour, à savoir Randolph Scott et Angela Lansbury. Mais le film était rare, avant d’être édité en DVD par Columbia (collection Westerns Classics).

22.15 : Churchill de Jonathan Teplitzky (2017), OCS City
Inédit. Tout est dans le titre, mais il ne s’agit pas d’un biopic, seulement des jours décisifs qui précèdent le débarquement du 6 juin 1944 et des débats au plus haut niveau que l’opération Overlord entraîne. Brian Cox est un Winston C. très réussi, et pas uniquement à cause des attributs bien connus du Prime Minister, cigare et canne. C’est sans génie mais bien honnête.

22.40 : Lady Gunfighter de Niall Johnson (2015), Paramount Channel
Encore un western inédit et inconnu, présenté jusqu’alors exclusivement sur Amazone Prime. Curiosité : il se passe en Nouvelle-Zélande. Une découverte ?

 

Jeudi 15 avril 2021

 

20.40 : Soirée James Ivory, OCS Géants
Intéressante idée, de la part de la chaîne, d’avoir été puiser dans les recoins éloignés de la carrière du réalisateur, ce qui nous change des sempiternels Maurice, Chambre avec vue et autres Vestiges du jour, désormais sans mystère. Les choix de ce soir sont nettement plus neufs, puisqu’on commence, à 20.40, avec Autobiographie d’une princesse (1975), qui dut n’avoir à l’époque que quelques milliers de spectateurs, malgré James Mason. Suivi, à 21.35, par Shakespeare-Wallah (1965), premier film d’Ivory présenté en France et qui connut un bon succès dans les salles d’Art et d’Essai. Il faut reconnaître que le sujet, les déboires d’une troupe d’acteurs anglais spécialistes de Shakespeare dans une Inde postcoloniale, était inhabituel. Et c’était déjà Ruth Prawer Jhabvala qui signait le scénario.

20.50 : Je promets d’être sage de Ronan Le Page (2019), Émotion
Inédit. Premier film en forme de comédie à la française, avec le charme et l’incomplétude du genre : deux personnages que tout sépare et qui doivent travailler de concert. On a l’impression d’avoir vu ça assez souvent. Mais comme Pio Marmaï et Léa Drucker assurent le boulot, ça se laisse regarder sans ennui.

20.50 : Vous pigez ? de Pierre Chevalier (1955), Classic
Inédit. Cinquième adaptation depuis 1953 pour Eddie Constantine d’un roman de Peter Cheyney - les deux films de John Berry dee 1955, Ça va barder et Je suis un sentimental étaient des scénarios originaux. On a oublié la vogue de Constantine-Lemmy Caution durant ces années : tous ses films ont accueilli entre 3 et 5 millions de spectateurs. Dommage pour lui que, Berry excepté, ses réalisateurs - Jean Sacha, Jean Laviron, Chevalier - n’aient pas été des épées, Bernard Borderie étant un petit cran au-dessus. Et dommage que cette fois, sa partenaire, l’inconnue Maria Frau, soit transparente. Le scénario est signé par Victor Vicas et Jacques Doniol-Valcroze, ce qui n’était pas rien.

20.50 : Boyhood de Richard Linklater (2014), TCM
Comme Sébastien Lifshitz avec ses Adolescentes (2019), Linklater a filmé son héros durant douze ans, par intermittence, entre 2002 (7 ans) et 2013 (18 ans). Une différence : ici, seul l’enfant n’est pas un acteur ; ses faux parents, Ethan Hawke et Patricia Arquette, se sont prêtés au jeu. L’auteur est familier du coup, puisqu’il a tourné la trilogie Before (Sunrise, Sunset, Midnight) entre 1995 et 2012. Le film est long (160 mn) mais passionnant.

22.20 : Gas-oil de Gilles Grangier (1955), Classic
Dernier passage le 1er octobre 2015. C’est dans les années 50 que Grangier a tourné ses meilleurs films, tous avec Gabin - dont Le Sang à la tête (1956), excellente adaptation de Simenon, et on reverrait avec intérêt La Vierge du Rhin (1953), leur premier titre ensemble. Et parmi ces six films, celui-ci est un des plus justes, bien scénarisé par Michel Audiard à partir d’une Série Noire de Georges Bayle. C’est sombre, glauque, tous les seconds rôles du moment sont présents, derrière Gabin et Jeanne Moreau.

22.30 : Swallow de Carlo Mirabella-Davis (2019), OCS City
Inédit. Sélectionné à l’Étrange Festival, ce qui situe bien cette histoire d’une femme enceinte qui ingurgite tout ce qui passe à sa portée. On ne sait rien de ce réalisateur, américain malgré son patronyme.

 

Vendredi 16 avril 2021

 

20.40 : Courage fuyons d’Yves Robert (1979), OCS Géants
Premier film d’uns soirée consacrée à Yves Robert - la second film, Les Copains, est passé il y a peu. Mais celui-ci est plus rarement montré et on se demande pourquoi, car le scénario de Jean-Loup Dabadie est au même niveau que ses précédents pour Robert, Jean Rochefort, dans son personnage de lâche transfiguré après Mai 68, est superbe (César 80) et Catherine Deneuve éclatante en chanteuse de cabaret. Sans compter, au second plan, Michel Aumont (César 80), Philippe Leroy, Dominique Lavanant (César 80).

20.50 : The Kid Stays in the Picture de Nanette Burstein & Brett Morgen (2002), Club
Inédit. Documentaire sur le producteur Robert Evans (mort depuis, en 2019), flaireur de génie qui produisit lorsqu’il dirigeait la Paramount, Rosemary’s Baby, Love Story, Harold et Maude, Le Parrain, et en tant qu’indépendant, Chinatown, Marathon Man, Cotton Club. Sacré personnage, archétype du producteur hollywoodien : la preuve, il se maria et divorça sept fois.

20.50 : Nell de Michael Apted (1994), TCM
Inédit. Apted toujours, prompt à s’adapter à tous les genres. Ici, celui de l’enfant sauvage, une orpheline de 20 ans à rééduquer. Jodie Foster (32 ans, mais elle en fait dix de moins) est éblouissante dans son numéro et Liam Neeson ne jouait pas encore les héros vengeurs acrobates.

22.35 : Signoret et Montand, Monroe et Miller : deux couples à Hollywood de Sylvain Bergère (2020), Classic
Inconnu. Le titre du doc dit tout. Les amateurs des uns et des autres se doivent de le regarder, mais on craint les trous de serrure.



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