Semaine télé du 8 au 14 janvier 2022
Salut les câblés !
publié le samedi 8 janvier 2022

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Ambivalence des sentiments. Merci à Nicolas Tama

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 8 janvier 2022

 

20.50 : Quand Hitler s’empara du lapin rose de Caroline Link (2019), Famiz
Inconnu. Mais son auteure a décroché un Oscar du film étranger en 2003 pour Nowhere in Africa, donc préjugé favorable, à vérifier.

22.15 : La Vallée des rois de Robert Pirosh (1954), OCS Géants
Du cinoche à l’ancienne, expédition en Égypte, sépulture pharaonique bien cachée (avec un rayon de soleil très inventif), etc. On connaît le schéma, il n’empêche que ça fonctionne encore très bien. Si Robert Taylor est aussi empesé que d’habitude, Eleanor Parker, la meilleure héroïne des films d’aventures de série B des années 50, est là qui emporte le morceau. Pirosh fut un scénariste à succès - par exemple dans Ma femme est une sorcière de René Clair (1942) ou dans Bastogne de William A. Wellman (1949) - plus souvent que réalisateur, mais il s’en sort de façon très honnête.

22.30 : La Vengeance d’Hercule de Vittorio Cottafavi (1960), Classic
Un des meilleurs des six péplums réalisés par Cottafavi. Non que Mark Forrest ait été le plus intéressant de ses héros musclés (on peut lui préférer Reg Park dans Hercule à la conquête de l’Atlantide, l’année suivante), mais parce que le soin apporté par l’auteur à la mise en scène est visible. Le scénario est cosigné par Duccio Tessari, qui, avant de passer brillamment derrière la caméra pour Les Titans (1962), avait participé à l’écriture de treize péplums en deux ans, pour Cottafavi, Bava, et Sergio Leone pour Le Colosse de Rhodes (1961). Le grand Broderick Crawford tient ici un de ses derniers vrais rôles, même s’il a tourné jusqu’en 1982.

 

Dimanche 9 janvier 2022

 

20.40 : The Night Of, OCS Choc
On signale rarement les séries, faute de maîtriser le sujet. Mais lorsqu’il s’agit d’une œuvre aussi exceptionnelle - un scénario de Richard Price, une réalisation de Steven Zaillian -, on n’hésite pas. 9 épisodes, auprès desquels les meilleurs polars pour grand écran paraissent légers. John Turturro revisite le personnage du privé de façon éblouissante (même si presque tout se passe en nocturne).

20.50 : Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll (2000), Club
Une révélation à sa sortie. Il faut dire que son premier film, d’après la nouvelle de Sartre, Intimité (1993), était resté confidentiel, malgré son intérêt. Un scénario remarquable (coécrit par Gilles Marchand), une direction d’acteurs millimétrée (Sergi Lopez, Laurent Lucas, Mathilde Seigner, Sophie Guillemin), une habileté à créer une atmosphère angoissante : au bilan, rien à Cannes, mais quatre César mérités.

20.50 : De sang-froid de Richard Brooks (1967), Classic
Pas trace d’un passage. Le film n’a que rarement été repris. C’est pourtant un des chefs-d’œuvre de Brooks, dans un genre qui ne lui était pas familier, le réalisme glacé. Cette froideur et cette distance étaient assurément la bonne manière pour adapter le livre de Truman Capote, qui se voulait "un roman de non-fiction". Les assassins sans cause, Robert Blake et Scott Wilson, ont eu une carrière, avant et après In Cold Blood, mais n’ont jamais été aussi extraordinaires.

22.20 : L’Emmerdeur de Francis Veber (2008), Famiz
Inédit, apparemment. Veber a été, sinon l’inventeur, au moins le spécialiste du buddy-movie à la française, avec ses deux personnages que tout éloigne et qui se trouvent liés durant 90 minutes par une situation imposée. Une bonne part des films qu’il a réalisés repose sur cette dualité : La Chèvre (1981), Les Compères (1983), Les Fugitifs (1986). Reprendre son scénario d’un film tourné en 1973 par Édouard Molinaro (plus de 3 millions d’entrées) était une idée essoufflée : la preuve, malgré Patrick Timsit et Richard Berry, le film fut un échec public dramatique (200 000 spectateurs) et Veber n’a rien tourné depuis. On peut en voir quelques séquences, afin de voir l’écart entre un réalisateur véritable (Molinaro) et un metteur en images.

22.25 : Hulk d’Ang Lee (2003), Paramount Channel
Sacré Ang Lee, capable d’intercaler un film de super-héros entre Tigre et Dragon (2000) et Le Secret de Brokeback Mountain (2005), et de ne pas se laisser dominer par la machine Marvel. Eric Bana interprète le Dr. Banner, mais ce n’est pas lui qui devient vert en mesurant 4 mètres - juste des images de synthèse. On attend L’Incroyable Hulk de Louis Leterrier (2008), pour vérifier si Edward Norton y est aussi crédible que Bana et Liv Tyler que Jennifer Connelly.

23.30 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque (1952), OCS Géants
Pas programmé depuis le 25 décembre 2016. On peut donc en reprendre une bonne goulée.

 

Lundi 10 janvier 2022

 

20.50 : Les Séminaristes d’Ivan Ostrochovsky (2020), Club
Le titre et le sujet nous ont éloigné des salles qui passaient le film - mais c’est le seul inédit de la soirée Ciné+, alors…

22.25 : Ni le ciel, ni la terre de Clément Cogitore (2015), OCS Choc
On n’est pas certain d’avoir bien compris toutes les intentions de l’auteur ni saisi toutes les nuances de sa narration. Mais l’ambition est là, de mêler réalité sauvage (ici la guerre en Afghanistan) et fantastique (la disparition mystérieuse des combattants), même si la fusion n’est pas toujours réussie. Bel échantillon, derrière Jérémie Renier, des acteurs qui montaient, en 2015, Kevin Azaïs, Swann Arlaud et Finnegan Oldfield. Cogitore a réalisé depuis un très curieux et inclassable Braguino (2017).

23.20 : Dieu, que la guerre est jolie de Richard Attenborough (1969), Classic
Il nous semble que le titre français d’époque était bien Ah ! que la guerre est jolie, reprenant l’incipit du poème d’Apollinaire - auquel référait l’original Oh ! What a Lovely War. En tout cas, Dieu n’avait rien à faire là-dedans. Il s’agit de l’adaptation de la fameuse comédie musicale de Joan Littlewood, en forme de pamphlet antimilitariste et antiguerre. Le générique, outre les acteurs de théâtre d’origine, rassemble le gratin du cinéma british du moment, Laurence Olivier, John Gielgud, Dirk Bogarde, Jack Hawkins, Kenneth More, Michael Redgrave, Maggie Smith, Susannah York (et même Jean-Pierre Cassel), chacun venu faire un petit tour par solidarité.

 

Mardi 11 janvier 2022

 

20.50 : Teen Spirit de Max Minghella (2019), Émotion
Premier (et seul) film pour l’instant du fils d’Anthony M., surtout acteur. Le sujet est classique - le trajet d’une ado qui veut devenir chanteuse pop et y parvient - mais traité de façon moderne, selon une forme plus proche de la rapidité des clips que d’une success-story traditionnelle. Elle Fanning fait ce qu’elle peut, mais le film n’a pas attiré les spectateurs : moins de 30 000, alors qu’il en méritait un peu plus.

20.50 : L’Avare de Jean Girault & Louis de Funès (1980), Famiz
Le seul film réalisé par l’acteur, avec l’aide de son yes-man habituel, vieux rêve longtemps entretenu d’être reconnu grâce un grand rôle plutôt que par son képi de gendarme. Harpagon lui convenait mieux qu’Alceste ou Tartuffe (quoique) car il lui permettait de ne pas faire dans l’économie d’expression ("ma cassette ! ma cassette !"). Le public n’a pas suivi, trop habitué à le voir dans des personnages moins relevés, et l’acteur a achevé sa filmographie avec La Soupe aux choux (1981) et Le Gendarme et les gendarmettes (1982), deux calamités signées Girault, évidemment.

22.40 : 143, rue du Désert d’Hassan Ferhani (2019), Club
Documentaire pas vu, mais le sujet est intéressant : un bistrot tenu par une vieille femme, Malika, au milieu du Sahara, sur les bords de la Route nationale 1. Le film a reçu des prix à Locarno, Nantes, Fameck et Bastia.

00.00 : Le Roman de Renard de Ladislas Starewitch (1937), Classic
Premier long métrage français d’animation en volume (les personnages sont des marionnettes de bonne taille), que Starewitch mit plusieurs années à terminer (on l’évoque dans les revues de cinéma dès 1930) et qui ne sortit qu’en 1941. Si l’on craint l’heure tardive, on peut trouver le film (et d’autres parmi la cinquantaine qu’il a tournée) chez Doriane Films, publicité gratuite.

 

Mercredi 12 janvier 2022

 

20.50 : Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi (2019), Club
Second film de l’auteur, huit ans après Une famille respectable. Le sujet est étonnant : une jeune Iranienne, condamnée à mort pour avoir tué (accidentellement) son vieux mari, peut être graciée si la fille du défunt lui pardonne, dans le cadre d’une émission télévisée. Faits réels ? On ne sait pas. Mais la tension est digne des grands films similaires, type Le Prix du danger de Yves Boisset (1982). Le cinéma iranien (même s’il a fallu au réalisateur six pays coproducteurs) ne se réduit pas aux quelques noms connus.

20.50 : La Dernière Fanfare de John Ford (1958), Classic
Dernier passage le 22 septembre 2017. Comme il s’agit d’un Ford atypique, presque intimiste, histoire d’un maire (Spencer Tracy) se battant pour sa réélection, on se doit de le signaler.

22.25 : Abou Leila d’Amin Sidi-Boumedine (2019), OCS City
Une découverte de la Semaine de la Critique 2019, qui a mis plus d’un an à sortir, en plein mois de juillet, ce qui n’a pas facilité son audience (10 000 entrées). Dommage car c’est un premier film prometteur, un peu boiteux, un peu trop long (133 mn), mais qui offre une vision personnelle de l’Algérie de 1994, en pleine guerre civile, par le biais de deux flics peu traditionnels. À rattraper.

22.40 : The World to Come de Mona Fastvold (2020), OCS Max
Inconnu de nos services - disponible uniquement en VOD depuis juin 2021. On ne sait rien de la réalisatrice, son précédent, The Sleepwalker (2014), étant resté inédit ici. Avec Katherine Waterston et Vanessa Kirby, que nous ne connaissons guère non plus.

 

Jeudi 13 janvier 2022

 

22.30 : Nous avons gagné ce soir de Robert Wise (1949), Classic
Pas vraiment une nouveauté - dernier passage, à 00.40, le 20 novembre 2018 -, mais c’est le seul titre sauvable ce soir dans le programme Ciné+, sauf à revoir deux Scorsese - Aviator (2004), et Gangs of New York (2002) sur Premier, Madre de Rodrigo Sorogoyen (2019) sur Club. Ou alors, à 22.55, Les Délices de l’adultère de Burd Tranbaree (1979), en réalité Claude Bernard-Aubert, sur Club, avec Brigitte Lahaie, monument national.

22.35 : Deux jours à tuer de Jean Becker (2008), OCS Max
Pas vraiment une nouveauté non plus. Mais les propositions d’OCS sont ce soir peu avenantes, à moins de revoir V pour Vendetta de James McTeigue (2005), sur OCS Choc, toujours plaisant, cf. note du 4 août 2017. Ou alors la soirée Tati sur OCS Géants, avec, à 20.40, Jour de fête (1949) suivi de à 22.05, Mon oncle (1958) ).

 

Vendredi 14 janvier 2022

 

20.40 : Soirée Éric Rohmer, OCS Géants
On ne sait trop ce qui, dans trente ans, demeurera visible dans la série des Contes moraux et Comédies & Proverbes du Maître, jusqu’à présent abordés avec respect. La plus grande partie d’entre eux nous étant apparue, au fil des décennies, d’un intérêt mesuré, pour rester dans la litote, on n’est est que plus à l’aise pour apprécier Ma nuit chez Maud (1969), un des rares exemples de fiction réussie et dont les dialogues tenaient la distance (quoique le choix final, par Trintignant, de Marie-Christine Barrault à la place de Françoise Fabian, nous ait toujours semblé incongru). Pour compléter, un court métrage des origines, La Boulangère de Monceau (1963) avec Barbet Schroeder et Michèle Girardon.

20.40 : Le Veilleur de nuit d’Ole Bornedal (1997), Paramount Channel
Quel dommage que, au lieu de ce remake faiblard (malgré Ewan McGregor et Patricia Arquette), la chaîne ne nous propose pas le film original, tourné par le même Bornedal en 1994, et qui est l’un des plus intéressants films de genre du cinéma danois. On peut se contenter de cette version en attendant.

20.50 : Deepwater Horizon de Peter Berg (2016), Frisson
D’après des faits réels, l’explosion, en 2010 dans le golfe du Mexique, de la plateforme pétrolière du même nom. Berg, spécialiste du film d’action, a rassemblé la grosse cavalerie pour faire passer son propos : Mark Wahlberg, Kurt Russell, John Malkovich, Kate Hudson. Et ça passe.

20.50 : L’Amour à mort d’Alain Resnais (1984), Club
Un des films les moins connus de l’auteur, un de ses plus austères (deux des héros en sont un couple de pasteurs) et qui pose des questions rien moins qu’amusantes sur la passion, la survie, l’amour désintéressé ou fusionnel et toutes sortes d’autres problèmes. Scénario de Jean Gruault, photo de Sacha Vierny, musique de Hans Werner Henze - de la qualité au carré. Et un quadrille mené par Pierre Arditi, Sabine Azema, André Dussollier et Fanny Ardant - Resnais reprendra les trois premiers dans son film suivant, Mélo (1986). Un festin de roi pour les amateurs.

20.50 : Soirée Philippe de Broca, Classic
L’altitude est moins élevée que sur Club, mais on peut aussi aimer respirer à hauteur humaine. C’est le cas avec le diptyque Tendre poulet (1978) et On a volé la cuisse de Jupiter (1980), qui permet à Philippe Noiret, professeur de grec ancien, et Annie Girardot, commissaire de police, d’exécuter un numéro extrêmement drôle. Michel Audiard, ici adaptateur et dialoguiste, n’a pas toujours fait dans la facilité, la preuve.



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