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À propos du 8 mars 2024
Brève
publié le vendredi 8 mars 2024

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Adja Cissokho 2024 (8 mars 2024)


 


Vendredi 8 mars 2024

 

Journée internationale des droits des femmes 2024

Il y a déjà plusieurs années que la "Journée", le 8 mars, est devenue élastique, une semaine, un mois. Elle reste tout de même une journée particulière, un point d’orgue nécessaire pour rappeler à tous, hommes et femmes, avec ou sans pouvoir, le chemin parcouru et ce qu’il reste à accomplir.


 

Les derniers 8 mars se ressemblaient plus ou moins.
Cette année 2024 est spéciale avec un événement historique : l’inscription de l’IVG dans la Constitution française, le 4 mars 2024, par un vote massif des deux chambres. Que tous ces vieux mâles se croyant dominants aient pu emboîter le pas si facilement aux militantes de toujours est un fait majeur et glorieux dont les féministes ne se privent pas d’être fières, et dont on espère qu’il va marquer symboliquement les esprits du monde entier. Les Parisiens et les touristes étrangers ont salué ce "privilège" au Trocadéro devant la Tour Eiffel illuminée.


 


 


 


 

Il n’en demeure pas moins que, si c’est un progrès capital dans la marche vers la libération des femmes, comme le furent les lois de 1974 sur la contraception et de 1975 sur l’IVG, c’est un fait isolé et symbolique, aussi bien dans le monde que dans la vie quotidienne des femmes françaises.

Quand on repense à l’histoire des femmes, à ses vagues et à ses marées, de Lysistrata et l’enlèvement des Sabines aux suffragettes, puis au MLF et ses dates clés, quand on relit l’état des lieux de 2010, on est épaté par l’extraordinaire accélération depuis le mouvement #Me Too, né en 2007, qui n’a explosé qu’après l’Affaire Weinstein en 2017, et qui n’en finit plus de s’amplifier et de se ramifier, avec des prises de paroles qui se multiplient, des récits qui à la fois se ressemblent et se diversifient, forts de mots nouveaux qui fixent des notions encore flottantes il n’y a pas si longtemps, harcèlement, emprise, sidération...


 

Mais, même en France, les traditionnelles et honteuses injustices sociales du patriarcat en général, les violences individuelles des tyrans domestiques, les incontinences cyniques des phallocrates en goguette continuent à perdurer, dans les faits, et, insidieusement, dans les esprits, y compris des femmes elles-mêmes, pour elles-mêmes ou pour l’éducation qu’elles donnent à leurs enfants. Et puis, elles sont pauvres, les femmes. En France, 60% des personne payées au SMIC et 70% des bénéficiaires des banques alimentaires sont des femmes.

Alors, ce 8 mars 2024, comme d’habitude, les féministes insistent sur ce combat de tous les instants. Les revendications habituelles (le vieux slogan "À travail égal, salaire égal" ainsi que la réclamation de mesures enfin suffisantes contre les violences sexistes et sexuelles) se doublent d’un solidarité internationale. Les féministes français soutiennent les migrantes pour leur régularisation, et demandent la reconnaissance du statut de "réfugiées" pour toutes les personnes victimes (ou menacées) du sexisme ou de la LGBTphobie.


 


 

Ce qui est nouveau, cette année 20024, c’est la "grève féministe", et non pas "la grève des femmes". La grève féministe, initiée en 2012 à Toulouse, débattue depuis 2016, s’est imposée depuis l’année dernière (avec la réforme des retraites). Non seulement on n’a plus honte d’être féministe, mais on peut l’être et l’affirmer quel que soit son genre. La grève féministe 2024 est soutenue par une soixantaine d’associations féministes et la plupart des syndicats avec le soutien d’organisations politiques. Cette année, elle a 3 dimensions : grève du travail salarié, grève du travail domestique et arrêt de la consommation.


 

Et puis, bien entendu, on manifeste, partout en France.

À Paris, rendez-vous à partir de 14 heures, pour un parcours de la place Gambetta à la place de la Bastille.


Coups de cœur : Dessiner pour résister, des films en accès libre sur Arte, pendant quelques mois.

* En Égypte : La dessinatrice Doaa El-Adl.


 

* En Syrie : La dessinatrice Amany Al-Ali.


 

* Au Mexique : La dessinatrice Mar Maremoto.


 

* En Russie : La dessinatrice Victoria Lomasko.


 

* En Inde : La dessinatrice Rachita Taneja.


 


Quelques autres rendez-vous à Paris :

Ce soir :

* À 20h00, à l’Archipel : L’Événement de Audrey Diwan (2021).
Avec Lisa Durand et les membres du Planning familial IDF.


 

Cf. L’Événement, Jeune Cinéma en ligne directe.

* À 19h00, aux Amarres : Rencontre avec les Amis du Monde diplomatique  : Les féministes en action.
Avec Maïlys Khider & Timothée de Rauglaudre.


 

Au programme, aussi l’action du cortège des "Rosies" de Attac.

[Les Rosies] Tutoriel Chorégraphie Le sexisme c’est fini from Attac on Vimeo.


 

Bonne lecture :

* Lou Chesné & Youlie Yamamoto, Manifeste des Rosies, Paris, Les Liens qui libèrent, 2024.


 

Et aussi :

* Des rencontres avec les compositrices Pascale Criton et Farnaz Modarresifar (2-9 mars 2024).

* Une exposition : Bâtisseuses de la lecture publique. Une histoire des premières bibliothécaires, 1900-1950 (5-30 mars 2024).

* Une lecture : Pauline et Louise, deux rebelles, deux proscrites (9 mars 2024).

* Un café-ciné : Les héritières d’Alice Guy. L’histoire des femmes cinéastes (9 mars 2024).

* Une conférence : Féminisme, une histoire de lutte(s) (15 mars 2024).

* Une lecture musicale : Manières noires (22 mars 2024).

Et enfin :

* Cours de self défense féminine (9-15 mars 2024).


Samedi 9 mars 2024

 

Journée internationale des droits des femmes 2024, suite.

À New York, le New Museum célèbre la Journée internationale du droit des femmes en mettant en ligne une série de vidéos qui mettent en lumière le travail d’artistes qu’il a reçues : Faith Ringgold, Judy Chicago, Puppies Puppies (Jade Guanaro Kuriki-Olivo), Wynnie Mynerva, Wangechi Mutu.


 


À New York, au Brooklyn Museum, a commence hier une nouvelle exposition : In the Now : Gender and Nation in Europe (8 mars-7 juillet 2024).

L’exposition rassemble, au Centre Elizabeth A. Sackler pour l’art féministe, au 4e étage, près de 50 artistes nées ou basées en Europe avec une sélection de 70 photographies datant de la 1ère décennie du 21e siècle, issues de la collection de Sir Mark Fehrs Haukohl.


 


 


 


 



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