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Corman, Roger (1926-2024)
Brève
publié le lundi 13 mai 2024

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Adja Cissokho (13 mai 2024)


 


Lundi 13 mai 2024

 

Roger Corman (1926-2024) est mort jeudi dernier, le 9 mai 2024.


 

Sa mort surprend, bien avant elle, il était passé dans le club relativement fermé des grandes légendes, c’est à dire dans l’éternité.
C’est difficile de l’évoquer, une vie si longue de cinéaste (56 films, sans compter les vidéos), de producteur (près de 500 titres, en comptant les deux qu’il avait sur le feu), acteur aussi, souvent non crédité, dans une cinquantaine de films, par exemple dans L’État de choses de Wim Wenders (1982), avec, entre autres, Robert Kramer (1939-1999) et Samuel Fuller (1912-1997).


 

Tout le monde l’associe aux films de série B, même Variety qui a annoncé sa mort, alors même qu’il a justement œuvré pour éliminer cette catégorie ostracisée, en en valorisant les vertus, morales, politiques, esthétiques même, et par là même, a donné de l’amplitude au cinéma de genre.

On le préfère en "Héros des drive-ins", ou en "Pape de la Pop".
Il n’était pas le produit d’une époque mais de ceux qui la fabriquent, dans une marginalité heureuse, généreuse, en rébellion, en expansion.
On aime que son auteur de référence ait été Edgar Allan Poe (1809-1849).
On aime qu’il ait été un mentor généreux de si nombreux artistes, Martin Scorsese
Jonathan Demme, Peter Bogdanovich, Joe Dante, John Sayles, James Cameron, Francis Ford Coppola...,
qui, tous, lui sont reconnaissants.
On aime que Quentin Tarantino voie en lui "son plus grand héros".


 

En 2010, il avait reçu un Oscar d’honneur, "For his rich engendering of films and filmmakers", ce qui en dit long sur "sa vie, son œuvre".

On aime son film La Petite Boutique de horreurs (The Little Shop of Horrors) tourné en deux jours (28 et 29 décembre 1959), pour 27 000 dollars, et qu’il ait révélé Jack Nicholson.
Robert Benayoun racontait que, sur la bande son du film, on entend le bruit d’une machine à écrire, celle de Charles B. Griffith, qui, dans la pièce à côté, est en train de taper le scénario de A Bucket of Blood, (1959) que Roger Corman tournera immédiatement ensuite avec les mêmes acteurs, en 2 jours également.


 

En entier sur Internet (en version française).

On aime son audace antiraciste, dans une Amérique ségrégationniste, avec The Intruder, (1962) et ce qu’il nous en a dit, dès le n°2 de Jeune Cinéma.


 

On aime qu’il ait continué à travailler avec Jack Nicholson, comme scénariste, pour The Trip avec Dennis Hopper et Peter Fonda (1967).


 

En entier sur Internet.

Juste au bon moment de ces belles années, et avant Easy Rider (1969).


 

On aime qu’il ait été effectivement, toute sa vie, un "maverick", comme il se qualifia lui-même, pourtant si familier.

Bonne lecture :

* Roger Corman & Jill Jerome, Maverick : How I Made 200 Movies in Hollywood and Never Lost a Dime, Londres, Frederick Muller Ltd, 1990.


 



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