Lussas 2015, 27e édition
Brève
publié le dimanche 16 août 2015

États généraux du film documentaire de Lussas (16-22 août 2015)

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Old Gringo (dimanche 16 août 2015)


Dimanche 16 août 2015

 

À partir de ce dimanche 16 août 2015, et toute la semaine, il faut être à Lussas, pour les États généraux du film documentaire.

Depuis 1989, chaque année à la mi-août, le village de Lussas, en Ardèche (environ 1000 habitants pendant l’année), s’anime et, le long de sa grande rue principale, devient la capitale du documentaire de création (6000 visiteurs).

En 2015, c’est la 27e édition de ce "festival" selon notre cœur, ouvert à tous, amateurs, cinéphiles, étudiants, critiques et professionnels, sans compétition, mais avec des séminaires, des ateliers, des stages, des rencontres de toutes sortes.
Et surtout des films à découvrir, partout, dans les salles, en plein air, chez les gens.
 

À l’origine de cette réussite, il y a une association Ardèche Images (1), née en 1979, qui inventa "Cinéma des Pays et Régions", un festival local en liaison avec les collectifs Cinélutte, les Films du Village, Iskra, etc.
Il faut lire l’entretien avec Jean-Marie Barbe, originaire de Lussas, et créateur de l’association.

Pour vous situer l’initiative, 1979, c’est l’année où la BPI (Bibliothèque publique d’information) créait, à Beaubourg, le festival international de films ethnographiques et sociologiques, avec le soutien du CNRS et du Comité du film ethnographique, qui deviendra le Cinéma du réel, en 1984.

Au cours de ces années 80, qui virent basculer toutes les utopies vers une dream team de traders et de top models, l’histoire de Lussas, c’est comme une perspective historique culturelle juste, un modèle.
Il faut vingt ans pour faire un homme, disait Montehus. Il aura fallu vingt ans pour tirer concrètement les leçons cinématographiques de Mai 1968, et comprendre l’importance des "documentaires".
Entre Flaherty et la vieille baderne de Connaissance du monde, en passant par Nuit et Brouillard, la télévision s’était mise à mettre son grain de sel partout. Les docus se diversifiaient de plus en plus, formellement, mais également dans leur processus de production. La création documentaire avait du mal à trouver ses marques face aux commerciaux.
Or ces documentaires personnels et construits n’étaient ni des vagabondages distraits ni de simples divertissements : ils avaient un rôle capital à jouer, aussi bien dans les processus éducatifs individuels que dans les mutations sociales.

L’idée s’est imposée qu’il s’agissait d’en prendre soin à chaque étape : conception, réalisation, production, diffusion.
 

Les États généraux du film documentaire 
sont donc nés dans ce contexte de fidélité, en 1989, à l’initiative de la "Bande à Lumière" et de l’association "Ardèche Images".
Ils n’auraient pas tant de succès, aujourd’hui, s’ils n’étaient pas enracinés dans un travail permanent sur tous les fronts (1).

En 2015 : 841 films inscrits. Pour établir son programme, il y aura des choix douloureux à faire.

Ce dimanche soir, ouverture du bal, en plein air, à 20h30 avec Le Bois dont les rêves sont faits de Claire Simon (2015).


 

À partir de demain, lundi 17 août 2015, zoom sur la sélection et sur les ateliers. Pour les autres rencontres, consultez le programme.

 

I. La sélection, avec ses trois volets : Expériences du regard, La route du doc, et Fragments d’une œuvre.


 

* Expériences du regard et ne ratez à aucun prix :

Little go-girls de Éliane de Latour.


 

La Part de l’ombre de Oliviers Smolders, hommage au photographe Oscar Benedek (1911-1944).


 

* Route du doc : Espagne

 

* Fragments d’une œuvre : Michael Snow (né en 1929) et Marc Karlin (1943-1999).

 

II. Les ateliers :

* De la scène thérapeutique à la mise en scène documentaire. Avec la référence de Daniel Karlin et Tony Lainé, dont nous connaissons bien les ouvrages.
 

* Mutations du cinéma. Avec Jean-Louis Comolli, Benoît Labourdette et Vincent Sorrel.
 

* La fable documentaire. Avec Avec Safia Benhaim, Yanira Yariv, David Yon, et Rita Ferreira.
 

1. Ardèche Images anime également trois autres secteurs.

* Un centre de ressources : la Maison du doc, depuis 1994), désormais Pôle associé de la Bibliothèque nationale de France. Sa base de données compte plus de 35 000 titres et son Club du doc rassemble plus de 15 000 films.
 

* Une école qui propose, depuis 1997, une résidence d’écriture et des formations à la réalisation et à la production documentaire et organise des Rencontres professionnelles destinées à faciliter la mise en production de premières œuvres.
 

* Africadoc développe, depuis 2002, en Afrique subsaharienne un programme de formations (Master de réalisation, résidences d’écriture) et organise le Louma, le rendez-vous annuel du documentaire de création africain.
 

États généraux du film documentaire, 16, route de l’Echelette
 07170 Lussas, 16-22 août 2015.

JC en ligne directe (août 2015)



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