Jeune Cinéma en ligne directe
Isa Genzken, TV (1986), Beton auf Stahlsäulenplatte, Kunsthaus Zürich.
Par temps de grève, la langue de béton armé de la télé.
Humeurs de Lucien Logette
20.50 : La Dilettante de Pascal Thomas (1999), Club
Inédit. Thomas est un réalisateur à éclipses, avec des phases parfois justes, parfois à côté de la plaque. Ici, c’est plutôt réussi ; et c’est surtout un des premiers films, sinon le premier, dans lequel Catherine Frot tient enfin le principal rôle, après vingt ans de silhouettes et de rôles annexes.
20.50 : La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli (1941), Classic
Baroncelli n’a pas encore connu la réhabilitation et continue à porter sa réputation de cinéaste empesé. Certes, il y a Nitchevo (1936) ou L’Homme du Niger (1939), assez difficiles à supporter désormais. Mais Marie-la-Misère (1945) est une comédie étonnante et cette adaptation de Balzac est la meilleure qui ait été réalisée (surtout quand on la compare à celle de Jacques Rivette, Ne touchez pas la hache, 2006). Il faut dire que scénario et dialogues étaient signés Jean Giraudoux et que ça a aidé. Mais Baroncelli filme avec émotion et la scène finale entre Edwige Feuillère et Pierre Richard-Willm est remarquable.
22.20 : West 11 de Michael Winner (1963), Classic
Inconnu - sorti uniquement en DVD en avril dernier. À l’époque, Winner n’avait tourné qu’une dizaine de films (souvent des "quota quickies" ne dépassant pas 60 mn) et n’était pas encore le yes-man de Charles Bronson. C’est donc une découverte, un polar avec des acteurs anglais peu connus, à l’exception d’Eric Portman et de Diana Dors.
22.55 : Le Cercle littéraire de Guernesey de Mike Newell (2018), Émotion
Le titre original interpelle. The Guernesey Literary and Potato Peel Pie Society : la tourte aux épluchures de pommes de terre est un plat qui donne à rêver, créé par les îliens en 1941, sous l’occupation nazie. Mais le film n’est pas qu’une l’application d’une recette de cuisine de survie. C’est un film sur la survie par la littérature et l’imagination. On aime l’auteur parce qu’il est capable de nous surprendre à chaque fois, depuis Le Cheval venu de la mer, qui nous enchanta il y a presque trente ans, jusqu’au Sourire de Mona Lisa (2003), revu en septembre 2019 sur cette même chaîne.
23.15 : Le Secret de Clara de Robert Mulligan (1988), TCM
Le câble nous gâte, décidément. Encore un inédit (sorti seulement en vidéo) et inconnu de nos fichiers. L’avant-dernier titre de l’auteur, dont on s’explique mal la mise en placard, sinon par le fait que Mulligan n’avait plus tourné depuis des années, et que ses derniers films sortis ici depuis The Nickel Ride (1972) avaient été des bides. Plus de carte, plus de distribution. Un été en Louisiane (1991) redressera à peine le tir et Mulligan mourra en 2008 sans avoir pu tourner de nouveau.
20.40 : La Deuxième Étoile de Lucien Jean-Baptiste (2017), OCS Max
La Première Étoile, du même (2009) et avec les mêmes (le réalisateur-acteur, Firmine Richard) passe au même moment sur France 2. Comme pour Elizabeth (cf. plus bas), l’original est supérieur à sa suite ; craignons la troisième étoile, la flèche et le chamois. Mais si on aime le feelgood movie, pas de problème.
20.40 : À ceux qui nous ont offensés d’Adam Smith (2016), OCS City
On préfère le titre original, Trespass Against Us, nettement moins connoté. Premier film connu d’un réalisateur TV, petit polar familial assez attachant. Ce n’est pas Peaky Blinders, certes, mais il y a Michael Fassbender et Brendan Gleeson. 20000 spectateurs en salles, le film en vaut bien quelques-uns de plus.
20.50 : Elizabeth de Shakhar Kapur (1998), Émotion
Dernier passage le 27 octobre 2014. C’est là que l’on découvrit Cate Blanchett, juste avant Un mari idéal d’Oliver Parker (1999). De Kapur, on connaissait seulement La Reine des bandits (1995), fort entraînante évocation de Phoolan Devi, icône indienne de la révolte. Elizabeth Ière n’est pas une insurgée du même calibre, mais CB lui donne une dimension (qui n’a que peu à voir avec l’interprétation de Bette Davis en 1939) qui lui valut une brouette de récompenses.
20.50 : Landru de Claude Chabrol (1962), Classic
Étonnant : plus Chabrol s’éloigne, mieux ses films vieillissent. Cf. note du 23 février 2017.
22.45 : Memory : les origines d’Alien d’Alexandre O. Philippe (2018), TCM
Doc inconnu, mais on discerne le sujet. Le premier Alien de Ridley Scott (1979) est programmé juste avant, à 20.50.
22.50 : Elizabeth, l’âge d’or de Shakhar Kapur (2007), Émotion
On prend les mêmes, Cate Blanchett et Geoffrey Rush (mais Clive Owen à la place de Joseph Fiennes), presque dix ans après le premier volet - qui se passe, en principe, vingt-sept ans plus tard, en 1585. Comme souvent, le second produit est moins réussi que le premier, mais la soirée est cohérente.
20.50 : Spartacus de Stanley Kubrick (1960), TCM
Kirk Douglas vient de fêter ses 103 ans (quelques mois après Olivia de Havilland). Cela valait bien de lui consacrer une soirée - on pourrait même lui consacrer un mois tout entier, eu égard à la qualité de sa filmographie. Le film de Kubrick est archi-vu, mais ça n’empêche pas. Cf. note du 30 septembre 2018.
20.50 : L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford d’Andrew Dominik (2007), Action
Cf. note du 14 septembre 2016.
23.45 : La Tentatrice de Fred Niblo & Mauritz Stiller (1926), France 5
Par bonheur, il reste Brion pour passer des muets. L’hebdo TV de référence mentionne la coréalisation de Stiller, mais celui-ci n’est pas au générique. Il s’agit du deuxième film de Garbo à Hollywood et la présence du cinéaste suédois sur le plateau peut s’expliquer par sa complicité avec celle qui n’était pas encore la Divine, mais presque : il l’avait dirigée dans La Saga de Gösta Berling (1924), dont le succès incita les producteurs US à importer les Suédois, après Sjöström. Mais Fred Niblo n’était pas un manchot ; bien oublié aujourd’hui, il était alors considéré comme un des plus grands réalisateurs américains, après Arènes sanglantes (1922) et Ben Hur (1925). Le film n’est pas si fréquent.
23.50 : Frères de sang de Damiano & Fabio D’Innocenzo (2018), OCS City
Premier film de jumeaux (y en a-t-il beaucoup d’autres dans le cinéma mondial ?). La terra dell’abbastanza est un polar mafieux, à ras du sol, qui montre comment deux lycéens à l’avenir bouché vont entrer dans le business local. Pas de célébration de la violence ou d’héroïsme factice, simplement l’engrenage, filmé de façon réaliste. Très peu vu (12000 entrées).
23.55 : Les Vikings de Richard Fleischer (1958), TCM
Deuxième titre de la soirée Douglas. On ne va pas chipoter, sous prétexte qu’il y avait assurément des films moins connus à programmer. C’est un chef-d’œuvre, qui n’en finit pas de se bonifier à chaque vision, de bout en bout admirable.
20.40 : Gibraltar de Julien Leclercq (2013), OCS Choc
Seul film parmi les séries offertes sur OCS ce soir. Basique : un cafetier endetté se voit coincé par les douaniers français pour servir de taupe chez les narcotrafiquants. Comme il s’agit de Gilles Lellouche, on supporte - grâce également à Tahar Rahim, Riccardo Scarmaccio et Philippe Nahon. Mais une vision suffira.
20.50 : Trois soirées dédiées, Ciné+
Trois ensembles, qui ont pour particularité de proposer des films sans surprises.
Soirée Star Trek, Premier, avec, non pas les originaux, mais les remakes, Star Trek de J.J. Abrams (2009), suivi de Star Trek : sans limites de Justin Lin (2016, 22.50).
Soirée Olivier Marchal, Frisson : Carbone (2017), suivi de Les Lyonnais (2011). No comment.
Soirée Marlene Dietrich, sur Classic.
La plus intéressante, car L’Ange des maudits de Fritz Lang (1952) n’est pas passé depuis le 30 décembre 2015. Mais ensuite La Belle Ensorceleuse de René Clair (1941) à 22.15, puis Cœurs brûlés de Josef von Sternberg (1930) à 23.30 : rien de neuf.
23.15 : L’Homme au masque de fer de Randall Wallace (1998), Famiz
Programmé plusieurs fois sans qu’on le signale, et c’est un tort. Une séquence finale revue par hasard au cœur de la nuit, nous a réjouis : un sujet emprunté à Alexandre Dumas, il est rare que ça ne marche pas. Wallace n’est pas un génie, mais un très habile metteur en images. Et la distribution est épatante : Leonardo DiCaprio, Gérard Depardieu, Gabriel Byrne, Jeremy irons, John Malkovich, Hugh Laurie (mais oui, il a eu une vie avant Dr. House), Anne Parillaud, Judith Godrèche, on ne peut plus respirer.
20.40 : Santa & Cie d’Alain Chabat (2017), OCS Max
Film de Noël, évidemment, mais revisité par l’esprit des Nuls, ou ce qu’il en reste. Chabat est un acteur et réalisateur sympathique, on regrette simplement qu’il ne soit pas assez méchant, comme tous les grands comiques.
20.40 : Ni juge ni soumise de Jean Libon & Yves Hinant (2016), OCS City
Documentaire sur une juge d’instruction bruxelloise, filmée par les créateurs de la série Strip-tease, donc avec le même système d’approche : pas d’intervention, c’est du Depardon, mais avec un œil caustique. Il faut dire qu’Anne Gruwez est un sacré personnage. Le film a enregistré plus de 200 000 entrées, chiffre rare pour un docu signé par des inconnus.
20.45 : Dream de Kim Ki-duk (2008), Sundance TV
Le cinéaste fut, à un moment donné, au sommet de sa cote : chaque festival se disputait ses films. Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) connut un succès que peu de films coréens avaient obtenu. Les films qui suivirent, L’Arc (2005), Time (2006), Breath (2007), étaient, à notre avis, encore plus forts. Pourquoi celui-ci n’eut-il qu’une sortie confidentielle (13 copies en VO) ? Pourquoi Kim cessa-t-il de tourner pendant quatre ans ? Pourquoi aucun des six films suivants ne nous parvint-il, jusqu’à Entre deux rives (2016), à peine vu (11 000 spectateurs) ? Mystère. En tout cas, on peut se réjouir de cette programmation de rattrapage.
20.50 : Les Oiseaux de passage de Ciro Guerra & Cristina Gallego (2018), Club
Inédit. Tous les admirateurs de L’Étreinte du serpent (2015) seront forcément un peu déçus, mais tout ce qui concerne les rituels du peuple wayou (nous sommes en Colombie) est remarquable ; ensuite, les complications du trafic de drogue sont plus anecdotiques (ce que n’était jamais le périple de El abrazo de la serpiente). Et comme il n’y a pas beaucoup de choix aujourd’hui…
20.50 : Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher (1958), Classic
Inédit, curieusement, car c’est la première manifestation du retour en grâce du vampire. Il y avait eu, certes, quelques séries B dans les années 40 et quelques films mexicains (ceux de Fernando Mendez) dans les années 50. Mais en ressuscitant Dracula, la Hammer Films a frappé un grand coup : tous les titres qui ont suivi n’ont fait que des variations sur cet archétype. Christopher Lee a atteint d’un seul coup une célébrité que la soixantaine de films tournés auparavant ne lui avait pas offerte.
20.50 : Les Cent Fusils de Tom Gries (1969), TCM
Cf. note du 16 février 2018.
22.05 : Dracula l’éternel d’Emmanuelle Nobécourt (2018), Classic
Pas vu. Faire le tour du sujet en 52 mn est une performance, on verra si elle est réussie. On doit cette programmation inhabituelle à l’accompagnement de l’exposition de la Cinémathèque, Vampires : de Dracula à Buffy. On peut également lire avec profit le livre de Olivier Smolders, Nosferatu. Contre Dracula, Bruxelles, Les Impressions nouvelles (2019).
22.40 : La Fontaine des amours de Jean Negulesco (1954), TCM
Une rareté. Curieuse carrière que celle de Negulesco, pas très bien considérée. Il faut dire qu’il a accumulé les films à succès, ce qui est toujours mauvais signe pour la critique. Pourtant Titanic (1953), Comment épouser un millionnaire (1953), Papa Longues Jambes (1955), La Mousson (1955) sont des produits "commerciaux" de belle allure, même s’ils ne font pas oublier ses films noirs du début, Le Masque de Dimitrios (1944, d’après le superbe roman d’Eric Ambler), Les Conspirateurs (1944, d’après Frederick Prokosh) ou La Femme aux cigarettes (1948, avec Richard Widmark et Ida Lupino). Ce soir, on est dans la romance (la chanson du film, chantée par Eddie Constantine, fut un tube) autour de la fontaine de Trevi, avant Fellini : trois jeunes Américaines viennent y jeter un peu de monnaie pour trouver l’amour. Negulesco était un grand directeur d’acteurs et il s’est régalé avec Dorothy McGuire, Jean Peters et Maggie McNamara.
20.40 : Sunset de Laszlo Nemes (2018), OCS City
Moins surprenant que Le Fils de Saul (2015) évidemment. Mais le style du cinéaste est toujours aussi admirable. La Budapest d’avant 14 reconstituée superbement, des travellings implacables et parfaitement justifiés, des plans composés dans les moindres détails (il faudrait une vision uniquement pour scruter les arrière-plans), le tout au service de la même quête obstinée, non plus d’un fils fantasmé, mais d’un frère. Nemes fait déjà partie des grands.
20.40 : La Colère d’un homme patient de Raul Arevalo (2016), OCS Choc
Premier film (la semaine est riche en découvertes). Histoire d’une vengeance, lentement amenée. On n’est pas chez Charles Bronson, et Antonio de la Torre n’a pas de points communs avec le justicier labellisé. Le film est découpé en chapitres qui suivent la métamorphose du héros, l’homme patient transformé en tueur. Glaçant.
20.50 : The Guilty de Gustav Möller (2018), Frisson
Encore un premier film étonnant (ce qui ne surprend pas de la part d’un cinéma danois, qui nous arrive trop peu ici), respectant la règle des trois unités. Le huis clos est court (85 mn), mais on aurait pu en supporter plus. L’argument est classique - un kidnapping, traité par un policier à partir du standard - mais le réalisateur effectue un exercice de style sans faute. On attend un second film.
20.50 : La Glace et le feu de Luc Jacquet (2015), Famiz
Un des rares documentaires (le seul ?) projeté en clôture de Cannes. Si le doc sur le glaciologue Claude Lorius est moins grand public que La Marche de l’empereur (2005), c’est parce que le problème qu’il traite est moins plaisant - et encore, il y a cinq ans, ce qui n’était encore que probabilités est devenu terriblement actuel. Pas vraiment le feelgood-movie du soir, mais il faut bien savourer les derniers instants d’une époque.
20.50 : Soirée Edwige Feuillère, Classic
Bonne idée de saluer celle qui fut "la grande dame" du cinéma français, après en avoir été une de ses héroïnes les plus variées, de Lucrèce Borgia à Marthe Richard. Dommage que les films choisis soient chacun passé il y a peu, Olivia de Jacqueline Audry (1951) à 20.50 le 27 mai 2019, La Duchesse de Langeais, samedi dernier, le 7 décembre 2019.
22.25 : Les Chevaliers du Texas de Ray Enright (1949), Paramount Channel
Il est rare que la chaîne nous fournisse un western inédit. Ray Enright ne fut pas un spécialiste monogenre, comme Springsteen ou Selander, mais un cinéaste tous terrains, films pré-Code, comédies musicales, films noirs, etc. Ce qui ne l’a pas empêché de trouver la note juste dans ses westerns, Les Écumeurs (1942), avec Marlene Dietrich ou Far West 89 (1948), avec Randolph Scott et Robert Ryan. Ce soir, un quatuor relevé : Joel McCrea, Dorothy Malone, Alexis Smith, Zachary Scott.
01.40 : Le Bord de la rivière d’Allan Dwan (1957), TCM
Horaire tardif (mais la grille TCM nous révèle qu’il est déjà passé le matin et repassera le 26 décembre 2019, à 07.20) pour ce film qui a mis quarante-deux ans pour traverser l’Atlantique. C’est un Dwan de fin de carrière, mais tout à fait efficace, avec Ray Milland, Anthony Quinn et Debra Paget.
20.40 : Une étoile est née de George Cukor (1954), OCS Géants
La première version (très éloignée), signée William A. Wellman (1937), a été programmée le 30 décembre 2014. Celle-ci jamais. C’est pourtant un des sommets de la carrière, en dents de scie dans les années 50 et 60, de Judy Garland. Elle avait toujours été plus employée comme chanteuse que comme actrice (même si elle était aussi bonne dans les deux rôles). La fusion entre les deux est ici réussie, merci Cukor. Après dix visions, l’émotion finale du discours de "Mrs. Norman Maine" est toujours aussi forte.
20.50 : Un cœur en hiver de Claude Sautet (1992), Club
Pas trace d’un passage depuis 2014, à moins que le film n’ait été jugé trop connu pour être signalé. Il s’agit du plus beau film de Sautet, tout en modulations - ce n’est pas un hasard si tous les personnages sont liés par la musique, violoniste ou luthiers. Il est parvenu à tirer le meilleur de chaque acteur, Emmanuelle Béart, Daniel Auteuil et André Dussolier (et Maurice Garrel, dans une séquence bouleversante).
23.30 : Les Demoiselles Harvey de George Sidney (1946), OCS Géants
Seconde comédie musicale de la soirée sur Géants - serait-ce la proximité des "Fêtes" ? – et pas souvent projetée (à quand une rétrospective de ce grand réalisateur que fut Sidney ?). Judy Garland, de nouveau, dans un décor de western fantaisiste (qui préfigure Oklahoma !), avec des partenaires masculins peu renommés (John Hodiak, Ray Bolger) et des féminines bien plus intéressantes, Virginia O’Brien (qui n’est apparue que dans une dizaine de musicals dans les années 40 mais a créé un personnage remarquable) et Cyd Charisse, la troisième des Harvey Girls, dans son premier vrai rôle - elle parle et chante (quoique doublée par Betty Russell).