Jeune Cinéma en ligne directe
Adam Elliot. "L’humanité des petites choses"
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : À l’heure des souvenirs de Ritesh Batra (2017), OCS Max
Inédit. La preuve que le premier film de l’auteur, The Lunchbox (2013) n’était pas un accident, et que l’Angleterre lui réussit autant que l’Inde. L’adaptation du roman de Julian Barnes, The Sense of an Ending (titre original du film) n’était pas si simple, mais Jim Broadbent est un acteur génial. Si l’on y ajoute Charlotte Rampling et Michelle Dockery (notre préférée dans Downton Abbey), comment résister ?
20.40 : L’Affaire du courrier de Lyon de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara (1937), OCS Géants
Le premier des trois films coréalisés par CAL avec le directeur du théâtre du Châtelet, dont le nom respectable lui permit de débuter une seconde fois au cinéma, après l’échec de Ciboulette en 1933. Lehmann, selon les témoignages, se contenta de cosigner sans jamais mettre les pieds au studio - le film qu’il tourna seul ensuite, Une jeune fille savait (1948), montre effectivement sa faible compétence. Prévert se fâcha avec lul et refusa de signer les dialogues. Cette troisième version de l’affaire, après celles d’Albert Capellani (1911) et de Léon Poirier (1922) est solide et bien interprétée par Pierre Blanchar et Dita Parlo. Une curiosité : la présence au générique de Jacques Copeau et de Charles Dullin, leur seule participation commune à l’écran.
20.50 : Soirée Jean Becker, Premier
Le cinéaste souffre essentiellement d’avoir réalisé des films qui ont bien marché auprès du grand public. Au moins, on ne lui reproche plus, comme à ses débuts, d’être le fils de Jacques… Certes, il pratique un cinéma sans ambitions métaphysiques, pour le plaisir de raconter des histoires. Il y a chez lui un travail d’artisan soigné, même si ça ne fonctionne pas toujours. Ce soir, Dialogue avec mon jardinier (2007), avec Jean-Pierre Darroussin et Daniel Auteuil, suivi, à 22.35, de son dernier film, Le Collier rouge (2018), avec François Cluzet et Nicolas Duvauchelle, un cran en-dessous du précédent. Soirée tranquille.
22.45 : Un couple parfait de Robert Altman (1979), TCM
Inédit, au même titre que bien des films d’Altman, hélas. Un de ses plus rares et plus méconnus - on ne se souvient pas d’une reprise depuis 1979 ; de toutes façons, sa sortie n’avait pas été un grand succès : des acteurs inconnus, Paul Dooley et Marta Heflin, un sujet (une rencontre via une agence matrimoniale) pas très porteur et surtout un retour de malveillance critique envers l’auteur, après l’incompréhension devant Quintet (1979) et avant la (scandaleuse) descente en flammes de Popeye (1980). Altman devra attendre 1992 et The Player pour retrouver sa réputation. Ce qui ne l’empêcha pas de tourner entre 1980 et 1992 huit films, tous admirables.
20.40 : Give Me Liberty de Kirill Mikhanovsky (2019), OCS City
Pas vu, pas plus que les deux films précédents de l’auteur, Sonhos de Peixe (2006) et Dubrovskiy (2014). En tout cas, la rumeur cannoise, après son passage à la Quinzaine des réalisateurs 2019, était excellente, et le film a remporté quelques grands prix dans d’autres festivals. Des acteurs inconnus pour une dérive d’un ambulancier et de quelques handicapés à travers le Middle West. Sorti en plein mois de juillet, le film a mobilisé près de 60 000 spectateurs, ce qui est bon signe.
20.50 : Forte impression de bégaiement de l’Histoire, Premier
C’est la quatrième fois en deux semaines que la chaîne propose Sicario de Denis Villeneuve (2015) et Sicario : la guerre des cartels de Stefano Sollima (2018), en changeant simplement l’ordre de passage. L’été s’annonce rude, avec tant d’inventivité dans les choix.
20.50 : Des temps sont difficiles, Émotion
Le Grand Bleu de Luc Besson (1988) suivi de Bodyguard de Mick Jackson (1992), chacun passé une dizaine de fois depuis cinq ans,
20.40 : L’Heure de la sortie de Sébastien Marnier (2018), OCS Choc
Non, ce n’est pas un biopic de Sheila, mais le second film de l’auteur de Irréprochable (2016), très bon thriller plusieurs fois proposé par le câble. L’exercice est aussi impressionnant mais peut-être moins tenu jusqu’au bout ; cependant Laurent Lafitte, face à sa classe de surdoués, parfois aussi inquiétants que les enfants du Village des damnés de Wolf Rilla (1961), est très bien. Malgré son casting (Emmanuelle Bercot, Pascal Greggory), le film n’a rassemblé que 66 000 spectateurs. Il est temps de lui en offrir un peu plus.
20.50 : L’Héritage des 500 000 de Toshiro Mifune (1963), Classic
L’unique film réalisé par le héros qui a accompagné la découverte du cinéma japonais pour plusieurs générations d’amateurs a mis un peu moins de soixante ans à parvenir sur nos côtes. Profitons de cette soirée consacrée au cher Toshiro commencée à 19.30 avec Mifune, le dernier des samourais de Steven Okazaki (2016).
Cf. "Mifune, Toshirō (1920-1997), une vie, une œuvre", Jeune Cinéma n°392-393, février 2019.
20.50 : Au-delà de la gloire de Samuel Fuller (1980), TCM
Cf. note du 11 janvier 2016.
22.25 : Barberousse d’Akira Kurosawa (1965), Classic
Lors de sa programmation le 11 avril 2018, nous regrettions l’heure de son passage (00.45), eu égard à la durée de ce chef-d’œuvre (170 mn). Ce soir, on peut y accéder plus tôt, mais ça mène tout de même à 01.20 - et, apparemment, pas d’annonce d’un autre créneau horaire.
Grande première : sur les douze chaînes cinéma du câble, et pour la première fois, aucun inédit parmi les trente films proposés et tous ont été programmés ces derniers mois.
Seule échappatoire, les séries sur OCS Max et OCS City. Ou peut-être une vraie salle de cinéma ?
20.40 : Et puis nous danserons de Levon Akin (2019), OCS City
Un premier film géorgien inédit, c’est la fête ce soir. Ce n’est pas d’une originalité folle, on devine assez vite la façon dont vont évoluer les sentiments et les situations, mais le milieu de la danse (c’est filmé au cœur du Ballet national géorgien) est bien observé et le film est audacieux, dans la mesure où l’homosexualité est encore condamnable dans le pays.
20.40 : Above Suspicion de Phillip Noyce (2018), OCS Choc
Inédit à plus d’un titre, car on n’a pas trouvé de date de sortie en salles ni en DVD. Mystère donc. Mais le cinéaste australien (même s’il a surtout travaillé aux USA) nous a habitués à une qualité régulière : jamais de chef-d’œuvre mais pas grand-chose à jeter parmi la dizaine de films que l’on connaît.
20.40 : La Prisonnière des Comanches de Budd Boetticher (1960), OCS Géants
Dernier passage, sous son titre original, Comanche Station, le 3 octobre 2015. Ultime rencontre de BB et de Randolph Scott. Pour tout savoir sur ce film, se reporter à Jeune Cinéma n°365-366, été 2015.
20.50 : L’école est finie d’Anne Depetrini (2018), Émotion
Non, ce n’est pas un autre biopic de Sheila, mais une histoire très feelgood d’une professeure qui débarque dans un collège de province. On peut imaginer la suite sans trop se fouler l’imagination, mais c’est sympathique et c’est le seul titre inédit sur le bouquet Ciné+.
22.30 : Swagger d’Olivier Babinet (2016), OCS City
Doc passé il n’y a pas si longtemps (le 25 septembre 2018), mais il n’y a rien ailleurs à la même heure. Et l’auteur a su trouver la bonne tonalité pour aborder la petite bande de potes d’une cité d’Aulnay-sous-bois. En attendant son dernier titre, Poissonsexe (2020), annoncé dans les salles pour la rentrée.
22.35 : Le ciel peut attendre d’Ernst Lubitsch (1943), TCM
Oui, tout le monde connaît par cœur l’avant-dernier film du Maître, et l’amour de Gene Tierney et de Don Ameche, si fort qu’il ignore la frontière entre vie et mort. Mais il n’a pas été programmé depuis quatre ans et c’est toujours un bain de jouvence dont on sort requinqué.
00.25 : Je n’ai pas tué Lincoln de John Ford (1936), TCM
Cf. note du 10 janvier 2017.
20.40 : First Love, le dernier yakuza de Takashi Miike (2019)
Le dernier film du cinéaste. Enfin, dernier, rien n’est moins sûr de la part de ce recordman de vitesse - 104 titres répertoriés en 28 ans - qui tourne si rapidement que ses films n’ont pas le temps de nous parvenir. Nous l’avions découvert à la Mostra de Pesaro en 1998 avec son ahurissant Bird-People in China ; vingt ans plus tard, son tempo infernal de réalisation n’a pas émoussé son inventivité.
20.40 : La Bonne Année de Claude Lelouch (1973), OCS Géants
Un petit coup de Lelouch de temps en temps, pourquoi pas ? Et à l’époque il n’avait pas encore commencé à penser.
20.50 : Boesman et Lena de John Berry (2000), Émotion
Seul passage le 3 mars 2016. Berry n’a pas retrouvé, dans son exil français dû au sénateur McCarthy, l’aisance de ses premiers films US. De Ça va barder (1955) à Il y a maldonne (1988), on ne percevait que des éclats de la force de Tension (1949) ou de Menaces dans la nuit (1951). Et puis, après dix ans de silence, il parvint à trouver le financement pour cette adaptation de la pièce d’Athol Fugard, avec deux vedettes noires, Danny Glover et Angela Bassett, superbement dirigés. Malchanceux jusqu’au bout, Berry ne trouva pas de distributeur et le film ne sortit qu’après sa mort, dans un circuit confidentiel (trois copies) et ne fut jamais repris.
20.50 : Le Déménagement d’Olivier Doran (1997), Famiz
Cf. note du 22 juin 2017.
20.50 : Soirée René Clément, Classic
Pour mémoire, car les deux titres de ce soir font partie des classiques les plus éprouvés. Ce n’est ni le désespoir de Au-delà des grilles (1948), ni la noirceur de M. Ripois (1954). Mais Jeux interdits (1952) vaut mieux que sa réputation et à 22.10, Le Père tranquille (1946) tout autant : les deux films résistent au temps. On est curieux de revoir, à 23.50, le trop délaissé Le Château de verre (1950), avec Michèle Morgan et Jean Marais - et Elisa Cegani, par ailleurs Madame Blasetti.
20.50 : Hostiles de Scott Cooper (2017), Premier
L’auteur est bien représenté sur le câble puisque sur les cinq films qu’il a tournés, trois d’entre eux - Crazy Heart (2009), Les Brasiers de la colère (2013) et Strictly Criminal (2015) - ont figuré plusieurs fois dans nos listes. Changeant à chaque fois de genre, il atteint à chaque fois au meilleur. Cette fois-ci, un western, mélancolique et désabusé, avec un Christian Bale en belle forme.
22.50 : Le Cahier noir de Valeria Sarmiento (2018), Club
L’adaptation d’un roman de Camillo Castelo Branco ne réussit pas plus à l’auteure que sa mise à l’écran de l’ultime scénario de Raul Ruiz, Les Lignes de Wellington (2012). Il faut dire que la beauté et l’intelligence du jeu de Lou de Laâge ne suffit pas à compenser la présence de Stanislas Merhar. Mais c’est inédit, chose rare cette semaine.
00.10 : Miracle en Alaska de Ken Kwapis (2012), Famiz
Si l’on est intéressé par la survie des baleines dans le Grand Nord, on peut se risquer à regarder le film, histoire de voir si Drew Barrymore a vieilli depuis E.T. Le film a totalisé lors de sa sortie moins de 6000 entrées.
00.25 : Three for the Road de B.W.L. Norton (1987), Paramount Channel
Titre inconnu - mais après avoir vu More American Graffiti (1979), du même Norton, on n’a jamais trop cherché à voir ses autres films. De toutes façons, celui-ci ne semble pas avoir connu de distribution dans nos salles : Charlie Sheene n’était pas une star et Sally Kellermann n’était une vedette que pour les amateurs de Robert Altman. À découvrir.