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Semaine télé du 21 au 27 novembre 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 21 novembre 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Ici Najac, à vous la Terre de Jean-Henri Meunier (2006)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 21 novembre 2020

 

20.50 : Tous les jours dimanche de Jean-Charles Tacchella (1994), Club
Inédit. Avant-dernier film de l’auteur (95 ans, il y a peu et toujours vivace). Ce n’est pas celui que l’on préfère, peut-être parce que le cinéaste est profondément français, par ses sujets, qu’ils soient urbains - Escalier C (1985), Travelling avant (1987) - ou campagnard - Le Pays bleu (1977). Là, l’implantation en Floride (avec des interprètes de haut niveau, Rod Steiger et Susan Blakely) grince dans les entournures. Mais on a plaisir à revoir Maurizio Nichetti, réalisateur et comédien trop méconnu - et Thierry Lhermitte et Marie-France Pisier également.

20.50 : Les Oliviers de la justice de James Blue (1962), Classic
Inédit. On ne connaît de Blue (mort à 50 ans, en 1980) que ce premier film, réalisé alors que l’Algérie n’était pas encore indépendante. Installé en France avec sa famille, un homme revient à Alger pour voir son père mourant et, au lieu de repartir tout de suite, va reprendre contact avec un pays rejeté. C’est un film rare dans la production du temps, abordant l’Algérie sans parti pris et sans œillères - comme l’avait fait Pierre Pelegri, auteur du roman original.

22.10 : L’Enfant du Diable de Peter Medak (1980), Classic
Inédit, comme nombre de titres de Medak, dont on ne voit sur le câble que Romeo Is Bleeding (1993) et Pontiac Moon (1994), alors que Dieu et mon droit (1972) était remarquable et Les Frères Krays (1990) bien intéressant. Ce soir, un film fantastique de maison hantée, genre d’aventure à laquelle George C. Scott a rarement participé (en prime, le grand Melvyn Douglas, dans un de ses derniers films).

22.20 : Les Grands Ducs de Patrice Leconte (1996), OCS Géants
Inédit. Rochefort-Marielle-Noiret côté hommes, Catherine Jacob-Clotilde Courau, côté femmes, on attendait le meilleur, comme Leconte sait faire. On n’a pas eu le pire, car il y a du monde sur l’écran, mais le film fait partie de ceux, peu nombreux, que le cinéaste a en partie ratés, comme Une chance sur deux (1998) qui suivra.

22.30 : Au-delà de Clint Eastwood (2010), Club
On l’avait signalé l’an dernier, avec méfiance et des pincettes. En définitive, il s’agit d’un curieux film, qui ne ressemble guère aux autres productions eastwoodiennes du 21e siècle. On craignait de le voir s’égarer en menant ses trois histoires parallèles, une journaliste qui a connu une NDE, un medium véritable et qui en souffre et un gamin séparé de son jumeau, et verser dans un numéro difficile sur le paranormal. Mais c’est fait sans appel à une mystique ou à une religion et tout ce qui est incrédible est assuré par Cécile de France et Matt Damon, deux pros. La reconstitution du tsunami thaïlandais est un morceau de bravoure. Et comme Spielberg est derrière, on a droit à la happy end qu’on attendait.

23.00 : Britannia Hospital de Lindsay Anderson (1982), TCM
Cf. note du 24 février 2018.

 

Dimanche 22 novembre 2020

 

20.40 : Soirée biopics écrivaines célèbres, OCS City
Pour mémoire, car les deux titres ont déjà été proposés plusieurs fois : à 20.40, Colette de Wash Westmoreland (2018), suivi à 22.40, de Mary Shelley de Haifaa Al-Mansour (2017). Keira Knightley contre Elle Fanning, notre choix est fait, mais les deux films sont corrects.

20.50 : Orange mécanique de Stanley Kubrick (1971), Club
Le film n’est passé qu’une fois, le 26 juillet 2017, un peu avant minuit, ce qui n’est pas l’heure la plus confortable pour revoir un tel pavé. A Clockwork Orange fut considéré alors comme d’une violence indépassable. Sur le plan de la violence, il a depuis été dépassé largement. Sur celui de la puissance des images, pas encore. On avait repéré Malcolm McDowell comme meneur des lycéens révoltés de If… de Lindsay Anderson, Palme d’or à Cannes 1969. On ne pouvait pas imaginer qu’il atteindrait en si peu de temps une telle envergure.

20.50 : Le Bandit d’Alberto Lattuada (1946), Classic
Inédit. À ne pas confondre avec le film homonyme d’E.G. Ulmer, qui n’a vraiment rien à voir. Premier film de Lattuada après-guerre, qui dresse un état des lieux d’un cynisme assez effrayant - ou comment s’est organisée la truanderie post-fascisme à Turin, mais il en était de même ailleurs. Amedeo Nazzari, en prisonnier libéré, est très bon, face à la Magnani et (surtout) à Carla del Poggio.

21.00 : Sailor et Lula de David Lynch (1990), OCS Géants
Pour mémoire également. Mais vu la faiblesse des propositions parallèles sur OCS, reprendre une goulée de grands espaces n’est pas interdit. Et relire l’excellent roman de Barry Gifford, auquel Lynch n’a fait qu’ajouter son génie visuel.

22.10 : Rome, ville ouverte de Roberto Rossellini (1945), Classic
Un seul passage récent, en mars 2020, mais à une heure si tardive (00.05) qu’on n’avait pas pris la peine de le signaler. C’est ainsi que Roberto est parvenu à faire oublier ses trois films guerriers réalisés les années précédentes. Le film reste une date et Magnani, toujours elle, est impressionnante.

23.05 : Kubrick par Kubrick de Grégory Monro (2020), Club
Doc inconnu. C’est bien de s’intéresser à de jeunes cinéastes débutants.

 

Lundi 23 novembre 2020

 

20.50 : Storm Boy de Shawn Seet (2019), Famiz
Pas vu, mais le roman de Colin Thiele, célèbre en Australie, avait donné lieu en 1976 à une jolie adaptation, signée Henri Safran, cinéaste français n’ayant tourné qu’en Australie, dans laquelle on retrouvait David Gulpilil, l’Aborigène vu si souvent à l’écran. La gentille histoire de l’enfant de la tempête et de son pélican est plaisante, il doit bien en rester des traces dans cette nouvelle version.

20.50 : Doubles vies d’Olivier Assayas (2019), Club
Inédit. Remarquable ratage. On se demande comment quelqu’un aussi fin et intelligent qu’O.A. a pu livrer une histoire aussi caricaturale, reprenant tous les poncifs et clichés sur les éditeurs et les écrivains. Et ce n’est ni Guillaume Canet ni Juliette Binoche qui sauvent l’affaire.

23.30 : Le Choix de Sophie d’Alan J. Pakula (1982), OCS Géants
Cf. note du 8 juillet 2016.

23.50 : Le Gouffre aux chimères de Billy Wilder (1951), France 5
On ne va pas lâcher Brion, il n’empêche qu’il pourrait choisir des titres moins fréquentés, The Big Carnival étant passé une grosse poignée de fois sur le câble. Mais le film est toujours une perle.

 

Mardi 24 novembre 2020

 

20.40 : The Spacewalker de Dmitri Kiseliov (2017), OCS Choc
Film inconnu, apparemment pas distribué ici. Histoire d’Alexei Leonov, le premier cosmonaute à effectuer une sortie dans l’espace, à partir du Voshkod 2, en 1965. On demande à voir.

20.50 : Tanks for Stalin de Kim Droujinine (2018), Frisson
L’autre inconnu du soir, sorti seulement en DVD. La Russie reviendrait donc à l’illustration de la grande guerre patriotique, son sujet principal jusqu’aux années 60 ? Qui pour incarner le petit père des peuples, Mikhaïl Gelovani, qui le fut tant de fois, ayant disparu ? Pour les amateurs du T-34, le fameux char soviétique.

20.50 : Noureev de Ralph Fiennes (2018), Émotion
Inédit. Les biographies de danseur sont rares, pour des raisons pratiques : comment trouver un interprète qui soit au niveau du modèle. Faire un film sur la passion de la danse est simple, voir Billy Elliot de Stephen Daldry (1999) ou Girl de Lukas Dhont (2018). Mais recréer Diaghliev ou Noureev est plus compliqué. Fiennes a choisi Oleg Ivenko et ce n’est pas si mal. Il a choisi également Adèle Exarchopoulos, il va bien falloir qu’on s’habitue. Quant à Jonathan Zaccaï dans le rôle de Serge Lifar, on a un peu de peine à y croire.

20.50 : Le Géant du Grand Nord de Gordon Douglas (1959), Classic
Un Gordon Douglas inédit, ça devient rare. Il s’agit du deuxième volet de sa trilogie avec cet excellent acteur de western méconnu que fut Clint Walker, après Sur la piste des Comanches (1958), passé le 31 mai 2016, et avant Le Trésor des sept collines (1961), passé le 29 novembre 2016. La boucle est bouclée.

22.25 : Talking About Trees de Suhaib Gasmelbari (2019), Club
Au Soudan aussi il y a des cinéphiles historiques. Ces retraités qui restaurent une vieille salle de cinéma de Khartoum pour en faire un ciné-club ont été applaudis à la Berlinale 2019, avec le Prix du meilleur documentaire et le Prix du public toutes sections confondues.

22.55 : La Cité rose de Julien Abraham (2012), OCS Choc
Film de cité, comme son titre l’indique, tourné dans le 9-3 (on croit reconnaître Pierrefitte), avec les gamins qui y habitent, apparemment heureux de jouer leur rôle. Il y a des maladresses, quelques clichés, mais pas trop, un enthousiasme et une véracité indéniables. L’auteur a depuis réalisé Mon frère (2019), passé récemment sur le câble.

 

Mercredi 25 novembre 2020

 

20.40 : Swagger d’Olivier Babinet (2016), OCS City
Pour ceux qui n’auraient pas vu ce bon documentaire sur une cité d’Aulnay-sous-Bois – après La Cité rose hier, le 9-3 est à la mode -, passé le 25 septembre 2018, à une heure tardive.

20.40 : Tueurs de François Troukens & Jean-François Hensgens (2017), OCS Choc
Inédit. Bon polar belge, s’inspirant en partie des tueurs du Brabant, braqueurs sanglants des années 1982 à 1985. Classique (premier et unique film des deux réalisateurs), mais avec un beau générique belgissime : Olivier Gourmet, Lubna Azabal (ah !), Bouli Lanners, Anne Coesens, Johan Leysen et Natacha Régnier.

20.50 : Papillon de Michael Noer (2017), Premier
Inédit. Pourquoi un remake du film de Franklin Schaffner, quarante-cinq ans après ? Le sujet est-il vraiment éternel, maintenant que l’on sait que les aventures d’Henri Charrière étaient en grande partie bidonnées ? Remplacer Steve McQueen et Dustin Hoffman par Charlie Hunnam et Rami Malek, était-ce une bonne idée ? En tout cas, le film n’a rassemblé que 66 000 spectateurs, ce qui n’était pas la jauge visée.

20.50 : Les Enquêtes du département V : Délivrance de Hans Petter Moland (2016), Frisson
On l’avait réclamé la semaine dernière, les voici : les deux autres épisodes des aventures policières de Nikolas Lie Kaas et Farès Farès, après Miséricorde et Profanation. Tous ceux qui aiment le polar scandinave (même si le polar danois est un cran en-dessous du norvégien ou de l’islandais seront servis.

20.50 : Soirée Patrice Leconte, Émotion
Leconte est l’homme du mois sur le câble, qui ne cesse de proposer les différentes aventures des Bronzés à toute heure du jour. Et Les Grands Ducs, hélas, cf. supra. Ce soir, le tir est meilleur. À 20.50, Confidences trop intimes (2004) est une comédie intelligente et juste avec Sandrine Bonnaire, en patiente égarée, et Fabrice Luchini en psychanalyste improvisé. Et à 22.30, La Fille sur le pont (1999) est peut-être le chef d’œuvre de l’auteur, avec Daniel Auteuil en lanceur de couteaux et Vanessa Paradis en suicidaire devenue sa partenaire, dans un noir & blanc magnifique.

22.40 : Les Enquêtes du département V : Dossier 64 de Christoffer Boe (2018), Frisson
Boe avait débuté par un film extraordinaire, Reconstruction (2004), une Caméra d’or les plus méritées de l’Histoire. Depuis, aucun de ses titres n’a été distribué ici, malgré leur intérêt (les trois présentés à la sélection cannoise étaient remarquables). Son Dossier 64 est son dernier film actuel - comme ses collègues danois, il tourne également pour la télévision.

22.40 : Le facteur sonne toujours deux fois de Tay Garnett (1946), TCM
Pas inédit, mais son dernier passage remonte au 20 février 2015, une éternité. L’adaptation du roman de James Cain est peut-être la plus fidèle (en tout cas, plus que celles de Visconti ou de Rafelson) et si Lana Turner est un peu "trop", avec sa coiffure peroxydée et ses shorts blancs, John Garfield demeure le meilleur interprète de Frank Chambers.

 

Jeudi 26 novembre 2020

 

20.40 : Lettre à Franco d’Alejandro Amenabar (2019), OCS City
Inédit. Surprenant retour au pays d’Amenabar, après ses succès internationaux, avec un film sur l’histoire nationale. À savoir le soutien de Miguel de Unamuno au coup d’État franquiste et son évolution rapide, devant l’évidence, vers une condamnation du généralissime, qui ne lui vaudra pas que du bien (mais il mourra fin décembre 1936, donc ne connaîtra pas la suite.) Étrange projet - mais Unamuno est encore une célébrité en Espagne, si personne ici ne lit plus Le Sentiment tragique de la vie.

20.40 : Soirée russe, OCS Choc
Décidément, OCS a dû acheter un lot de films russes inédits. Après The Spacewalker avant-hier, ce soir, deux premières œuvres inconnues : à 20.40, Why Don’t You Just Die ! de Kirill Sokolov (2019), suivi, à 22.15, de Mermaid : le lac des âmes perdues de Svyatoslav Podgayevsky (2018). Grande soirée découverte.

20.40 : Une fois ne suffit pas de Guy Green (1975), OCS Géants
Green a partagé sa carrière de réalisateur (il fut durant vingt ans un des meilleurs chefs-opérateurs anglais) entre Grande-Bretagne et Amérique - avec des films curieux comme Lumière sur la piazza (1962) ou Un coin de ciel bleu (1965) -, il tourne son dernier film aux USA en adaptant le best-seller de Jacqueline Susann (qui s’en souvient ?). Du lourd, avec Kirk Douglas, Alexis Smith, Melina Mercouri et George Hamilton. On avait trouvé ça insipide alors, mais peut-être quarante-cinq ans de cave lui ont-ils donné un peu de saveur.

20.50 : Persona non grata de Roschdy Zem (2019), Premier
Inédit. Virage à 180° après Chocolat (2016). Zem plonge dans le polar, le film noir plutôt, avec ses deux arrivistes du BTP prêts à tout et le tueur qui les fait chanter. Quoiqu’inspiré d’un film brésilien inconnu - O invasor, Beto Brant (2001) -, Persona est très français, avec ses corruptions municipales. Que manque-t-il pour que ce soit totalement convaincant ? Zem acteur ne nous étonne plus (il est, encore une fois, parfait), mais les deux jeunes loups, Nicolas Duvauchelle et Raphaël Personnaz sont également très aboutis dans leur saloperie.

 

Vendredi 27 novembre 2020

 

20.40 : L’Ordre des médecins de David Roux (2018), OCS Max
Premier film, dans le genre désormais fréquenté du film de médecin(s). Mais le réalisateur y plonge avec justesse, grâce à un scénario bien composé (il paraît que son frère est de la partie) qui mêle contraintes de l’hôpital et problèmes psychologiques du praticien. Jérémie Renier est décidément capable de tout interpréter et on peut saluer les trois interprètes féminines, Marthe Keller, Zita Henrot et Maud Wyler.

20.50 : Le Client de Joel Schumacher (1994), Club
Schumacher (mort il y a quelques mois) a beaucoup tourné, dans beaucoup de genres, et n’a jamais vraiment été considéré comme important, mais comme un bon à tout. Il a pourtant signé des films mémorables, comme Cousins (1989) ou Veronica Guerin (2003), mais n’a jamais atteint le statut d’auteur, comme Friedkin ou Hill. Il n’empêche qu’’on peut prendre un plaisir certain devant ses films, comme cette adaptation d’un roman de John Grisham, dans laquelle Susan Sarandon joue une avocate de belle envergure. Avec elle, Brad Renfro, 11 ans, dans son premier film, Mary-Louise Parker (bien avant À la Maison-Blanche et Weeds), Tommy Lee Jones et Anthony LaPaglia.

20.50 : Soirée Basil Dearden, Classic
Bel exemple de ce cinéma anglais sur lequel Truffaut a écrit tant de bêtises. Sur ses quarante-cinq titres, Dearden n’a pas signé que des chefs-d’œuvre, évidemment, mais tout de même un paquet de très bons films que l’on parvient à voir de temps en temps dans les coins du programme. Il commença les années 50 avec un remarquable The Blue Lamp (en français Police sans armes) et les acheva avec l’excellent Sapphire (en français Opération Scotland Yard), des objets que Truffaut aurait bien fait de considérer lorsqu’il s’est essayé au polar. Ce soir, deux titres du mitan de la décennie, le premier à 20.50, Un détective très privé (en VO, Who Done It ?), comédie policière dans laquelle Benny Hill faisait ses débuts, et à 22.10, Sous le plus petit chapiteau du monde, parodie du film de Cecil B. DeMille, avec Margaret Rutherford, Bernard Miles et Peter Sellers (programmé le 15 mai 2020).

22.20 : Stalingrad de Fiodor Bondartchouk (2013), OCS Choc
Poursuite de l’opération "Découverte de la Russie". Le père de Fiodor, Serguei, s’était fait une spécialité de filmer les batailles, Guerre et paix (1967) ou Waterloo (1970). Le fils, après Le 9e Escadron (2005) et Battlestar Rebellion (2009) semble bien parti pour reprendre le flambeau.

22.30 : The Misfits Club de Carlos Sedes (2014), Famiz
Inconnu - sorti en VOD en 2017. En espagnol, El clube de los incomprendidos. L’auteur n’a signé que des séries télé depuis 2003. Une révélation ?



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