Semaine télé du 2 au 8 octobre 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 2 octobre 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Der erschöpfte Mann (L’homme épuisé).
Exposition au Landesmuseum Zürich (16 octobre-19 décembre 2020).

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 2 octobre 2021

 

20.50 Soirée Helen Mirren, Émotion
C’est la seule soirée intéressante sur le bouquet Canal, à moins de préférer le cycle Terminator (n° 3 et 4) sur Frisson ou le cycle Paddington (n° 1 et 2) sur Famiz.
Le premier titre, L’Enlèvement de de Pieter Jan Brugge (2004), est déjà passé, mais il y a longtemps, le 6 août 2016, et supporte d’être revu, tant le numéro des trois acteurs, Robert Redford, Willem Dafoe et Helen Mirren, est épatant. En seconde partie un inédit, à 22.20, Arthur, un amour de milliardaire de Jason Winer (2011), qui, sauf erreur, ne semble pas avoir connu de sortie en salle, mais directement à la TV. Le nom du réalisateur ne nous évoque rien, qui a surtout travaillé pour des séries. Quant à l’acteur principal Russell Brand, il ne nous a pas marqués les quelques fois où nous l’avons vu. En revanche, Jennifer Garner et Helen Mirren… Est-ce une raison suffisante pour s’attarder devant ce film ? Oui.

22.25 : Monsieur de Rohana Gera (2018), OCS City
Inédit. Un premier film indien, sans musique, qui lorgne plus du côté de Satyajit Ray que de Bollywood, et qui rassemble plus de 150 000 spectateurs, voilà qui rassure : il y a encore un public en attente de découvertes. Jolie histoire d’amours ancillaires, avec pudeur et dignité, mais si. Les interprètes sont inconnus, mais on devrait se souvenir du nom de Tillotama Shome, l’héroïne.

22.40 : This Is Your Death de Giancarlo Esposito (2017), Paramount Channel
Inédit et inconnu, car produit et distribué par Netflix. Le pitch ne donne guère envie (une émission de téléréalité pendant laquelle les joueurs s’entretuent), pas plus que les acteurs qui, excepté Famke Janssen, nous sont inconnus. Peut-être une trouvaille ?

23.00 : Cursed Films de Jay Cheel (2020), TCM
Inconnu. Les deux premières parties d’un documentaire qui revient sur les plus célèbres des films d’épouvante, en 5 parties, ce soir L’Exorciste et La Malédiction. Bon choix.

 

Dimanche 3 octobre 2021

 

20.40 : Frontière chinoise de John Ford (1966), OCS Géants
Pas programmé depuis le 12 novembre 2015. Les adieux de Ford au cinéma, qui signe, à 72 ans, un de ses plus grands films, portrait de sept femmes, les seven women du titre original) recluses dans une mission à la frontière entre Chine et Mongolie. Un film hors du temps, qui renouait avec le Hollywood ancien. Anne Bancroft et Flora Robson et Sue Lyon et Mildred Dunnock et Anna Lee et Margaret Leighton et Betty Field : en un seul film, Ford se rachète de tous ses films de garnison, qui sentaient la poudre et l’uniforme, et dans lesquels les femmes n’étaient (la plupart du temps) que des compagnes décoratives.

20.50 : L’Oncle Charles d’Étienne Chatiliez (2012), Famiz
Inédit, c’est une raison pour le signaler, mais peut-être pas pour le conseiller. Qu’est devenu le Chatiliez méchant et inventif du siècle dernier ? Une veine imaginative tarie, ainsi que celle de sa scénariste, Florence Quentin pourtant ? Mais on a toujours plaisir à revoir Eddy Mitchell, même s’il ne se donne pas trop de mal pour faire croire à son personnage. À noter dans la troupe, au second plan, une actrice qu’on aime croiser de temps en temps au détour d’un film ou d’un téléfilm, Raphaëline Goupilleau.

20.50 : Soirée Yul Brynner, Classic
Trois titres, avec et à propos du chauve magnifique. Deux films sont déjà passés : à 20.50, l’excellent La Griffe de Franklin J. Schaffner, 1967 (cf. note du 28 octobre 2016), et, à 23.20, Le Phare du bout du monde de Kevin Billington (1971), adaptation réussie du roman de Jules Verne (avec Kirk Douglas en prime). Entre les deux, un documentaire inconnu, Les Mille et Une Vies de Yul Brynner (Benoît Gautier & Jean-Frédéric Thibault, 2020), qui va tout nous révéler de ce fascinant personnage.

22.25 : La Famille Pickler de Jim Field Smith (2011), Famiz
Inédit et inconnu (uniquement vidéo). Pas sûr qu’on ait eu envie de découvrir ce film en salle, tant les tournois de sculpture sur beurre nous passionnent peu. Mais tout de même, il y a Hugh Jackman et Olivia Wilde, l’ex- n° 13 de la série Dr. House.

00.55 : En marge de l’enquête de John Cromwell (1946), TCM
Second passage en six mois de ce film remarquable, encore plus tardivement que le 11 avril 2021. Il faut vraiment aimer Lizabeth Scott pour se tenir éveillé jusque-là.

 

Lundi 4 octobre 2021

 

20.40 : Soirée Michel Audiard, OCS Géants
L’œuvre scénaristique d’Audiard est désormais mieux considérée qu’elle ne le fut en son temps par la critique. Ses propres films n’ont pas encore connu de réexamen. Il faut reconnaître que leur plus grande invention résidait dans leurs titres, comme ce soir, où l’on commence avec Comment réussir quand on est con et pleurnichard (1974) et l’on poursuit avec, à 22.05, Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (1968). On n’est pas ici dans la légèreté lubitschienne, mais tous ceux qui sont sur l’écran, Carmet, Blier, Rochefort, Marielle, etc., semblent prendre plaisir à y être.

20.40 : Adventureland de Greg Mottola (2009), Paramount Channel
Inédit, seulement accessible en vidéo jusqu’à présent. Pourquoi le film n’est jamais sorti, à la différence des autres de l’auteur, on le découvrira peut-être ce soir. Pourtant, Jesse Eisenberg et Kristen Stewart étaient déjà des noms bankables il y a dix ans.

20.50 : #jesuislà d’Éric Lartigau (2019), Émotion
On est chez l’auteur de La Famille Bélier (2015), on sait donc que ça ne sera pas un mélodrame brûlant. Ça aurait pu l’être, pourtant, car l’histoire de ce cuisinier basque, débarquant en Corée pour retrouver une femme qu’il a connu sur la Toile, aurait pu déraper. On reste dans la comédie française, pas déshonorante du tout, avec un Alain Chabat tout à fait à l’aise, qui donne l’impression d’improviser durant ses tribulations dans l’aéroport de Séoul.

20. 50 : Air Force de Howard Hawks (1943), Classic
Inédit. Film réalisé presque à chaud, l’année qui suivit Pearl Harbor. On n’est donc pas dans la psychologie, mais dans le film patriotique rassembleur, comme Hollywood en fit des dizaines entre 1942 et 1945. Les enjeux ont vieilli, certes. Mais le scénario était dû à Dudley Nichols, pas n’importe qui. Un film d’hommes, mais quels hommes ! John Garfield, Gig Young, Arthur Kennedy, John Ridgely, George Tobias, Harry Carey, Jim Brown. Le dernier film guerrier de HH.

22.20 : Le Journal intime de Georgia Nicolson de Gurinder Chadha (2008), Famiz
Inédit et inconnu - il s’agit d’un téléfilm anglais. Mais les films de la réalisatrice, Joue-la comme Beckham ! (2002) ou Le Dernier Vice-roi des Indes (2017), sont suffisamment intéressants pour que l’on veuille découvrir celui-ci.

 

Mardi 5 octobre 2020

 

20.40 : Soirée Michel Audiard (bis), OCS Géants
On continue dans la redécouverte du continent Audiard, avec deux titres à rallonge, à 20.50, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (1970), suivie par Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! (1970), toujours avec la même bande de complices. On aimerait revoir son documentaire de 1974, Vive la France, qui avait frappé ses (rares) spectateurs par sa causticité et sa vision extrême-droitière de l’Histoire.

20.40 : Everybody’s Fine de Kirk Jones (2009), Paramount Channel
Robert De Niro en père oublié à la recherche de ses enfants, ou en beau-père, ou maintenant en grand-père, on a l’impression d’avoir vu ça maintes fois, en éprouvant le même pincement au souvenir de ce qu’il fut dans les années 70. Ce soir, il y a Drew Barrymore, Sam Rockwell, Kate Beckinsale et Melissa Leo, et c’est un remake du film de Giuseppe Tornatore, Ils vont tous bien (1990).

20.50 : The Singing Club de Peter Cattaneo (2019), Émotion
Inédit mais passé sur Canal + et disponible en vidéo. On ne peut pas dire qu’après le succès de The Full Monty (1997), Cattaneo ait souvent envahi nos écrans : quatre films depuis et une interruption de dix ans entre The Rocker (2009) et celui-ci. Toujours le monde de la musique collective, cette fois une chorale montée par des épouses de militaires anglais envoyés en Afghanistan (en VO : Military Wives). Ce n’est plus la même atmosphère que chez les chômeurs de Sheffield, mais pourquoi pas ?

20.50 : La Blonde et le shérif de Raoul Walsh (1958), Classic
Cf. note du 1er août 2018.

22.40 : Yesterday de Danny Boyle (2019), Émotion
Inédit. On continue à explorer la musique britannique, cette fois en pleine uchronie : le héros, un chanteur sans audience, découvre qu’il est le seul à se souvenir que les Beatles ont existé - et, ce qui est mieux, à se souvenir des paroles de leurs chansons. Et ça va marcher, ce que l’on pouvait prévoir. La noirceur ancienne de Boyle est atténuée par le scénario de Richard Curtis, toujours plus attiré par le feelgood-movie.

22.50 : 68, mon père et les clous de Samuel Bigiaoui (2017), Club
Inédit. Remarquable documentaire sur le père du réalisateur, quincailler parisien installé en face de la Mutualité, qui, après avoir été cinéphile canal historique, militant gauchiste, professeur de droit, réalisateur, a fini par trouver son chemin en vendant de quoi bricoler -une autre manière d’aider l’humanité. La boutique va fermer et on participe aux derniers moments de cette épopée immobile. Les clients témoignent, les vendeurs nettoient. Le ton est juste et l’émotion naît sans être sollicitée.

 

Mercredi 6 octobre 2021

 

20.40 : Soirée Sylvie Verheyde, OCS Max
Soirée inédite. On commence par Madame Claude (2020), uniquement sorti sur Netflix. On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé la cinéaste à revenir sur le proxénétisme mondain de la célèbre "Madame", déjà biographée par Just Jaeckin en 1977. Karole Rocher n’a pas la dimension de Françoise Fabian jadis, et la volonté d’en faire une féministe se plaisant à dominer les hommes est une vision pas mal tordue de la chose. On peut goûter la présence de Garance Marillier, Hafsia Herzi et Mylène Jampanoi, mais on est loin de Bertrand Bonello et de son Apollonide (2011). On continue (on persiste ?) avec, à 22.30, Sex Doll (2016), déjà avec Karole Rocher, déjà patronne, et Hafsia Herzi, déjà prostituée, qui tombe amoureuse d’un client, fatale erreur. On n’a pas relevé de propos de la réalisatrice affirmant que c’est également un triomphe du féminisme. Où est passée la Sylvie Verheyde qui signait le remarquable Un frère (1997) ?

20.50 : Mon chien Stupide d’Yvan Attal (2019), Premier
Inédit. Attal continue à faire des films en famille, ça date de son premier court, Ma femme est une actrice (1997) et ça n’a pas cessé. Par bonheur, sa femme est Charlotte Gainsbourg et ça compense ce que la saga intime a parfois de pénible. Quand la sauce prend, c’est pas mal - Le Brio (2017), quand elle ne prend pas, mieux vaut passer son tour. Ce soir, c’est entre les deux, car le chien est sympathique, comme dans le roman de John Fante ici adapté.

20.50 : The Operative de Yuval Adler (2019), Frisson
Inédit. Le film d’espionnage, avec agent infiltré, et traité sous un angle moins spectaculaire que jadis, au temps de Mission impossible, fait florès, Le Bureau des légendes est passé par là. Diane Kruger en créature du Mossad embarquée à Téhéran, prouve une fois de plus qu’elle est une excellente actrice. Adler, réalisateur à suivre, déploie la même justesse de ton que dans son précédent Bethléem (2013).

20.50 : Debout sur la montagne de Sébastien Betbeder (2019), Club
Inédit. Jeune Cinéma garde un œil attentif sur le cinéaste, depuis les années 10 (Cf. entretien dans le n° 356, décembre 2013). Attentif sans être aveugle : certains de ses titres récents, comme Le Voyage au Groenland (2016), par exemple, ne procurent pas le même plaisir que ses anciens, Nuage (2006) et surtout 2 automnes, 3 hivers (2013). Il n’empêche qu’on aime bien les trois acteurs de ce film, William Lebghil, Izia Higelin et Bastien Bouillon et que la sympathie qu’ils éveillent est réelle.

22.30 : The Other Man de Richard Eyre (2008), Premier
Inédit. Avec un scénario adaptant une nouvelle de Bernhard Schlink, l’auteur du peu oubliable Le Liseur et des acteurs comme Liam Neeson, Laura Linney et Antonio Banderas, on aurait pu espérer un grand film sur le mystère et la part cachée de chacun. Mais on demeure un peu à ras de terre dans cette enquête d’un veuf parti à la recherche de l’amant éventuel de sa femme. Heureusement, il y a l’Italie - et Romola Garai, déjà vue chez Ozon dans Angel (2006).

22.45 : Ceux de Cordura de Robert Rossen (1959), TCM
Inédit. On a pu revoir récemment Lilith du même Rossen. Rien de plus différent que ce western (d’après un très bon roman de Glendon Swarthout), western tardif puisqu’il se passe en 1916, lors de la guerre contre le Mexique. Gary Cooper y apparaît fatigué (c’est son antépénultième film), mais Rita Hayworth tient encore la rampe, et il y a derrière eux Richard Conte, Van Heflin et Tab Hunter.

 

Jeudi 7 octobre 2021

 

20.40 : Soirée Philippe de Broca, OCS Géants
Excellent choix : deux inédits. Et pas n’importe lesquels. À 20.40, Les Caprices de Marie (1970), un des titres oubliés de l’auteur, sur un scénario de Daniel Boulanger, un des plus inventifs qu’il ait signés. Marie est la perle du village et rêve d’Amérique ; inutile d’en dire plus de crainte que le charme subtil et la poésie (osons le mot) ne s’évaporent. Marthe Keller est éblouissante et les villageois sont du meilleur niveau - Noiret, Marielle, Gravey, Périer, et Valentina Cortese en cadeau supplémentaire. À 22.10, Un monsieur de compagnie (1964) clôt le cycle des aventures de Jean-Pierre Cassel qui ont fait le sel de la filmographie des débuts de Broca - Les Jeux de l’amour (1960), Le Farceur (1960) et L’Amant de cinq jours (1961) -, qui remplacera ensuite Cassel par Belmondo. L’acteur est parfait dans son rôle de fainéant confronté au monde du travail et le générique rassemble le dessus du panier : Deneuve, Brialy, Marielle, Dalio, Luguet, Girardot, Milo (Sandra) et Lagrange (Valérie).

20.50 : African Queen de John Huston (1951), Classic
Pourquoi signaler un film aussi réputé, que chacun a vu ou revu ? C’est parce que les soirées sur le bouquet Canal ne se ressemblent pas et que la pêche aux inédits est aussi vaine qu’en plein mois d’août. Alors… D’autant que l’odyssée du couple Bogart-Hepburn ne semble pas être programmée si souvent - pas de traces depuis 2014, à moins que nous n’ayons oublié de relever son passage ?

22.30 : La Maison des orages de William Wyler (1955), Classic
Seule occurrence sur la chaîne : le 4 mars 2021, à 4 heures de la nuit. On peut donc compléter cette soirée apparemment en hommage à Bogart par cette version princeps, qui ne nécessitait pas le remake faiblard de Michael Cimino, en 1990. Bogart, certes, mais aussi Arthur Kennedy et Gig Young, côté masculin, et côté féminin, Martha Scott et Mary Murphy (la jeune tenancière du bar si troublée par Brando dans L’Équipée sauvage, de Laslo Benedek (1953).

22.55 : Innocent Blood de John Landis (1992), TCM
Inédit et inconnu de nos services, quoique distribué en 1993 - nobody’s perfect. On se réjouit de découvrir Anne Parillaud en jeune vampire, qui n’aime que le sang des voyous. Le film a été un bide aux USA, ce qui n’est pas toujours mauvais signe.

 

Vendredi 8 octobre 2021

 

20.40 : Crazy Stupid Love de Glenn Ficarra & John Requa (2011), OCS Max
Inédit. Le scenario (Dan Fogelman) n’est pas d’une créativité folle - la crise de la quarantaine chez un homme quitté par son épouse, ça nous rappelle quelques titres - mais il est servi par Steve Carrell, Ryan Gosling Julianne Moore, Emma Stone et Kevin Bacon. En outre, les deux réalisateurs nous avaient déjà offert I Love You, Phillip Morris (2009) et le scénario de Bad Santa de Terry Zwigoff (2003), une des meilleures charges contre la tyrannie du Père Noël que l’on ait vue.

20.40 : Hellraiser : le pacte de Clive Barker (1987), Paramount Channel
Inédit. Barker avait tenu à adapter lui-même son roman. Le succès fut si grand que Hellraiser est devenu une franchise inépuisable : neuf autres films ont été tournés depuis - mais les six derniers ne sont sortis qu’en DVD. Ce soir, l’original, le meilleur, comme souvent.

20.40 : La Corde d’Alfred Hitchcock (1948), OCS Géants
La soirée est faible en nouveauté. On peut se réfugier dans le patrimoine. Cf. note du 28 mars 2016.

22.35 : La Belle de Moscou de Rouben Mamoulian (1957), OCS Géants
Même motif que pour le film précédent. Après Alfred, Rouben. Et Cyd Charisse vaut toujours mieux que Jason Statham, à la même heure sur OCS Choc.



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