Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Ma’ Joad 2014 (vendredi 12 septembre 2014).
Journal de Old Gringo 2015 (vendredi 11 septembre 2015).
Journal de Hushpuppy 2016 (vendredi 9 septembre 2016).
Journal de Wayne Hays 2021 (vendredi 10 septembre 2021).
Les fêtes collectives, les grands carnavals ont disparu de nos sociétés occidentales progressivement au long des siècles.
La Fête de la musique fut un jolie innovation, qui a fêté ses 30 ans, en 2015. Mais, à part quelques solidités locales, toutes les tentatives de renouer avec quelque tradition ont échoué.
Depuis 1930, la Fête de l’Huma est une des grandes fêtes de la société française, qui fête ses 85 ans, en 2015.
En 2020, pour ses 90 ans, elle a été annulée, pou cause de pandémie.
En 2021, elle a réapparu, "autrement".
À La Courneuve, ce soir, commence la Fête de l’Huma 2021.
Cette année, elle revient, "Autrement", en version moderne, avec des applis à télécharger, des inscriptions en ligne, des replays, une carte interactive, une page Facebook, une jauge limitée, des masques recommandés, un pass sanitaire, tout ça.
Et sans aucun débat sur le climat.
Mais toujours des concerts, des débats, et du cinéma.
Ce soir, par exemple, on peut fêter dignement les 150 ans de La Commune :
* À 19h00 : Dialogues sur la Commune et à 22h40, un film : Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan (2021).
Avec une exposition Communards, Communeuses.
Ou bien on peut focaliser sur la Palestine :
* À 18h30 : Jérusalem, Ramallah, Haïfa. Quand les Palestiniens se révoltent.
* À 20h00 : une soirée de solidarité avec la Palestine.
Ou, à la même heure, un film Palestine Underground de Jessica Kelly & Anaïs Brémond (2018).
Alors qu’à la Fête de l’Huma 1919, on avait organisé une grande marche pour le climat, suivie d’une soirée Justice climatique - justice sociale : la lutte en vert, rouge, jaune, et qu’en 2020, la ville de La Courneuve a déclaré, l’urgence climatique, cette année 2021, il ne semble pas que ce soit un sujet de débat.
Tout est arrangé alors ?
Ça va mieux, et les gouvernements s’en occupent ?
Ce n’est pas ce qu’on avait cru comprendre de cet été de catastrophes, un peu partout dans le monde, ni du rapport du GIEC.
Faites votre programme de débats.
Faites votre programme de concerts.
À La Courneuve, commence la Fête de l’Huma, 82e édition, aujourd’hui, à partir de 14h00, jusqu’à dimanche soir (9-11 septembre 2016).
Au programme :
Ceux qui regardent le programme et ne connaissent presque personne, se disent qu’ils sont sont en train de vieillir.
Ils se souviennent alors avec émotion de tous les jeunes groupes des années 60 et 70 qu’ils ont découverts à la Fête de l’Huma.
Et ils vont voir les petits nouveaux, pour une remise à jour.
Pas de conscience ni d’action possible en l’absence du "sentiment" de son temps.
Les mêmes, qui voyageaient si aisément d’un bout à l’autre de la planète dans ces mêmes années, et qui aujourd’hui savent qu’on ne passe plus, à cause des guerres, sont heureux de pouvoir quand même voir du pays : les gens, les choses, à défaut des paysages et des climats.
C’est la planète Terre qui est désormais en cause, il n’y a pas d’autre horizon que l’Internationale.
Tous les gens des villes ont une librairie et/ou une bibliothèque au coin de la rue. Dans les campagnes, c’est moins facile. Mais, pour les urbains comme pour les campagnards, pour les lecteurs comme pour les écrivains, 3000 m2 où on peut faire des rencontre, écouter et discuter, sans avoir le sentiment aigu d’être dans un vaste supermarché, c’est pas souvent dans l’année.
Pas de "culture" sans échanges et éducation.
Trois jours, ça ne peut pas suffire. Mais ça peut toujours amorcer.
Elle sera partout, comme autrefois.
L’idée, c’est toujours de refaire le monde. Et de préférence, sinon dans l’union, au moins dans le rassemblement. L’idée, c’est toujours que la fête soit le carrefour de toutes les luttes sociales et que les débats soient féconds.
Mais, par les temps qui courent, là, c’est une autre paire de manches.
Il y a belle lurette que "le mouvement ouvrier" a disparu des écrans radars. Et il faut constamment - plus que jamais - être vigilant pour que la politique résiste a ses tentations politiciennes et que les grands desseins ne se recroquevillent pas en esquisses.
En réalité, la Fête de l’Huma est le seul "événement" véritablement populaire qui a réussi son coup : passer de la politique (la fête du journal du PCF et les perspectives de la prise du pouvoir, ou non) au vrai politique (une histoire et des valeurs à défendre et à prolonger), via le "culturel".
Cette fête-là ne sera jamais devenue un festival de musique comme un autre ni un salon du livre de plus. En jouant la carte dite "culturelle", la fête joue la civilisation. Que ce soit par la force des choses et de l’histoire n’a plus aucune importance.
Parc Georges-Valbon, Aire des Vents, 93120 La Courneuve.
La Fête de l’Huma (9-11 septembre 2016), c’est encore meilleur vers la fin.
* À 17h00 : Cyril Mokaiesh chante ses Naufragés.
La Fête de l’Huma, c’est aujourd’hui que ça commence, à midi, dans le Parc départemental Georges Valbon à La Courneuve (93). Ça dure trois jours.
Elle a 85 ans, la Fête de l’Huma, née en septembre 1930 au parc Sacco et Vanzetti, à Bezons, avec une "occultation", pendant la Seconde Guerre mondiale.
Par tous les temps, merveilleux beau temps d’été ou pluie et boue, chacune de ses éditions a été très fréquentée, et a eu un sens particulier, liée à la conjoncture politique.
Par exemple, en 1936, sous le Front populaire élu en mai, la Fête, qui eut lieu à Garches, inaugura les grands concerts et fit un tabac.
Grâce au fonds audiovisuel du PCF, Ciné-archives, on peut avoir une idée de l’atmosphère en 1936, avec un petit film de 10 mn, attribué à Jacques Lemare, qui donne le ton.
Bon, cette année-là, le discours de Thorez, qui mêla l’antifascisme et l’internationalisme d’une part, et de l’autre la dénonciation des "zinoviévistes" et des "trotskistes", ce discours, vu de nos jours, identifie bien les enjeux pré-guerre, ainsi que le "stalinisme" de l’époque.
Les mots et les choses ont tellement vieilli qu’on pense qu’il y a prescription.
Et que seule demeure la contemplation ébahie de la fuite du temps et des caprices de l’histoire sauvage. Qui nous échappe, malgré nos tentatives de l’apprivoiser puis de l’emprisonner dans des concepts ou des processus.
La Fête a repris en 1945, il y a 70 ans, à Vincennes, 1 million de visiteurs cette année-là, un mois après Hiroshima et Nagasaki.
Ciné-Archives nous propose un autre petit film : La Fête de 1946, dont on sait qui est le monteur, et de qui est le commentaire, mais dont le réalisateur a disparu.
Dans la foulée, on vous annonce la parution du livre-DVD : La Terre fleurira, le cinéma de l’Humanité, une co-édition Les Mutins de Pangée et Ciné-Archives, dont la sortie est prévue le 13 octobre 2015, avec :
* Un DVD de trois heures rassemblant une sélection de films du fonds Ciné-Archives, commandités par L’Humanité entre 1928 et 1981.
* Un livre de 130 pages sur l’histoire du journal et de ses films, illustré par les photographies du fonds de L’Humanité.
Avec un offre de lancement (jusqu’au 13 septembre 2015) à 15 € (au lieu de 22 €) chez les Mutins de Pangée.
Revenons à la Fête de l’Huma de 2015 : son programme est épatant, comme toujours.
Dans les dernières décennies, on vous dit pas le nombre de gauchistes de nos amis (toutes tendances confondues) qui y sont allés en loucedé, au long des années, rien que pour les concerts, ou pour la librairie, et pour aller s’acheter des fringues de tous les pays du monde.
Aujourd’hui, plus la peine d’y aller masqué, et la (vraie) gauche européenne sera là pour "débattre". On sait d’où elle viendra : de Grèce, d’Espagne, d’Allemagne et finalement aussi de Grande-Bretagne.
Inutile de préciser qu’il faut éviter d’y aller en voiture (sauf absolue nécessité) étant donnés les inévitables embouteillages aux environs de La Courneuve.
200 000 visteurs par jour, ça fait du monde.
Donc transports en commun, avec navettes gratuites depuis les principales gares et stations environnantes pour rejoindre le parc.
Nul doute qu’à la Fête, seront évoqués, ici où là, deux anniversaires qui nous tiennent à cœur, historiques à des titres divers.
Les mardis 11 septembre sont meurtriers.
* Mardi 11 septembre 1973
Parmi toutes les évocations possibles, on peut choisir ce documentaire inattendu (1) : Roberto Rosselini qui se fait journaliste pour interviewer Salvador Allende, en 1971.
Le film a été diffusé par la RAI, le soir du 15 septembre 1973, après qu’on eut appris la mort de Allende.
1. Sur Rosselini, catholique à l’aise avec le Duce, cf. Robert Lesvèque, "Rosselini, années noires", Contre-jour : cahiers littéraires, n° 14, hiver 2007-2008, p. 87-94. Seuls Visconti et Antonioni le lui reprochèrent. Y a prescription, cf. supra.
* Mardi 11 septembre 2001
Pour commémorer cet événement inouï, Paramount Channel a programmé le film de Oliver Stone, World Trade Center (2006).
On préfère - et de loin - le film collectif 11’9""01- September 11 (2002) avec ses onze contributions : Samira Makhmalbaf, Claude Lelouch, Youssef Chahine, Danis Tanovic, Idrissa Ouedraogo, Ken Loach, Alejandro Gonzalez Iñarritu, Amos Gitaï, Mira Nair, Sean Penn et Shohei Imamura.
En 2014, la Fête de l’Huma, c’est ce week-end, du 12 au 14 septembre 2014.
Au long des décennies, on y est allé, à la Fête de l’Huma, puis moins, puis de nouveau. À Vincennes, à Montreuil, à La Courneuve...
Y aller ou pas, c’était une question multifactorielle, de bonnes et de mauvaises raisons.
Contre : le mauvais temps, ou la mauvaise humeur politique.
Pour : l’ivresse des fêtes populaires, l’odeur des merguez de manifs, la Cité du livre et toujours le programme des concerts.
Sur la grande scène, on avait vu The Who et Country Jo, Chuck Berry et Alan Stivell (en 1973, avec les amoureux de Catherine Ribeiro), Deep Purple, Pink Floyd, Leonard Cohen, Nina Hagen. Et Joan Baez en 1971 et 2011.
En 2014, on ira pour les Scorpions.
Et pour IAM
Et pour Lavilliers