Jeune Cinéma en ligne directe
À Paris, on célèbre toujours les 150 ans de la Commune.
L’année se termine et la clôture se fait avec une exposition, dans le Salon d’honneur de la Mairie du 20e, en entrée gratuite : Dessiner la Commune (6 novembre-18 décembre 2021).
Tout le monde connaît Éloi Valat, mais une nouvelle exposition de lui, de temps en temps, ça réveille les sens, les nostalgies, et, pourquoi pas, le nécessaire plaisir des utopies.
Bonne lecture :
* Éloi Valat, Dessiner la Commune, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Éditions Bleu Autour, 2021.
En France, officiellement, on commémore les 200 ans de la mort de Napoléon, mais on ne dit pas un mot des 150 ans de La Commune, et, en ville, les avenues Thiers sont légion. C’est un choix politique et philosophique entre deux programmes, qui définit la vraie nature de sa "démocratie", un potentat belliqueux et clinquant au pouvoir pendant 10 ans, plutôt que le peuple quand il gouverne un moment. Alors même que les traces historiques des deux faits sont aussi puissants dans les mémoires.
Hier, le 28 mai, c’était l’anniversaire du dernier jour de la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), de la chute de la dernière barricade, et de la mort de Eugène Varlin (1839-1871), fusillé à Montmartre.
150 ans après, ces deux mois demeurent inoubliables, une plaie ouverte, pas de commémoration officielle, mais de grands mouvements populaires, avec des rendez-vous secrets ou annoncés. Car la Commune n’est pas morte.
Par exemple, samedi dernier, le 22 mai 2021, la Chorale des Pétroleuses avait investi le Sacré-Cœur pour y chanter quelques contre-cantiques, quelle bonne idée, Les canuts, dans la pâtisserie "aux murailles rougies" qui honore un massacre, on se demande pourquoi personne ne l’avait encore eue. Il semble que l’acoustique y soit parfaite.
Aujourd’hui, un programme chargé :
* À partir de 10 heures, place de la République, animations, spectacles, prises de parole, pique-nique.
On chante beaucoup, entre autres avec les Brigades Louise-Michel.
* Et à 14h00 : On forme un cortège populaire, en direction du Père-Lachaise, pour monter au Mur des Fédérés.
On note tout de suite les prochains rendez-vous avec les Brigades Louise-Michel :
Demain dimanche 30 mai 2021, à 10h30, au carrefour de la rue Daguerre et de l’avenue du Général Leclerc, Paris 14e, pour une déambulation commémorative et festive avec les Amis de La Commune du 14e ; samedi 5 juin 2021, à17h00 à La Flèche d’Or, 102 bis rue de Bagnolet, Paris 20e, on visite le Salon des Livres sur la Commune.
Pour les accompagner, on n’oublie pas les paroles.
Avec LundiMatin, on relit Arthur Rimbaud, le communard.
On suit Michèle Audin.
Et on fait de la littérature.
Avec Daniel Mermet, on consulte un grand dossier : Comprendre la Commune de Paris. Et notamment : La Commune vue par les grands écrivains.
Bonne lecture :
* Paul Lidsky, Les écrivains contre la Commune, suivi de Des artistes pour la Commune, Maspero, 1970. La Découverte, 2021.
Avec la Contemporaine de Nanterre (l’ex-BDIC, qui fête son centenaire), on découvre des affiches mal connues.
Avec France Culture, on révise les 72 jours glorieux et tragiques, en 10 émissions,
Et on remarque que les femmes y ont joué un rôle majeur.
Bonne lecture en flashback :
* Henri Lefebvre, La Proclamation de la Commune 26 mars 1871, Paris, La Fabrique, 2018.
La Société Louise-Michel (SLM) propose une visioconférence, en direct avec Zoom.
Ce soir :
* À 19h00 : La Commune à deux voix.
Avec Sylvia Bergé et Patrice Vermeren.
Bonne lecture :
* Louise Michel, La Commune, présentation de Éric Fournier et Claude Rétat, Paris, La Découverte, 2015.
Petite révision sur Arte :
* L’Histoire de la Commune de Paris de Laure Godineau et Olivier Martin (2019).
Les musées restent fermés. Mais dans Paris, il y a des expositions gratuites en plein air :
* L’exposition du 150e anniversaire de la Commune qui fit l’ouverture, le 18 mars 2021 :
* Nous la Commune de Dugudus, alias Régis Léger (18 mars-28 mai 2021).
L’exposition de ces cinquante figures d’insurgés, connus ou anonymes, est itinérante, sur les grilles de l’Hôtel de Ville (18 mars-8 avrl 2021), puis à la Gare de l’Est (20 avril -7 mai 2021), puis aux Buttes Chaumont (11 mai au 27 mai).
On peut, ensuite, la louer.
Bonne lecture :
* Dugudus & Hugo Rousselle, Nous la Commune, autoédition, 2021.
Cf. aussi : Pierre Strobel, Austerlitz-Blanqui-La Salute, in À la Santé, Paris, L’Escampette, 2006.
Sur France Culture, la Commune de Paris, en 10 épisodes.
* Le Juge et l’assassin de Bertrand Tavernier (1976), finale.
Merci à Éliane et à Sylvie.
La Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871) elle reste au cœur des vieux soixantuitards comme une plaie ouverte. En gros, il y avait ceux qui savaient ce que représentait le Sacré-Cœur de Montmartre, et les autres, ceux qui étaient sur les barricades de Mai, physiquement ou en fantasme, et les autres.
Honnie par les intellectuels contemporains, sauf Victor Hugo, sa mémoire collective a connu bien des éclipses au long des décennies, après tout, c’était une guerre civile, une république sociale de deux mois, contre une "république" bourgeoise bâtarde de 80 ans (20 ans de républiques et 60 ans de monarchies), elle risque les poubelles de l’Histoire.
Mais plus que celles de 1789, 1830, et même 1848 ou 1917, elle demeure notre révolution, irréprochable.
"L’assemblée parisienne élue le 26 mars 1871 qui a promu l’autonomie municipale, la séparation de l’Église et de l’État, la gratuité et la laïcité de l’enseignement pour les filles comme pour les garçons. Elle a conforté l’idée de l’égalité femme-homme, ouvert l’accès aux responsabilités pour les étrangers au nom de la "République universelle". Elle a affirmé le droit des catégories populaires à la culture et au "luxe communal". Elle a poussé plus loin qu’en 1848 l’idée du droit au travail et d’un droit social. En bref, bien avant d’autres, au cœur d’une guerre civile atroce qui a fini par décimer ses partisans, la Commune de Paris a laissé entrevoir ce que pouvait être une politique publique de l’égalité, de la citoyenneté active et de l’émancipation individuelle et collective".
Des dates :
* Le déboulonnage de la Colonne Vendôme et de son pathétique César, alias Napoléon, le 16 mai 1871.
* La Semaine sanglante (21-28 mai 2021).
* La construction de la pâtisserie du Sacré-Cœur, humiliation des 20 000 massacrés déclarée d’utilité publique en 1873, 1ère pierre en 1875, 1ère inauguration en 1891, achèvement en 1914, consécration en 1919, adulation des touristes innocents depuis lors.
* L’amnistie du 12 juillet 1880.
* La création de l’Association des Amis de la Commune de Paris en 1882.
* Le cinquantenaire célébré par le PCF, le 18 mars 1921, et la commémoration en 1936.
* Le changement du nom du square, devant le Sacré-Cœur, qui devient Louise-Michel en 2004.
* La réhabilitation de toutes les victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871, le 29 novembre 2016.
"Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte", il faut bien 150 ans, pour désamorcer ça. Tout le monde s’y met de façon consensuelle.
Nos rendez-vous, à nous :
* Aujourd’hui, place de la Bastille, à 14h00.
* Fidèlement, la référence absolue : Les Amis de la Commune.
* Le regard de Ernest-Pignon-Ernest.
* Henri Guillemin et les vidéos mises en ligne par Jolie Môme.
Des films :
Sur Arte :
* Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan (2019).
Prochaine diffusion, mardi 23 mars à 20h50, disponible du 16 mars au 20 mai 2021.
* La Commune de Peter Watkins (2000)
C’est l’occasion de faire son marché chez Les Mutins de Pangée.
* La Commune par Henri Guillemin.
Allons bon, voilà qu’on se remet à pleurer à L’Internationale, ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. C’est bon signe, tout n’est pas encore tout à fait perdu.
Bonnes lectures d’aujourd’hui :
* Raphaël Meyssan, Les Damnés de la Commune, 3 tomes, Paris, Delcourt, 2017-2019.
* Éloi Valat, Journal de la Commune, Paris, Bleu Autour, 2007.
* Ludivine Bantigny, La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps, Paris La Découverte, 2021.
* Quentin Deluermoz, Commune(s), 1870-1871. Une traversée des mondes au 19e siècle, Paris, Le Seuil, 2020.
Le 28 mai 1871, c’était un dimanche.
C’est vers midi que la dernière barricade est tombée, défendue par quelques irréductibles, dont Théophile Ferré (1846-1871), Jean-Baptiste Clément (1836-1903), et Eugène Varlin (1839-1871) qui y laissa la peau.
Il y a 147 ans de ça et ça sanglote encore dans les chaumières.
Les Amis de la Commune ont commémoré ces jours funestes de la Semaine sanglante samedi dernier, le 26 mai 2018, avec leur habituel rendez-vous au Mur des Fédérés, devant la plaque des 147 fusillés.
Ils nous en disent plus sur le déchirant monument de Paul Moreau-Vauthier (1871-1936), dans le square Samuel-de-Champlain, qui date de 1909, utilisé à tort pour illustrer la Commune de Paris, alors que son titre est "Aux victimes des révolutions".
Déchirant mais controversé.
On le soupçonne de mélanger les bons et les méchants, les Communards et les Versaillais, toutes les victimes de toutes les révolutions. Dans "les révolutions", il faut choisir son camp, pas de no man’s land, pas de zone grise, pas de "bavure".
Et pas de "victimes" donc.
Pourtant, l’inscription de Victor Hugo, dans le bas du monument : "Ce que nous demandons à l’avenir, ce que nous volons de lui, c’est la justice, pas la vengeance", pourrait nuancer l’ambiguïté du titre.
Bien sûr, on choisit son camp : Il n’y a que des "maintenant" et "ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps", tout invisible qu’il est le Comité parle d’or.
Mais les siècles effacent et éventent tout et tous (et toutes).
En même temps que d’admiration, on tremble de terreur, de pitié et de compassion pour cette humanité en quête inlassable d’une justice inatteignable, cet artefact social, double illusoire d’une loi naturelle imaginaire.
C’est son honneur de l’avoir inventé, c’est sa punition d’avoir défié les dieux, c’est sa tragédie de la confondre avec la vengeance.
On a envie de suivre la grande Séverine (1855-1929), citée par les Amis de la Commune qui le trouvait splendide, ce monument hanté de fantômes, peut-être douteux mais en voie de disparition.
Elle n’est pas soupçonnable, Séverine, qui aurait dit à Jules Vallès : "Je meurs de ce qui vous fait vivre, de révolte et de haine… Je meurs de n’avoir été qu’une femme alors que brûlait en moi une pensée virile et ardente".
On suit aussi la Commune de Paris de Michèle Audin, et ses histoires de mur.
Bonne lecture, aux Éditions Bleu autour, qui viennent de fêter leurs 20 ans.
* Éloi Valat, La Semaine sanglante de la Commune de Paris, préface de Marie-Hélène Roque, Éditions Bleu autour, 2013.
Et aussi :
* Jean Braire, Sur les traces des Communards. Guide de la Commune dans le Paris d’aujourd’hui, Paris, Les Amis de la Commune, 1988.
* Danielle Tartakowky, Nous irons chanter sur vos tombes, Paris, Aubier, 1999.
À Dieppe, la médiathèque Jean-Renoir expose un enfant du pays, Bruno Braquehais, un photographe dieppois, témoin de la Commune de Paris (6 mars-22 avril 2018).
Auguste Bruno Braquehais (1823-1875) fait partie des photographes de la Commune de Paris, avec Alphonse Liébert 1827-1913), Hippolyte Blancard (1843-1924), Eugène Fabius aussi, et quelques autres, dont bien des anonymes.
Les Amis de la Commune annoncent l’exposition comme durant jusqu’au 6 mai 2018.
Bonne lecture :
* Jean Baronnet, Regard d’un Parisien sur la Commune. Photographies inédites de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Gallimard, 2006.
Médiathèque Jean-Renoir, quai Berigny, 76200 Dieppe.
À Paris, à la Butte-aux-Cailles, c’est la fête de La Commune, dont chacun sait qu’elle n’est pas morte.
* À partir de 14h00 : Riton la Manivelle et son orgue de Barbarie ; Nag’Air ; Théâtre "Le rendez-vous du 18 mars" ; Sagab ; Intervention des Amis de la Commune de Paris-1871 ; La Cascade (folk).
Vous pouvez contribuer à la réussite de la fête en achetant et diffusant les bons de soutien, en participant au montage, ou au démontage et à la tenue des stands, en confectionnant des gâteaux ou friandises, en apportant des lots pour la tombola, en étant juste là, mais de bonne humeur.
On en profite pour aller voir le site éblouissant de Éloi Valat, une de nos références principales sur le sujet.
Place de la Commune de Paris 1871, angle rue de la Buttes-aux-Cailles / rue de l’Espérance, 75013 Paris.
La Commune de Paris, le 18 mars 1871, c’était tellement plein d’espoirs, deux mois avant l’horreur de la défaite. Les barricades de 1968 étaient ses descendantes. L’imaginaire qui nous habite encore lui appartient, plus qu’à toute autre révolution.
L’Association des amis de La Commune de Paris n’oublie jamais cet anniversaire d’un grand et beau jour.
Elle perpétue le souvenir de ce qui fut si court et si juste, qui n’eut pas le temps de rencontrer la trahison.
Elle milite pour la réhabilitation des communards, par exemple pour qu’une station de métro en porte le nom.
Ces quelques jours miraculeux, cet instant de grâce, cette justice soudain rétablie, il en faut si peu pour que ce soit recouvert de cendres et de poussière.
Au long des siècles, tout est toujours fait pour que ce soit Monsieur Thiers qui gagne.
* À 18h00 : Rendez-vous au métro Tolbiac pour suivre ses traces dans le XIIIe arrondissement jusqu’à la place d’Italie en passant par la place de la Commune.
Si on reste la maison, on vibre avec la rue qui gronde à nouveau, ces temps-ci, dans nos villes.
* La Commune 1871 de Mehdi Lallaoui (2004).
* Avec le grand Henri Guillemin (1903-1992) qui cite Simone Weil : "Croire en l’histoire officielle, c’est croire des criminels sur parole".
* Avec Francesca Solleville qu’on a tant aimée autrefois à la Contrescarpe.
* Avec le photographe Hippolyte Blancard (1843-1924) et quelques barricades exemplaires.
* On se réécoute un petit collector, parmi nos favoris : un song de Bertolt Brecht & Hans Eisler.
* Journal de Hushpuppy 2016 (vendredi 18 mars 2016).
* Journal de Ben Cash 2017 (samedi 30 septembre 2017).
* Journal de Louise Wimmer avril 2018 (mercredi 18 avril 2018).
* Journal de Louise Wimmer mai 2018 (lundi 28 mai 2018).
* Journal de Wayne Hays 2021, mars 2021 (jeudi 18 mars 2021).
* Journal de Wayne Hays 2021, avril 2021 (29 avril 2021)
* Journal de Wayne Hays 2021, mai 2021 (samedi 29 mai 2021).
* Journal de Wayne Hays, novembre 2021 (lundi 8 novembre 2021).