* Louise Wimmer-édito 2018 ; * 1er-15 janvier 2018 ; * 16-31 janvier 2018 ; * 1er-15 février 2018 ; * 16-28 février 2018 ; * 1er-15 mars 2018 * 16-31 mars 2018 ; * 1er-15 avril 2018 ; * 16-30 avril 2018 ; * 1er-15 mai 2018 ; * 16-31 mai 2018 ; * 1er-15 juin 2018 ; * 16-30 juin 2018 ; * 1er-15 juillet 2018 ; * 16-31 juillet 2018 ; * 1er-15 août 2018 ; * 16-31 août 2018 ; * 1er-15 septembre 2018 ; * 16-30 septembre 2018 ; * 1er-15 octobre 2018 ; * 16-31 octobre 2018 ; 1er-15 novembre 2018 ; * 16-30 novembre 2018 ; * 1er-15 décembre 2018 * 16-31 décembre 2018
(16-30 avril 2018)
À Vintimille-La Roya, on se met en marche vers Calais-Douvres (30 avril-8 juillet 2018).
APARTÉ.
Il y aurait à réfléchir sur les connotations positives de la "marche", la Longue (historique), les blanches, les citoyennes, les protests...
On se souvient de We shall not be moved de Pete Seeger, Johnny Cash ou Joan Baez et de "Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre" de Blaise Pascal.
Mais bon, cela vient d’un mauvais esprit, irrité par les détournements fallacieux que sont les récupérations de toutes sortes, que ce soit la "marche" gouvernementale, ou le siphonnage de Bella Ciao, pour la série Casa de Papel, qui s’est vendue à Netflix, faut bien vivre. Tout et à vendre et il y a détournement et détournement, n’épiloguons pas.
Pour se consoler, on écoute Mississippi John Hurt (1892-1966.
Et on se remet son super héritier Pete Seeger (1919-2014), en Suède, en 1968.
Tant qu’on y est, on retourne à l’authentique Bella Ciao, des mondine, en espérant que son essence, son histoire et son parfum de résistance survivront aux égarements qui l’éventent ces jours-ci.
Toujours est-il que, de Vintimille à Calais, c’est pour la bonne cause, en solidarité des migrants, accablés par les douleurs de l’exil, à la recherche d’un refuge, dans la célébration de l’hospitalité (celle de la démocratie grecque) et de la fraternité (celle de 1789), qui demeurent nos valeurs originelles.
À propos de détournements pourris, naïfs irrécupérables que nous sommes, forcément passionnés par l’histoire du monde donc de celle des religions, nous sommes toujours étonnés (avant d’être accablés et de rêver de barres de fer) que la civilisation judéo-chrétienne (par exemple) puisse engendrer et soutenir la haine fasciste au lieu d’évoluer naturellement vers la notion des droits humains. On se refait pas.
Cette solidarité en 60 étapes de 25 km, passant par Nice, Marseille, Lyon, Dijon, Paris et Lille, à l’appel de l’association humanitaire l’Auberge des Migrants, et la Roya citoyenne, rejointes par toutes les organisations de bonne volonté (ATTAC, Amnesty International, RESF, LDH, etc.), par les suspects habituels (syndicats et partis), et par les personnalités qui se dévoileront au fur et à mesure du succès de la marche.
Révisions avant de chausser ses pompes de rando et d’enfiler son rucksack.
* Avec DTC (Défends ta citoyenneté).
* Avec Cédric Herrou en 2017.
* Avec le film Libre (anciennement À tous vents) de Michel Toesca (2018), sélection officielle du Festival de Cannes 2018, hors compétition.
À Marseille, le Mai 68 de Vidéodrome2 avec le groupe Germinal, commence aujourd’hui à l’Équitable Café : Mai 68. Tables ronde, expositions, films (30 avril-31 mai 2018).
* À 18h00 : Mai 68 à Marseille. Vernissage.
Équitable Café, 54 cours Julien, 13006 Marseille.
Vidéodrome2, 49 cours Julien - 13006 Marseille.
Et puis, comme tous les lundi matins, on va faire un tour du côté des dangereux gauchistes, comme nous l’a recommandé Papa Nietzsche, qui ajoutait sagement "Cultivez vos passions !", chez Lundi Matin.
Pour le cinquantenaire de Mai 68, tout les anciens vont y aller de leur propre rue Gay-Lussac, de leur libération sexuelle perso.
Et de leurs considérations sur la nature et la possibilité de révolution anticapitaliste.
"Mai 68" (et ses alentours), ce fut aussi - surtout, on le sait maintenant - partout dans le monde, une lutte précurseure contre les méfaits écologiques mortels du capitalisme.
Les damnés de la couche humaine de la Terre furent les premiers à s’en apercevoir, les premiers à écoper et à se défendre.
Sans savoir qu’ils étaient des pionniers, les soldats perdus d’une guerre juste et d’avant-garde, que la machine aveugle, sourde et emballée du Capital ne comprend toujours pas, cinquante ans plus tard, et qui nous entraîne, aujourd’hui, tous même ceux qui se croient hors d’atteinte, vers l’abîme.
Après Ogawa et Tsuchimoto, c’est le tour de Yann Le Masson (1930-2012), et de son sublime Kashima Paradise (1973), qu’on trouve en DVD aux Éditions Montparnasse, et qu’il est urgent de redécouvrir.
Au Grand Hornu, au Mac’s, Jef Geys (1934-2018) est à l’honneur (29 avril-29 septembre 2018).
Jef Geys était soucieux d’intégrité et de cohérence.
Il a travaillé toute sa vie de façon transversale, mêlant vie personnelle et œuvre publique, son travail multipliant ostensiblement ses liens le monde réel de la vie quotidienne.
De son village flamand de Balen, refusant clivages et cloisonnements, il récusait ainsi l’art pour l’art, coupé du monde, flottant vaguement au dessus de la mêlée, cet Art avec un grand A, qu’on croyait démodé et hors de propos, qui resurgit pourtant régulièrement chez les réactionnaires de la Réaction.
Dans le même temps, il évacuait aussi la bonne vieille méthode - si utile mais si paresseuse - qu’est la distinction entre l’homme et l’œuvre.
Lui, sa vie, son œuvre, ne faisaient qu’un.
Représentant de la Belgique à la Biennale de Venise 2009, avec Quadra Medicinale il avait développé, aux Giardini, la notion de "terroir", un projet interdisciplinaire et coopératif qui répertoriait dans quatre villes (Villeurbanne, NYC, Moscou et Bruxelles), sur un kilomètre carré, une douzaine de plantes sauvages, dans l’intention utopique d’apprendre aux SDF à se soigner avec "ce-qui-pousse-en-rue".
En 2018, à l’invitation du MAC’s, sur le site grandiose du Grand Hornu, son projet Quadra implante huit bacs dont la forme reproduit schématiquement les frontières géopolitiques de huit pays européens : Allemagne, Pays-Bas, Italie, Espagne, Portugal, Grande-Bretagne, France et Belgique.
Dans ces "jardins", tous égaux en superficie (à la manière du célèbre Atlas à l’usage des artistes et des militaires de Marcel Broodthaers), sont semées des plantes sauvages, typiques de ces territoires, afin d’observer ensuite leur évolution naturelle au sein de ces biotopes.
Jef Geys est mort le 12 février, à 83 ans, et n’aura pas vu germer ses plantes sauvages et leur Internationale. Mais il laisse un héritage éthique que le MAC’s a à cœur de perpétuer.
* À partir de 15h30 : Quadra, vernissage.
Musée des Arts Contemporains (MAC’s), Site du Grand-Hornu, rue Sainte-Louise, 82, B-7301 Hornu.
Le Monde Diplomatique de mai 2018 est paru.
On l’achète en kiosque, ou, mieux, on s’abonne.
On adhère aux Amis du Monde Diplomatique.
À Montreuil, on va chez Gilles T. Lacombe.
Avec ses œuvres ironiques, malicieusement mais méthodiquement politiques, il ne s’éloigne jamais beaucoup d’un certain fil rouge (et noir) qui serpenterait, au hasard des jours et dans un perpétuel étonnement, du Mal incontournable du vaste monde à un sarcastique fou rire, en somme d’un écueil à l’autre de la divine comédie.
Mais il continue à nous surprendre, en tirant des bords au long des années, parce qu’il trouve des échappées, des acceptations du Mal et du rire qui ressemblent à des solutions.
On en était resté à sa dernière installation, l’énigmatique Robe couleur du temps, à la prestigieuse exposition annuelle de Kiel Nordart 2017.
Nordart 2017 Gilles T Lacombe from lacombe gilles on Vimeo.
Aujourd’hui, c’est portes ouvertes dans son atelier, de 14h00 à 19h00, et il est temps d’aller voir où il en est de ses explorations du temps, de l’espace et de toutes les matières.
Atelier Lacombe, 71 rue Robespierre, 93100 Montreuil.
À Toulouse, commence un rétrospective intégrale de notre bien aimé Aki Kaurismäki (28 avril-31 mai 2018).
On retient tout de suite sur les agendas la date du vendredi 4 mai 2018, en entrée libre, avec :
* À 19h00 : Rencontre avec Aki Kaurismaki et André Wilms.
* À 21h00 : Juha de Aki Kaurismaki (1999).
Aujourd’hui, inauguration du cycle avec une longue soirée :
* À 19h00 : Un court et un long Rocky VI (1986) ; Shadows in Paradise (Varjoja paratiisissa) de Aki Kaurismaki (1986).
Aki Kaurismaki - Shadows in Paradise from Xuanhe WANG on Vimeo.
* À 21h00 : Leningrad Cowboys Go America de Aki Kaurismaki (1989).
Cinémathèque, 69 rue du Taur, 31000 Toulouse.
À Metz, le Centre Pompidou-Metz, en collaboration avec le Barbican Centre de Londres, présente : Couples modernes (28 avril-20 août 2018).
Cette grande exposition interdisciplinaire est consacrée aux couples mythiques de créateurs, comme Pablo Picasso & Dora Maar, Robert & Sonia Delaunay, Georgia O’Keeffe & Alfred Stieglitz, Charles & Ray Eames...
Elle révèle aussi des personnalités demeurées dans l’ombre de leur partenaire comme la dessinatrice Suzanne Malherbe, dite Marcel Moore, compagne de la photographe Lucy Schwob, dite Claude Cahun, ou encore la pianiste Nelly von Moorsel, épouse du peintre, architecte et théoricien Théo van Doesburg.
Avec plus de 800 œuvres, elle confirme surtout une vérité multiforme mais absolue : nul artiste ne crée quelque œuvre que ce soit ex nihilo, et le "splendide isolement" est au mieux une illusion et au pire une posture. Ou alors, c’est Dieu.
Centre Pompidou-Metz, 1 parvis des Droits-de-l’Homme, 57020 Metz.
À Paris, commence le Mai 68 de Beaubourg.
Aujourd’hui et demain : Week-end Imagine. L’esprit de Mai (28-29 avril 2018).
Ce qui inaugure Mai 68- Assemblée Générale avec le Forum de Beaubourg occupé par des expositions, de débats, de performances, des projections et des ateliers, en entrée libre (28 avril-20 mai 2018).
Et, juste à côté, à la BPI, aujourd’hui, du cinéma dans le cadre de À l’œuvre. Être(s) au travail,, avec, à 20h00, Un court et un long, présentés par Mathieu Macheret.
* Les Dieux du feu de Henri Storck (1961).
* Pour mémoire (la forge) de Maurice Born & Jean-Daniel Pollet (1978).
Centre-Pompidou, place Georges-Pompidou, 75004 Paris.
Partout en France, le Mai68 de France Culture.
Mai 68, ce n’était pas que des images et un esprit.
C’était des odeurs et des sons.
Rien de tel pour réanimer les souvenirs du temps passé et pour laisser imaginer les petits nouveaux.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 28 avril au 4 mai 2018.
À Saint-Denis, on se réjouit du nouveau spectacle de Jolie Môme : Futsal et mains propres (27 avril-13 mai 2018).
Et on note tout de suite le prochain dîner-spectacle, le vendredi 1er juin 2018, à 19h00.
Avec À contre-courant.
La Belle Étoile, 14 rue Saint-Just, 93210 Saint-Denis.
À New York toujours, le MoMA invite le cinéaste et producteur égyptien Tamer El Said pour quelques jours (27 avril–3 mai 2018).
Il est le créateur et un des animateurs, entre autres, d’un centre de cinéma alternatif, la Cimatheque, première structure du genre à offrir des projections, des ateliers et un laboratoire de film, et des archives. Il présentera toutes les intiatives d’organisation culturelle qui se développent, à la suite du printemps arabe, lundi 30 avril 2018 à 19h00.
Tamer El Said a réalisé plusieurs courts métrages, et présente, au MoMA, son premier long métrage, une méditation lyrique et ambitieuse sur toute la région dans ses mutations et ses désillusions.
On découvre ce grand film, ce soir, et les soirs suivants :
* À 19h00 : Akher Ayam El Madina (In the Last Days of the City) de Tamer El Said (2016).
The Museum of Modern Art, 11 West 53 Street, New York, NY 10019.
À New York, au Whitney, dans le cadre de An Incomplete History of Protest : Selections from the Whitney’s Collection, 1940–2017 (18 août 2017-27 août 2018), la Manif Queer ne faiblit pas.
On retient chaque dernier vendredi du mois, pour explorer le genre, la sexualité et les perspectives LGBTQ, dans une visite gratuite des collections du Whitney.
Ce soir :
* À 19h30 : Queer Protest. No Idle Gesture.
Avec Josh Lubin-Levy.
Les autres rendez-vous prévus sont le 25 mai, le 29 juin, le 27 juillet, le 31 août, le 28 septembre 2018, avec, alternativement Josh Lubin-Levy et Aliza Shvarts.
Whitney Museum of American Art, 99 Gansevoort Street, Floor 6, New York, NY 10014.
À Paris, à la Librairie du Panthéon, on va à la recherche d’un temps perdu, chez Claude Autant-Lara (1901-2000).
Tout le monde connaît, au moins partiellement, l’œuvre et personne ne connaît bien l’homme.
Il fut un cinéaste majeur bien inséré dans son temps - cette première partie du 20e siècle qui fut aussi la première partie de sa vie, période "agitée" pour le dire en euphémisme.
Il ne trouva pas de second souffle, dans la seconde partie ni du siècle ni de sa vie.
Estampillé "qualité française" par la Nouvelle Vague, et relégué artistiquement comme beaucoup d’autres vers sa soixantaine, il connut aussi une relecture de son parcours personnel sinueux (pendant la guerre par exemple), qu’il confirma, sur le tard, par des propos infâmes. Ce qui ne fit qu’appuyer, politiquement et moralement, sa relégation.
Ce n’est pas donné à tout le monde de bien vieillir.
Ses films, eux, pour les cinéphiles de tous bords, voient leur fraîcheur restaurée par de nouveaux regards. Et c’est tout le travail d’un biographe que d’élucider les trajectoires (errances et vagabondages) des artistes, et de leur trouver ces cohérences secrètes qui font de vies, toujours multiformes, des destins.
Aujourd’hui, on se souvient de Sylvie et le fantôme (1946).
* À partir de 18h30 : Rencontre avec Jean-Pierre Bleys et Valérie Jeannet.
Bonne lecture :
* Jean-Pierre Bleys, Claude Autant-Lara, préface de Bertrand Tavernier,
Arles, Éditions Actes Sud / Institut Lumière, 2018.
Librairie du Panthéon, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.
On prend tout de suite rendez-vous à Lyon, à l’Institut Lumière pour L’événement Autant-Lara, une rétrospective (3 mai-1er juillet 2018), inauguré, le jeudi 3 mai 2018 par une soirée spéciale.
* À 19h00 : Conférence de Jean-Pierre Bleys.
* À 20h45 : Journal d’une femme en blanc de Claude Autant-Lara (1965).
Institut Lumière, rue du Premier-Film, 69008 Lyon.
À Munich, la Pinakothek der Moderne prend à bras le corps la question des réfugiés dans les villes : African Mobilities (26 avril-19 août 2018).
Il s’agit de repenser la géographie des migrations africaines et les défis et opportunités qu’elles posent à l’urbanisme à l’ère du numérique.
Pinakothek der Moderne, Barer Str. 40, 80333 München.
Bon anniversaire, Ella Fitzgerald (1917-1996).
Et nous voilà partis pour une heure ailleurs.
À Paris, la Cinémathèque rend hommage à William Wyler (25 avril-28 mai 2018).
Ce soir :
* À 20h00 : Dodsworth de William Wyler (1936).
Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.
Avec le Goethe Institut, les sections Forum et Panorama de la Berlinale 2018, 68e édition, c’est aussi pour les Parisiens (11-13 avril 2018 et 24-27 avril 2018).
Ce soir :
* À 19h30 : Lemonade de Ioana Uricaru (2018).
Goethe Institut, 17 avenue d’Iéna, 75016 Paris.
À Lyon, commence le Festival Cinémas du Sud, 18e édition, organisé par Regard Sud et parrainé par Costa-Gavras (25-28 avril 2018).
Soirée d’ouverture avec la Palestine et Israël :
* À 20h00 : Personal Affairs de Maha Haj (2016).
Présentation par Abdellah Zerguine et Michel Amarger.
PERSONAL AFFAIRS de Maha Haj from Club V.O. on Vimeo.
Institut lumière, 25 rue du Premier-Film, 69008 Lyon.
Le 25 avril, c’est l’anniversaire d’une révolution pacifique, de celles qui sont les plus désirables, quand la maison termitée s’effondre d’elle-même sans effusion de sang et sans injustices : celle des Œillets au Portugal, la Revolução dos Cravos, en 1974.
En commémorant le cinquantenaire de Mai 68, beaucoup considèrent cette période inédite comme la preuve que "la révolution" telle qu’on la pensait (1789, 1917) n’était plus possible.
Celle qui guette le "capitalisme tardif" et dégénéré qu’on connaît, aura, sans nul doute, une forme inédite, dont nul ne peut prévoir l’iskra.
En attendant, on se souvient de la douce.
Et on souhaite un bon anniversaire à Olivier, là-bas, à Sydney, où l’automne est inhabituellement chaud et où le feu dévore les forêts voisines.
Car l’Australie est proche et, en ce printemps 2018, on n’en a pas encore fini avec le centenaire de la WWI.
Aujourd’hui, le 25 avril, on commémore l’Anzac Day en Australie comme en France, de Sydney à Villers-Bretonneux.
À Villers-Bretonneux, justement, il y a le Musée franco-australien.
Et le Centre Sir-John-Monash vient d’ouvrir ses portes, le 16 avril 2018, pour raconter l’histoire de l’Australie sur le front occidental, avec les mots de ceux qui ont participé, à travers une série d’installations multimédia interactives et des expériences en immersion.
Musée franco-australien, 9 rue du Victoria, 80800 Villers-Bretonneux.
Centre Sir-John-Monash, route de Villers Bretonneux, 80800 Fouilloy.
Les sorties sur les grands écrans
* La Vita Possibile de Ivano De Matteo (2016).
* Le Bateau ivre de Dominique Philippe (2017).
* Mai 68, la belle ouvrage de Jean-Luc Magneron (1968-1998).
* La Route sauvage (Lean on Pete) de Andrew Haigh de (2017).
* Ciao Ciao de Song Chuan (2017).
* Une femme heureuse (The Escape) de Dominic Savage (2017).
* Foxtrot de Samuel Maoz (2017).
* Land de Babak Jalali (2017).
* Milla de Valérie Massadian (2017).
* Nobody’s Watching de Julia Solomonoff (2017).
* Transit de Christian Petzold (2018).
Les ressorties en versions restaurées
* Charade de Stanley Donen (1963).
* Les Ailes du désir (Der Himmel über Berlin) de Wim Wenders (1987).
* Huit heures ne font pas un jour (Acht Stunden sind kein Tag) de Rainer Werner Fassbinder (1972-1973).
Épisode 1 : Jochen et Marion ; épisode 2 : Grand-mère et Gregor ; épisode 3 : Franz et Ernst ; épisode 4 : Harald et Moniko ; épisode 5 : Irmgard et Rolf.
À Marseille, Vidéodrome2 a rendez-vous avec Peuple & Culture pour réfléchir sur la construction des masculinités : On en nait pas homme, on le devient.
* À 20h30 : Vers la tendresse de Alice Diop (2016).
Vidéodrome 2, 49 cours Julien, 13006 Marseille.
À Paris, à l’Institut hongrois, dans le cadre de Littérature et cinéma en République populaire de Hongrie (1949-1989). Passages, résonances, surgissements, ce soir :
* À 19h30 : Amour (Szerelem) de Károly Makk (1971).
Présentation par Mathieu Lericq.
Szerelem (Makk Károly, 1970, részlet) from Magyar Nemzeti Filmarchívum on Vimeo.
Entrée libre, réservation nécessaire.
Institut hongrois, 92 rue Bonaparte, 75006 Paris.
* À 20h30 : Poulet aux prunes de Marjane Satrapi & Vincent Paronnaud (2011).
Discussion avec Bamchade Pourvali (Iran Ciné Panorama).
Ciné-club de l’ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
Le Mai 68 de la BNF est éclatant : Icônes (et esprits) de Mai 68 (17 avril-26 août 2018).
Il y a cinquante ans, la Bibliothèque nationale est uniquement rue de Richelieu.
L’intersyndicale de la BN s’y réunit chaque jour pour réfléchir à son avenir. Et des volontaires, conscients de la dimension historique des événements, collectent les tracts, les affiches, les banderoles.
Cinquante ans plus tard, on regarde les affiches.
Certaines sont historiques et datées.
D’autres sont intemporelles.
La plupart d’entre elles sont toujours d’une brûlante actualité.
BnF, site François-Mitterrand, galerie 1, quai François-Mauriac, 75013 Paris.
À Paris, après Locarno, et en avant-première de sa sortie mercredi prochain :
* À 19h30 : Milla de Valerie Massadian (2017).
Rencontre avec l’équipe du film.
MK2 Beaubourg, 48 rue Rambuteau, 75003 Paris.
À Paris, les Rencontres internationales du moyen métrage de Brive, qui se sont déroulées du 3 au 8 avril 2018, reprennent les films primés de leur 15e édition (22-24 avril 2018).
Ce soir, à 20h00, les Prix du jury :
* Hanne et la fête nationale de Guillaume Brac (2017).
Fiction. Mention spéciale du Jury.
* Derniers jours à Shibati de Hendrick Dusollier (2017). Documentaire.
Prix du Jury, Prix du Public, Prix de la Distribution.
DERNIERS JOURS A SHIBATI - BANDE ANNONCE from StudioHdk - Hendrick Dusollier on Vimeo.
Cinéma L’Archipel, 17 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Au Palais de Tokyo, la saison Discorde, fille de la nuit (16 février-13 mais 2018) a invité Neil Beloufa, Kader Attia & Jean-Jacques Lebel, George Henry Longly, Massinissa Selmani, Marianne Mispelaëre, Anita Molinero, Daiga Grantina, Nina Chanel Abney.
La saison se termine en beauté avec un hommage à Georges Wolinski (13 avril-13 mai 2018).
Wolinski (1934-2015) nous a quittés de la façon la plus brutale qui soit, assassiné publiquement et politiquement, et désormais inséparable de ses amis dans nos mémoires.
À Montparnasse, il est en paix.
Palais de Tokyo, 13 avenue du Président-Wilson, 75016 Paris.
C’est aujourd’hui LA Journée de la Terre.
Google a mis en ligne, dès hier, une petite vidéo avec la Dr Jane Goodall, charmante vieille dame qui nous dit qu’elle aime les animaux et que chaque individu compte. "Nous pouvons décider du type de trace que nous souhaitons laisser".
Elle n’a pas tort, mais c’est qui "nous" ?
Le site de la Journée de la Terre 2018 nous propose aussi de nous impliquer.
C’est tout à fait juste, mais leur acheter des clématites ou signer des pétitions, est-ce vraiment efficace ?
Pourquoi ne dit-elle rien aux vrais pollueurs, la petite dame ?
Ils sont trop puissants pour elle ? Ou ce serait trop "politique" ?
La Journée de la Terre, c’est l’occasion, pour qui n’a pas lu jusqu’au bout le témoignage de Noriaki Tsuchimoto sur Minamata, de revenir à un cas exemplaire, ancien mais toujours d’actualité.
Petite chronologie édifiante de la mécanique capitaliste.
"À Minamata, ville de pêcheurs, la centrale hydroélectrique Chisso s’installe en 1908.
À partir de 1932, elle déverse ses déchets (métaux lourds, mercure) dans la mer. Vingt ans après, les premiers symptômes apparaissent d’abord avec les poissons morts échoués, puis sur les chats qui se suicident, puis sur les humains.
En 1956, la mystérieuse maladie de Minamata est identifiée comme provenant du mercure infestant la mer et les poissons, il continue néanmoins a être déversé dans la baie jusqu’en 1966 (quand on trouve des procédés plus économiques). C’est officialisé en 1968 par le gouvernement japonais, qui désigne la Chisso comme responsable, les boues toxiques sont stockées à partir de 1977.
En 1988, est fondé le Minamata Disease Museum.
En 1993, le prince héritier Naruhito épouse la petite-fille de Yutaka Egashira, président de la Chisso.
En 1996, on envisage d’indemniser les victimes.
En 2012, le ministre de l’Environnement japonais Gōshi Hosono fait des excuses publiques, au nom de l’État japonais, auprès des malades et de leurs descendants.
Noriaki Tsuchimoto est mort en 2008, il n’aura pas entendu les excuses, ni vu son second film sur le sujet, Shiranuikai (1975), sorti après sa mort."
Sur Minamata, il faut noter aussi :
* L’évocation de cette catastrophe sans fin par Yann Le Masson & Bénie Deswarte, dans Kashima Paradise (1973).
* Le reportage photo de Eugen Smith (1918-1978) qui a vécu à Minamata entre 1971 et 1973 avec sa femme japonaise : Minamata. Words and Photographs par W.E. Smith & A.M Smith (1975). Eugen Smith a une fondation).
* Le documentaire The Cove (La Baie de la honte) de Louie Psihoyos (2010).
Cf. la chronologie complète.
Tout savoir l’histoire de la maladie industrielle de Minamata.
Cf. aussi : Jean Lagane, Minamata et Fukushima. De la nature des catastrophes, Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES), Aix-en-Provence, Éditions Gaussen, 2016."
Enfin, découverte du site du peintre Marc Haumont, qui se demande si l’art sauvera le monde, ou pas.
Et dont le blog Environnement est à fréquenter.
À propos de "mécanique capitaliste", chaude recommandation de la mini série Les Vivants et les morts de Gérard Mordillat (2010).
Rarement un film de fiction a été aussi limpide, sans être pédago, c’est sans doute la longue durée de la série qui en donne les moyens.
C’est un film politique de belle race, comme le sont - pour ne citer qu’eux - ceux de Ken Loach ou de Stéphane Brizé (La Loi du marché ou En guerre, sélection officielle du festival de Cannes 2018, sur lequel on trouve déjà des informations sur le Net).
Bonne lecture :
* Gérard Mordillat, Les Vivants et les morts, Paris Calmann-Lévy, 2005. Réédition en Livre de poche, 2010.
À New York, on célèbre David Bowie (1947-2016).
Il était londonien mais il préféra NYC à partir de 1992.
Il est au Brooklyn Museum, avec aussi quelques films au mois de juin (2 mars-15 juillet 2018).
Il est aussi à Manhattan, à Bleeker St., à la station de métro Broadway-Lafayette (19 avril-13 mai 2018).
Il s’agit de son exposition itinérante pré-posthume de 2013, venant du Victoria and Albert Museum de Londres où elle avait fait un tabac de son vivant (23 mars 11 août 2013), et après être passée par Paris, à la Cité de la musique (3 mars-31 mai 2015).
On a même fait des pass à son effigie. Qui deviendront des collectors, comme les étiquettes de camembert, les T.shirts, ou, après tout, les timbres, autrefois.
Ce qu’on ne ferait pas pour accumuler les choses et retenir le temps !
Brooklyn Museum, 200 Eastern Parkway, Brooklyn, New York.
Bon anniversaire, Charlotte Brontë (1816-1855), 202 ans aujourd’hui, et aucune raison de vous oublier.
Même le New York Times sature avec les hommes blancs.
Coups de projecteurs sur les overlooked.
Charlotte Brontë, vous en faites partie.
À la Librairie du Panthéon, il y a toujours des rencontres à faire, avec des livres, avec des gens, avec des idées.
* À partir de 16h30 : Rencontre avec Laurent Aknin.
Avant de pérorer, tous les esprits forts se doivent d’aller affronter le wild side des zones intermédiaires, qui s’épanouissent le mieux sur les écrans noirs des nuits blanches.
Bonne lecture :
* Laurent Aknin, Ésotérisme et cinéma, Paris, Diffusion rosicrucienne, 2018.
Cinélittérature, Librairie du Panthéon, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.
À la Maison de la culture du Japon (MCJP), un cinéconcert.
* À 20h00 : Une femme de Tokyo (Tokyo no onna) de Yasujiro Ozu (1933).
Avec Agnès Vesterman (conception et violoncelle), Daniel Lifermann (flûte shakuhachi), et Sébastien Clément (percussions).
MCJP, 101bis quai Branly, 75015 Paris.
À Normale Sup : Rencontres nationales étudiantes pour le développement durable (aka #RENEDD) 11e édition (21-22 avril 2018).
Week-end gratuit mais inscription nécessaire.
École normale supérieure de Paris, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 21 au 27 avril 2018.
À Paris, à Beaubourg, en avant-première, le nouveau documentaire de Wang Bing (sortie le 20 juin 2018).
* À 20h00 : Madame Fang (Mrs Fang) de Wang Bing (2017).
En sa présence.
Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, 75004 Paris.
À Paris toujours, en écho à l’exposition Zbigniew Dłubak, héritier des avant-gardes (17 janvier-29 avril 2018), la Fondation Henri-Cartier-Bresson et l’Institut polonais de Paris proposent une soirée de projection de courts métrages des années 30 à nos jours, trois générations de cinéastes expérimentaux polonais.
* À 19h30 : Les pionniers Franciszka & Stefan Themerson, le fondateur de l’Atelier de la forme filmique, Józef Robakowski, et le représentant de la scène émergente, Wojciech Bąkowski.
En présence de Jasia Reichardt.
Programme des courts métrages.
Cinéma Christine 21, 4 rue Christine, 75006 Paris.
À Paris encore, la Maison de la culture du Japon (MCJP) invite à une Rencontre avec la NHK World-Japan (14 avril-7 juillet 2018).
Entrée libre dans la limite des places disponibles
* À 15h00 : Deep Flowers de Ophélie Giomataris (2017).
* À 17h00 : Samurai Architect, Tadao Ando de Shigenori Mizuno (2015).
MCJP, 101bis quai Branly, 75015 Paris.
À Biot (prononcer "Biotte", sous peine d’avoir l’air d’un touriste), au musée Fernand-Léger : Vis-à-vis. Fernand Léger et ses ami.e.s (14 avril-17 septembre 2018).
Des amis assez chic, excusez du peu : Jean Arp, Francis Bacon, Georges Braque, Alexander Calder, Mary Callery, Marc Chagall, Giorgio De Chirico, César Domela, Raymond Duchamp-Villon, Jean Fautrier, Jean Hélion, Vassily Kandinsky, André Lhote, Roy Lichtenstein, Jacques Lipchitz, Alberto Magnelli, Henri Matisse, Gino Severini et Victor Servranckx.
Musée national Fernand-Léger, chemin du Val-de-Pôme, 06410 Biot.
À Los Angeles, au Getty, au 1er étage, on se souvient de Palmyre, et au deuxième étage, on cite Platon, le moderne : "La philosophie commence avec l’émerveillement".
* Palmyra. Loss and Remembrance (18 avril-27 mai 2018).
Explorez l’exposition Palmyre.
* Plato in L.A. Contemporary Artists’ Visions (18 avril-3 septembre 2018).
Les artistes participants : Paul Chan, Rachel Harrison, Huang Yong Ping, Mike Kelley, Jeff Koons, Joseph Kosuth, Paul McCarthy, Whitney McVeigh, Raymond Pettibon, Adrian Piper et Michelangelo Pistoletto.
The Getty Center, 1200 Getty Center Drive, Los Angeles, CA 90049.
Service minimum.
À Paris, longue marche Rive gauche, de Montparnasse à la Place d’Italie, en passant par Port Royal et Denfert-Rochereau. Rien de meilleur pour la santé, de rouge on devient vert ou inversement.
En 1972, Ya no basta con rezar (Il ne suffit plus de prier), proclamait le Chilien Aldo Francia.
En 2018, il ne suffit plus de rêver, et cela nulle part sur la Terre.
Qui préfère la vie intérieure à la marche collective dans la pollution urbaine peut visiter les murs (qui ont la parole) chez Lundi Matin, pour y trouver ses propres mots d’ordre.
Bon anniversaire André Bazin (1918-1958), cent ans aujourd’hui, mort si jeune, et toujours aussi respecté.
Au ciné-club de l’Aéro-club, on révise son Bronson.
* À 19h30 : Breakout (L’Évadé) de Tom Gries (1975).
Avec toujours, une super première partie, extraits de films, serial, actualités, cartoon.
Et une super troisième partie, le pot traditionnel de l’amitié.
Salon de l’Aéro-Club de France, 6 rue Galilée 75116 Paris.
À la librairie Quilombo, on discute des colères du présent et elles ne manquent pas.
* À 20h00 : Bure, la bataille du nucléaire.
En présence de Gaspard d’Allens.
Bonne lecture :
* Andrea Fuori & Gaspard D’Allens, Bure, la bataille du nucléaire, Paris, Seuil, 2017.
Librairie Quilombo, 23 rue Voltaire, 75011 Paris.
À Dieppe, la médiathèque Jean-Renoir expose un enfant du pays, Bruno Braquehais, un photographe dieppois, témoin de la Commune de Paris (6 mars-22 avril 2018).
Auguste Bruno Braquehais (1823-1875) fait partie des photographes de la Commune de Paris, avec Alphonse Liébert, Hippolyte Blancard, Eugène Fabius, et quelques autres, dont bien des anonymes.
Les Amis de la Commune annoncent l’exposition comme durant jusqu’au 6 mai 2018.
Bonne lecture :
* Jean Baronnet, Regard d’un Parisien sur la Commune. Photographies inédites de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Gallimard, 2006.
Médiathèque Jean-Renoir, quai Berigny, 76200 Dieppe.
Les sorties sur les grands écrans
* Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté de Nicolas Wadimoff (2016).
* Katie Says Goodbye de Wayne Roberts (2016).
* Notre enfant de Diego Lerman (2017).
* Escobar de Fernando León de Aranoa (2017).
* Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli (2017).
* Mes Provinciales de Jean-Paul Civeyrac (2017).
* Eternity has no Door of Escape de Arthur Borgnis (2017).
* Place publique de Agnès Jaoui (2018).
Les ressorties en versions restaurées
Six Rainer Werner Fassbinder :
* Le Bouc (Katzelmacher, 1969) ;
* L’Amour est plus froid que la mort (Liebe ist kälter als der Tod, 1969) ;
* Prenez garde à la sainte putain (Warnung vor einer heiligen Nutte, 1971) ;
* Les Larmes amères de Petra von Kant (Die Bitteren Tränen der Petra von Kant, 1972) ;
* Le Marchand des quatre saisons (Händler der vier Jahreszeiten, 1972) ;
* Tous les autres s’appellent Ali (Angst essen Seele auf, 1974).
Deux Jean François Stévenin
* Le Passe-montagne (1978) ;
* Mischka (2001).
Festival de Cannes 2018.
ACID, 26e édition (9-18 mai 2018) dévoile sa programmation.
Festival de Cannes 2018.
La Quinzaine des réalisateurs, 50e édition (9-19 mai 2018), révèle sa sélection.
Au Centre culturel irlandais, on célèbre la paix.
Réservation conseillée.
* À 19h30 : In the Name of Peace. John Hume in America de Maurice Fitzpatrick (2017).
En sa présence avec Pierre Joannon, Michael Lillis, Andy Pollak.
Centre culturel irlandais, 5 rue des Irlandais, 75005 Paris.
Le mardi, c’est le ciné-club de l’ENS.
* À 20h30 : The Saddest Music in the World de Guy Maddin (2006).
Ciné-club de l’ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.
Vittorio Taviani (1929-2018) est mort hier, dimanche 15 avril 2018.
En 2004, dans son numéro anniversaire Quarante ans !, Jeune Cinéma avait mis Paolo et Vittorio en couverture, et leur avait offert un dossier, à l’occasion de la rétrospective du Festival de Pesaro, en juin 2004.
Lucien Logette, titrait Paolo & Vittorio Taviani. Encore et toujours…
"Ce n’est pas par hasard, ou par désir de se démarquer en privilégiant des auteurs moins rassembleurs que Fellini ou Pasolini, que Jeune Cinéma, depuis le n° 71 (juin 1973), a offert si souvent sa couverture aux frères Taviani.
Mais tout simplement parce qu’il s’agit de réalisateurs selon nos désirs, chez qui l’adéquation si rare entre le cœur et l’esprit semble aller de soi. Nous ne pouvons qu’approuver des deux mains ce qu’écrit René Prédal, quelques pages plus avant : [ils] ’matérialisent parfaitement tous les espoirs mis dès la fin des années 60 dans un grand cinéma de gauche où la perfection esthétique le dispute à la finesse politique’.
Trente-huit ans après l’entrée de Un homme à brûler au catalogue de la Fédération Jean-Vigo, leur consacrer le quart de ce numéro historique était bien la moindre des choses. Car il y a toujours à reprendre chez les Taviani : évoquer leur collaboration avec Joris Ivens, aborder Les Hors-la-loi du mariage (le seul de leurs films jamais traité jusqu’ici), revenir sur une première vision trop rapide du Pré, ou les interroger sur leur travail récent ; leurs deux dernières œuvres, produites par la RAI et uniquement présentées en France à la télévision (La San Felice en mai 2004), leur ont apporté dix fois plus de spectateurs que leurs quinze titres précédents, mais n’ont pas eu droit, par leur statut un peu honteux de téléfilms, aux colonnes des revues. Il était important de vérifier comment cette nouvelle pratique s’inscrivait dans la continuité de leur trajet, en attendant d’autres développements."
Dans 40 ans de couvertures de Jeune Cinéma, René Prédal faisait remarquer la préférence des la revue pour le cinéma italien qui ne s’était jamais démentie même dans les périodes qui semblaient plus creuses aux autres médias, et, dans ce cadre, le record absolu pour les frères Taviani, avec six Unes.
C’était un temps, ces années 1960 et 1970, et jusqu’aux premières années 1980, où le cinéma politique était italien, et où celui des Taviani en était le plus fécond. Ils étaient fusionnels comme des jumeaux - Vittorio, c’est celui qui portait la casquette -, indissociables au point que le wikipedia français s’est montré incapable de les isoler (contrairement à IMDB moins paresseux).
Nous les avons tant aimés, les deux frères, depuis Un homme à brûler (Un uomo da bruciare, 1962), et la grande émotion de Saint-Michel avait un coq (San Michele aveva un gallo, 1971).
Et jusqu’aux derniers films, cette extrême beauté des Contes italiens (Maraviglioso Boccaccio, 2015).
Avec, parmi tous les autres images, dans Kaos (1984), cette terrifiante partie de foot, ce souvenir de "chair de poule", dont Karl Kraus disait qu’en art, c’était le seul critère.
Chaque fois qu’un artiste meurt, avec lui meurt une époque.
Cf. aussi Entretien avec les frères Taviani.
Bon anniversaire Charles Spencer Chaplin (1889-1977).
Cette année, c’est décidé, on va au Manoir de Ban, à Corsier-sur-Vevey, dans son musée de cire, ouvert le 16 avril 2016.
Chaplin’s World, route de Fenil 2, CH - 1804 Corsier-sur-Vevey.
Festival de Cannes 2018.
La Semaine de la critique, 57e édition a dévoilé son programme (9-17 mai 2018).
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Au Goethe Institut, un débat féministe dans l’air du temps.
Ça a toujours été d’une brûlante actualité, dès lors que les idées ont été portées par des femmes regroupées, pas seulement par des pionnières solitaires d’avant-garde - hommage aux suffragettes -, et avant même la naissance officielle du MLF, le 26 août 1970.
Et même quand le feu couvait sous les cendres, quand les régressions, les dispersions et les dissensions internes ont dominé, au tournant du 21e siècle.
Mais depuis l’Affaire Weinstein, à l’automne 2017, une nouvelle période, historique, s’est ouverte, de plus en plus cohérente et affirmée, qui nettoie et désinfecte en profondeur la civilisation patriarcale, et cette fois, en compagnie des hommes mieux élevés des nouvelles générations, qui ont tout à y gagner.
On aime à croire que le processus est irréversible. Même si on sait - pas d’illusions - que les désirs de pouvoir et les rapports de domination, eux, ne changeront jamais, inhérents aux animaux (et sans doute aux organisations). On exige seulement que ce soit plus diversifié et pas principalement résevé à la moitié du ciel.
Bref on va écouter :
* À 18h00 : Les mouvements féministes depuis 1968.
Avec Laure Adler, Geneviève Fraisse, Barbara Stiegler et Géraldine Mosna-Savoye.
Bonne lecture :
* Geneviève Fraisse, La Sexuation du monde. Réflexions sur l’émancipation, Presses de Sciences Po, 2016.
Goethe Institut, 17 avenue d’Iéna, 75016 Paris.
Au fil du temps, tous les éditos