home > Au fil du temps > Salut les câblés ! (2014-2022) > Salut les câblés ! (2020) > Semaine télé du 15 au 21 février 2020
Semaine télé du 15 au 21 février 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 15 février 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Solitude de la machine dans l’esprit de Matt Mullican, 12 by 2, Institut d’art contemporain, Villeurbanne (IAC), 2010.

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 15 février 2020

 

20.40 : Playboy à saisir de Tom Dey (2006), Paramount Channel
Sans être un remake, il s’agit d’une variante sur le modèle de Tanguy, un jeune adulte qui parasite le logis familial et que les parents veulent éloigner. Situations de convention, qui fonctionnent un peu, car le playboy du titre, c’est Matthew McConaughey et sa partenaire Sarah Jessica Parker. On devine ce que ça peut donner, sans surprise mais sans vulgarité. Avec, en prime, Kathy Bates et Zooey Deschanel.

20.50 : Attache-moi ! de Pedro Almodovar (1989), Club
Un Almodovar inédit, tout arrive. Première période, sa plus remuante, bien représentative de la Movida - qui a peut-être moins de punch aujourd’hui. Mais on aura toujours plaisir à revoir Antonio Banderas et Victoria Abril, 30 ans chacun et déjà éblouissants.

20.50 : La Reine du mal d’Oliver Stone (1974), Classic
On est là dans la préhistoire de Stone, son tout premier long métrage, sept ans avant La Main du cauchemar, programmé il y a peu sur TCM et douze ans avant Salvador. On ne sait rien de cet inédit en salles, sinon qu’il est interprété par Martine Beswick, une actrice anglaise que les quelques qui l’ont vue dans La Nuit des alligators (The Penthouse) de Peter Collinson (1967) n’ont jamais oubliée.

22.25 : L’Amour trop fort de Daniel Duval (1981), Classic
Duval est un grand oublié. Du moins en tant que cinéaste, car l’acteur a occupé l’écran dans une bonne soixantaine de films, avec sa belle gueule de plus en plus ravinée, sa gouaille et son inquiétante présence. Il n’a pu hélas signer que six films, entre 1974 et 2006 - Le Temps des porte-plumes, le seul à avoir été proposé plusieurs fois sur le câble. Ses deux premiers, Le Voyage d’Amélie (1974) et L’Ombre des châteaux (1976) suffisent à lui assurer une place de choix parmi les héritiers de Vigo. Encore un nom à sortir de l’ombre, comme bien des réalisateurs sacrifiés des années 70, Michel Berny ou Christian Drillaud.

22.35 : 35 heures, c’est déjà trop de Mike Judge (1999), TCM
Le titre est très français qui renvoie à un rythme de travail inconnu aux USA - en VO Office Space. À part ça, le film est inconnu et le réalisateur un peu moins, mais son Beavis et Butt-Head se font l’Amérique (1996) ne nous a pas laissé de souvenirs glorieux. Inédit ici en salles.

 

Dimanche 16 février 2020

 

20.40 : Les Accusés de Jonathan Kaplan (1988), Paramount Channel
Le réalisateur n’est pas très présent sur le câble, à l’exception de Obsession fatale (1992), passé une fois en 2016 - on aimerait revoir Belles de l’Ouest (1994). C’est avec ce film qu’il s’était fait connaître ici, grâce à Jodie Foster, 26 ans alors mais en paraissant dix de moins, extraordinaire (un Oscar à la clé) en femme violée qui porte plainte (ce n’était pas si fréquent il y a trente ans et plus).

20.40 : La Cité de la joie de Roland Joffé (1992), OCS Géants
Un des rares inédits de la soirée, tous bouquets confondus. Le film avait fait un tabac (comme le livre de Lapierre & Collins qu’il adaptait), dans la foulée des succès précédents de Joffé, Killing Fields (1984) et Mission (1986). La suite de sa carrière fut moins somptueuse. Comment cette Cité, forcément tire-émotion (les parias des bidonvilles indiens, c’est bien triste), a-t-elle franchi les ans ? Réponse ce soir.

20.50 : Heureux comme Lazzaro d’Alice Rohrwacher (2018), Club
Enfin sur le câble, le prix du scénario à Cannes 2018. Film étonnant, fable à la fois politique et poétique, traitant de la servitude et des systèmes de domination, de la survie magique et de bien d’autres choses, référant à la fois à Miracle à Milan et à Rip Van Winkle. Il fallait oser - et surtout en tournant en Super 16, comme on ne le fait plus. Mais Alice R. (bien servie par sa sœur Alba sur l’écran) est une des personnalités les plus novatrices du jeune cinéma italien. Après Corpo celeste (2011) et Les Merveilles (2014), on attend avec impatience un prochain film.

 

Lundi 16 février 2020

 

20.40 : Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu (2011), OCS Choc
Cf. note du 14 décembre 2016.

20.40 : Trop belle pour toi de Bertrand Blier (1989), OCS Géants
Un Blier inédit, profitons-en. Toujours aussi tordu et dérangeant, ce dérèglement des sens de l’homme d’affaires Depardieu, délaissant sa superbe femme, Carole Bouquet, pour sa secrétaire sans charme, Josiane Balasko. Blier parvient à nous faire accepter ce choix apparemment contre nature - au point que l’on se dit que Depardieu n’a pas tort.

20.50 : Dans la brume de Daniel Roby (2018), Frisson
Film-catastrophe moderne : plus besoin d’interventions humaines, conflit nucléaire ou autres, la Nature s’en occupe. Un tremblement de terre, des émanations toxiques, l’épidémie qui court, etc. Comme c’est une coproduction franco-québécoise, on reste à hauteur d’homme, et Romain Duris et Olga Kurylenko sont convaincants.

20.50 : Soirée Wes Anderson, Club
Mais soirée particulière, puisque sont présentés deux films d’animation, L’Île aux chiens (2018) à 20.50) et Fantastic Mr. Fox (2009) à 22.25). Anderson sait briller dans tous les genres sans rien perdre de sa griffe, celle de Moonrise Kingdom ou du Grand Budapest Hotel.

20.50 : Soirée atomique, Classic
Bonne idée d’assembler deux films qui racontent le même événement de la WWII, ou plus exactement deux moments différents d’un événement, l’attaque de l’usine norvégienne de stockage de l’eau lourde, nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique, comme on disait alors. Le premier titre, Les Héros de Télémark de Anthony Mann (1965) à 20.50 relate l’expédition des commandos britanniques d’octobre 1942, ratée, malgré Kirk Douglas et Richard Harris. Le second, La Bataille de l’eau lourde de Jean Dréville & Titus Vibe-Muller (1948), passé le 18 novembre 2019) décrit l’expédition menée par la résistance norvégienne contre cette même usine. Expédition en partie réussie.

22.15 : Arès de Jean-Patrick Benès (2016), Frisson
Décidément, c’est une soirée parisienne sur la chaîne : après la catastrophe qui surgit dans le film précédent, ici, elle est déjà arrivée et la population s’est organisée. Place aux combats mortels de gladiateurs dans les bas-fonds de la capitale. Le film est sorti de façon limitée - 20 000 et quelques spectateurs.

 

Mardi 18 février 2020

 

20.50 : L’Aventure intérieure de Joe Dante (1987), Famiz
Seul film intéressant et pas usé du bouquet Ciné+. Dernier passage le soir du réveillon de Noël, à 22.50. Cf. note du 24 décembre 2016.

20.50 : Échec à l’organisation de John Flynn (1973), TCM
Les films de JF passent fréquemment sur le câble, avec raison, car ils sont tous remarquables, qu’il s’agisse du Sergent (1968), de Légitime violence (1977) ou de Haute sécurité (1989). Mais le meilleur est peut-être celui de ce soir, The Outfit, pas seulement parce qu’il est adapté de La Clique, roman du cycle de Parker de Richard Stark-Donald E. Westlake (Parker y est remplacé par Macklin, un solitaire alors que le modèle est un chef d’équipe), mais parce que les qualités habituelles de Flynn n’ont jamais été mieux mises en place. Robert Duvall est parfait, Robert Ryan très bon et Karen Black toujours aussi troublante avec sa coquetterie dans le regard.

22.20 : La camarista de Lila Avilès (2018), Club
Premier film d’une metteure en scène de théâtre mexicaine, d’après sa pièce adaptée d’un travail de Sophie Calle, embauchée comme femme de chambre dans un hôtel pour photographier les objets abandonnés. Ici, la "camériste" ne rêve que d’être en charge du 42e étage, symbole de sa réussite sociale, métaphore un peu appliquée de sa course vers le sommet. Le film est sorti en catimini en avril 2019.

22.35 : Frères de sang de Damiano & Fabio D’Innocenzo (2018), OCS Choc
Des frères cinéastes, l’espèce n’est pas rare, mais des jumeaux, beaucoup plus. Ce premier film, La terra dell’abbastanza, est passé au Panorama de Berlin 2018 (leur second, Favolacce, passe à Berlin cette année 2020, en ce moment). Schéma classique de deux lycéens qui tuent accidentellement un homme et qui sont pris peu à peu dans l’engrenage mafieux local. Mais c’est fait avec simplicité, sans effets violents spectaculaires, à ras du sol de la banlieue romaine. Des noms à suivre.

 

Mercredi 19 février 2020

 

20.40 : Larguées d’Éloïse Lang (2018), OCS Max
Inédit. Deux filles et leur mère. On n’est pas chez Pierre Louÿs, mais dans la comédie française moderne, c’est-à-dire qu’on ne vole pas très haut, mais gentiment. Les deux sœurs, les deux Camille, Cottin et Chamoux, veulent requinquer le moral de leur mère (Miou-Miou) abandonnée par leur père. On se croirait sur FR3, un bon soir.

20.40 : Black Coal de Diao Yi’nan (2014), OCS City
On a vérifié : le film est passé cinq fois depuis 2015, soit sur Arte, soit sur Club, soit sur cette même chaîne. Mais c’est ça ou Larguées ou Les Affranchis de Scorsese sur Choc, qui ne sont pas non plus de la première fraîcheur.

20.50 : Ready Player One de Steven Spielberg (2018), Premier
Un film par an depuis 2015, et pas n’importe quoi : si on met de côté Le Bon Gros Géant (2016), son diptyque "politique", Le Pont des espions (2015) et Pentagon Papers (2017) et la SF de ce soir prouvent que, malgré ses trente films et plus au compteur, il a gardé la main sûre. Mélangeant vision apocalyptique (on est en 2045…) et réalité virtuelle (l’OASIS, univers parallèle), il gagne sur les deux tableaux. Le plaisir de retrouver Tye Sheridan, notre Ellis de Mud, avec six années de plus et autant de talent.

20.50 : Soirée Alfred Hitchcock, Classic
Ce n’est pas vraiment une soirée découverte, mais on sait où on va. L’Ombre d’un doute (1943) à 20.50 est un chef-d’œuvre, négligé au profit de titres plus spectaculaires. Certes, Mais qui a tué Harry ? (1955) à 22.30) est une comédie macabre ratée, qui a pour principal (seul ?) intérêt d’avoir fait découvrir Shirley McLaine et L’Homme qui en savait trop (1956) à 00.10 finit par devenir transparent à force de passer à toutes heures du jour sur la chaîne (pourquoi pas de temps en temps la version de 1934 ?). Ce sera une soirée reposante.

 

Jeudi 20 février 2020

 

20.40 : Le Ranch maudit de Joseph Pevney (1966), Paramount Channel
Inédit. Le dernier des trente-deux films de Pevney (avant qu’il ne termine sa carrière à la télévision). Inconnu de nos services, mais on n’a jamais vraiment couru après les œuvres de ce réalisateur sans grand relief - parmi la dizaine de titres vus, on ne retient guère que L’Homme aux mille visages (1957) à cause de James Cagney et Portrait of a Mobster (1961), dans lequel Vic Morrow recréait Dutch Schulz avec justesse. Ce soir, Clint Walker, bon acteur méconnu, et Martha Hyer, bof.

20.40 : The Devil’s Candy de Sean Byrne (2015), OCS Choc
Film d’horreur, comme son titre l’indique, sorti uniquement en DVD, mais tout à fait recommandable, car l’ambiance y est particulièrement toxique (un peintre voit ses tableaux habités par des êtres diaboliques) Pruitt Taylor Vince y est aussi physiquement intolérable que d’habitude.

20.50 : L’Apparition de Xavier Giannoli (2018), Club
Comme il s’agit du seul titre inédit du bouquet Ciné+, on ne peut que le signaler. Le problème de l’interrogation sur la foi, le doute, la vérité - le sujet : une apparition de la Vierge à une Bernadette Soubirous contemporaine ; vérité ou mensonge ? - intéresserait-il encore au temps de la 5G ?

20.50 : Out of Africa de Sydney Pollack (1995), TCM
Pas programmé depuis samedi dernier, on s’inquiétait.

22.00 : Watch Out de Chris Peckover (2016), OCS Choc
Inconnu - distribué uniquement sur Netflix. Baby-sitter assaillie dans la maison où elle est seule avec l’enfant. Que va-t-il lui arriver ? À découvrir.

02.45 : Crépuscule de gloire de Josef von Sternberg (1929), TCM
Voilà une drôle d’heure pour passer un film de Sternberg inédit depuis 2014 (et sans doute avant). C’est l’ultime muet du cinéaste, moins célèbre que Les Nuits de Chicago (1927) ou Les Damnés de l’océan (1928), mais tout aussi étonnant. Emil Jannings est grandiose, bien plus supportable que dans L’Ange bleu l’année suivante et son cabotinage naturel est en situation. Le travelling latéral du début est une merveille. Que les enregistreurs enregistrent !

 

Vendredi 21 février 2020

 

20.40 : Le Passage du Rhin d’André Cayatte (1960), OCS Géants
Le film de Cayatte qui clôt ses deux premières manières, bien délimitées par la frontière décennale : les années 40, avec ses films personnels enfin redécouverts ; les années 50, avec la tétralogie judiciaire et les derniers films en noir & blanc. Ensuite viendront les films à sujet, irréguliers, parfois réussis, Les Risques du métier (1965), parfois catastrophiques, Les Chemins de Kartmandou (1969). La reconstitution de l’Allemagne des prisonniers de 1940, avec les travaux de la ferme et la façon de s’y adapter ou de les rejeter, est très juste. Si Georges Rivière, acteur limité, manque d’ampleur, Aznavour est, comme à l’accoutumée, très bon.

20.50 : Soirée Liam Neeson, Frisson
Depuis quelques semaines, on a l’impression de voir l’acteur sur toutes les chaînes - récemment, Non-Stop, The Passenger, Silence, Five Minutes to Heaven, on en passe. Il n’y a pas de quoi s’en plaindre, au contraire, mais on s’interroge sur cette multi présence : coïncidence ou hommages concertés ? Si le film de 22.40, The Secret Man : Mark Felt de Peter Landesman (2017) a été programmé deux fois en deux mois, le premier, Le Territoire des loups de Joe Carnahan (2011) est apparemment inédit sur le câble. Neeson y interprète son personnage récurrent, celui du protecteur d’une communauté en crise, cette fois-ci les survivants d’un crash en Alaska. William A. Wellman avait tourné une aventure à peu près similaire en 1953, Island in the Sky (Aventures dans le Grand Nord).

20.50 : Topsy Turvy de Mike Leigh (1999), Club
Entre deux périodes glauques - Naked (1993), Secrets and Lies (1996) d’un côté, All or Nothing (2002) et Vera Drake (2004) de l’autre - Leigh se paie une escapade rigolarde dans le film à costumes, en recréant les années 1880 à Londres. C’est la grande époque (comme à Paris vingt ans plus tôt) de l’opérette et de l’opéra-comique, assurée par le tandem Gilbert et Sullivan, aussi importants pour les Anglais qu’Offenbach sur le continent. Ce n’est pas un biopic, mais le détail du moment où leur collaboration se met à tourner à vide - ceci juste avant que Le Mikado ne fasse redémarrer la machine. Le film est brillant, enlevé, drôle, soigné au possible (Oscar pour les costumes, un comble pour Leigh). Un vrai spectacle, savoureux et entraînant - Frears signera l’équivalent avec Mrs. Henderson Presents en 2005. La face cachée de l’auteur.

20.50 : Soirée Fernandel, Classic
Pourquoi pas ? Mais pourquoi, parmi les presque 160 films tournés, choisir dans sa dernière décennie, la plus faible, alors que, entre 1935 et 1960, les grands titres ne manquent pas ? Disponibilité de copies ? Ce soir, si Le Caïd de Bernard Borderie (1960) à 20.50 n’est pas pire que les films précédents et suivants de BB (et il y a Barbara Laage), L’Homme à la Buick de Gilles Grangier (1966) à 22.15 ne méritait pas de sortir de son placard. Mais les deux titres sont inédits.

23.00 : Paris au mois d’août de Pierre Granier-Deferre (1965), OCS Géants
Passé il y a peu, mais complémente gentiment la soirée Aznavour Cf. note du 5 août 2019.



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts