Jeune Cinéma en ligne directe
France de Bruno Dumont (2021)
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : Symphonie pour un massacre de Jacques Deray (1963), OCS Géants
Seul passage : 25 septembre 2018. Pour le plaisir - et il n’y a rien d’autre à signaler nulle part à cette même heure.
22.05 : Mano de obra de David Zonana (2019), OCS City
Inédit. Premier film mexicain produit par Michel Franco, donc a priori intéressant, même si son héros, un ouvrier, ne se montre pas vraiment sympathique dans sa manière radicale de se venger, puis d’escroquer ses camarades. Sorti en août 2020, au milieu du massacre que fut la distribution l’an dernier, le film a tout de même réuni un peu plus de 7000 spectateurs.
22.20 : Les Cœurs verts d’Édouard Luntz (1965), Classic
Inédit, à notre grande surprise, sauf erreur. Il faut dire que parmi les cinéastes oubliés, Luntz occupe une place de choix. Malgré le prix Jean-Vigo du court obtenu pour Les Enfants des courants d’air (1960), il attendra cinq ans avant de pouvoir tourner ce film, qui aurait lui aussi mérité le prix Vigo, tant il s’inscrit dans la lignée de Zéro de conduite (1932) et de L’Atalante (1934). Vision à la fois réaliste et poétique d’une bande de jeunes loubards de banlieue, à une époque où le cinéma français ne s’y intéressait guère, le film aurait dû placer son auteur sur orbite. La preuve : Darryl F. Zanuck lui-même lui offrit de produire un second film, Le Grabuge, tourné au Brésil. Mais la méthode et les intentions de Luntz ne s’accordaient pas avec Hollywood et le film fut bloqué par la Fox jusqu’en 1973 avant de sortir à la sauvette. Entre temps, Luntz avait réussi à réaliser Le Dernier Saut (1970) puis L’Humeur vagabonde (1972), qui, malgré leurs acteurs (Maurice Ronet et Michel Bouquet dans le premier, Bouquet et Jeanne Moreau dans le second) ne séduisirent ni le public ni la critique, trop peu attentive. Revus depuis, les deux titres (le premier, car L’Humeur semble bien avoir disparu) étaient pourtant fort honorables. Carrière terminée : Luntz ne tourna plus jusqu’à sa disparition en 2009.
En attendant la mise en ligne sur le site des articles de Jeune Cinéma papier, on peut jeter un coup d’œil à la note sur Jacques Sansoulh (1943-2013), qui fut son assistant.
20.50 : Soirée Simenon, Classic
Pour mémoire, car les deux titres ne sont évidemment pas inédits. Mais comme il s’agit de deux des trois seuls films adaptés de Simenon dans les années 30… D’abord, à 20.50, La Tête d’un homme de Julien Duvivier (1933), puis, à 22.25, La Nuit du carrefour de Jean Renoir (1932). Deux Maigret, Harry Baur puis Pierre Renoir. Pourquoi ne pas présenter également le premier des trois, Le Chien jaune de Jean Tarride (1932), avec Abel Tarride si peu souvent vu ?
Sinon, calme plat sur le reste du programme.
Aucune découverte à effectuer ce soir. Mais quelques plaisirs toujours renouvelés :
22.30 : Meet Me in St Louis de Vincente Minnelli (1944), OCS Géants
Inédit sous son titre original. Jusqu’à présent, lors de ses quelques passages, le film était annoncé en tant que Le Chant du Missouri - dernière vision, le 30 décembre 2016, déjà sur OCS. Ce n’est pas le plus grand musical de Minnelli, le film est un peu corseté, à l’image de ses héroïnes en crinoline, mais Judy Garland et Margaret O’Brien (surtout) sont très bien.
00.20 : Escale à Hollywood de George Sidney (1945), OCS Géants
Un régal. Cf. note du 2 février 2016.
20.50 : Five d’Igor Gotesman (2016)
Inédit. Premier (et unique pour l’instant) film d’un acteur un peu repéré sur les écrans grands et petits. Le scénario, autour de l’amitié des cinq jeunes du titre, n’est pas d’une inventivité extrême, mais les protagonistes (Pierre Niney, François Civil, le réalisateur, Margot Bancilhon, Idrissa Hanrot) semblent éprouver une complicité assez sympathique. Et au second plan, des visages que l’on aime bien, ceux de Pascal Demolon, Michèle Moretti, Bruno Lochet, Philippe Duclos, toute cette bande qu’on retrouve avec plaisir d’un téléfilm à l’autre.
22.50 : Un soupçon d’amour de Paul Vecchiali (2020), Club
Inédit. Vecchiali a tourné quinze films entre 1965 et 2000, quinze autres entre 2003 et 2020. Le nouveau siècle l’inspire. Plus précisément, il a inauguré depuis 2004 une nouvelle manière, tournant en autoproduction avec des acteurs fidèles et s’auto-éditant en DVD lorsqu’il ne trouve pas de distributeurs. C’est du cinéma pauvre, avec l’agrément que le manque de moyens peut apporter et le désagrément d’un cinéma qui s’exerce en vase clos. D’où des réussites : Le Cancre (2016), ou des pensums : Trains de vie (2018). On aime ou on supporte mal, mais ça existe. Ici, Fabienne Babe et Marianne Basler, donc agrément assuré.
20.40 : Music de Sia (2021), OCS Max
Inédit - distribué en VOD seulement depuis le 28 mars 2021. La chanteuse réalisatrice et ses acteurs (Maddie Ziegler, Kate Hudson) nous étant inconnus, on s’attend forcément à une découverte.
20.50 : L’Appel de la forêt de Chris Sanders (2020), Premier
Inédit. Les adaptations du roman de Jack London passées sur le câble se réduisent pour l’instant à celles de William A. Wellman en 1935 et de Ken Annakin en 1972. L’histoire du trappeur et du chien Buck étant indémodable, il était inévitable que quelqu’un s’y attelle de nouveau. Sanders n’avait jusqu’ici réalisé que des films d’animation, il se sort honorablement de la chose, bien aidé par Harrison Ford, indémodable lui aussi.
20.40 : The Mist de Frank Darabont (2007), OCS Choc
Inédit. On comprend mal pourquoi le cinéaste n’a plus rien tourné depuis ce film, à l’exception de quelques épisodes de séries télévisées. Toutes ses adaptations de Stephen King (celle-ci est la quatrième) avaient été des succès, celle-là comprise. Côté acteurs, si on n’est pas fanatique de Thomas Jane, en revanche Marcia Gay Hayden est une comédienne d’une belle solidité.
20.50 : Camille de Boris Lojkine (2019), Émotion
Inédit. Les promesses éveillées par Hope (2014), le précédent film de l’auteur, sont tenues. On n’imaginait pas que Nina Meurisse, habituée à des rôles plus "calmes" chez Jaoui, Anspach ou Brizé, était capable d’endosser un tel personnage de photo-reporter baroudeuse embringuée dans une guerre civile (ici en République centrafricaine). Elle y est pourtant parvenue.
20.50 : Lady Hamilton d’Alexander Korda (1941), Classic
Dernier passage le 9 juillet 2015. Même si on s’en souvient, il faut profiter de l’occasion d’admirer de nouveau le "système" Korda, producteur et réalisateur d’un talent extrême. Vivien Leigh (lady H.) et Laurence Olivier (amiral Nelson) s’aimaient à la ville et on s’en rend compte à l’écran. Et on peut ainsi enchaîner avec le documentaire qui suit, à 22.40 : Vivien Leigh, autant en emporte le vent de Priscilla Pizzato (2019), déjà auteure d’un intéressant Tarzan, le mythe de la jungle (2018), programmé le 11 décembre 2019. La carrière de VL, quoique courte - une vingtaine de titres - n’est pas réductible à sa seule interprétation de Gone with the Wind, heureusement. Elle était remarquable dans La Valse dans l’ombre de Mervyn Le Roy (1940), dans Anna Karenine de Julien Duvivier, (1947) et, même tardivement, dans Le Visage du plaisir de José Quintero (1961).
20.40 : Meurtre à Alcatraz de Marc Rocco (1995), Paramount Channel
Encore une trouvaille dénichée dans les caves de la Paramount. On ne connaît pas ce film ni le précédent de Marc Rocco, Break Out (1992), réalisateur météore dont on ne sait rien. Au générique, une bonne bande d’acteurs tous terrains, Gary Oldman, Christian Slater, Kevin Bacon, William H. Macy, Brad Dourif. Une bonne surprise ?
20.50 : Une vie difficile de Dino Risi (1961), Classic
Une seule projection de ce chef-d’œuvre, le 28 octobre 2018, à 00.10, ce qui était parfaitement honteux. Donc rattrapage obligatoire.
22.20 : Le Jour de mon retour de James Marsh (2017) ; Émotion
Pas inédit, mais on ne se souvient pas de l’avoir signalé. James Marsh, dont quasiment tous les films ont été proposés sur le câble, est un réalisateur plastique qui s’adapte très bien à chaque projet, polar noir d’encre : Red Riding Trilogy (2009), film d’action politique, Shadow Dancer (2011), comédie anglaise à l’ancienne, Gentlemen cambrioleurs (2018) ou biopic de Stephen Hawking, Une merveilleuse histoire du temps (2014). L’histoire vraie de cet entrepreneur en faillite qui s’engage dans une course à la voile autour du monde lui convenait donc aussi bien que les autres sujets traités. Colin Firth est excellent, comme d’habitude, et Rachel Weisz tout autant.
22.40 : Des oiseaux petits et grands de Pier Paolo Pasolini (1966), Classic
Pas trace d’un signalement depuis 2014, étrange. En tout cas, pour une fois qu’un film de PPP est sans reproches, pas question de l’ignorer. Les déambulations picaresques de Toto et Ninetto Davoli et leur rencontre avec le corbeau philosophe nous font regretter que l’auteur ne se soit pas laissé aller plus souvent.