Jeune Cinéma en ligne directe
Videoreihe zu Joseph Beuys de Kalas Liebfried (2021)
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : La Valise de Georges Lautner (1973), OCS Géants
Inédit. À force de ne promouvoir que Les Tontons flingueurs (1963), on finit par négliger le reste de Lautner, dont sa bonne série de polars parodiques, du genre Laisse aller… c’est une valse (1971) ou ce film, un des trop rares premiers rôles pour Michel Constantin, en capitaine des Services secrets chargé de convoyer l’agent israélien Jean-Pierre Marielle (dans sa valise diplomatique). Avec Mireille Darc, toujours à l’aise chez Lautner.
20.50 : Délice Paloma de Nadir Moknèche (2007), Club
Inédit. Second titre de Moknèche à être proposé par le câble, après Le Harem de Madame Osmane (1999) - on attend toujours Viva Laldjérie (2004) et Lola Pater (2017). Comme d’habitude, le réalisateur livre un paysage sans fard de l’Algérie, entre petits trafics et corruption ambiante - l’état des lieux de 2007 n’a pas dû s’améliorer grandement aujourd’hui. Biyouna en fait beaucoup, comme toujours, mais c’est ce qu’on lui demande.
20.50 : Au nom de la loi de Pietro Germi (1949), Classic
Inédit. Rien à voir avec le film homonyme de Maurice Tourneur (1931) ni avec la série qui rendit célèbre Steve McQueen. Il s’agit d’un des premiers titres du trop méconnu Germi, filmé comme un western - un nouveau shérif dans un village sicilien, coincé entre paysans misérables, propriétaire terrien inflexible et cellule de la Mafia. C’est d’ailleurs le premier film où l’Organisation apparaît sous son nom. Massimo Girotti est convaincant en juge idéaliste et Charles Vanel tout autant en parrain local. Tamasa vient de le rééditer en un très beau coffret DVD-Blu-ray.
22.30 : Salvatore Giuliano de Francesco Rosi (1962), Classic
À notre grande surprise, pas de traces d’un passage sur les chaînes de ce chef-d’œuvre qui nous fit découvrir Rosi. Le film est tellement fort que son propos - dénoncer la gangrène maffieuse de la Sicile - finit par se retourner et Giuliano apparaît comme un héros. On imagine qu’il s’agit d’une copie restaurée, qui doit redonner au film toute sa beauté visuelle.
20.40 : JFK l’enquête d’Oliver Stone (2021), OCS Max
L’événement de la soirée, puisque ce dernier documentaire de Stone est inédit et projeté en exclusivité sur la chaîne. 30 ans après son film sur le rapport Warren (programmé hier à la même heure sur la même chaîne), le cinéaste revient à la charge, avec de nouveaux matériaux, semble-t-il. On en saura plus à 22.40, après les deux heures du film.
20.50 : Il ne faut jurer de rien ! d’Éric Civanyan (2005), Famiz
Inédit. L’œuvre de l’auteur est courte, seulement trois films, Tout baigne ! (1999) et Demandez la permission aux enfants ! (2007) - trois comédies à point d’exclamation, sympathiques, ni meilleures ni pires que bien d’autres. Ne pas moderniser la pièce de Musset mais l’adapter en costumes d’époque était une bonne chose - le contexte de 1830 n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Dommage qu’il ait choisi d’y mêler des extraits de On ne badine pas avec l’amour, on s’y perd un peu, malgré Jean Dujardin.
20.50 : Bully de Larry Clark (2001), Club
Inédit. L’auteur était alors au sommet de son renom, après Kids (1995) et Another Day in Paradise (1998), déjà centrés sur les adolescents à la marge. Ici, il prend appui sur un fait divers pour persister dans sa démarche, entre fascination et répulsion. Si on aime Clark - mais ses amateurs ont dû se résoudre à ce que ses films leur parviennent peu souvent - rien depuis The Smell of Us (2015) -, on l’y retrouvera pleinement. Dans le cas contraire, mieux vaut choisir la chaîne d’à côté, Classic.
20.50 : Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger (1959), Classic
Apparemment inédit depuis 2014, ce qui est étonnant. Profitons-en pour revoir ce chef-d’œuvre, parmi d’autres, de Preminger - ou comment ne pas décrocher de l’écran, grand ou petit, durant 155 minutes. James Stewart en avocat, Ben Gazzara en accusé et dans le rôle du président du tribunal, cousu main pour Spencer Tracy, un vrai juge, Joseph N. Welch, celui qui avait fait tomber Joseph McCarthy, grâce lui soit rendu (c’est sans doute la raison pour laquelle Arthur O’Connell, autre avocat, porte le nom de Parnell McCarthy…). En prime, la musique est signée Duke Ellington.
Et pour les fanatiques, à 20.40, La Belle de Moscou de Rouben Mamoulian (1957), sur OCS Géants. On s’est promis d’en annoncer chaque passage.
20.40 : Factory de Yuri Bykov (2018), OCS Choc
Inédit. Ce n’est pas un doc sur Andy Warhol et son atelier new-yorkais, mais un film sur la lutte des classes en Russie (ça existe encore), dans une petite ville dont l’usine va être vendue et dont les ouvriers décident de passer à l’action violente. Le tout sur fond de thriller - le film était en compétition au Festival du film policier de Beaune. Bykov nous avait déjà surpris avec L’Idiot (2015). C’est un des noms à suivre parmi les nouveaux cinéastes russes, Balagov ou Serebrennikov.
20.40 : Les Amants du Capricorne d’Alfred Hitchcock (1949), OCS Géants
Seul passage le 25 septembre 2017.
20.50 : Un espion de trop de Joseph Sargent (1966), Classic
Inédit. Ne pas confondre avec le film homonyme de Don Siegel (1977), en VO, Telefon. On ne se souvient plus si c’est un vrai film ou l’assemblage de deux épisodes de la série, ultra célèbre dans les années 1964-1968 (105 épisodes), Des agents très spéciaux (The Man from U.N.C.L.E), avec Robert Vaughn dans le rôle de Napoleon Solo, et David McCallum dans celui d’Illya Kuryakine. De toutes façons, délicieusement désuet, comme Chapeau melon et bottes de cuir ou Mission : Impossible.
22.15 : La Dernière Vie de Simon de Léo Karmann (2019), Frisson
Inédit. Un premier film bien intéressant, à la fois fantastique (un gamin peut prendre l’apparence de la personne qu’il touche) et bien ancré dans le réel. Le mélange n’est pas toujours bien maîtrisé, mais ça viendra. Le réalisateur et son frère Martin, qu’il dirige ici, sont les enfants de Sam Karmann, excellent acteur et parfois, mais pas suffisamment souvent, cinéaste : Kennedy et moi (1999) ou La Vérité ou presque (2007).
20.40 : Soirée prisons, OCS Choc
Belle initiative de la chaîne que de présenter deux documentaires inédits sur l’enfermement. À 20.40, À l’ombre de la République de Stéphane Mercurio (2011). Le film n’est pas sorti, car il s’agissait d’une production Canal+, donc pas vue. Mais ce qu’on connaît des travaux de la réalisatrice est remarquable, depuis À côté (2008), sur le parloir de la prison de Rennes, jusqu’à Après l’ombre (2018), sur la réinsertion par le théâtre, en passant par Mourir ? Plutôt crever ! (2010), documentaire sur Siné. À 22.20, Des hommes d’Alice Odiot & Jean-Robert Viallet (2018) est un reportage en immersion (25 jours) dans la prison des Baumettes, particulièrement éprouvant, sélectionné par l’Acid à Cannes 2019.
20.50 : Soirée régression, Famiz
Dans l’ordre, à 20.50, Marius (2013) et à 22.20, Fanny (2013), tous deux de Daniel Auteuil. L’idée de reprendre des mélodrames aussi datés que la trilogie de Marcel Pagnol - les originaux n’étaient déjà pas très bons, malgré leur réputation - demeure un mystère. Et le fait que Daniel Auteuil tente de faire oublier Raimu (ce n’est que grâce à lui que les films d’Alexander Korda, Marc Allégret et Pagnol lui-même tiennent encore à peu près la distance) est d’une belle outrecuidance. La trilogie annoncée s’est arrêtée au second volet. Les amateurs des jeunes acteurs prometteurs y retrouveront Raphaël Personnaz (il a depuis tenu ses promesses) et Victoire Bélézy (on ne l’a revue qu’à la télévision).
22.50 : Une vie secrète d’Aitor Arregi, Jon Garaño & Jose Mari Goenaga (2019), Club
Inédit. Les films réalisés par un trio ne courent pas les rues, on est donc curieux de découvrir le résultat, d’autant que les noms de ces trois auteurs ne nous évoquent rien. Le sujet est appétissant : un combattant républicain, dans l’Espagne de 1936, doit se cacher chez son épouse - il y restera jusqu’en 1969 et l’amnistie. Le film dure 140 minutes et a été bien considéré par la critique. Par les spectateurs, on ne sait pas, le film est sorti à la veille d’un des confinements et n’a été vu que par un peu plus de 4000 personnes.
20.40 : Walter de Varante Soudjian (2019), OCS Max
Inédit. Un premier film doit toujours être vu, parce qu’il n’y aura pas toujours un second. Film de copains, de potes, plutôt, entre braquages minables et quotidien sans relief. Ça fonctionne parce que les acteurs (inconnus) semblent interpréter leur propre vie. Sympathique et forcément convenu - mais presque 400 000 entrées.
20.40 : Éperdument de Philippe Godeau (2015), OCS Choc
Inédit. Tiré de faits réels, selon la formule galvaudée, comme si la mention était une justification suffisante. Ici, c’est l’histoire de la liaison entre un directeur de prison et une détenue, d’après le livre qu’avait tiré de cette situation le fonctionnaire transgressif (et pas exigeant : la prisonnière avait servi d’appât au gang des Barbares). Avec Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos, l’un et l’autre ont leurs fanatiques.
20.50 : Le Prince oublié de Michel Hazanavicius (2019), Premier
Inédit. On ne peut pas dire que le réalisateur, depuis The Artist (2011), soit au mieux de sa forme. The Search (2014) était un beau ratage, Le Redoutable (2017) peinait à trouver sa crédibilité. Le prochain (Z comme Z) n’est guère supportable. Quant à celui de ce soir, on s’interroge sur sa nécessité, sinon d’offrir à Omar Sy un rôle à sa mesure, une mesure dont on commence à voir les bornes.
20.50 : Soirée "Famille, je vous hais", Émotion
Simplement pour signaler cette étrange programmation (on n’a pas pris la peine de voir un seul de ces films) : à 20.50, Ma mère et moi de Lorene Scafaria (2015), avec Susan Sarandon, jusqu’à présent uniquement disponible en VOD. À 22.30, 10 jours sans maman de Ludovic Bernard (2020), avec Franck Dubosc. Et à 00.05, C’est quoi cette famille ? de Gabriel Julien-Laferrière (2016) - à ne pas confondre avec C’est quoi cette mamie ? (2019) ni avec C’est quoi ce papy ? (2020) du même auteur.
20.40 : Central do Brasil de Walter Salles (1998), OCS City
Dernier passage le 16 novembre 2014. Premier titre reçu sur nos rivages du réalisateur brésilien - son meilleur ? En tout cas, le plus intéressant par la vision de Rio de Janeiro qu’il offrait, ses autres films importants, Carnets de voyage (2003) et Sur la route (2012), étant consacrés l’un à Guevara, l’autre à Kerouac. Mais qu’est-il devenu ? Aucune nouvelle depuis 2012.
20.50 : La Fille au bracelet de Stéphane Demoustier (2019), Premier
Inédit. Le bracelet en question est électronique et porté par Mélissa Guers, inconnue mais étonnante, accusée d’avoir assassiné sa meilleure amie. Le procès est, comme d’habitude, plein de tension, et Anaïs Demoustier très à l’aise en substitut du procureur. En prime, Roschdy Zem et Chiara Mastroianni.
20.50 : Notre-Dame du Nil d’Atiq Rahimi (2019), Émotion
Inédit. Rahimi tourne peu - il est d’abord écrivain - mais bien : Terre et cendres (2005) et Syngué sabour (2013) l’ont montré. Il adapte cette fois un roman de Scholastique Mukasonga sur les prémices du génocide rwandais, à travers l’histoire de lycéennes (le titre du film est le nom d’une institution pour adolescentes Hutu, avec un quota de Tutsi). L’auteur est aussi talentueux devant un clavier que derrière une caméra.
20.40 : Soirée prison (bis), OCS Choc
Cette fois-ci, deux fictions. On regardera avec intérêt le premier film, à 20.40, Ultime Évasion de Rupert Wyatt (2008), parce qu’on ne le connaît pas, et avec plaisir le second, à 22.30, Zonzon de Laurent Bouhnik (1998), dans lequel il y avait, derrière Pascal Greggory, nombre d’acteurs encore peu connus alors : Gaël Morel, Jamel Debbouze, Élodie Bouchez, François Levantal et Jean-François Gallotte. Et Fabienne Babe, une des plus belles filmographies du cinéma d’auteur (Rivette, Loach, Brisseau, Skolimowski, les Dardenne, Pialat, Téchiné, Vecchiali, on en passe).
20.40 : Soirée Jerry Lewis, OCS Géants
On peut revoir, si on l’a raté la semaine dernière, à 22.20, Artistes et modèles de Frank Tashlin (1955). Mais on se doit de voir un presque inédit - seul passage le 12 décembre 2014 -, à 20.40, Les Tontons farceurs (1965), traduction de The Family Jewels, il fallait bien que les distributeurs surfent sur le succès du film de Lautner). Jerry, sur les traces d’Alec Guiness, y incarne les sept oncles de la petite Donna Butterworth (son premier et avant-dernier film). Il n’a jamais fait mieux ensuite.
20.50 : Tout est calme sur le bouquet Ciné+ : aucun titre inconnu sur les douze proposés - sans doute les programmateurs prennent-ils leur élan pour une quinzaine festive, pleine de comédies musicales, de mélodrames éblouissants et de westerns légendaires. Faute de découvertes, on peut revoir avec plaisir, à 20.50, Les Huit Salopards de Quentin Tarantino (2015), sur Frisson, et surtout, sur Classic, à la même heure, L’Adorable Voisine de Richard Quine (1958), avec Kim Novak, la plus troublante sorcière depuis 1895. Dans la foulée, à 22.30, Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959).