Jeune Cinéma en ligne directe
1er mars 2022 : Serguei Lavrov, chef de la diplomatie russe, devant une salle désertée à l’ONU, à Genève
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : Numéro une de Tonie Marshall (2017), OCS Max
Seul titre intéressant à cette heure sur le bouquet OCS. Cf. note du 17 septembre 2019.
20.50 : Soirée Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte, Premier
S’il n’est pas aussi prolifique que le tandem Toledano-Nakache, le duo La Patellière-Delaporte, écrivains-scénaristes-réalisateurs, compte deux réussites sur deux films, ce qui est un bon pourcentage. À 20.50, Le Prénom (2012) est déjà passé plusieurs fois. Et le second, s’il n’est pas inédit sur le câble, n’avait pas été signalé : à 22.35, Le meilleur reste à venir (2019) réunit Fabrice Luchini et Patrick Bruel, ce qui pouvait faire craindre une compétition dans l’excès. En définitive, l’un et l’autre sont remarquables, chacun dans son registre, intellectuel introverti contre hédoniste ramenard. Et le quiproquo d’abord amusant (l’un est pris pour l’autre) débouche sur une fin dramatique à la tonalité très juste.
20.50 : Bons baisers de Hollywood de Mike Nichols (1990), Club
Inédit et jamais ressorti en salles depuis 1991. Adaptation (par elle-même) des mémoires de Carrie Fisher, aka Princesse Leila, et de ses relations avec sa mère Debbie Reynolds, relations assez sportives, même si on est loin des tensions entre Christina Crawford et sa "dearest Mommie" Joan. On passera sur le fait que Meryl Streep, interprète de la première, n’ait que 15 ans de moins que Shirley MacLaine, interprète de la seconde, tant leur numéro est réjouissant. Et le générique rassemble Gene Hackman, Dennis Quaid, Richard Dreyfuss et Annette Bening.
22.25 : La Grande Traversée de Steven Soderbergh (2020), Club
Inédit et inconnu, car il s’agit d’un téléfilm pour HBO (l’auteur a tourné depuis deux autres films pour la même chaîne) seulement visible sur Canal+. Meryl Streep, non plus en jeune fille brimée par sa mère comme chez Nichols, mais en écrivaine, lauréate du Pulitzer Prize, et qui se rend en Angleterre en bateau, accompagnée de ses vieilles amies Candice Bergen et de Diane Wiest.
20.40 : Hancock de Peter Berg (2008), OCS Max
Inédit. Pas vu, mais le réalisateur a signé plusieurs films d’action tout à fait corrects comme Patriots Day (2016). Et le synopsis évoque un super-héros alcoolique, ce qui n’est pas dans la norme. Une (bonne) surprise ?
20.40 : Sweet Thing d’Alexander Rockwell (2020), OCS City
Inédit. On avait perdu de vue l’auteur depuis Somebody to Love (1994), le dernier de ses films sortis ici. Deux ans auparavant, In the Soup nous avait suffisamment plu pour que l’on offre au film la couverture du n°217 de Jeune Cinéma. Faute d’avoir vu celui-ci, on le recommande en confiance. La fiction est tournée en famille : les deux héros sont les enfants de Rockwell, Lana et Nico, et leur mère, leur véritable génitrice, Karyn Parsons.
20.40 : Soirée Jerry Lewis, OCS Géants
Pour mémoire, car les trois titres ont largement été diffusés. À 20.40, Artists et modèles de Frank Tashlin (1955), à 22.30, Les Tontons farceurs de Jerry Lewis (1965) et à 00.05, Dr. Jerry et Mr. Love de Jerry Lewis (1965).
20.50 : Incognito d’Éric Lavaine (2009), Famiz
Inédit. Sans être fanatique des films de Lavaine - Retour chez ma mère (2016), Chamboultout (2019) -, on peut y prendre un petit plaisir. C’est du cinéma facile mais sans vulgarité. Le scénario donne une impression de déjà-vu (un chanteur s’approprie avec succès les textes d’un disparu, qui ressurgit), mais les acteurs semblent y croire : Frank Dubosc, pour une fois, tient un personnage qui n’est pas réduit à deux dimensions, Bénabar débute bien, Jocelyn Quivrin nous fait regretter sa disparition précoce et Isabelle Nanty fait de l’Isabelle Nanty.
23.00 : À cœur battant de Keren Ben Rafael (2019), Club
Inédit. Situation moderne : un couple séparé, lui en Israël, elle restée à Paris, ne communique que par skype. On connaît désormais le résultat : des images moches, un son peu audible, une représentation plate du réel. Le couple très amoureux s’effiloche au long des jours, lui phagocyté par sa famille, elle réduite à la fonction de mère débordée. Si on s’y intéresse tout de même, c’est grâce à Judith Chemla, impeccable, toujours sur la crête de l’émotion.
20.40 : La Ronde de Max Ophuls (1950), OCS Géants
Le film serait-il passé quarante fois (ce qui est loin d’être le cas) qu’il souffrirait une quarante et unième vision, comme les autres Ophuls, Le Plaisir (1952) et Madame de (1953). La valse de Strauss et la voix d’Anton Wallbrook, menant le jeu des marionnettes d’Arthur Schnitzler, inépuisables.
20.50 : Jamais le premier soir de Mélissa Drigeard (2014), Émotion
Seul passage le 14 février 2016. Le temps d’oublier cette comédie sympathique, avec ses trentenaires paumées (Alexandra Lamy, Mélanie Doutey, Julie Ferrier), bien dans l’air de son temps. Depuis, la réalisatrice a surtout tourné pour la télé, et son dernier film, Tout nous sourit (2019) a mis deux ans à sortir, confinement oblige.
20.50 : Des pas dans le brouillard d’Arthur Lubin (1955), Classic
Inédit. Lubin était un tâcheron qui tournait ce qu’on lui donnait à tourner, la série des Deux nigauds, avec Abbott et Costello, ou celle avec Donald O’Connor, Francis, le mulet qui parle. Ce qui lui permettait de temps en temps, en fonction du scénario, des films plus intéressants, comme New Orleans (1946) avec Louis Armstrong, ou Impact (1949). Et ce bon polar, avec Stewart Granger et Jean Simmons, tourné à Londres, brouillard garanti, avec des visages familiers du cinéma british des années 50, Finlay Currie, Bill Travers et Belinda Lee.
20.40 : Soirée Wim Wenders, OCS géants
Pour mémoire, car il s’agit de films certifiés : à 20.40, Paris, Texas (1984) et, à 23.00, Les Ailes du désir (1987), sans doute l’apogée du cinéaste. Il n’a fait que nous décevoir depuis le début du siècle, mais ça ne retire rien à ses titres qui nous l’avait fait tant aimer, Alice dans les villes (1974), Au fil du temps (1975) ou L’Ami américain (1977) - ou ces films impalpables, comme L’État des choses (1982) ou Lisbon Story (1995). Wenders ou la grâce perdue.
22.10 : Les Sorcières d’Akelarre de Pablo Agüero (2020)
Inédit. On connaît mal ce réalisateur argentin, car seulement deux de ses films, sur les six qu’il a réalisés, nous sont parvenus - l’autre étant Eva ne dort pas (2015), avec Gael Garcia Bernal et Denis Lavant. Ici, les sorcières ne sont pas en Nouvelle-Angleterre, mais au pays basque, au début du 17e siècle. Six d’un coup, accusées d’avoir participé au Sabbat, comme toujours. Pas d’acteurs connus, sauf Alex Brendemühl.
22.35 : Le Candidat de Niels Arestrup (2007), OCS Max
Inédit. Le seul essai dans la réalisation (+ scénario) d’un des plus grands acteurs de théâtre (et de cinéma) de sa génération. Même s’il n’a récolté que des César du meilleur second rôle, il représente souvent la principale raison de voir un film. Il donne ici le rôle principal, celui d’un candidat à l’élection présidentielle, à Yvan Attal et se réserve celui du stratège. Il a fait appel à toute une bande de comédiens sûrs, Clotilde de Bayser, Maurice Bénichou, Sophie Broustal, Alain Doutey, Thierry Hancisse, Guillaume Gallienne, Laurent Grévill. Le film n’a eu qu’un succès d’estime, alors qu’il méritait plus, ce qui a sans doute empêché Arestrup de poursuivre - mais entre théâtre, télévision et cinéma, aurait-il eu le temps ?
20.40 : Belle-fille de Méliane Marcaggi (2020), OCS Max
Inédit. Aurait peut-être pu le rester, car le scénario ne fait pas dans la légèreté. Mais si l’on aime Miou-Miou (quoique son personnage soit irritant) et qu’on supporte Alexandra Lamy… Et il y a les paysages de Speloncato (Corse).
20.50 : Soirée Natalie Portman, Émotion
Pour mémoire et parce que l’on aime bien l’actrice, malgré ses pubs pour Miss Dior. À 20.50, Black Swan de Darren Aronofsky (2010) et à 22.30, Une histoire d’amour et de ténèbres de Natalie Portman (2015), chacun passé il y a quatre ans, mais qui valent bien une vision nouvelle.
20.50 : Les Années de plomb de Margarethe von Trotta (1981), Club
Inédit. On a toujours cru que le terme définissait le temps où, en Allemagne comme en Italie, régnait la violence des armes, le plomb étant celui des balles ; en réalité, "der bleiernen Zeit" serait une image tirée d’un poème de Friedrich Hölderlin, qui n’avait que peu de rapports avec la Fraction Armée Rouge. Quatre ans après les "suicides" de Baader, Meinhof, Ensslin, etc., la réalisatrice ne traite pas directement leur histoire mais s’en inspire pour raconter les combats de deux sœurs, l’une dans le terrorisme, l’autre dans la légalité. Le film touche plus que celui, trop théorique, de Fassbinder, La Troisième Génération (1979). Premier film pour Jutta Lampe et Barbara Sukowa, le neuvième pour Rudiger Vogler, découvert chez Wenders.
20.40 : La Danseuse de Stéphanie Di Giusto (2016), OCS City
Très peu d’inédits ce soir. Le film n’est passé qu’une fois le 18 septembre 2018, et mérite largement d’être revu. Pourquoi une première œuvre aussi réussie n’a-t-elle pas été suivie d’une seconde ?
20.50 : Lands of Murders de Christian Alvart (2019), Frisson
Inédit. Côté livres, le polar allemand (le krimi) a mis du temps avant de trouver des éditeurs français. Côté films, quelques nanars du début des années 60 exceptés (cf. les 23 films d’Alfred Vohrer entre 1961 et 1969), on a dû longtemps se contenter des séries télé, Derrick ou Tatort, au charme inimitable. La donne a changé, même si c’est toujours la télévision qui se charge de nous fournir en enquêtes - merci Arte pour la série Toute la vérité (In Warheit). De Christian Alvart, on ne connaissait que Sur les traces du passé (2017), grâce à un passage sur Arte. Le film de ce soir, sorti en salles en juillet 2021 (à peine 40 000 spectateurs), renvoie aux premières années de la réunification, début 1992, et chacun des deux inspecteurs incarne une des deux Allemagne - l’action se passe à l’Est et l’un est un ancien de la Stasi. Tout cela ne respire pas la joie de vivre, mais c’est fort intéressant.
20.50 : Picnic de Joshua Logan (1955), Classic
Seul passage le 1er novembre 2018. Les occasions de revoir Kim Novak sont toujours bonnes à saisir.
22.15 : A Good Woman Is Hard to Find d’Abner Pastoll (2019), OCS Choc
Inédit et inconnu - accessible uniquement en VOD. Comme le réalisateur nous est également inconnu, il s’agit peut-être une découverte…
22.30 : La Face cachée de Margo de Jake Schreier (2015), Émotion
Inédit. Le film a fait un tabac - plus de 500 000 entrées -, comme toutes les histoires d’après un best-seller destiné aux teen-agers. Les acteurs y étaient à l’époque inconnus et ne nous ont jamais beaucoup impressionné depuis, ni Nat Wolff, ni Cara Delevingne.
20.40 : Soirée Sandrine Kiberlain, OCS Max
Soirée comédie à la française, sous forme de deux titres inédits. Pour commencer, Pauline détective de Marc Fitoussi (2012), avec Sandrine Kiberlain, Audrey Lamy et Antoine Chappey, qui nous avait irrités jadis, sans qu’on puisse en dire les raisons - à vérifier, donc. Et à 22.55, La Belle et la belle de Sophie Fillières (2018), avec outre SK, Agathe Bonitzer et Melvil Poupaud. La cinéaste possédant la carte, son film, comme les précédents, a été accueilli avec bonheur par la critique. On se retiendra donc d’en dire le peu de bien qu’on en pense.
20.40 : Soirée Pinoteau-Ventura, OCS Géants
Deux films de Claude Pinoteau avec Lino Ventura. Le premier, Le Silencieux (1973), déjà programmé, dernier passage le 15 décembre 2018, superbe film adapté d’un superbe roman, Drôle de pistolet de Francis Ryck (auteur de dizaines de livres admirables), et accessoirement, une des plus belles performances de l’acteur. Le second, inédit, La Septième Cible (1984), dernier film de Ventura, sur un scénario, tordu mais inventif, de Jean-Loup Dabadie, avec Jean Poiret, Léa Massari et Élisabeth Bourgine, tous comédiens de choix.
20.50 : Soirée Jason Statham, Frisson
On a cessé de compter le nombre de soirées offertes à cet acteur impassible, bon exemple d’effet Koulechov. Deux films au programme, Blitz de Elliott Lester (2011), qui a au moins l’avantage d’être adapté d’un roman de Ken Bruen. Et Le Flingueur de Simon West (2011), inédit et inconnu mais dont l’argument nous donne l’impression de l’avoir déjà vu une dizaine de fois. Ne pas confondre avec celui de Michael Winner.
20.50 : La Plus Belle Soirée de ma vie d’Ettore Scola (1972), Classic
Un Scola inédit, il y en a encore. C’est curieusement, eu égard à son générique somptueux - Alberto Sordi, Michel Simon, Pierre Brasseur, Charles Vanel, Claude Dauphin, trois siècles à eux cinq -, un de ses moins connus. Le film a mis sept ans avant de nous parvenir, sans qu’on en connaisse les raisons, alors que Brasseur, Simon et Dauphin avaient disparu. Adapté de La Panne de Friedrich Dürrenmatt, le comique y est très noir et dérangeant, comme souvent chez l’écrivain.